Where have you been ? ♣ June

Where have you been ?

Elle est en boule sur le lit de Logan, la tête dans les couvertures, elle s'accroche au peu d'odeur qui reste. C'était le seul réconfort qu'elle avait trouvé depuis son décès et celui de sa mère. Elle ne dormait plus ou trop peu, trop mal, c'était toujours ces mêmes images qui lui revenaient en mémoire, avec plus ou moins de justesse. June voulait simplement oublier, mais quand elle fermait les yeux elle se sentait sombrer. Son monde venait de littéralement s'écrouler. Ne se sentant bonne qu'à pleurer, malgré ses désirs de vengeance elle ne quittait pour rien au monde le lit de son grand frère. Pourtant, c'est la sonnette qui la tira du lit malgré elle, matin, début d'après-midi, soirée, elle n'avait strictement aucune idée de quelle heure il pouvait être, la notion du temps était devenue une chose si abstraite à ses yeux. Elle hésite, mais finit par sortir du lit, elle prend son temps, elle n'a pas envie d'aller ouvrir, elle peste même qu'on la force à se lever. Son père avait essayé, mais même lui faire manger était devenue mission impossible. Devant la porte, elle jette une rapide coup d’œil à son reflet, elle se trouve immonde, les vêtements de Logan lui vont beaucoup trop grands, ses cheveux une catastrophe, à se demander si elle a un jour passé une brosse de dedans. Ses yeux... La pire chose qu'elle n'ait jamais vu, rouge de toutes les larmes qu'elle a versé, cernés de ces nuits d'insomnie. En réalité, ça faisait une bonne semaine que le sommeille se faisait rare et que le larmes ne cessaient de couler. Malgré tout, elle ouvre la porte et c'est Max qui se tient devant elle, le voir ne la rend même pas heureuse, ne lui extirpe aucun sourire. Elle est comme immunisée. Il commence à parler et ça l'énerve déjà. June pousse un peu plus la porte pour lui permettre de renter, il dit qu'il s'inquiète pour elle, il veut savoir pourquoi elle est si silencieuse, il évoque même la possibilité qu'elle veuille rompre, June trouve sa ridicule, quelle idée totalement débile, elle l'aimait sans aucun doute à ce sujet, elle était juste trop occupée à pleurer pour pouvoir gérer une relation. Finalement il se ravise en lui demandant si c'est autre chose. Elle répond pas, du moins pas tout de suite, elle monte les escaliers, va au bout du couloir, mais ne tourne pas à droite pour aller dans ce qui était sa chambre, non, c'est la porte d'en face qu'elle ouvre, celle de Logan. Sans plus attendre, elle retourne se jeter dans le lit, s'enroule dans les couvertures. Bien sûr, Maxwell l'a suivit et évidemment, il ne doit rien comprendre à ce qui lui arrive. La jeune Carter ne lui avait rien dit au sujet du décès des membres de sa famille, elle n'avait prévenu personne, sauf Lukas et son père puisque c'est elle qui a trouvé les corps. Assise sur le lit, correctement envelopper dans la couette deux places malgré la chaleur étouffante qui fait dehors.

-Ils sont morts... Maman, Logan... Ils ont été tué... J'ai rien pu faire... rien... Je les ai juste vu mourir... J'ai pas bougé... je me suis effondrée... J'ai rien fait... rien... J'ai rien fait... rien...

June sent sa vue se troubler jusqu'à ce qu'un flots de larmes vient se déverser sur ses joues, la simple évocation de sa famille la faisait craquer. Elle aurait aimé être forte, passer outre, tenir bon un peu comme son père. June ne s'était jamais autant sentie faible et démunie de toute sa vie. Elle rêvait de vengeance, sans jamais réussir à sortir hors de chez elle car la peur la rongeait. Elle sait que ce n'est qu'une question de temps, mais le temps elle a peur d'en manquer. Max était un pilier solide, sans doute qu'elle ne l'avait pas prévenu car elle voulait être seule, que d'un certain point de vue, cette sensation de profonde dépression la réconfortée. Incapable de savoir ce qu'elle voulait, elle engueuler tout le monde. D'un revers de main maladroite elle vient à chasser les larmes, tousse légèrement pour s'éclaircir la voix.

-Donc, tu comprends... Je suis désolée de ne pas avoir pris de venir te voir, ni même de t'envoyer un SMS car j'étais trop occupée à nettoyer le sang de ma mère et de mon frère de mes vêtements, de m'occuper de toute la paperasse des droits de succession, de prévenir la famille qui est à l'autre bout du monde, puis parfois j’essaye de dormir aussi, c'est pas tellement concluant. Puis juste après on m'a fait déposer un rapport, parce que tu vois, c'était pas assez de voir mes proches mourir, non je devais tout décrire dans les moindres détails juste après. Donc non, tu n'as rien fait, je ne veux pas rompre, j'ai juste un double décès à gérer et le futur génocide des vampires à organiser. Ou de deux vampires en particulier, avec tout leurs proches. Je sais pas encore...

Elle est dure, froide, comme jamais elle ne l'a été avec lui. Ce n'est pas méchant, elle ne veut pas être méchante, c'est le seul moyen qu'elle a trouvé de se protéger de tous ce qui venait de lui tomber dessus, ça façon à elle, bien particulière il est vrai, d'en parler. Elle sait que sans ça, elle resterait muette.

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Where have you been ?

Pleurer autant, June n'aurait jamais cru cela possible, persuadée qu'à ce rythme, elle allait finir par souffrir de déshydratation. Max ne bronche pas il l'écoute parler, tente juste de se frayer un chemin entre celle qu'il aime et les couvertures. Il la prend dans ses bras, se veut réconfortant, mais June a du mal à se montrer câline, elle n'était pas du genre à craquer si facilement, elle aurait voulu être plus forte que ça, mais elle était vidée, complètement vide, tout sonnait creux et faux à ses oreilles, elle avait même fini par se persuader qu'il ne s'agissait que d'un cauchemar. Il disait vouloir rester avec elle, juste pour qu'elle puisse dormir, ne serait-ce qu'un peu.

-J'ai tout essayé, somnifère, mon père, Lukas, ça finit toujours pareil ! Je dors dix minutes et je me réveille en sursaut en sueur en hurlant comme une dégénérée. Je sors même plus de chez moi, je suis incapable de te dire quand est-ce que j'ai mis le pied dehors pour la dernière fois.

Leurs rires résonnaient encore dans sa tête, leurs voix, le sang de sa famille sur leur vêtement. June aurait très bien pu y passer aussi, d'un certain côté elle aurait préféré. C'était lâche et égoïste mais devoir endurer tout ce chagrin lui devenait insupportable. Évacuer sa rage, se reposer, c'était comme une utopie, malgré les larmes qui ne se taisaient jamais son sang bouillonnait, était en ébullition. Elle repense à ses idées de vengeance, les ébauches de plan qu'elle avait commencé à écrire dans sa tête, tout était déjà destiné, ne lui manquait plus que la force. Cependant, June déchanta bien vite, quand Max tenta de lui faire oublier, que ça n'avait rien de bon, qu'elle risquait juste sa vie inutilement. Les sourcils froncés, elle s'écarte de l’éteinte toujours emmitoufler dans sa couette. N'était-il pas supposé être de son côté, l'encourager voir même l'aider.

-Alors, c'est comme ça hein ? Je dois laisser courir, enterrer ma famille et les laisser vivre leur vie de vampire ? T'es mignon et même un peu naïf. J'ai la possibilité de venger mon frère et ma mère, et toi tu crois que je vais rester sagement chez moi à pleurer.

Elle lâche la couette, bondit hors du lit et commencer à faire les cents pas dans la chambre, continuant sur le même ton, incriminant Max pour des choses qu'il n'a pas faite.

-Tu crois, que nous, les Carter on va laisser passer ça. Qu'ils soient deux ou plus, j'en ai rien à foutre, si je dois faire venir toute ma famille pour les avoir, je le ferais ! Si je dois les traquer dans tout le pays pour en avoir juste un je le ferais. Je veux qu'ils souffrent, autant. NON ! Plus que moi, je veux leur faire mal comme jamais ils n'ont eu mal. Ils s'en sortiront pas comme ça ! Ils auraient du me tuer quand ils en ont eu la possibilité.

Bipolaire, complètement lunatique, June n'arrive même plus à faire la part des choses. Elle est folle, complètement, elle craque sous le poids de la tristesse mais aussi de la culpabilité d'être arrivée trop tard pour n'en sauver ne serait-ce qu'un sur les deux. Elle n'avait rien pu faire simplement à cause d'un mauvais timing, d'un feu rouge qui aurait du être vert, d'un passant qui traverse et qui aurait pu attendre. Elle s'arrête, plaque ses deux mains sur les hanches et jauge Max. Elle soupire avant de reprendre.

-Mais tu comprends pas, tu peux pas comprendre, parce que c'est pas ta mère qu'on a tué. Tu sais pas parce que t'as le bon rôle, t'es le petit copain qui vient réconforter, t'es pas celui qui passe sa journée à pleurer et qui n'arrive pas à dormir. Tu sais pas toi, parce que personne n'est mort, non on n'a pas tué ta famille, t'es pas arrivé trop tard. Depuis que je suis gamine on m'apprend à me défendre, à tuer s'il le faut, mais on ne m'a jamais appris à surmonter la mort. Pour nous, c'est plus facile de mourir que de voir mourir. Je suis sûre que quand Logan est mort ça lui semblait presque normal parce que c'est chasseur, c'est le risque qu'on prend, on accepte ce risque. Mais voir la mort d'une personne qu'on aime on est pas prêt car justement on nous apprend à les protéger au péril de notre propre vie. En dépit de tout, si ma vie aurait suffit à les sauver, je l'aurais donné sans hésiter une seule seconde.

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Sans doute que sa mort n'aurait servi à rien, dans le fond elle le sait aussi, mais ça la réconforte, ce dire qu'elle aurait tout fait pour les sauver. June s'en voulait d'être vivante alors que Logan s'était battu jusqu'au bout. Ce n'était pas juste, vraiment pas juste. Elle plutôt qu'eux, c'était loin d'être équitable mais ça l'aurait arrangé. Une pensée égoïste, elle le reconnaissait volontiers mais au combien rassurante. Max debout à son tour, il ne s'approcha pas plus de la jeune femme, tentant alors de la résonner, affirmant que la vengeance ne lui apportera rien une once de bonheur qui s’évanouira aussi vite qu'elle sera arrivée, un trop grand sacrifice pour si peu en retour, mais June ne l'entendait pas de cette même oreille.

-Je m'en fou du bonheur, je m'en fou de tout ça. T'as pas compris ! Tu veux pas comprendre. S'ils sont mort, c'est des familles en moins de briser. Si je les laisse courir ils continueront ! On chasse ceux qui nous chassent c'est comme ça. Le code me permet de les tuer, alors oui, j'ai envie d'essayer, oui je veux les voir mort. Si je fais rien c'est comme si leurs morts n'auraient servi à rien ! Je fais comment moi après pour me regarder dans le miroir ? Je verrais qui à ton avis ? Celle qui n'a rien pu faire. Et si je dois mourir bah je mourais !

Soupire exaspéré, son sang n'a fait qu'un tour dans son corps, ses pieds solidement figés au sol, elle fixe Max durement. Pourquoi s'obstinait-il à ne pas vouloir comprendre. Elle trouvait sa place facile, celle du moralisateur, toujours plein de belles paroles, mais dans les faits tout est différent. Alors qu'il était resté plutôt calme jusqu'à maintenant, Max semble lui aussi être poussé à bout. Cela à le don de l'agacer encore plus, elle n'était pas encore prête à se confronter à une telle réalité. Secouée, mais pas comme elle l'aurait voulu, par les propos de Max, elle reprend son cheminement à travers la chambre, jusqu'à ce que Max termine. Elle a la bonté de l'écouter, mais l'évocation de ses proches l'énerve d'avantage. June se plante une seconde fois, secoue négativement la tête.

-Je t'interdis de parler de ma famille, je t'interdis d'évoquer Aarön, Lukas et même mon père car tu sais pas dans quel état on est. Tu sais rien du tout. Je suis pas la seule à vouloir me venger. Ah non, j'ai tous les Carter derrière moi. Alors n'essaye même pas de me résonner en les utilisant.

Étrangement sa voix était devenue calme, un brin menaçante. Son regard même avait changé, moins rouge mais toujours aussi cerné, c'était celui d'une femme en colère qu'on voyait. C'est elle qui fait le premier pas, s'approchant de celui qu'elle aime malgré tout. Écœurée qu'il tente d'utiliser sa famille contre elle. Ce n'était pas juste, encore moins quand la plupart on les mêmes idées.

-Max, on est des chasseurs, on est pas des humains normaux, on va pas s’apitoyer éternellement sur notre sort. On se contente pas de pleurer, on se venge. Ne va pas me faire croire que si tu étais à place tu resterais sagement chez toi à organiser l'enterrement, je te croirais. Va pas me dire que si je venais à me faire tuer tu chercherais pas à te venger. Je suis sûre que dans le fond tu serais encore pire que moi !

Elle lâche son regard, retourne sur le lit, récupère la couette de Logan.

-T'as juste peur. Moi, j'en ai marre d'avoir peur, je ne veux plus avoir peur. J'en peux plus d'être cette humaine fragile qu'on peut briser comme une brindille. Je veux être forte, je veux plus pleurer.

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C'était leur première vraie dispute, June ne l'avait pas imaginer comme ça, d'ailleurs avait-elle seulement pensé qu'un jour ils pourraient être en désaccord. Leur relation avait toujours fait en sorte qu'ils soient du même côté June contre sa famille, Max contre la sienne, ils avaient toujours tout traversé ensemble. Elle ne préfère pas répondre à sa question de peur de se laisser emporter, finalement elle trouve un peu de réconfort en retournant dans la couette de son frère. Max lui s'obstinait à vouloir la résonner, affirmant que ça ne servirait à rien, que même les Carter réunit ne voulait pas forcément dire une vengeance assurée, qu'elle pourrait perdre un membre de plus. Il avait raison, oh oui, elle le savait. C'était sans doute ça qui l'énervait le plus : Il avait raison.
Elle ne dit rien rien pendant plusieurs secondes, peut-être même minutes, la notion du temps n'avait jamais été aussi abstraite aux yeux de la jeune chasseuse. Puis, June se lève, se plante une nouvelle fois devant Max, les mains sur les hanches.

-La différence entre toi et moi, c'est que j'ai jamais voulu te changer. Je t'ai pris avec ton gêne de loup, je t'ai accepté tel que t'es. Je t'ai pas remis en question. J'ai pris le risque de me mettre toute ma famille à dos simplement parce que je t'aime. Mais toi, toi, je crois t'as jamais su accepté le fait que je sois une chasseuse. Tu t'es toujours trop inquiété, t'étais là à me pouponner. T'as pas supporté que je me blesse à la Nouvelle Orléans, ni même que je me fasse griffer la dernière fois. J'ai l'impression que tu cherches toujours des prétextes pour que j'arrête de chasser ou du moins je dois pas t'en parler. Limite quand je suis avec toi je dois juste être normale. Moi, quand tu pensais avoir tué un humain, j'étais là, j'ai examiné la scène, je suis restée forte, j'ai rien dit à personne.

June était sans doute dure, trop dure, elle ne s'en rendait pas vraiment compte, mais quitte à vider son sac autant le faire correctement. Elle s'arrête un instant, mord l'intérieur de sa joue, quitte à se faire saigner légèrement. Le goût du sang écœure, mais sur le coup elle s'en fou, elle a tellement de rage qu'elle préfère sans doute ça à la claque monumentale qu'elle rêve de mettre sur la joue de Max. Finalement, passablement calmer elle reprend son petite monologue.

-Une autre différence entre toi et moi, si on venait à tuer un membre de ta famille, que tu veuilles te venger, je sortirai les armes et je t'aiderais du mieux que je peux, je te ferais pas juste la morale. Puis merde hein, merde merde et merde. J'en ai marre ! Marre ne pas avoir le droit de craquer, d'être en colère, j'en ai marre de toujours devoir bien allée. Toujours être forte et raisonnable. Non June tu ne dois pas chasser tu es une fille, les filles ça ne se bat pas disait ma mère. Toi c'est, non June, ne chasse pas, c'est trop dangereux. Puis j'ai eu le droit à non June, ne sort pas avec Max c'est à loup-garou, c’est dangereux, puis June on doit partir de Mystic Falls, tu dois t'éloigner de Max tu comprendras il n'est pas fait pour toi. Est-ce qu'un jour, rien qu'une fois une toute petite fois on me laissera prendre une décision sans jamais la contester ! Parce que ça va faire 19 ans que c'est comme ça hein !

Elle s'arrête à bout de souffle, les yeux gorgés de larmes, même si elle refuse de craquer les larmes finissent par couler le long de ses joues. Elle tente de les chasser d'un revers de main rageur mais rien n'y fait elles reviennent sans cesse. June sait qu'elle n'a pas finit sa tyrade, alors elle reprend en sanglotant.

-Alors, oui Max, je sais la vengeance c'est pas bien ça entraîne la vengeance, qu'ils sont vieux et forts et que je suis jeune et faible. Je sais je n'ai pas une vitesse ni une force exceptionnelle. Je suis qu'une fille. Mais tu vois, tu vois là, moi j'en peux plus, j'ai juste l'impression de m'enfoncer un peu plus chaque jour. Je vois pas de lumière au bout du tunnel. Je me sens totalement seule et désemparée. Je dors plus, je mange à peine et je pleure tout le temps. Je pleure tellement que je crois qu'un jour je pourrais plus pleurer parce que j'ai déjà trop pleurer. Je sais pas quoi faire, je sais plus quoi faire. Me venger, c'est le seul truc qui me fasse encore tenir plus ou moins debout, car là à l'heure d'aujourd'hui j'arrive plus à m'accrocher à rien. C'est horrible je sais, mais je suis horrible. Regarde-moi sincèrement, je ressemble à rien, on dirait un fantôme, je suis encore vivante mais je suis aussi livide qu'un cadavre.

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June pleure encore, encore et encore, même quand elle se dit qu'elle ne devrait pas elle ne peut s'en empêcher. Elle pleure quand elle parle, quand elle a finit et même quand Max répond à son tour. C'est la seule chose qu'elle arrive à faire. C'est à son tour de crier, de lui dire qu'il s'inquiète même quand il ne veut pas, qu'il s'est aussi mis sa famille à dos, que pour lui non plus c'est pas facile. Max finit par dire qu'elle n'avait qu'à partir se venger et que même s'il l'aider ça ne servirait à rien, qu'ils ne pouvaient rien faire. Au fond, June sait tout ça, l'admettre est une autre histoire. Il a beau lui dire qu'elle n'est pas seule, la jeune Carter ne l'entend pas de la même oreille, ils étaient tous présent physiquement, mais ça ne servait à rien. Pour preuve Max était venu la voir et ça ne l'avait même rassurer, d'ailleurs quand il eut fini parler, il vient à lui tourner le dos ce qui a le don d'énerver June encore un peu plus. Elle s'avance d'un pas pour reprendre.

-T'as pas le droit de craquer. Pas maintenant ! T'as pas trouvé la mère crucifier dans un mur sans aucune goutte de sang ! T'as pas trouvé ton grand frère mort non loin ! Tu peux pas lâcher maintenant ! Je veux pas que tu cries. C'est pas à toi d'être en colère !

Elle avait ponctué chaque phrase de coup de poing dans le dos de Max, plus de rage que de désir de faire mal, elle n'en pouvait plus de simplement hurler. On ne peut pas dire qu'elle lui fasse réellement mal. Il n'y avait que de la rage dans chaque coup, aucune puissance, June était bien trop faible physiquement pour pouvoir faire mal à qui que ce soit avec ce genre d'attaque.

-Puis c'est pas de ma faute ! Pas de ma faute s'ils sont morts ! Je suis arrivée trop tard ! Trop tard... trop tard... trop... tard...

Épuisée, à bout de souffle, totalement vidée, elle se résigne à vouloir abattre son poing dans son dos, mais ses jambes finissent par la lâcher, cette vieille douleur au genou droit revient et elle s'effondre. Elle est là, à bout de force, assise par terre, elle se trouve pathétique, tellement pathétique, comment pouvait-elle tomber aussi bas ? Ce n'était pas son genre, elle n'avait jamais été comme ça. Elle était plutôt du genre forte, inébranlable, un peu comme sa mère : une éternelle inquiète, un brin psychorigide. Finalement elle n'était rien de tout ça, qu'une gamine paumée, bien trop faible pour affronter la réalité en face.

-J'aurais rien pu faire... rien, il était... trop tard...

Trop tard, June avait l'impression d'arrivée toujours trop tard, c'était la dernière de sa famille, elle n'était pas là lors de l'accident de Lukas et s'était la dernière à être en bas à leur retour, elle était arrivée trop tard pour que Max ou Wayne ne déclenche pas le gêne, elle a réagi trop tard pour éviter que ses parents divorcent. Trop tard, ça raisonnait dans sa tête comme une de ses chanson débile qu'on rêve de se débarrasser mais elle reste coûte que coûte. Elle comprend pourquoi Max s'énerve, elle sait aussi pourquoi elle veut se venger. Sans doute que cette dispute était nécessaire. Toujours au sol, June rampe jusqu'au lit dans lequel elle se hisse avec peine, retrouve son ami la couverture une énième fois, maintenant c'est à son tour de tourner le dos ou du moins de se cacher. Elle s'assoit et rentre dans la couette. Quand June apprit pour le surnaturel quand elle n'avait que huit ans, elle était terrorisée à l'idée que des vampires et loups-garou puissent exister. Logan lui avait alors dit que si elle avait peur qu'elle n'avait qu'à se cacher sous la couette et que rien ne lui arriverait. C'était ridicule mais au combien rassurant quand on est qu'une enfant. C'est alors qu'elle vient à se demander si Logan avait eu peur juste avant de mourir ou alors avait-il su rester fort jusqu'au bout ?

-J'ai jamais su être vraiment forte, en faite je l'étais parce que quand je me retournais, je les voyais tous, maman, papa, Aarön, Logan et Lukas. Je me disais que tant qu'on était tous ensemble tout allait bien. Puis maintenant, il y a toi, alors si je deviens totalement folle et que tu craques aussi, je fais comment pour m'en sortir ?

June avait beau lui crier dessus, le frapper, l'engueuler et s’énerver contre Max, elle avait besoin de lui.

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June est là, sous la couette de Logan, comme lorsqu'elle était petite et qu'elle avait peur de l'orage, c'était toujours lui qu'elle allait voir, il l'accompagnait dans les couvertures même quand il faisait une chaleur à crever dehors. Il lui parlait, tentait de la rassurer et maintenant qu'il n'était plus là, Max venait doucement prendre sa place. D'abord lorsqu'il s'assoit à ses côtés, mais que la couverture les sépare, il vient à dire qu'il ne craquait pas qu'il devait juste se calmer, que non ce n'était pas non plus facile à vivre pour lui, qu'il avait lui aussi peur, peur qu'elle ne revienne pas parce qu'elle a décidé de se venger et qu'elle ne fait pas le poids et même si elle était arrivée plus tôt, elle y serait passer aussi. June ne sort pas la tête de la couverture, mais entrevoit une lumière quand Max vient glisser sa main pour saisir celle de la chasseuse. La jeune Carter reste silencieuse elle l'écoute et semble prendre conscience d'une chose : elle n'est pas la seule à souffrir. Ce n'était pas parce que Lukas ne pleurait pas, qu'Aarön et son père s'acharnaient à la maintenir elle en vit qu'ils ne souffraient pas. Cette pensée lui retourne le cœur, elle se sent bête, minable et totalement égoïste. Pourquoi n'arrivait-elle pas à rester debout et forte pour sa famille, pour leur permettre de craquer eux aussi, juste une fois. Elle se tourne vers Max, saisit la couverture et l'englobe dans sa petite bulle. Malgré la chaleur et le peu de lumière qu'il y a, elle le fixe de ses yeux encore plein de larme.

-Et si je reste dans cet état ? Si j'arrive pas à me relever, sortir de ce lit ? Et si je continue d'avoir peur ? Si je refuse encore de sortir ? Si j'arrive pas à sortir ? Si j'arrive plus à dormir ? Et si je m'en sortais juste pas on fait quoi ?

C'était ça la vraie question : qu'allait-elle faire ? June sait qu'elle ne pourrait pas rester éternellement dans al couette qu'un jour ou l'autre elle devrait sortir affronter le monde comme elle affronte l'orage maintenant. Mais s'était Logan qui avait ce rôle, c'était lui qui l'aidait quand elle avait peur quand ça allait mal. C'était pour ça que leur engueulade étaient si puissante au sein du clan Carter, parce que June ne supportait pas l'idée qu'il ne puisse pas être de son côté.

-Aarön, c'est le grand frère protecteur un peu bourru, Lukas on s'adore on se déchire, on est les bébés. Puis Logan, c'est la lumière, celui qui guide... Ou du moins s'était... Je fais comment sans lui ?

June parle plus de Logan que de sa mère sans doute parce qu'elle s'est souvent brouillée avec sa mère, bien sûr elle était touchée par son décès, aussi horrible cela soit-il, elle était persuadée qu'elle avait plus besoin de Logan que d'une mère. Quoi qu'il en soit, elle repense à son envie de vengeance toujours aussi présente, malgré qu'elle se soit calmée.

-Tu peux pas m'interdire de vouloir me venger, ni de le faire. Je sais que c'est pas évident pour toi, mais mais on peut pas laisser passer ça que je le veuille ou non dans une semaine, mes oncles mes tantes tous vont débarquer à Mystic Falls avec les dernières armes qu'ils ont eut avec juste une idée en tête : les venger. Tu peux pas te battre contre ça et même si je le voulais moi même je ne pourrais pas. Et même si, tu ne peux pas nous en vouloir de vouloir savoir où ils sont, de nous préparer à l'éventualité d'une confrontation.

En fin de compte, June n'avait pas vraiment le choix, même si elle optait pour la vengeance, elle ne pouvait rien faire pour la refuser. Ce n'est pas facile à dire, même pour elle. Toujours sous la couette, elle s'approche de Max et vient se blottir dans ses bras, parce que c'est avant tout de ça qu'elle avait besoin : du réconfort. Alors elle lui en veut de ne pas penser comme elle, de ne pas penser à la soutenir dans sa quête de vengeance, mais après plus d'une semaine sans dormir, mangeant minimum vital, June n'a plus la force de se battre contre lui, de crier. Puis de toute évidence il s'agit d'un dialogue de sourd.

-Pense pas qu'on va en rester là Max.

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June est là dans ses bras et c'est presque un peu rassurant, presque parce qu'elle a encore du mal à ressentir autre chose que de la tristesse et de la rage. La haine lui permettait de tenir encore debout, de façon bancale mais debout. Dans sa famille ils fonctionnaient tous comme ça : à la rage. C’est pour sa que se venger pour un Carter est une chose tout à fait normale quand il s'agit de sa famille, combien de fois son père était parti sans eux pour chasser auprès de ses propres cousins pour la mort d'un enfant, d'une femme ou d'un mari. On ne s'en prend pas à un Carter impunément. Elle écoute ce que Max a à dire, elle le comprend, elle sait que ce n'est pas évident mais surtout que son choix est déjà fait. Elle sait que même si elle y réfléchit encore un peu son souhait restera le même, c'est dans ses gênes, dans ses tripes, c'est ancré au plus profond d'elle, c'est normal et justifier. Toutefois, elle ne préfère rien répondre, elle n'a pas envie de recommencer à hurler pour se faire entendre, elle est trop épuisée pour ça. D'ailleurs Max l'a remarqué, en même temps comment l'ignorer, il lui conseil de se reposer, qu'il ne lui arrivera rien. June, elle, est persuadée du contraire, ils ont déjà tout essayé, mais rien y fait, cependant elle n'est pas contre essayer, peut-être qu'il a raison. Alors que Max la serre un peu plus contre lui, elle les extrait de la couette, les joues rougies par la chaleur qu'il y avait sous les couvertures. Elle ferme les yeux et s'endort presque aussitôt, s'endormir n'était pas le problème, le soucis s'était de le rester. June commence à gesticuler, sortir des sons incompréhensible et se fini par se réveiller en hurlant, totalement en age, la respiration difficile.

-Combien de temps ?

Elle sait qu'elle n'a pas dormi une heure, elle ne dort jamais plus d'une heure depuis cette fameuse nuit. June sort du lit, prend des vêtements dans l'armoire Logan et quitte la chambre direction la salle de bain. S'il y a bien une chose qu'elle ne supporte pas c'est bien la transpiration. Grande amoureuse des bains, elle s'en fait couler un, laisse pénétrer son corps entier dans l'eau. June n'y reste pas longtemps, elle sait que Max attend et une fois propre, elle sort de la baignoire, met le caleçon de Logan avec le tee shirt de Red Hot Chili Peppers c'est son préféré, elle l'a toujours adoré, le soucis était qu'il l'aimait aussi et qu'il refusait qu'elle le prenne sans son accord, mais maintenant ça n'avait plus d'importance. La petite dernière du clan Carter retourne dans la chambre où Max se trouve toujours, elle le considère un instant avant de lancer.

-T'as eu de la chance, la première nuit j'ai frappé mon père.

Il avait eu de la chance qu'elle n'ait pas pris cette sale habitude que certains Carter ont de dormir avec une arme sous leur oreiller sinon, June est persuadée qu'elle aurait empaler son propre père. Le visage inexpressif, elle retourne s'asseoir sur le lit, les genoux repliés contre sa poitrine. June n'avait jamais su se tenir correctement quand il s'agissait de rester assis.

-Comment tu fais pour être sûr que je m'en sortirai ? Je veux dire, j'ai juste l'impression de m'enfoncer un peu plus chaque jour sans jamais avoir la possibilité d'en voir le bout. Tout est sombre et se ressemble. J'ai l'impression de prendre que les mauvais chemins.

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Where have you been ?

Surmonter cette étape, passer outre la mort de sa mère et de son frère lui semblait impossible. June s'était comme laissée tomber dans cet état de larve et y trouvait un certain réconfort. C'était presque rassurant pour elle de se dire qu'elle allait mal. C'était dangereux, très dangereux car elle avait vu bon nombre de personne restait dans cette situation, en mode loque. Max l'a probablement compris puisqu'il veut la faire sortir, voir du monde tout un tas de chose que June s'était refusée, les visites se limitaient à la famille et à Max pour le coup. Il affirma qu'elle ne pouvait pas rester dans la chambre de Logan, que ce n'était pas bon pour elle que ça réveillerait que de mauvais souvenir. Pourtant... Pourtant June n'arrivait plus à rester dans sa chambre, elle aurait très bien pu occuper celle de Lukas mais non, June voulait s'accrocher à l'odeur de son frère à ses vêtements, combien de fois avait-elle appelé son numéro juste pour l'entendre, elle avait fait la même avec le répondeur de sa mère. Après une semaine, elle ne réalisait toujours pas qu'elle ne les verrait plus, qu'il n'y aurait plus d'anniversaire avec eux, plus de Noël, vacances et autres fêtes, sa mère ne lui remettrait plus d'os en place, ni de pansement, ne lui donnera plus d'arnica pour éviter que ses bleus ne durent trop longtemps. Elle ne verrait plus Logan faire toute sorte d'acrobatie juste pour impressionner les filles, il ne tirerait plus jamais en plein dans le mille dans le centre de tir, elle ne pourra plus aller le voir pour demander des conseils, pour l’embêter ou juste pour parler car tout le monde sait que c'est toujours agréable de parler à Logan. Jusque là June avait simplement pleurer leur mort et non pas tout ce qu'elle avait perdu, des tas de souvenirs qui aurait pu se créer partie, disparus. June sent comme une boule dans sa gorge, elle respire difficilement, mais elle respire. Tellement perdue dans ses pensées, qu'elle en oublierait presque la question de Max.

-Je sais pas , je pense, enfin, je veux dire... je vais pas dormir donc... Du moins que très peu.... alors... C’est comme tu veux

Elle reste évasive parce qu'elle repense à sa petite crise de panique qu'elle vient d'avoir se rendant compte qu'elle respirait encore, qu'elle était en vie et pas morte. Toujours cette idée de vengeance dans sa tête, elle veut reprendre le dessus, elle pleurait encore, ne dormirait pas correctement encore pendant plusieurs semaine mais qu'importe elle vivait. June sait qu'elle ne quittera pas la chambre de Logan pas tout de suite, que ses vêtements procurent trop de réconfort pour qu'elle les laisse pourrir dans une armoire.

-L'enterrement c'est ce week end. Ma robe est horrible, je ressemble à rien dedans. Je suis la première à aller parler, rendre un hommage, je suis sensée dire quoi ? Que c'est triste ? Que je vais mal ou alors dire à quel point ma mère était formidable et que mon frère aussi brillait ? Tout le monde le sait. Tout le monde aimait Logan. Ma mère était sublime, impénétrable tout le monde le sait aussi. Ils vont tous pleurer ! Logan aime pas que les gens pleurent, il pleurait pas lui, même quand il était triste, même quand il avait mal.

Rien que de penser à toute la famille qui allait débarquer dans les jours qui arrivent la rendait malade. Elle sait ce qu'ils vont dire, qu'elle a une sale tête, qu'ils sont triste pour elle et leur fichue condoléances. Son père lui avait dit des noms qu'elle ne connaissait même pas.

-Je veux pas y aller. J'aime pas ça les enterrements, bon personne n'aime ça, mais j'ai pas envie. Ça serait comme accepter le fait qu'ils soient mort. J'ai pas envie d'entendre des choses que je sais déjà, je veux pas pleurer, j'en ai marre de toujours pleurer.

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Where have you been ?

Sortir, June n'en avait pas envie. Elle ne voyait plus aucun intérêt à sortir de sa maison, elle avait ce trou béant dans son cœur qu'elle n'arrivait pas à combler, qu'elle n'arrivera sans doute jamais à combler. Pourtant, elle était consciente qu'elle devait faire avec, oui mais comment ? Composer avec mla mort, June n'avait jamais eu à faire ça auparavant. Familière aux enterrements, ça ne signifiait pas pour autant qu'elle connaissait la personne,c 'était souvent de la famille éloignée, elle s'y rendait en famille et même son père parfois ignorait presque tout de la personne décédée. June comprenait enfin pourquoi ils pleuraient tous ou presque, pourquoi ils se sentaient mal. Elle s'en voulait un peu de n'avoir jamais su montrer une quelconque compassion pour ces inconnus, sans doute parce qu'elle m'aime n'aime pas la pitié des autres. Laisser parler son cœur, dire qu'ils étaient formidables, June ne savait pas le faire à écouter max ça semblait presque facile alors que pour elle s'était l'une des pires choses qu'elle a à faire. Puis après l'avoir embrassé Max la force à se lever, affirmant qu'elle devait manger quelque chose.

-Mais j'ai pas faim...

Trop tard, il l'entraînait déjà hors de la chambre, elle se laisse traîner, protestant par moment jusqu'à ce qu'elle se retrouve assise dans la cuisine. On avait pourtant déjà essayer de lui faire avaler quelque chose c'était loin d'être très concluant, elle avalait le stricte nécessaire juste pour leur faire plaisir. Les bras croisés sur sa poitrine elle fixe Max.

-J'ai pas envie de manger j'ai pas faim.

C'était vrai, cela faisait une semaine qu'elle n'avait plus faim, elle qui pourtant aime manger. Mauvaise cuisinière mais véritable ventre sur patte. June était pourtant au courant que ce n'était pas bien et qu'elle mettait sa propre santé en danger, déjà qu'elle n'arrivait pas à dormir si en plus elle refusait de s'alimenter... Elle observe Max faire elle ne sait trop quoi. Elle se met alors à soupirer car elle sait qu'il la forcera à manger ne serait-ce qu'un minimum, qu'il ne lui laisserait probablement pas le choix, qu'elle allait céder mais rien que ça ça l'agaçait.

-Je te rappelle que je suis allergique aux champignons.

C'était bon à rappeler sait-on jamais, mourir à cause d'un champignon serait vraiment bête ! June se demande bien ce qu'il peut préparer. Elle soupire une seconde fois, la patience n'avait jamais été son fort, encore plus quand elle doit attendre quelque chose qu'elle ne veut pas faire. Finalement elle décide de recommencer à protester.

-Mais j'ai pas faim ! Je te force pas à manger toi quand t'as pas faim, est-ce que je te force à manger ? Non. Alors pourquoi je dois manger ? Je mangerai quand j'aurais faim. Je sais pas pourquoi vous vous obstinez tous à vouloir me faire avaler quelque chose. En plus c'est même pas une heure pour manger. C'est n'importe quoi. Imagine tu me forces à manger alors que j'ai pas faim ça peut me faire vomir, ça aurait servi à rien et en plus tu auras gâché de la nourriture. T'es pas cool hein !

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Where have you been ?

Quand June Carter n'avait pas envie de faire quelque chose elle n'avait vraiment pas envie, quitte à se montrer des désagréable et un brin immature. Max lui s'affairait à préparer des pâtes avec une sauce bolognaise, simple mais efficace. Pourtant June n'était pas du même avis, alors qu'elle protestait Max haussa le ton comme on peu le faire avec une gamine capricieuse puis il finit par lui poser une assiette de pâtes juste devant son ne. Avec un air de dégoût sur le visage elle commença à faire tourner sa fourchette dans les pattes, les remuant de façon assez cocasse. Max , lui, avait commencé à manger, mais n'avait pas abandonné son idée de faire avaler quelque chose à sa petite amie.

-Te sert pas de la vengeance je sais très bien que tu es contre. Alors hein, ne l'utilise pas à ton avantage.

Toujours à remuer ses pâtes, elle n'en avait toujours pas mangé une seule que Max lui répéta qu'elle devait manger un peu, ne serait-ce que pour prendre des forces. Elle hausse les épaules et après un soupire, elle prend une pâte, une seule la porte à sa bouche et après l'avoir mastiquer longuement elle repose sa fourchette dans l'assiette et la repousse. Les bras croisés, elle s'appuie un peu plus sur le dossier de sa chaise l'air insolent.

-Voilà, j'ai mangé.

Elle ne comprenait pas leur obsession à vouloir la faire manger, c'était toujours la même histoire. Ça l'énerve et elle sait qu'en plus de ça elle est agaçante. À ses yeux, Max n'avait pas à faire tout ça, ce n'était pas nécessaire, même si en réalité, June était dans le tord. Elle fronce les sourcils avant de reprendre.

-Je t'ai pourtant dit que j'avais pas faim.

Elle fixe Max et commence à se balancer sur sa chaise, elle sait pas trop à quoi elle joue, mais c'est lui qui avait commencé à vouloir lui donner à manger. June l'avait prévenu non ? Elle n'avait par faim, déjà petite pour lui faire faire quelque chose qu'elle ne voulait pas il fallait se plier en quatre combien de fois avait-elle refuser de ranger, en faisant exprès d'empirer les choses. Combien de fois elle avait repoussé les copines de ses frères parce qu'elle ne les supportait pas. June n'a pas été une enfant très facile, têtue comme une mule bon nombre de fois elle était au cœur même des disputes entre Carter. La dernière fois elle a bien explosé une tasse juste parce que Logan râlait car elle ne l'avait pas mise dans le lave vaisselle.

-Et maintenant ? Tu vas faire quoi ? Me donner la béquer ?

June le provoque presque volontairement, elle se demandait jusqu'où Max pouvait encaisser, ce n'est pas gentil certes mais June était comme ça, à toujours vouloir savoir à quel point les gens peuvent être patient. Puis le fait qu'elle soit en deuil est une raison valable ou pas ?

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Where have you been ?

Toujours assise sur sa chaise, les bras croisés sur sa poitrine elle regarde Max débarrassait tout sauf son assiette à elle. Elle soupire encore une fois, en même temps qu'est-ce qu'elle croyait qu'il allait abandonner aussi facilement ? Il se place devant devant elle commence à lui hurler des choses qu'elle sait déjà, et lorsqu'il commence à évoquer son poids, elle baisse la tête parce qu'elle sait très bien à quoi elle ressemble à l'heure actuelle, il n'avait pas besoin de le préciser. D'abord peiné par le fait qu'il pointe d'une telle sorte son physique, elle s'énerve presque au même moment où il vient cogner le mur de la cuisine. Il disait pouvoir être patient mais que si elle faisait des efforts.

-Mais tu crois quoi ? Que c'est facile pour moi ? Tu crois que je me suis dit « Hey, si j'arrêtais de manger pour voir ce que ça fait ? » Sincèrement tu crois que j'ai envie de pas avoir faim ? Mais j'ai cette putain de boule dans le ventre qui m'empêche d'avaler quoi que ce soit !

Elle se lève d'un bond, furieuse. Se plante à son tour devant lui, le regard sévère, elle est obligée lever la tête pour pouvoir le regarder en face, différence de taille oblige. June n'avait pas besoin de ça d'une engueulade surtout pour quelque chose d'aussi bête que de la nourriture.

-Mais vas-y énerve-toi, cries-moi dessus, cogne dans le mur si ça te fait plaisir, tu peux même m'en mettre une, je suis sûre que t'en meurs d'envie. Sincèrement tu croyais quoi ? Que j'allais manger sans broncher. Pas non Max, je suis désolée, je suis pas docile, je suis pas le gentille petit toutou. Si j'ai pas faim je mange pas que ça te plaise ou non. Ouais j'ai maigri, ouais je fais peur à voir et alors ? C'est ton corps c'est ta santé ? Non alors merde hein ! Moi aussi je sais crier. C'est pas bien je sais je suis qu'une sale gamine égoïste, je pense qu'à ma gueule. Mais tu sais quoi, je m'en fou. Parce qu'à vouloir protéger tout le monde, aider les autres et penser à eux bah c'est mon frère et ma mère qu'on a tué. Donc ouais, ouais je mange pas parce que peut-être que le jour où tu verras ta mère crucifiée à un mur t'auras peut-être moins faim et si tu voyais le frère que tu n'as pas vider de son sang la nuque brisée, t'aurais pas faim non plus ! Parce que tu vois quand on m'a retrouvé j'étais couverte de sang, il y en avait tellement qu'on dirait que je venais de sortir d'une piscine ! Parce que la cuisine de ma mère c'était un véritable carnage, une boucherie. Ah oui hein c'est dégueulasse, peut-être que maintenant tu comprends pourquoi j'ai pas faim !

Elle s'arrête un instant à bout de souffle, à peine calmé, elle a envie de le claquer, mais non elle s'abstient car la violence ne rime à rien. Elle a subitement chaud, sans doute à cause de son énervement. Elle tourne les talons retourne s’asseoir, saisit sa fourchette et avale l'assiette de pâte à une vitesse monstre, c'est à peine si elle prend la peine de mâcher. Elle se relève, débarrasse sa table avant de se retourner.

-Voilà t'es content ? Maintenant tu m'excuses 5 minutes, je vais vomir parce que comme je te l'ai si bien dit. Je n'avais pas faim.

Elle s’éclipse en vitesse de la cuisine et revient quelques minutes plus tard, une brosse à dent dans la bouche le regard toujours noir.

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Where have you been ?

Brosse à dent toujours dans la bouche elle regarde Max s'affairait à nettoyer, lui jette même pas un regard, elle finit par se rincer la bouche dans l'évier et s'installe sur le plan de travail tandis que Max lui explique qu'il n'a pas envie de la frapper, puis il met le doigt sur un point sensible : le fait qu'elle ne veut pas s'en sortir. June baisse la tête comme une enfant qu'on vient de prendre en flagrant délit puis d'une toute petite voix elle vient à murmurer.

-M'en sortir voudrait dire accepter leur mort.

C'est comme ça qu'elle voyait les choses, June n'arrivait pas à ce dire que tout était fini que sa sa mère et son frère soient morts, elle ne voulait pas l'accepter. Ce n'était pas naturel de les voir mourir si jeune dans de telles conditions, June a tout découvert tout vu, le sang, leurs visages, ça la hantait, peut-être que si son père ou un autre aurait découvert les corps à sa place tout aurait été différent dans sa façon de faire son deuil, parce qu'entendre les choses et les voir sont deux choses complètement différente. Elle se met à jouer nerveusement avec le bas de son tee shirt. Elle se sent un peu bête d'avoir crier sur Max mais aussi de l'avoir poussé à bout.

-J'suis désolée...

Le dire ça lui arrache la gorge, car June n'a pas pour habitude de s'excuser, puis surtout son but n'était pas de blesser Max car elle l'aime avant tout. C'est pour ça qu'elle s’énerver, qu'elle craque quand il lui parle parce qu'elle sait qu'il a en parti raison et entendre une telle vérité de la personne qu'on aime ça fait horriblement mal. D'un geste maladroit, elle vient à descendre du plan de travail, se dirige vers Max et vient se blottir contre lui. Max l'a vu dans tout ses états et malgré ça il restait avec elle, June n'a jamais vraiment compris ce qu'il lui trouvait, pourtant en se mettant avec elle, il avait accepté le lot de problème qui vient avec elle. Elle savait que c'était loin d'être facile pour lui, mais June est trop occupée par son propre mal-être qu'elle n'arrive pas à voir à temps le fait qu'elle fasse souffrir son entourage, puis June a toujours été le bébé de la famille, la petite dernière, c'était toujours elle qu'on protégeait qu'on surveillait, elle n'a jamais vraiment grandi jusqu'à maintenant. Être forte et grande elle n'avait jamais eu besoin de l'être avant. On l'avait enfermé dans un cocon qui venait tout juste de se briser. Resserrant ses bras dans le dos de Max, la tête dans sa nuque, elle se sentait bien, enfin pas aussi bien qu'avant mais mieux. Bien sûr, elle n'avait toujours pas faim, elle sait qu'elle ne dormira pas plus cette nuit, mais en une semaine elle arrivait à ressentir autre chose que ce trou béant dans son cœur. C'est alors qu'elle se met de nouveau à pleurer, mouillant par la même occasion le cou de Max.

-Pourquoi il fallait que sa tombe sur nous ? Pourquoi pas une autre famille ? Je veux dire, L'accident de Lukas, ma jambe, le divorce de mes parents et maintenant ça ? Qu'est-ce qu'on a fait pour que tout nous tombe dessus ?

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