CRTL + V un jeu d'enfant

Il était soulagé de voir que Jeremy était ravi de le voir. Il faut dire qu’il avait imaginé plusieurs réactions de la part du jeune homme. Il s’était attendu à le voir fondre en larme, ce qui aurait pu être possible après tout, il l’avait imaginé le frapper en le voyant, là encore ça aurait pu être possible car Alaric avait d’une certaine manière faillit à sa promesse d’être toujours là pour lui. Et bien entendu il s’était attendu à ce qu’il le prenne dans ses bras, ce qui se fit effectivement. Il profita de ce court instant pour sourire en coin. Il avait toujours considéré Jeremy comme son propre fils et s’en voulait d’avoir dû l’abandonner, d’autant plus qu’Elena n’était plus vraiment là pour veiller sur lui. Jenna n’était pas là, bon ce n’était pas si grave après tout Il venait pour le voir lui ! « Je venais te voir toi en fait donc…ce n’est pas grave pour Jenna, si jamais elle rentre pendant que je suis ici tant mieux sinon je l’appellerai ! » Il regarda vers Jeremy en souriant, oui il était vraiment content de le voir. « Est-ce que je peux entrer ? »

Il attendit quelques instants et entra dans la maison. Elle n’avait pas changé. Il lui revint en mémoire les bons moments passés ici. C’était presque douloureux de revenir ici mais une bonne douleur, de celle qui vous rappelle pourquoi c’est bon d’être revenu. Il alla instinctivement vers la cuisine, il aimait bien discuter dans cette pièce, il n’avait jamais vraiment su pourquoi. Sans doute parce qu’il aimait cuisiner et qu’il y avait toujours quelqu’un pour débarquer quand il le faisait. Il s’assit à la table et invita Jeremy à en faire de même. Il avait pris ses aises en entrant et en venant dans la cuisine en le précédant mais en entrant dans la maison il avait repris ses habitudes. « Comme probablement Jenna, j’ignore comment je suis revenu à la vie et pourquoi je le suis… » Il préférait entrer directement dans le cœur du sujet, régler ce problème tout de suite pour ensuite refaire connaissance avec Jeremy. « …mais je suis là désormais et…après avoir réussi à faire croire à un soucis administratif je suis parvenu à récupérer mon poste de professeur d’Histoire. J’espère que ça ne te posera pas de problème au lycée » Du moins Alaric pensait que Jeremy était toujours au lycée, il était un peu perdu au niveau du temps et des âges des gens actuellement.

Elle montait les marches, elle aurait aimé les monter en courant mais la douleur qu’elle ressentait en elle la faisait hésiter à accélérer le pas. Elle voulait qu’il la rattrape qu’il lui pose des questions. Elle était torturée. Elle voulait s’enfuir et à la fois se réfugier dans ses bras. Elle était presqu’arrivée en haut des marches quand enfin il lui posa les questions qu’elle voulait entendre. Elle se retourna les larmes aux yeux. Tout lui remontait, les mots, les explications, tout ce qu’elle avait voulu lui dire lorsqu’elle l’avait appelée. Elle le regarda, essayant de ne pas pleurer du tout, du moins pas avant d’avoir fini de lui dire tout ce qu’elle avait à lui dire. Un an, elle attendait depuis un an de pouvoir enfin tout dire. « On a essayé de me tuer. Non pas comme un chasseur chercherait à le faire, mais de façon plus sournoise. Quelqu’un a saboté les freins de ma voiture, de ma voiture complétement pourrie. Je suis tombée dans le fossé Daryl, et le tableau de bord s’est brisé en deux, et m’a littéralement perforé le ventre. Je suis resté dans le coma pendant plusieurs semaines. Quand je me suis réveillée je n’avais qu’une envie, te voir, que tu viennes, que tu sois là pour moi. Je me fichais totalement que Sawyer soit présent, moi je te voulais toi ! Quand j’ai appelé et qu’elle m’a dit que tu étais désormais à elle et que je ne devais plus t’appeler j’ai cru mourir mais j’ai respecté sa demande parce que tu étais parti loin de moi, parce que tu avais décidé de l’aimer elle désormais ! Voilà ce qu’il s’est passé…et…et… »

Elle avait essayé de retenir ses larmes mais c’était trop dur, elle ne pouvait plus les contenir et avec ce qu’elle s’apprêtait à dire, ce fut le déluge. Elle s’assit sur la dernière marche, se colla l’épaule et la tête contre le mur des marches et continua son histoire. Quitte à enfin lui parler, autant tout lui dire. « …et j’ai appris que l’accident avait fait plus de dégats que prévu…je n’aurai jamais d’enfants Daryl ! Et l’autre ne jure que par l’adoption ! Et depuis l’accident Rozen est reparti vivre sur New-York la semaine et…je ne la vois que le Week-end ! » Elle renifla et releva la tête vers lui. Pourquoi avait-elle raconté tout cela alors qu’elle lui en voulait autant. Elle le vit s’avancer vers elle, sans doute pour la prendre dans ses bras comme il avait l’habitude. Elle se releva directement et recula tout en essuyant ses larmes. Elle n’était pas prête pour cela. Elle lui en voulait toujours. Il était hors de question qu’elle lui pardonne aussi facilement. « quand tu es parti il y a deux ans, tu as emporté toute une partie de moi dans ta valise ! Tu as failli mourir ? La belle affaire ! Moi j’ai perdu plus que ça ! J’ai perdu l’homme que j’aimais, la possibilité de devenir mère et une raison réelle de me battre… » A force de reculer, elle avait atteint la sortie. Elle se retourna, posa une main sur le mur et tourna simplement la tête vers lui. « Bon retour à Mystic Falls… » Et après une dernière inspiration, elle se mit à courir vers le centre-ville, elle devait rejoindre l’appartement avant que Rozen n’arrive.

Je ne m'attendais pas à la réaction qu'Aloysia eue face à moi. Je m'attendais à la voir me crier dessus, s'enfuir en courant mais certainement pas tout me déballer comme ça. J'écoutais ses paroles avec attention, mon visage se crispait à chaque seconde de plus en plus. On avait essayée de la tuer, pas parce qu'elle était une louve qui mettait en danger un humain mais pour autre chose et cette personne n'avait pas eu le courage de l'affronter en face à face. Mes veines sortaient sur mon front, je pouvais les sentir gonfler tant j'étais emplie de rage. J'en voulais à cette personne pour ce qu'elle avait essayée de faire et je m'en voulais, enormément. Je m'en voulais de ne pas avoir répondue à ce coup de téléphone. J'en voulais encore plus à Luna maintenant. Aloysia avait les larmes aux yeux et je savais que j'en étais responsable. Je voulais y dire des centaines de choses mais je ne savais pas comment les formuler et rien ne sortait de ma bouche. J'étais dans un état de choc et ce n'était pas du au coup que j'avais reçu sur la tête. La regardant s'assoir, je fis de même, ne pouvais pas la quitter des yeux. Je pensais avoir tout entendu quand elle me revela les conséquences de l'accident, pas seulement physiques mais aussi morales.

Lorsqu'elle s'arrêta de parler je m'avançais vers elle. Je n'avais toujours pas trouvé les mots, alors j'avais décidé de juste l'enlacer. Pourtant Aloysia ne se laissa pas faire, se relevant pour s'éloigner de moi. Baissant un peu les yeux, je l'écoutais continuer. Ce qu'elle dit par la suite ne fit que me sentir plus mal. Oui en cet instant précis je culpabilisais et le fait qu'elle avoue qu'elle m'aimait n'arrangeait rien à l'affaire. Je n'avais moi même jamais osée lui dire mais elle avait toujours été présente dans mon coeur et dans ma tête. J'aurais aimée lui crier que je ne l'avais jamais oubliée, que j'avais pensée à elle chaque seconde, même quand j'étais avec Luna. Et surtout j'aurais aimée lui crier que je n'avais jamais aimée Luna de la manière que je l'aimais elle. Deux ans passée avec ma compagne de chasse avaient été effacé en une heure avec Aloysia. J'avais l'impression d'avoir retrouvé une partie de moi mais je savais que j'avais tout gaché et que rien ne serait simple. Notre relation n'avait jamais été une partie de plaisir, nous n'avions jamais eu un chemin tracé, une voie ouverte. Durant mon temps à Mystic Falls nous nous étions battus contre nos sentiments et battus contre nos natures si différentes pour au final arriver à nous accepter et à nous aimer. Et puis tout avait changé, nous nous étions disputés et je m'étais sauvé.

J'ouvris la bouche pour parler mais rien ne sortis. L'écoutant me souhaiter un bon retour ironique à Mystic Falls, les mots arrivèrent enfin à ma bouche mais elle s'était déjà échappée dans la forêt. Tournant en rond quelques secondes, je frappais les mottes de terres avec mes pieds. Je ne savais pas quoi faire, ni comment le faire. J'aurais voulu la suivre, lui dire de rester, que je l'aimais aussi et que j'étais désolé. J'aurais aimée lui dire qu'elle s'en sortirais, même sans enfants parce qu'elle était une femme forte et quelqu'un que j'admirais au plus profond de moi. Mais je n'avais rien dis et je n'avais pas bougé. Je savais qu'il fallait que je la laisse partir en cet instant. Lui courrir après n'aurais fait qu'aggraver la situation. M'asseyant sur un rocher, j'allumais une cigarette en me repassant le film de ce moment. Attrapant mon téléphone, je composais un numéro, celui de Luna. Ma voix était dure, froide quand je lui dis qu'il fallait qu'on parle, que j'arriverais à l'appartement sous peu. Oui,on avait des choses à se dire.