elejah - " l'enfer, c'est les autres. "

La discussion que j’avais eu avec Rebekah m’avait sans doute décidé. Je devais quitter la ville pour un temps. Je devais laisser les jours, les mois calmer les choses. Surtout que plus le silence radio d’Elena se faisait fort, plus je comprenais que j’avais tout brisé, bien que je n'avais pas eu beaucoup de doute à la minute où j'avais embrasser Tatia. Définitivement ? Au départ, je refusais de le croire, mais à présent, je me demandais si ce n’était pas une réponse. Ma vie si paisible s’effritait peu à peu et je ne savais pas si je pouvais la reconstruire. Les derniers évènements me laissaient comprendre, m’encourageait à me plonger dans un combat qui n’était pas le mien. Rebekah était décidée à créer quelque chose et je lui avais offert mon soutien. A vrai dire, je me fichais de ce qu’elle avait envie de faire, je voulais simplement m’occuper l’esprit.

Le coup de fil tellement redouté arriva cependant enfin. J’avais pendant des jours et des jours appelés la jeune femme sans aucune réponse de sa part. Si ses refus étaient dures, j’avais décidé de ne pas céder et j’avais continué. Je ne voulais pas qu’elle croit que je l’abandonne. Non, car c’était la dernière chose que je voulais faire. La conversation s’était montrée calme, voir froide mais excessivement brève. Ce n’était pas pour me surprendre. La situation était tendue, c’était inévitable. On avait laissé la situation se gangrener, on avait laissé notre imagination partir dans des endroits qui n’auraient pas du. Oui, la situation était critique et je désespérais à me demander si elle était solvable. La rendez-vous était pris au Grill. Ce n’était pas un endroit que j’appréciais et cependant, je n’avais pas le choix. J’accepterais ce qu’elle souhaite. J’étais prêt à tout pour sauver notre relation, même si ma raison me demandait si c’était la bonne chose à faire.

Prenant ma voiture, je me garais sans mal non loin du restaurant. Entrant par la porte d’entrée, j’évitais une femme qui ne regardait pas où elle allait avant d’observer les visages du Grill à la recherche de l’unique qui m’intéressait. Je croisais son regard lorsque je la vis me faire signe d’approcher. Je me sentais comme un adolescent, mon estomac était noué. Je me sentais nerveux, j’étais nerveux. Cependant, j’essayais de ne pas le laisser paraître malgré un visage grave. Je ne savais pas comment agir. Devais-je l’embrasser ? de quelle manière devais-je la saluer, je n’en avais aucune idée. Arrivant à sa hauteur, je m’arrêtais pour qu’elle prenne la décision elle de la manière de se saluer. « Je suis content que tu ai appelé. »

Alors que j’arrivais à sa hauteur, elle me sauta dans les bras avant de m’embrasser avec fougue. Sans vraiment y réfléchir, je répondis à ce baiser qui eut quelque chose de réconfortant. La sentir près de moi me fit du bien. Je me sentais à nouveau complet. Cependant, je compris que quelque chose était différent. Je ne suis pas idiot, je connais assez bien Elena. Elle n’aime pas se donner en publique autant que moi d’ailleurs. Elle sait être discrète et bien que je ne me plains pas de ce qu’elle vient de fière, cela ne lui ressemble pas et une méfiance s’installa instinctivement en moi. A quoi joue-t-elle ? Elle essaye de me montrer ce que je perd ? j’en ai bien conscience de cela, elle n’a pas besoin de faire cela. Rompant le baiser, Elena s’éloigna de moi pour aller s’asseoir à une table. Je ne bougeais pas, perplexe de ce qui venait de se passer, mais c’est les lèvres encore irritées par le baiser de la jeune femme que j’allais la rejoindre et pris place enfin d’elle, un léger froncement de sourcil sur le visage. Je n’appréciais pas son ton désinvolte. Elle agissait comme une gamine en pleine adolescence qui cherchait à prouver qu’elle se fichait de tout. Mais je n’arrivais pas encore à savoir si il s’agit d’un jeu ou d’une réalité pure et dure. Je n’arrivais pas à envisager la possibilité qu’elle ait décidé de tout éteindre.

Elle continua sur un ton que je suis loin d’apprécier et qui ne lui ressemble pas. Elle était entrain de me prendre pour un con. Cependant, si je suis près à tout faire pour me faire pardonner, je déteste être pris sur un ton comme cela. Ma patience à comment dire aucune existence face à ce genre de ton. Grinçant des dents, je la laissais terminer, cherchant à trouver une quelconque patience. « Cela, tu aurais pu l’avoir si tu n’avais pas fait la sourde oreille. » La regardant dans les yeux, je voyais bien qu’il n’y avait rien de la Elena que je connaissais et cela me révoltait. « Je te conseille cependant de changer de ton. Je suis prêt à faire beaucoup de chose pour réparer ce que j’ai brisé, mais je ne supporte pas ce genre de ton. » Dans cette phrase, je lui offrais clairement un avertissement. Je n’étais pas du genre violent et clairement pas envers la femme que j’aimais mais il était vrai que la situation se montrait complexe pour moi. Ce comportement n’était pas Elena… cette femme devant moi n’était pas Elena et si cette dernière continuait sur ce chemin, il était claire que j’allais devoir me montrer maitre de ma main et résister à la remettre à sa place. Je ne préférais pas envisager cela, je ne pouvais pas envisager qu’Elena ait fait cela. Elle n’avait pu faire cela.

Je ne savais pas vraiment si je me montrais trop dure avec la jeune femme. Après tout, je l’avais trahi, elle avait le droit d’être en colère. Cependant, je ne ressentais pas de la colère à travers la jeune femme, non, je ressentais simplement de la moquerie et de l’indifférence et je n’aimais simplement pas cela. Je savais que ce que j’avais fait était grave et je m’en voulais terriblement pour cela. Je comprenais à présent qu’elle était différente, elle avait éteint son humanité. Je la connaissais assez bien, elle était trop différente pour que cela soit naturelle. Cela m’attristait vraiment de constater qu’il s’agissait là d’une résultant de mes actions. Je savais que c’était parce que je lui avais fait du mal, je l’avais tout simplement détruite. J’avais encore une fois détruit une femme. Je ne semblais savoir faire que cela. Je ne quittais pas Elena des yeux alors qu’elle faisait sa démonstration. Je sentais qu’elle était fière d’elle. Oui, je devais faire un choix entre Elena et Tatia, et je l’avais fais en choisissant Elena. J’avait été faible face à Tatia et je m’en voulais terriblement. J’avais tout détruit mais je savais que je pouvais faire tout ce que je pouvais, tout resteraient compliqué. Je baissais le regard lorsqu’elle affirma qu’elle était prête à tout pour moi, qu’elle avait ses amis à dos car elle croyait en nous. J’avais parfaitement conscience de cela et cela me détruisait de le savoir. J’étais simplement toxique.

J’avais la gorge sèche et je ne savais pas quoi faire. Je jouais nerveusement avec un cure dent qui était posé sur la table. Je ne savais pas quoi lui dire. « Je… je t’ai détruite… » dis-je calmement en regardant dans le vide mon cure dent. Je posais doucement mon regard dans celui d’Elena. « Je suis désolé Elena. Je n’ai jamais voulu te faire cela. Tu étais une femme belle, positive, avec de la foi et je t’ai détruite. Je t’ai poussé à faire des choses que tu regretteras. Je n’ai pas su t’aimer convenablement. » Je n’avais pas été l’homme que j’aurais du être. Je savais que je n’étais pas fait pour aimer et être aimer. J’aurais dû, il y a bien longtemps, taire mes sentiments, ne rien avouer à Elena près de cette fontaine il y a maintenant plusieurs années. « J’aurais du te préserver, te protéger, et je n’ai pas su le faire, Elena. Je regrette tout ce que j’ai fais et cela me détruit de te voir comme cela aujourd’hui. » Je pris une grande inspiration tout en ne quittant pas Elena du regard. « Tu es celle que j’ai choisi, tu es celle que j’aime, tu es la femme de ma vie et je ne peux pas continuer en sachant que je ne fais que te détruire. Nous nous autodétruisons et je prend conscience que le mieux pour nous, pour toi c’est d’arrêter. Arrêtons de nous faire souffrir. » Me pinçant les lèvres, je me levais alors m’approchant de la jeune femme. Je me penchais vers elle pour l’embrasser sur le front et dans un murmure, je dis: « Retrouve ton humanité, retrouve ce qui fait de toi une femme exceptionnelle pour qui chaque homme tombe amoureux. Retrouve toi pour trouver l’homme qui sera digne de t’aimer et qui ne te fera pas souffrir. Je t'aime. » Fermant les yeux, je m’éclipsais d’un mouvement rapide. Tout avait été dit.