Labyrinthe de verdure [pv Aaron]

Labyrinthe de verdure

I wish I could run away "over the hills and far away"...

C’est sur un coup de tête qu’elle a franchit le seuil sans se retourner, qu’elle a marché sans oser ralentir le pas. Elle sait qu’elle va amèrement regretter cet affront, elle en est bien consciente mais pour le moment, elle ne peut pas faire demi-tour. Elle continue de traverser Mystic Falls, les yeux encore rougis par les larmes, cherchant un endroit où fuir un peu la ville. Il va vouloir la retrouver sur le champ et il n’hésitera pas à faire le tour de la ville, à demander si on ne l’a pas vu en prétextant s’inquiéter pour elle. Elle n’aurait pas le moindre répit s’il lui mettait la main dessus, elle le savait bien et elle n’assumait le fait de devoir docilement rentrer à la maison. Pourtant il faudrait bien qu’elle courbe l’échine et qu’elle assume car elle n’avait pas d’autre choix définitif. Pour le moment, elle se contenta de décamper en direction de la forêt et n’hésita pas à entrer entre le rideau d’arbres qu’elle vit. Instantanément, elle ralentit le pas et souffla. Enfin l’angoisse ressentit pris une autre tournure. Son cœur battait encore vite mais au moins elle était libre pendant un petit moment. Elle continua d’avancer, plus lentement, se perdant dans ses réflexions. Elle commençait à repenser à ce qu’elle venait de faire. Et pourtant cette journée avait bien commencé : elle était de repos mais et voulait en profiter pour trier ces papiers mais il avait insisté pour qu’elle arrête de tout afin qu’elle lui rende un service. Elle avait juste dit « non » et ce simple mot avait provoqué un vrai cataclysme. Encore une chance qu’elle ai eu l’occasion de sortir de la maison. Sauf qu’elle était sortie sans prendre le temps de se préparer alors forcément, elle avait les cheveux en pagaille, les yeux rouges, pas de maquillage et des talons hauts. D’habitude assez à cheval sur son apparence, cette fois, elle s’en fichait. De toute façon, les gens n’avaient pas prêté attention à elle quand ils l’avaient croisé. En revanche, un souci s’imposait désormais à elle : ses chaussures n’étaient pas très adaptées à une promenade dans les bois et elle commençait à se tordre les chevilles de plus en plus, si bien qu’elle du faire une pause dans sa marche et s’adossa à un tronc d’arbre. Elle soupira et massa les tendons de ses chevilles. Elle ne pourrait pas marcher tellement plus avec ce genre de chaussures alors elle releva la tête en poussant un soupir et observa l’étendue d’arbres devant elle. Le paysage était verdoyant et si… répétitif qu’elle comprit à l’instant qu’elle avait fait une énorme bêtise. Elle avait avancé tête baissée entre les branches mais… elle s’était égarée. Et impossible de se souvenir de l’endroit exact par lequel elle était arrivée. Soudain la forêt avait quelque chose de légèrement déroutant voire même d’angoissant et chaque son qu’elle ne connaissait pas la faisait naturellement tendre l’oreille avec suspicion. Brièvement elle oublia la source de ces malheurs : son père. Et si elle restait perdue ici ? Non c’était impensable… Elle allait retrouver la route, elle allait marcher droit devant elle : la forêt n’était pas infinie… non ? Elle se redressa s’éloignant du tronc et prit une direction au hasard, marchant comme elle le pouvait. Elle hésita à enlever ses talons mais elle n’allait pas marcher pieds nus tout de même ! Elle commençait à en avoir marre de cette journée mais elle s’efforça de ne pas s’apitoyer sur cela. Elle entendit du bruit non loin mais sans comprendre de quel côté cela venait. Sans doute un animal… Elle avança plus vite, un peu stressée et marcha trop rapidement arriva juste en face d’un homme avant de s’arrêter net, les yeux rivés sur lui.  Elle manqua légèrement de se tordre la cheville et retint un juron de justesse. Qui, de censé se trouverait ici ? Lou l’observa, elle ne le connaissait pas spécialement en plus. Même si la ville n’est pas grande, la jeune femme ne s’est pas trop mêlée aux autres… Soucieuse, elle recula d’un pas et les mots sortirent tels quels :

- Qu’est-ce que vous faites ici ?  * Et elle alors… ?*

Lou-Ann & Aaron

Ma journée avait été pénible, j'avais trop de chose à faire à l'appart', et Jess n'était pas là pour m'aider aujourd'hui. J'avais énormément de trie à faire dans mes affaires, dans mes papiers et mes dossiers. Je devais également vérifier notre compta, pour voir où on en était. Je devais aussi accueillir les meubles qu'on avait commander et monter tout ça. Bref, j'avais grand besoin d'aire.

Comme très souvent dans mes semaines, ou même dans mes journées, je pars en forêt pour me changer les idées. Cette forêt que j'arpente depuis presque 1 an. Je la connais par coeur. Je repère très facilement mon chemin, principalement en reconnaissant les arbres... La ville en direction du grand chêne, le raccourcis de l'appart', en direction des trois platanes. Bref, entre les ruines, les rochers, les arbres, les souches, les chemins... il est très facile pour moi de passer une journée entière dans cette forêt sans courir aucun risque.
Mais il paraitrait que ce ne soit pas le cas de tout le monde. Depuis quelques minutes où j'étais tranquille dans mon coin, j'entends marché, d'un pas rapide, accompagné de quelques jurons. Alors je me suis orienté de ce côté. Et je me suis retrouvé nez à nez avec une jeune femme, qui allait un peu vite et qui à manqué de me rentré dedans.

"Qu’est-ce que vous faites ici ?"

Me dit-elle. Question bizarre, étant donné que nous somme dans un pays libre, et que n'importe qui peut être n'importe où de plein droit.

"Je me promène. Mais ça n'a pas l'aire d'être votre cas..."

C'est vrai que cette jeune fille était tendue. Et dans tous les cas, perdue. Une femme dans les bois, en talons... ça n'était certainement pas une promenade. Ou alors cette fille était vraiment blonde. Mais en plus de ça, je ne l'avais jamais vu. Je croise souvent des promeneurs, je commence à les connaître, et surtout à les reconnaître. Je n'avais jamais vu cette fille. Tout porte vraiment à croire qu'elle est venue se cacher ici.

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Labyrinthe de verdure

I wish I could run away "over the hills and far away"...

Elle avait beau avoir de bons talons, elle se sentait petite devant cet inconnu qu’elle observait avec méfiance. Elle haussa un sourcil surpris quand il rétorqua qu’il se promenait dans la forêt : quelle drôle d’occupation mais bon chacun ses activités… c’est vrai que les lieux peuvent être beaux, à condition de savoir comment en sortir en suite. En tout cas, il avait vu juste : elle ne se baladait pas pour son plaisir. Ca se voit tant que cela ? Oui sans doute, elle n’avait pas l’allure de quelqu’un qui vient se détendre par une marche vivifiante : au contraire, elle devait avoir l’air moralement épuisée et un peu fébrile. Pour couronner le tout, elle tombait sur un homme dont elle ne savait rien et dans cette ville, elle n’aimait pas trop cela. Elle n’aimait pas grand-chose d’ailleurs mais ça c’était une toute autre histoire. Elle observa très rapidement les alentours tandis qu’elle comptait lui répondre sèchement que ça ne le regardait pas mais elle se rappela qu’elle était énervée mais qu’il n’y était pour rien. Il n’avait rien fait pour mériter la mauvaise humeur de la jeune femme alors elle se força à souffler avant de lui parler mais… elle n’avait pas trop envie d’avouer s’être perdue, elle avait parfois un stupide élan de fierté.  Ridicule n’est-ce pas ?

Si… enfin disons que je me promenais mais je me suis trop enfoncée dans la forêt.

Elle avait l’air d’une fille très tête en l’air qui marche sans réfléchir et elle aurait sans doute du dire qu’elle s’était égarée finalement mais elle était comme cela. Elle prenait des détours et se compliquait la vie. Elle commençait à avoir les jambes un peu trop tremblantes et ses talons cédaient sur le sol de la forêt. Lou grimaça : elle ne pourrait pas faire un pas de plus avec des chaussures pareilles. D’ailleurs : faire un pas dans quel direction au juste. Elle réfléchit et se dit que s’il se promenait réellement ici, cet homme devait connaître le moyen de s’y retrouver mais ça signifiait qu’elle devait lui demander et donc avouer clairement s’être paumée. C’était déjà un peu le cas mais elle ne l’avait pas dit ainsi. Est-ce qu’il trouverait ça stupide et se moquerait ? Elle hésita mais finit par laisser tout cela de côté, le gardant toujours à l’œil néanmoins, elle s’assit sur une racine et se déchaussa. Son père la tuerait de la voir commettre un tel manquement à son image censée être si parfaite en toutes circonstances mais il n’était pas là pour voir et tant pis si on lui disait. Elle aviserait à ce moment là, elle assumerait. Pas le choix. Elle devait se reprendre un minimum et réparer au moins un minimum la casse. Après tout, elle l’avait presque agressé en lui demandant ce qu’il faisait ici alors qu’il avait parfaitement le droit de se promener dans ces lieux. Tout autant qu’elle d’ailleurs. Lui était bien mieux habillé pour d’ailleurs. Elle lui avait balancé ça comme un reproche après avoir failli lui rentrer dedans. Non, elle n’était certainement pas dans son état normal. Elle finit donc par esquisser un léger sourire même si elle restait méfiante.

Désolée pour tout à l’heure. Je m’appelle Lou-Ann et vous ? Je ne m’attendais pas à tomber sur quelqu’un alors j’ai réagi un peu brusquement.  J’ai… perdu ma… route…

Elle se sentit extrêmement stupide. Elle avait posé ses chaussures sur le sol et se sentait totalement démunie.

Lou-Ann & Aaron

Je le savais. Elle était perdue. En même temps, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il ne faut pas nier ce genre de chose. Elle me dit se promener quand même, mais s'être trop enfoncée dans la forêt. En talons? Elle était archi paumée. Je ne sais pourquoi elle refusait de l'avouer. Peut être est-ce parce qu'elle se retrouve devant un inconnu d'1m90 perdue dans la forêt sans que personne ne sache qu'elle est là. On dirait une scène d'un mauvais film d'horreur. je pouvais comprendre qu'elle ne soit pas rassurée. Manquerait plus qu'on soit la nuit.

Elle s'assit, et retira ses chaussures. C'est un geste qui me fit faire un petit sourire. Au moins ce n'était pas une fille prout-prout gna-gna comme on en connait beaucoup à cet âge. Elle n'avais pas peur de marcher dans la terre pieds nus. Mais il faut quand même faire attention, petits cailloux font parfois gros bobos. Et petites épines font parfois grandes percées.

"Moi c'est Aaron."

Mes amis savent très bien que je ne parle pas énormément. S'il n'y à rien a dire, je ne dirais rien. Mais parfois c'est bien d'engagé la conversation.

"Faites attention, Lou-Ann, le pied nu c'est risqué. Il y a tout et n'importe quoi par terre. Tenez, à 5cm de votre main gauche, il y à tout un amas d petits champignons toxiques. Et 50 cm plu haut sur le tronc de cette arbre, un nid de guêpe qui m'a l'aire plutôt bien habité."

Bon, il est vrai que j'aurais pu trouver mieux pour parler... Je ne suis vraiment pas doué il faut croire. Mais le seul domaine dans lequel je m'y connait bien à part la grosse baston, c'est bien la faune et la flore de cette gigantesque forêt. Évidement, je sais que c'est un sujet qui ne passionne pas tout le monde, et même qui en répugne certain. En général, ou tu aimes, ou tu déteste... les intermédiaires sont rares. J'en connais quelques uns... c'est plutôt le genre à s'extasier devant un bel oiseau coloré, et à ne pas regardé celui qui n'a pas de couleur, mais qui est 10 fois plus intelligent. J'ai souvent pu constater que ce genre de personnes sont presque moins intelligentes que ces mêmes oiseaux, lorsqu'ils ne leur prêtent aucune attention. Les oiseaux, les animaux, les êtres vivants, eux, sont toujours focalisés sur nous. Ils nous prêtent toute l'attention qu'ils ont. Quand nous sommes en forêt, et que nous ne voyons rien, eux pourtant nous voient. Et ils nous voient en ce moment, Lou-Ann et moi.

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Labyrinthe de verdure

I wish I could run away "over the hills and far away"...

6 ans qu’elle était dans cette ville pourrie et pourtant elle ne connaissaient pas la forêt. 6 ans avant qu’elle se dise « tiens et si j’allais me perdre un peu pour une fois, ça me fera une belle jambe ». Et bien le moment était venu et son père ne devait pas se douter un seul instant qu’elle s’était enfoncée dans la sylve, il n’y aurait qu’une imbécile pour tenter l’expérience dans une tenue inadéquate. Apparemment, c’était son cas et c’est la raison pour laquelle elle était contrainte de retirer ses chaussures. Elle posa ses pieds sur la racine de l’arbre et soupira. Aaron, il disait s’appeler ainsi. Non décidément, elle n’avait pas entendu de prénom de la sorte avant. Elle devrait vraiment sortir un peu plus mais elle aimerait si seulement elle le pouvait. Surtout qu’à son âge, elle avait une vie terriblement morne et déprimante. Bon les présentations étaient faites et maintenant … ? Elle n’était pas très douée pour faire la causette surtout qu’elle pensait encore à la raison qu’=i l’avait amené ici. Est-ce qu’elle devrait lui demander s’il pouvait l’aider à retrouver son chemin : ça serait assez frustrant comme solution mais elle n’était pas très douée seule et lui, il n’avait pas l’air perdu comme elle. Quoi qu’il en soit, elle ne savait pas trop par où entamer la discussion mais c’est lui qui s’en chargea et pour tout dire, il ne devait pas être très doué lui non plus… ou alors il était juste très étrange comme gars. Ok il disait sans doute cela parce que marcher pieds nus est stupide mais pour le moment elle était assise et… ses paroles ne la rassurèrent pas du tout. Au contraire : des champignons toxiques et des guêpes, quoi de plus réjouissants ! C’est un lieu hostile en fait… Elle le regarda avec inquiétude, remit lentement ses talons et se leva  doucement. Elle chancela jusqu’à se trouver à côté de lui.

Vous rassurez souvent les gens paumés en leur parlant de choses toxiques et d’insectes ?

Sa voix se tordit un peu sur la fin parce qu’elle saturait de cette journée et parce que ses pieds la lançait maintenant qu’elle avait remis ses chausses. Elle en avait un peu marre mais elle n’allait pas craquer en plein milieu d’une forêt avec un inconnu qui semble euh… communier avec la nature. Non le terme est peut-être un peu fort. Il n’empêche que depuis qu’il lui avait dit tout cela, elle ne pouvait s’empêcher de fixer le nid dans l’arbre en craignant d’en voir sortir une guêpe gigantesque : on ne sait jamais à Mystic Falls… Les abeilles ça pouvait aller mais les guêpes, elle n’était pas trop fan, encore heureuse qu’elle ne soit pas allergique aux piqûres. Lou-Ann sentit ses jambes fléchir et s’accrocha à la première chose à proximité pour se retenir. Elle se sentait pas très bien mais elle préféra ne pas prendre ça en compte et demanda.

Comment vous faites pour reconnaître si vite ces champignons… ? Pour moi tout ce ressemble ici, j’avais jamais mis les pieds dans la forêt en fait…

Lou-Ann & Aaron

Il est vrai que pour engager une conversation, on peut difficilement faire pire. Mais il est vrai que la forêt regorge de dangers auxquels on ne s'attend pas vraiment. Quand on voit un nid de frelons, on ne va pas s'approcher. mieux vaut même faire marche arrière. Mais quand on voit de jolies fraises des bois, qui sont sensées êtres comestibles, et qu'on s'abandonne à en manger quelques unes... Il n'y à plus qu'à espérer qu'un renard n'est pas passer uriner par là. Il n'y a pas plus toxique que l'urine de renard. Mais ça, il ne vaut mieux rien dire. La conversation était déjà assez bizarre comme ça. Je n'allais pas en plus parler de pisse.

Non, le sujet qui m'intéressait vraiment, c'était le pourquoi. Pourquoi une jeune fille, qui dit ne jamais être venue ici avant, est enfoncée si loin dans la forêt. Pourquoi si elle se promène, est-elle en talons et en habits de ville, et surtout, pourquoi ne rien dire sur sa présence ici. Si je ne suis pas douée pour les conversations, elle n'est pas douée pour le mensonge, car elle ne se promenait pas.

"Ok c'était nulle comme sujet. Si on parlait plutôt de votre présence ici. Vous ne le savez pas, mais on est extrêmement éloigner de la ville. Vous êtes seule, sans aucun itinéraire... Vous fuyez quelque chose. Imaginez si j'avais été un agresseur? "

C'était totalement vrai. Heureusement pour elle, je n'étais ni vampire, ni violeur, ni assassin... Mais si elle était tombée sur l'un d'eux? Elle aurait courut? En talons? Elle se serait fait rattraper en moins de deux. La forêt n'est pas forcément un bon point de fuite. Du moins pas pour tout le monde.

Il était évident que j'allais la ramener. Mais je ne veux pas la ramener vers quelque chose qu'elle fuit. Parce que si c'est le cas, il y a forcément une raison. J'ai déjà vu des gamin fuguer parce que leurs parents ne voulaient pas leur acheter la ps3, mais rentrer avant même qu'on remarque leur fugue. Ou rentrer aussi pour le diner. Avec plus aucune envie de ps3... Là c'est différent. C'est pas du caprice.

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Labyrinthe de verdure

I wish I could run away "over the hills and far away"...

Sans doute n’était-elle pas pleinement consciente des dangers qu’une forêt pouvait cacher, en effet, cependant ce n’était pas une raison pour lui démontrer qu’elle était entourée de choses toxiques ou piquantes. Ce Aaron, elle ne savait pas d’où il sortait mais il était un peu spécial comme gars ou alors c’était elle qui était bizarre, elle ne se rendait pas trop compte. Elle ne se sentait pas dans son élément ici et elle n’était pas très bien. La mai posée contre un tronc d’arbre, elle s’efforçait de garder une respiration normale. Elle faisait même semblant de relancer la conversation , histoire d’évincer cette journée ennuyeuse et puis de ne pas tomber dans un silence angoissant. La forêt s’en chargeait avec tous les bruits indéterminés qui y régnait. Lou-Ann acquiesça tout simplement au fait que son sujet de conversation était nul mais elle grimaça à la suite de ces propos. Elle n’avait pas du tout envie de faire l’étalage de sa présence en ces lieux à un gars tout juste rencontré dans une sylve ! Cela relevait de sa vie privée. Comment ça on est extrêmement éloigné de la ville : elle n’avait pas marché tant que ça ! Peut-être que la colère et les nerfs l’avaient profondément déstabilisée au point qu’elle ne se rende pas compte de la marche effectuée. Cela expliquerait pourquoi elle ne tenait presque plus sur ses jambes. Elle déglutit : c’est vrai qu’elle n’avait aucun chemin… elle ne saurait reprendre sa route. « Vous fuyez quelque chose », ce n’était pas une question mais une évidence. Il avait beau être un fana de la forêt, il était perspicace et elle, peu douée. Elle sentit son cœur s’accélérer : oui bien sûr qu’elle fuyait, elle ne savait pas affronter les dangers de face alors elle finissait toujours par fuir ! S’il avait été un agresseur, étrange question mais qu’est-ce qu’elle pouvait dire ? Tomber sur des mauvaises personnes, ça peut arriver n’importe où de toute façon et si ça avait été le cas… que ce soit ici ou ailleurs, elle était un peu démunie dans ce genre de situation. Encore qu’un agresseur ici, c’est pire s’il s’agit d’un vampire. En tout cas, elle ne fuyait pas ce genre de personnes certainement pas ici. Elle fuyait sa vie tout simplement… mais elle ne pouvait pas dire ça. Elle pourrait lui sortir que ça ne le regardait pas, qu’il n’avait qu’à se mêler de ses affaires mais elle ‘en ferait rien.

Eh bien si tel était le cas, je n’aurais vraiment pas de chance … ? Je n’ai pas pensé à ce détail en priorité... je vous l'avoue.

Elle  n’y arrivait pas, elle ne pouvait pas lui dire. Il allait la trouver encore plus pathétique qu’actuellement : elle a peur de son propre père à 25 ans ! Ce n’est pas une vie normale. D’ailleurs qu’est-ce qui pouvait faire fuir quelqu’un ainsi dans une vie normale. L'angoisse ou la tristesse, parfois les deux mêlés. C'est ce qui l'avait mené ici et si elle ne parvenait pas à le dire c'est qu'elle sentait sa gorge se nouer douloureusement et qu'elle avait envie de pleurer. Ce serait pire quand elle rentrait chez elle, pire que si elle s'était tu et était restée au domicile. Elle était épuisée moralement et cela la rendait malade. Vraiment malade.

... Je... je fuyais la ville. Enfin les habitants. J'avais besoin de, comment dire, m'exiler un peu. *Qu'on me foute la paix en somme*

Lou-Ann & Aaron

Au moins elle avouait qu'elle fuyait bien quelque chose. Les gens apparemment. Je pouvais comprendre. Je fait exactement pareil à cet instant. Pourquoi suis-je tout le temps dans la forêt? Parce que j'en ai marre des gens. Sauf que moi je n'ai pas la voie qui tremble quand j'en parle. Elle était une piètre menteuse. Et pour moi qui suis habitué à décelé les mensonges de vampires... Quand une enfant me ment, c'est repérable assez facilement. Je poussais un petit soupir en baissant les yeux. Après tout si elle ne voulait pas me dire, elle en avait le droit. Mais moi? je la ramène où? Alors j'ai fais quelques pas, je l'ai dépasser de quelques mètres, nous nous tournions donc le dos. Je tournais légèrement la tête.

"Je vous ramène. Après si vous préférez rester ici pour... Fuir les habitants... C'est comme vous voulez. Mais si vous décidez de revenir avec moi, faudra me dire si je vous laisse devant chez vous ou si je ferme les yeux pour ne pas voir où vous allez."

Je ne suis pas énormément plus vieux qu'elle, malgré ma taille que je sais imposante. Je connais quand même la mentalité. Quand on veut fuir la réalité ou la foule, on va voir ses potes. on mange du chocolat. On ne s'exile pas dans la forêt qu'on ne connait pas tellement perdu dans ses pensée qu'on s'éloigne de plus en plus de la ville.

Je n'allais pas me mêler de sa vie. Je ne la connait pas, je ne vais pas l'emmerder avec ça. Elle ne me connait pas, elle n'allait rien me dire. J'y était peut être aller un peu fort sur mes questions. Ça ne me regardait pas après tout je n'avais pas à la questionner. Je ne sais même pas pourquoi je le faisais. C'est vrai? Pourquoi? J'aurais été le 1er à péter un câble si on m'avait parler comme ça.

C'est clair que c'était trop tard pour les excuses. Mais j'allais passer pour quoi moi si non? Un mec, qui débarque de nul part, et qui se permet de poser encore et encore des questions. alors je me retournais vers elle avec un petit sourire.

"Alors? Tu viens?"

Et oui, tu. Pourquoi pas après tout?

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Déjà pas très sociable en temps normal, Lou-Ann ne désirait pas faire part de sa vie à un homme comme lui. Alors qu’espérait-il en lui posant cette question ? La jeune femme le trouvait bien injuste de soupirer ainsi : qu’il se mettre un peu à sa place et de se dire s’il n’aurait pas menti également à sa place. S’il avait fui quelque chose l’aurait-il dit au premier venu ? Sans doute pas mais en plus, il ne connaissait pas ce qu’elle cachait donc il ne pouvait pas comprendre l’importance qu’elle avait de dissimuler tout cela. Il n’empêche qu’elle était tellement à bout qu’elle sentit un pincement. Elle n’était pas secrète par choix, elle l’était par obligation. Il avança de quelques pas et elle resta appuyée sur son tronc en regardant ses pieds douloureux. Nous étions tourné chacun de notre côté et Lou ne lui aurait jamais demandé de la ramener. Elle s’attendait d’ailleurs à ce qu’il s’en aille et alors… elle ne savait pas comment mais elle devrait trouver sa route. Elle resta un peu surprise qu’il  dise vouloir la ramener. Sa façon de dire les choses cependant la contrarièrent. Il avait cette manière qu’elle trouva un brin dédaigneuse ou disons qu’elle n’aurait pas su trouver de juste qualificatif. Elle mit un certain temps à se décider, elle s’était tournée vers lui et elle restait sans voix. Elle n’arrivait pas à dire quoi que ce soit, elle était à la fois blessée par sa façon de lui dire ça et reconnaissante de ne pas l’abandonner dans la sylve malgré sa sottise d’y être entrée sans prendre garde. Elle se détacha lentement de son tronc et marcha doucement dans sa direction. Elle ne s’attendait pas à le voir se tourner vers elle alors qu’elle s’épuisait. Des larmes avaient coulé et le sourire qu’elle vit sur son visage ne changea rien à cela. Pourquoi se radoucissait-il soudainement. Il la tutoyait ? Elle était perdue : avec cette forêt, avec ses angoisses.

Oui… merci Aaron

Elle s'avança jusqu'à lui du mieux qu'elle le pouvait en espérant que le chemin ne serait pas trop long et fastidieux. Elle ne savait plus où se mettre et n'arrivait pas à lui sourire. Pourtant, ça ne lui aurait pas demandé un si grand effort en temps normal. D'ailleurs, il serait délicat de le recroiser. Elle préférait que ce ne soit pas le cas : parce qu'il n'aurait pas du la voir dans cet état. Elle aimerait tellement que sa vie soit plus simple, qu'elle ne rencontre pas des gens dans des conditions si peu bénéfiques. Elle voulait une vie un tant soit peu normale. Elle voudrait bien sourire sincèrement. Est-ce qu'elle supporterait le trajet du retour dans un pesant silence ? C'était trop horrible...

Je suis désolée. Est-ce que ça t'ennuies de devoir me raccompagner ? ... Je t'imposes ma présence. ... Si tu veux, je retrouverais mon chemin en dehors de la forêt.

Lou-Ann & Aaron

J'étais quand même content qu'elle me suive. De toute façon c'est vrai qu'elle ne pouvait pas faire grand chose d'autre. Elle était perdue. Je me demandais quand même si elle tiendrait le coup avec ses talons. Elle devait déjà avoir des ampoules. Mais c'est vrai que pied nu c'est encore pire. niveau hygiène mais aussi niveau blessures. On a vite fait de marcher sur quelque chose de pas sympa. Je n'ai pas de paire de chaussures taille 38-39 ans mes poches et je ne peux pas lui prêter mes chaussures de 42 qui pue l'homme et qui sont crades. Ça ne se fait pas.
En écartant les branches sur notre passage, je me rendis compte que j'empruntais un de mes raccourcis. Et pas un chemin. Mais quitte à rejoindre le chemin et faire un détour, ses pieds souffriront plus que si on passe par là. De toute façon, c'est pas la qualité du passage, mais le temps qu'on marchera qui jouera.

Je suis désolée. Est-ce que ça t'ennuies de devoir me raccompagner ? ... Je t'imposes ma présence. ... Si tu veux, je retrouverais mon chemin en dehors de la forêt.

On était a peu près à 30 minute de marche de la ville. Donc oui on était pas mal éloigné. Elle ne retrouverait pas le chemin toute seule. Et je ne peux pas laisser quelqu'un passer la nuit dans cette forêt. Elle est bien trop dangereuse à la nuit tombée. Je levais une branche tombante pour qu'elle puisse passer tant que je la tenais.

"Ne t'inquiète pas, si je te propose, c'est que ça ne me dérange pas. Tu ne pourrais pas regagner la ville toute seule. On en est bien trop loin. Et puis si non j'ai personne a qui causer!" Dis-je en rigolant légèrement. Fallait bien détendre un peu l'atmosphère.

Déjà qu'on pouvait croiser des vampires de jour, des loups garous et leur force incroyable même sans la pleine lune, et des sorciers aussi... Il y avait bien trop de dangers pour une humaine. Je ne suis même pas sûr que si je lui prêtais mon poignard elle sache s'en servir. Si un vampire surgit, il faudra que je m'occupe de lui seul comme a mon habitude, mais en la protégeant. Mais les vampires et leur vitesse sont... impossibles à contenir. Et si elle se retrouvait toute seule à l'issue du combat, elle se saurait pas où aller. Des pensées bien noires qui m’inquiétais quand même pas mal. Mais après tout, il n'y avait pas de raison. Pourquoi un vampire nous attaquerait? Et puis si c'était le cas, je le tue. Ça se passe comme ça. Mais je devais savoir quand même par rapport à elle.

"Tu es au courant pour les vampires? Si il y en a un qui se pointe tu sais quoi faire ou non?"

Quoi qu'il se passe, elle ne devait pas trop s'éloigner de moi.

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Labyrinthe de verdure

I wish I could run away "over the hills and far away"...

Elle tendait l’oreille à chaque pas, elle ne marchait pas bien vite. Elle ne le pouvait pas et avec toutes les branches jonchant le sol, elle avait des chances de chuter, plus encore qu’à son arrivée. Du coup, elle regardait bien plus ses pieds que ce qu’il y avait devant elle. Heureusement qu’il écartait les branches parce qu’elle n’y prêtait pas trop attention, trop soucieuse d’être un fardeau pour les seules personnes qui l’a rencontrait. Elle suivait donc doucement ses pas parce qu’il semblait parfaitement savoir où se diriger dans ces méandres alors qu’aucun chemin ne se dessinait sous leur pas où à proximité. Elle ne comprenait pas comment il pouvait si vite savoir quelle direction prendre. Les quelques fois où elle observait les arbres qui l’entouraient, elle n’y voyait que ce qu’ils semblaient être pour elle : de l’écorce, des branches biscornues et des feuilles. Rien de plus. La demoiselle ne chercha pas à comprendre, elle n’avait pas d’autres choix de toute façon que de faire confiance à Aaron mais elle ne voulait pas l’obliger à la ramener. C’était de sa faute si elle s’était perdue sottement et pas la sienne évidemment. Il l’aidait pour ne pas avoir mauvais conscience donc elle le lui imposait involontairement. S’éloigner si loin, ce n’était que la seconde fois qu’elle fuyait ainsi. La première… ? Elle était une gamine encore et c’était la police qui l’avait ramenée à son père malgré la peur, les cris. Lou-Ann se pencha pour passer une branche, écoutant la réponse de son « guide forestier ». C’est vrai qu’en général quand on propose c’est qu’on le veut bien mais ce n’est pas toujours réellement le cas. On fait parfois les choses à contrecœur. Effectivement, si on est si loin de la ville, elle n’a aucune chance d’y arriver sans lui mais question de discussion… Elle se tourna vers lui en haussant un sourcil : il essayait de se montrer aimable là, non ? Elle ne savait pas trop quoi en penser, parfois elle ne comprenait pas vraiment les gens. Elle esquissa un sourire qu’elle tenta de rendre aimable mais rire, même un faux, ça ce n’était pas possible pour le moment.

- La prochaine fois je prends une boussole ou alors de quoi semer mon chemin derrière moi. Tu sais, je ne suis pas sûre d’être de bonne compagnie pour taper la causette.

Elle ne savait pas à quelle heure, elle avait décampé de sa maison, ni combien de temps elle avait passé à marcher mais le temps avait filé sans qu’elle s’en rende compte et il devait être bien plus tard que ce qu’elle s’imaginait. Elle n’avait pas songé que la nuit tomberait et qu’à un moment donné, le danger serait tout autant dehors qu’à l’intérieur de chez elle. Ces histoires de créatures surnaturelles… elle n’y était que rarement confrontée car elle ne sortait que pour quelques raisons et rarement quand le soir tombait. Et puis… son père l’effrayait tellement qu’elle en oubliait parfois que les d’autres « monstres » pourraient lui nuire. Aussi quand il lui posa la question elle resta un peu sans voix. Oui, elle n’avait pas trop envisagé de croiser des vampires mais c’était plausible. Elle était rassurée dans un sens que toutes ces plaies soient actuellement cicatrisées parce qu’elle n’avait guère envie que des odeurs de sang les attire. Enfin ils ne devraient pas en croiser mais si jamais ? Il avait posé la bonne question…

- Oui je suis au courant mais… non, je ne sais pas du tout ce que je dois faire. Qu’est-ce que je pourrais faire de toute façon ! Tu as … l’habitude de croiser des vampires ou quoi ? *et puis vu mon état...*

Lou-Ann & Aaron

On se rapprochait assez vite de la ville. Nous n'étions plus qu'à 15 minutes. On vient de passer devant les deux chênes centenaires. Il y a plein de façons de se repairer. Tout à l'heure nous étions à une demi heure parce que nous étions vers le cèdre fendu. Des repérages très pratiques, encore faut-il connaître la flore de cette forêt. Et moi qui y vais presque tous les jours depuis un an, je la connait très bien. Mais comme tout à l'heure, quand j'essaye d'en faire un sujet de conversation, ça ne cause pas à tout le monde.

"T'inquiète. Moi non plus je ne sais pas faire la causette. T'as bien vu avec les champignons..." dis-je en rigolant légèrement.

Ça c'est parce que j'ai pas l'habitude d'être avec des gens. J'ai pas énormément d'amis depuis la mort de mes parents. Avant j'étais le mec du lycée que si tu traine avec lui personne vient te chercher la merde. Avant j'étais ce mec qui fous le bordel en classe et que tout le monde adore parce qu'il est drôle et qu'il nous fait perdre du temps de cours, tout en nous faisant rire. "Mais ça, c'était avant." Quand j'ai lâché l'école les rumeurs sur moi se sont accumulées. Ma réputation s’effondra. Tout comme mon mental. C'est Jess qui m'a repêché. Mais même si elle essayait de me faire sortir et de me faire voir du monde, je restais pas. Parce que je parlais pas. Et même des fois je rembarrais les gens. C'est pour ça que j'ai pas un nombre fulgurant d'ami... Et faire la conversation... Je crois que j'ai oublier comment ça marchait.

Si elle ne savait pas quoi faire si un vampire apparaissait, j'étais obligé de lui donner les directives.

"Oui j'ai... Plutôt l'habitude les vampires. En fait je suis chasseur. C'est pour ça que je connais si bien la forêt."

Voilà le décor était planté. C'était un peu comme une seconde présentation. J'espérais juste que ça n'allait pas l'effrayer. Le fait que je sois chasseur signifie automatiquement que j'ai déjà tué. Mais je ne suis pas ce genre de pseudo chasseur qui tue un vampire dès qu'il le voit. La preuve, Connor et moi sommes devenus très ami. Il m'a sauvé la vie, je lui ai sauvé la vie... Si j'avais été un chasseur débile, aurais-je sauver la vie d'un vampire? Même quand je me bas contre un vrai sanguinaire, si je peux l'épargner, je le fais. Mais seulement si je peux. S'il représente une trop grande menace, alors oui, je le tuerais. Sans scrupules. Mais si un vampire comme Connor ne représente aucun danger, je ne peu pas l'agresser. Alors j'espère qu'elle ne sera pas effrayer par mon... occupation.

"vois tu si on croise un vampire, et qu'il nous attaque, ne fuis pas. Il te rattraperais et je ne pourrais plus t'aider. Il faut impérativement que tu reste près de moi. dans un rayon où je pourrais m'interposer entre toi et lui s'il décide de mener une offensive. Après, je me chargerais de lui."

Il est bien évident que si on croise un vampire inoffensif qui ne compte pas nous attaquer, ça ne posera aucun problème.

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I wish I could run away "over the hills and far away"...

Elle marchait de son mieux, elle tenait la distance mine de rien et elle avait beau souffrir le martyr avec ses pieds, elle évitait de se plaindre comme une gamine. Elle avait pourtant l’impression que la marche était longue et elle se disait que ce ne serait pas de la tarte s’ils étaient aussi peu loquaces. Elle disait ne pas être bien douée en bavardage et comme il confirmait que lui non plus… ce n’était pas gagné. C’est vrai qu’elle avait précédemment constaté qu’il avait abordé un sujet plutôt étrange mais bon, elle n’allait pas juger sur ce détail. On ne s’attend pas forcément à devoir tenir un discours quand on est en train de se balader tranquillement dans la forêt. C’est même plutôt l’inverse puisque sinon on serait plutôt en plein milieu de la ville à faire des rencontres avec les autres habitants de Mystic Falls. Il riait un peu de son côté un peu maladroit et elle trouva qu’en fin de compte, il était sympathique comme personnage. Non ce n’est pas qu’au départ elle ne l’appréciait pas mais disons qu’elle n’avait pas l’habitude de rencontrer des gens et quand c’était le cas, ce n’était souvent que de courtes salutations polies et rien de plus. Elle trouvait donc amusant de discuter un peu, même délicatement, avec quelqu’un qui n’avait pas de lien avec sa vie de tous les jours. Elle avait juste répondu par un « oui c’est bien vrai… » qui n’avait rien de méchant mais qui se voulait légèrement moqueur pour le coup. Elle ne souriait pas mais elle se sentait légèrement mieux déjà. Lou commençait à fatiguer de plus en plus mais elle tenait bon. Elle fut juste surprise par la tournure que la conversation avait soudainement prise. Parler de vampires : ça encore ça n’avait rien de très rassurant et quand elle lui répondit, elle se rendit compte que c’était encore pire. Elle ne savait pas du tout comment gérer ce genre d’ennuis-ci. Jusque là les vampires ne la dérangeaient pas et elle estimait qu’ils avaient autant de droits que les autres mais c’est vrai que la plupart attaquaient les humains et devenaient donc des menaces. Elle n’envisageait pas entièrement cet univers mais elle fut extrêmement étonnée par les propos d’Aaron. Il avait l’habitude disait-il… De faire mumuse avec les créatures surnaturelles ? Elle l’observa avec un demi-sourire : noooon, il ne pouvait pas être un chasseur. Elle ouvrit la bouche mais la referma rapidement. Il était effectivement un excellent connaisseur de la forêt apparemment et puis quel intérêt aurait-il a lui mentir ? Aucun !

Un chasseur… de vampires ? C’est ton passe-temps favori ? Parce que c’est un peu glauque sur les bords et c’est … c’est super dangereux.

Elle ne savait pas trop quoi penser de ces informations. Est-ce qu’elle devait être rassuré de savoir qu’il était connaisseur dans ce domaine en plus de pouvoir la sortir de la forêt ou bien s’inquiéter par cet individu qui décidément avait des occupations plus que louche. Le problème avec les chasseurs c’est qu’en général, il y a une proie et elle n’aimait pas trop l’idée de se dire qu’il pouvait se révéler aussi dangereux que ces cibles pouvaient l’être. La seule chose qui l’a rassurait était de se dire qu’il n’avait pas pour autant l’air mauvais et surtout qu’il avait hésité dans sa phrase. Il ne le lui avait pas balancé d’un air fier ou quoi que ce soit qui puisse être négatif. Lou-Ann se détendit : Aaron n’était pas un ennemi sinon quel intérêt de la guider dans la forêt mais son occupation la déroutait totalement. Elle n’allait pas juger son choix pourtant : il faisait ce qu’il voulait après tout. Il continua sur sa lancée. « si on croise un vampire » : honnêtement elle n’était pas trop partante pour ce genre d’option. « et qu'il nous attaque » : elle était encore moins fanatique de cette partie-ci. Ne pas fuir ? Cela ne risquait pas car elle serait sans doute trop paralysée par la peur pour réagir de toute façon et puis courir en talons aiguilles et avec des ampoules, la bonne blague ! Comme dans les vieux films d’horreur mal joué avec l’idiote qui pousse des cris stridents : donc elle en l’occurrence. Bref, très rassurant ce chasseur…

Super… Je ne compte pas courir, je te rassure. Enfin si on peut éviter la case vampires pour aujourd’hui ça m’arrangerait grandement. Je suis sûr que tu es doué comme chasseur mais… je n’aimerais mieux pas que tu me montres tes talents de protecteur.

Elle n’avait pas spécialement confiance parce qu’elle n’y connaissait rien. Il n’empêche qu’il avait réussi à lui foutre la trouille et elle avait le cœur qui battait la chamade. Elle n’avait pas spécialement envie qu’il s’en rende compte mais elle sursautait au moindre bruit et elle regardait un peu partout, peu assurée. Et pourtant elle n’était pas plus en sécurité chez elle.

Sinon dis-moi, il y a quoi d’autres comme danger dont je devrais me soucier ce soir ?

Lou-Ann & Aaron

Je n'aime pas spécialement parler de mon métier à des humains ordinaires. Il m'arrive d'en parler avec des vampires, avec d'autres chasseurs, avec Kiprian puisque c'est un peu mon élève... Mais il m'arrive plus souvent d'expliquer mon point de vue sur la chasse au surnaturel à des pseudos chasseurs qui tirent sur tout ce qui bouge. Et souvent, quand je leurs explique a eu, ça termine plutôt mal. Et je me voyais mal expliquer à Lou-Ann qu'en effet, c'était mon passe temps favori. Parce qu'en fait, je n'ai pas d'autre passe temps. Je suis un mec sans hobbies, j'aime juste me battre. C'est réel. On m'a déjà dis plusieurs fois, aller, t'aime forcément... le sport, les femmes, faire la fête! Mais non. Le sport, le sport de combat. On en revient au même. Les femmes, la fête, s'il entend par là trainer en boîte, saouler une fille pour la ramener, lui faire l'amour et au petit matin basta, non. Il y a bien longtemps que j'ai arrêter de faire souffrir Jess avec mes conquêtes d'un soir. Ma vrai occupation reste donc, me battre. C'est a peu près la seule chose que je sais bien faire de toute façon.

"Oui c'est très dangereux. Mais au file des années tu apprend à minimiser les risques..."

Je ne voulais pas lui faire peur, elle avait raison, c'est même carrément glauque. Mais je venais de me rendre compte, j'avais dis "au file des années" ça trahissait bien que je faisais ça depuis longtemps. 10 ans en réalité... C'est d'autant plus glauque...

"Mais ne t'inquiète pas, c'est juste au cas où. On ne devrait pas croiser de vampires." *du moins j'espère...*

Je suis au courant de tout le monde du surnaturel. Vampires, loups, hybrides, sorciers, fantômes... Mais il n'y avait que les vampires qui avaient été déclarés. Le monde n'était pas au courant pour les autres. Alors il ne valait mieux pas faire de gaffes. Il n'y a que les vampires pour elle. Pas de loups.

Nous n'étions plus qu'à 10 minutes de la ville. Je le sais parce qu'on arrivait à la rivière. d'ailleurs on devait la traverser. Enfin, ce n'était pas bien compliqué. Je l'appelle rivière mais c'est plutôt un faussé. Quand même boueux vers le fond et d'1m de profondeur. Mais elle ne pourrait pas sauter avec ses talons. alors il allait falloir que je la porte, je ne savais même pas si elle serrait d'accord mais bon. je mis un pied de chaque côté du faussé, encore heureux que j'avais une grande enjambée.

"Viens, je vais te faire passer."

C'était quand même une drôle de situation... Il suffisais juste que le ja porte et que je la dépose de l'autre côté mais ce n'est pas forcément évident de laisser un inconnu, parce que oui, c'est ce que j'étais quand même, nous porter.

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Bon chacun son truc ! Elle si elle devait choisir un hobby, que prendrait-elle au juste ? Faire les courses … c’était un moment de répit. En dehors de cela, elle appréciait quoi au juste ? Elle n’avait pas énormément d’occasions de faire autre chose et quand c’était le cas, ce n’était jamais à tête entièrement reposée. La chasse, ça pouvait être son occupation principale mais c’est vrai qu’elle avait un peu de mal à imaginer cela. Il faut avoir une bonne raison pour se diriger vers ce genre de choses non ? Personnellement, elle imaginait très mal quelqu’un se dire comme ça du jour au lendemain : « tiens et si je me frottais aux vampires ? Pour le fun, vu que je ne sais pas trop quoi faire de mes journées !! ». Jouons avec la mort, ça à l’air si tentant quand on y pense. Enfin elle avait cette vision des choses peut-être parce qu’elle percevait cela en se basant sur les raisons qui elle l’aurait poussé dans ce genre de voie. Ne plus rien avoir à perdre par exemple. A bien y réfléchir, elle aurait pu ne pas en être loin d’ailleurs. Elle n’eut pas besoin de l’entendre confirmer ses dires puisque c’était une évidence. Elle fut un peu plus embêtée en revanche par la suite des propos. Minimiser les risques cela voulait qu’il arrive des grosses conneries au départ mais qu’ensuite on ne les fait plus. Elle ne savait pas vraiment si c’était rassurant ou au contraire, totalement flippant. Elle écarquilla les yeux. Finalement c’était encore plus sinistre avec cette phrase.

Encore heureux que ce ne soit pas de pire en pire avec les années.

Impossible de savoir quel âge il avait exactement mais apparemment son activité n’était pas toute récente. Lou-Ann réalisa que ce n’était pas très rassurant de se balader avec un potentiel tueur pour compagnie. Oui le fait qu’il fasse cela depuis un certain temps impliquait aussi qu’il avait … survécu aux vampires jusque là. Il valait mieux ne pas trop se frotter à lui. Enfin il n’avait pas trop l’air de quelqu’un de mauvais dans le fond mais elle préféra ne connaître de lui que l’image qu’elle avait pour le moment. Elle n’avait pas trop envie de le voir chasser. Elle soupira devant le « on ne devrait pas » parce qu’avec des doutes pareils, franchement ça n’avait rien de très prometteur. Elle allait juste s’inquiéter un peu alors s’il le voulait bien. Franchement, elle espérait qu’il était bon défenseur parce que niveau fin diplomate, il allait falloir revoir son entrée en la matière. Elle était encore plus tendue que de s’être simplement paumée. Plus il parlait et plus elle constatait des dangers qui l’entourait et auxquels elle n’aurait pas pensé naturellement. Si ce n’est après coup.

Je ne m’inquiète pas… tant qu’on n’en croisera pas !

Et des vampires végétariens, ça n’existe pas ? Façon de parler évidemment. Elle ne savait pas comment ces personnes fonctionnaient : à part qu’ils boivent du sang et tout les trucs qu’on nous dit, elle n’avait pas la tête à se soucier de la vie de ces créatures. La sienne lui suffisait déjà amplement. Le chemin semblait long pour la jeune femme, long et stressant maintenant. Elle regarda le chemin et observa un fossé, un peu trop grand pour qu’elle le traverse avec ses stupides chaussures et elle ne pourrait pas enjamber comme il le faisait… La poisse jusqu’au bout : elle aurait bien traversé en mettant les pieds dedans mais elle était en talons et puis elle ne connaissait pas la profondeur donc pas le choix. Elle n’avait pas trop envie de se faire aider mais elle n’avait pas besoin de réfléchir longtemps : si elle n’acceptait pas, autant rester de l’autre côté de ce creux. Or il fallait bien qu’elle rentre chez elle non ? Elle s’était donc rapproché mais autant dire qu’elle n’y allait pas en toute gaieté ni en toute confiance. Il n’y avait pas de raison de craindre quoi que ce soit mais elle n’aimait pas ce genre de situation.

Y avait pas d’autre chemin… ?

Cela devait bien être la première fois qu’elle se plaignait vraiment ! Elle posa les yeux sur le sol et soupira. Elle était trop épuisée pour faire la tête de mule et elle n’avait plus 16 ans non plus. Elle restait tout de même plantée là en n’osant pas vraiment tendre la main. Elle devait prendre sur elle et s’approcha du bord encore un peu.

Il n’y aurait pas d’autres trucs de la sorte à traverser j’espère.

Lou-Ann & Aaron

Je peux bien concevoir que quand on ne me connait pas, je peux être flippant. Surtout quand on sait que je suis un chasseur. Tu te dis, un mec, qui tue des vampires depuis presque 10 ans... qui cause pas beaucoup... Alors être seul dans la forêt à être obligé de suivre ce type là... Je ne savais même pas comment faire pour détendre l'atmosphère. Alors que je savais que le fossé le tendrait. "Y avait pas d’autre chemin… ?" Je me doutais qu'elle ne serrait pas enchantée.

"On peut le contourner, mais il va jusqu'à la route qui est à presque 15 minutes de marches. Alors que si on le traverse, on est plus qu'à 10 minutes de la ville. C'est comme tu veux. Sois on le contourne, 15 minutes puis on regagne la ville en 10 minutes par la suite, soit 25 minutes. Soit dans 10 minutes tu es chez toi et tu pourra enlever ces chaussures."

Ah oui ses chaussures. Je n'ose même pas imaginer les ampoules qu'elle devait se farcir! Et je suis sûre que la prochaine fois qu'elle viendra en forêt, elle ne reprendra pas les même! "Il n’y aurait pas d’autres trucs de la sorte à traverser j’espère." Elle me fit rire en disant ça. C'était bien une fille de la ville. Rien a voir avec moi, le mec à la robin des bois qui fait 1m95, qui connait la forêt par coeur, qui à des grosses chaussures de randonnée toutes crottées, qui chasse le vampire et le loup certaines nuits particulières... Non elle, c'était bien une fille de la ville. On a tous nos problèmes, elle s'était enfuie de chez elle, j'ignore totalement pourquoi. Moi la dernière fois que j'ai quitté ma maison, sans pourtant chercher a fuir quoi que se soit, j'ai retrouvé ma mère égorgée en rentrant. La première personne que j'ai appelé fut Jess, qui elle, ne vieillira plus jamais, également par ma faute. Il y a tellement de choses que j'aurais pu évité! Mais la mort à l'air de tuer tout ceux à qui je tiens. Je ne connais pas son histoire, mais si elle s'est enfuie de chez elle, c'est qu'il doit y avoir un problème. Et de ce fait je ne sais pas vraiment si la ramener est une bonne chose.

"J'ai dis qu'après ce fossé, dans 10 minutes tu es chez toi... Mais est-ce que tu veux vraiment retourner chez toi?"

J'étais bien obligé de poser la question. Elle devait arrivé. Que se soit maintenant, ou bien arrivé devant chez elle... Autant la posé tout de suite. Même si elle ne voulait pas répondre ce n'était pas grave. C'est juste que là j'étais à moitié en grand écart, et je l'attendais pour la faire traverser. J'ai pas forcément choisis le meilleur moment pour tailler une bavette sur les problèmes familiaux de chacun. Surtout que j'avais beaucoup à dire là dessus moi.

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Donc il y avait bien un autre chemin mais cela rajoutait vingt-cinq minutes de marche à leur trajet et même si elle n’était pas très enchantée à l’idée de se retrouver nez à nez avec son paternel, il avait touché un point sensible : les chaussures. Effectivement, elle n’avait qu’une envie c’était de les enlever. D’ailleurs cela lui passait l’envie d’en mettre avant un bout de temps mais au travail, elle n’aurait guère le choix. Heureusement qu’elle n’aurait pas besoin de courir à droite à gauche avec. C’est clair que maintenant quand elle n’irait pas bosser, elle réfléchirait sans doute avant de prendre la première paire de godasses qu’elle aurait à portée de main : sait-on jamais ce qu’il peut se passer. Elle n’aurait pas deviné qu’elle irait se perdre si loin dans la forêt. En tout cas, il était clair qu’elle ne tiendrait pas longtemps sur ses pieds s’ils prenaient un détour alors elle soupira doucement. Elle regarda ses pieds, plus jamais ça …

25 minutes… Non c’est certain que je ne peux pas endurer 15 minutes de plus. Ça aurait été sans souci avec des baskets mais là, non.

Des trucs de la sorte, ça le faisait rire ? Elle ne s’exprimait pas très bien pour le coup mais effectivement, elle et la forêt n’avait pas l’air d’être de bonnes copines. Ou du moins, cette première rencontre n’était pas des plus amicales. Déjà qu’auparavant elle vivait dans une grande ville, Mystic Falls avait l’air d’un village pour elle. Elle avait beau être là depuis quelques années désormais, elle ne s’y faisait pas. Elle n’était jamais à l’aise ou que ce soit de toute façon. La nature, elle n’en connaissait pas grand-chose et ce qu’elle en découvrait ne l’avait pas trop rassuré pour le coup. La seule chose qu’elle appréciait, c’était d’être à couvert, d’être cachée des autres. Pas besoin de croiser du monde tout les dix pas et de devoir sourire stupidement tout du long pour préserver l’image de la jeune femme droite et polie qu’elle n’était pas du tout. Elle devait détester une bonne partie des habitants pour le peu qu’elle les croisait. En ville, c’est plus facile de maintenir l’illusion en tout cas. Entre les arbres, elle avait l’air totalement inadapté à l’endroit. Il suffisait de faire la comparaison avec lui. Il était prêt pour partir en expédition presque alors qu’elle … dit qu’elle ressemblait plus à une jeune femme qui irait faire du shopping. Oui… ben d’ailleurs, elle n’en faisait pas non plus. Lou-Ann avait cette fois tendue sa main et donc s’était résignée à le traverser ce fichu fossé. Elle se figea cependant pendant quelques secondes en entendant sa question. Elle s’efforça de ne pas montrer quoi que ce soit et l’observa fixement. Il ne fallait pas lui poser cette question : c’était lui rappeler qu’elle retournait dans son enfer personnel. Elle s’était promis qu’elle finirait par se libérer de ses propres chaînes mais elle n’y parvenait pas pour l’instant. Elle aurait pu le fusiller du regard mais elle se reprit brusquement et lui sourit un peu. Elle devait garder son masque mais pour la peine elle l’aurait bien laissé patienter volontiers en suspens entre les deux côtés de ce creux.

Oui dans dix minutes mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres fossés et tout ! Enfin tant pis. … Oui, c’est nécessaire. Toi dis-moi… pourquoi tu es chasseur ?

Elle avait partiellement répondu. Elle devait rentrer et elle avait à se faire pardonner. Elle savait comment cela tournerait mais elle assumerait et ensuite cette escapade n’aura été qu’un simple mauvais souvenir. Quant à Aaron, elle lui serait reconnaissante qu’il la ramène mais il ne devait pas se mêler de ces affaires : il ne le fallait pas. Il l’avait trouvée perdu, il devait s’arrêter à ce détail et oublier qu’elle avait fugué. Elle préféra donc éviter de trop tergiverser sur ce genre de discours.

Tu me fais traverser ?

Lou-Ann & Aaron

Je savais bien que je n'aurais pas dû poser cette question. Ça l'avais mis légèrement mal alaise. Décidément je suis doué pour toucher les points que les personnes ne veulent pas aborder. Et ce n'est pas vraiment quelque chose dont je peux me vanter comme une qualité. Elle m'avait bizarrement répondu, une moitié de phrase par ci, une autre par là... "Oui dans dix minutes mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres fossés et tout ! Enfin tant pis. … Oui, c’est nécessaire. Toi dis-moi… pourquoi tu es chasseur ?" Et pour finir changer de sujet. ça voulait tout dire, elle ne voulait pas que j'aille plus loin dans ma question. Alors ce que j'avais de mieux à faire c'était répondre non? Mais... Répondre à "pourquoi j'étais chasseur" allait définitivement la faire fuir. Et là elle aurait raison. En plus, depuis que je lui ai dit ça, je ne fais que d'y repenser. Je lui dis quoi? Ma mère c'est faite tuée par un vampire, j'ai donc rejoins mon père dans la chasse, il a été lui aussi tué par un vampire sous mes yeux et ma meilleure amie c'est faite transformée sous mes yeux et par ma faute. J'adore les vampires! Si je lui dis ça, elle oubliera ses talons et décampera à toute vitesse. Mais franchement, je ne me considère pas comme un mauvais chasseur. Si j'étais un mauvais chasseur, j'aurais tenter de tuer Connor la première fois que je l'ai vu! Et au lieu de ça, il m'a sauver la vie, donc je n'avais aucune raison de l'attaquer! Et en plus je lui ai sauver la vie quelques jours plus tard... Il est devenu comme un frère pour moi... Un chasseur aurait-il sauver un vampire? Il y a beaucoup de pseudos chasseurs qui tuent tout ce qui vit la nuit. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche la chasse!

"Pourquoi je suis chasseur? rhem... C'est une longue histoire qui... n'est pas très gaie..."

Que pouvais-je dire d'autre? Non, je ne lui raconterais pas. Surtout si je dois dire que j'ai tuer le vampire assassin de mon père, ainsi que celui qui a transformé Jess, ainsi que des tonnes d'autres au cours de ces 10 dernières années... J'en ai des cicatrices... J'en ai même une de loup. Il parait que les filles adore les cicatrices. Mais pour ça, il faudrait déjà qu'il y en ai pour les voir.

"Tu me fais traverser ?" Ah oui les question de vie difficiles c'est pas tout mais je suis quand même en suspend moi. Alors quand elle est venue, je l'ai pris par la taille pour la soulevée et l'ai déposer de l'autre côté. Je n'aurais jamais mis si longtemps à traverser ce fossé! d'habitude un petit saut et hop, il est enjambé je suis de l'autre côté. Là ça fait plusieurs minutes qu'on papote d'autre passages et de problèmes de chasseurs... Alors bon je pris un peu d'élan et appuyais sur ma jambe pour m'élancer de l'autre côté. J'avais jamais passé ce truc comme ça, mais il y a un début à tout.

"Voilà ma demoiselle, obstacle franchis!"

Dis-je en prenant une voie bizarre. On pouvait reprendre le chemin vers la ville. Mais quand même, quand je lui ai demandé si elle voulait rentrer chez elle, elle a carrément éviter le sujet... c'est encore plus clair que si elle m'avait carrément répondu "non". Un simple "Oui, c’est nécessaire." Comme elle l'avait dit, se traduit par "Non mais je suis obligée." Et ça me rendais mal alaise que je la ramenais quelque part où elle n'était pas bien.

"Écoutes si tu veux on est pas obligé de rentrer chez toi tout de suite, on peut s'arrêter manger, il est presque 19h30."

Non mais ça va pas? qu'est-ce que tu viens de dire là? Tu voulais juste discuter la détendre un peu et au lieu de ça, ça va carrément passer pour une invitation! Franchement Aaron, quand on sait pas parler, on se tait. Deux solutions, où elle acceptait qu'on s'arrête manger, ou elle me prenait encore plus pour un mec chelou et là j'étais irrattrapable. D'autant plus qu'on se connait depuis même pas 30 minutes. Faut vraiment que je demande à Jess de me faire un court sur "comment discuter sans faire de grosses bourdes, sans passer pour un psychopathe et sans faire fuir les gens." J'en avais vraiment besoin. Attends mais franchement, un chasseur, qui a forcément du sang sur les mains, qui passe son temps dans la forêt, qui sait pas faire la conversation... J'ai vraiment du souci à me faire.

Code by Fremione.

Labyrinthe de verdure

I wish I could run away "over the hills and far away"...

Nécessaire, voilà ce qu’elle avait répondu à sa question. Elle pouvait tout aussi bien tenir un panneau avec écrit « non » en lettres capitales avec  des spots lumineux que ça reviendrait au même. Bien sûr qu’elle n’avait pas envie de rentrer chez elle mais comme elle l’avait souligné : il le fallait. Un moment où un autre il faudrait bien qu’elle le franchisse le seuil de l’entrée quand bien même elle n’en aurait pas l’envie. C’était obligé ! Elle souriait, ne voulait pas montrer que cela lui faisait plus peur d’autre chose mais à chaque fois qu’elle lui mentait, il devinait qu’elle n’avait pas dit la vérité alors elle n’avait pas vraiment menti mais s’il n’était pas trop curieux, il devrait comprendre qu’elle n’avait pas l’intention d’en parler, que c’était un sujet tabou. Elle n’avait pas envie de céder à ses angoisses, ça briserait le semblant de courage qu’elle essayait de rassembler. Elle avait donc enchaîné sur la question du « pourquoi » : pourquoi est-ce qu’il chassait les vampires ? L’histoire, elle s’en fichait mais elle se doutait bien que ce n’était pas juste comme ça par envie soudaine et généralement on a pas forcément envie de parler de ce qui nous a menés vers ce genre de chose. Elle ne savait pas si c’était le cas pour lui mais si elle avait visé juste, lui aussi devrait avoir des choses dont il n’aurait pas envie de parler. C’était le cas. Une longue histoire pas très gaie. Ce n’était pas très sympathique de sa part d’avoir appuyé sur ce détail mais elle ne le connaissait pas vraiment et c’était la seule chose qu’elle pouvait déduire. Elle ne voulait pas spécialement être méchante non plus mais elle restait froide, distante. Pourtant, elle lui parla doucement et elle sourit : qu’importe qu’il ne lui raconte pas, ce n’était pas le but.

On a tous des histoires qu’on aime pas trop raconter…

Et elle avait esquivé la suite en lui demandant de la faire traverser. Ils n’allaient tout de même pas rester ici à papoter toute la nuit. En même pas deux secondes, elle s’était trouvé de l’autre côté. Il l’avait juste soulevée et redéposée et elle avait l’impression d’être vraiment hyper légère. Une brindille en fait. Obstacle franchi oui mais il disait ça d’un ton franchement étrange : on aurait dit la même chose que lorsqu’un adulte tente d’amuser un enfant mais elle n’en fit pas la remarque. Elle le remercia simplement et attendit qu’il en fasse de même. Ils devraient donc ne plus être bien loin comme il l’avait dit mais elle avait totalement perdu la notion du temps. Elle n’avait pas de montre et pas non plus de téléphone portable. Impossible pour elle de deviner l’heure. Et qu’est-ce que ça changerait au fond ? Toutes ces histoires de fugues et de chasses avaient encore tendu l’atmosphère : elle avait sans cesse l’impression que tous deux marchaient sur des œufs. Ils ne savaient pas comment discuter et quand ils essayaient ce n’était pas très probant. Elle ne savait pas ce qu’elle pourrait dire pour se montrer moins brusque avec lui. Finalement pas besoin de faire le moindre effort puisque qu’il engagea la conversation.

Hein ?

C’était la première chose qui était sorti de sa bouche tellement elle ne s’attendait pas à ce genre de phrase. Elle ne s’était pas non plus rendu compte qu’elle s’était absentée si longtemps. 19h30 et elle ne ressentait pas encore l’envie de manger mais simplement de la fatigue. C’était peut-être lié au fond. Elle supposa qu’il lui avait dit cela en sachant pertinemment qu’elle n’avait pas envie d’aller chez elle et elle en fut un peu déstabilisée. En soit, ça ne l’aurait pas dérangée du tout, Aaron avait beau être bizarre et maladroit, il n’avait pas l’air méchant. Certes son côté chasseur l’avait un peu surprise mais elle doutait que ce soit quelqu’un de dangereux. Pas pour elle en tout cas. Cependant ce n’était pas une très bonne idée : s’ils allaient manger quelque part, il y aurait forcément quelqu’un qui irait cafter à son père et là ce serait très mauvais. Si elle n’était pas du genre à se faire des films, son paternel lui était doté d’une imagination débordante. Forcément ça ne lui apporterait que des ennuis mais ça risquait aussi d’en créer à Aaron. Parce qu’il l’aurait ramené déjà, parce qu’il était un homme ensuite.  

Je n’aurais pas cru qu’il était si tard. C’est sympa comme idée mais on n’aurait pas l’air malin à manger sans se parler, je ne vois pas ce qu’on pourrait se raconter. La prochaine fois que je me paume j’emmènerais des casse-croutes

Elle non plus, elle n’était pas douée avec les mots. Elle pouvait pas dire certaines choses comme le pourquoi elle fuit chez elle, pourquoi elle doit rentrer et du coup, cela rendait la discussion étrange mais il ne pouvait pas lui reprocher, il n’était pas mieux. En fait, elle ne savait pas comment dire que ce n’était pas possible sans trop mettre les pieds dans le plat. Tant pis…

En fait… il vaut mieux que je tarde le moins possible. … Je n’ai rien contre toi … au cas où.

Lou-Ann & Aaron

C'est vrai qu'on a tous des histoires qu'on ne veut pas raconter. Elle ne voulait pas me dire pourquoi elle ne voulait pas rentrer chez elle, je n'avais pas trop envie de me lancer sur le pourquoi du comment j'étais devenu chasseur... Mais après tout. Moi je n'avais pas peur de la raconter cette histoire. Mais ça allait encore jeter  un froid. Après peut être que si je lui dit, elle me dira aussi ce qui la tracasse. Mais je voyais déjà assez bien le truc. Si elle ne voulait pas rentrer chez elle c'est qu'il y avait des tensions dans la famille. Des tensions pire que dans notre discussion des plus bizarre. On peut avoir des tensions quand on est en crise d'ados, vers 16-17 ans... Mais là on n'est plus dans ce genre de chose puérile. Alors tant pis je me jette à l'eau.

"Ce sont mes parents. Ils ont tous les deux été tués par des vampires."

J'éviterais de parler de la transformation de Jess. Les vampires voulaient m'atteindre, et ils l'ont pris en otage. Puis ils l'ont transformé. C'est une partie de l'histoire qui n'est toujours pas passée et qui ne se digèrera pas si facilement. Les vampires sont responsables de tant de massacres. Mais les loups aussi, les sorciers, les fantômes qui pensent beaucoup vengeance et malgré leur position, les humains. tout le monde tue sur cette planète. Homo sapiens que nous sommes nous ne savons que nous entretuer.

"Je n’aurais pas cru qu’il était si tard. C’est sympa comme idée mais on n’aurait pas l’air malin à manger sans se parler, je ne vois pas ce qu’on pourrait se raconter. La prochaine fois que je me paume j’emmènerais des casse-croutes. En fait… il vaut mieux que je tarde le moins possible. … Je n’ai rien contre toi … au cas où." Mais à quoi je pouvais m'attendre. Elle avait complètement raison. Qu'est-ce qu'on pouvait se raconter? Mais quand même. Ça ne me plaisais pas cette idée de la ramener à la source du problème. C'est pourtant absolument pas mes oignons! Pourquoi j'allais me mêler de ça?

"Je sais que ça ne me regarde pas mais... Si tu rentres chez toi sans avoir mangé tu sera obligée de diner avec ta famille. Et il n'y a rien de plus terrible qu'un diner où on s'engueule."

Ça... J'avais vraiment expérimenter étant ado. Tu finis par prendre ton assiette et te casser dans ta chambre parce que t'es en train d'essuyer les remarques et le ton élevé de tes parents. Mais comme t'as les mains pleines avec l'assiette, et que tes parents veulent pas que tu leur tourne le dos, ils te rattrapent et ça part encore plus en live. Au moins, quand t'as déjà manger, tu peux te casser dans ta chambre et fermer la porte. Les mots paraissent moins offensifs derrière un mur. Et tu peux parler sans t'en prendre une.

"Si tu veux je connais un endroit au calme. C'est pas loin après être sortit de la forêt et c'est pas mal isolé."

Et si ça peut l'aider, je trouverais bien un truc à raconter je me démerderais. sans parler de parents en furie et de vampires tueurs...

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Labyrinthe de verdure

I wish I could run away "over the hills and far away"...

Elle ne s’y attendait pas du tout, pas un seul instant, qu’il lui dirait ce qui l’avait poussé dans cette voie. Elle se doutait bien qu’il n’aurait pas envie de raconter toute l’histoire mais elle n’aurait jamais deviné qu’il en aurait tout de même dit quelques mots et du coup, même si elle avait fait ça exprès, elle s’en voulait désormais. Elle s’en mordait un peu les doigts parce qu’Aaron n’était qu’un inconnu, qu’elle n’avait pas à savoir cela et qu’il avait fait l’effort de lui dire un peu ce dont il en était. Il n’avait donc plus de parents en vie à cause des vampires mais est-ce qu’il était devenu chasseur uniquement par vengeance ? Elle n’était pas sûre que ce soit la meilleure des raisons de prendre les armes mais elle n’ajouta rien, elle était bien trop marqué par ce qu’il venait de dire et elle avait la gorge nouée, ne pouvant se résoudre à lui rendre la pareille. Qu’est-ce qu’elle pourrait lui dire ? Si elle faisait un réel pas vers lui, elle savait qu’elle s’embourberait dans un marécage dont elle risquait d’avoir du mal à se sortir. Si bien qu’elle ne savait pas du tout quoi dire. Elle l’avait laissé reprendre la parole, lui demander si elle voulait manger et avait repris la conversation innocemment comme si elle avait zappé la précédente révélation mais les mots étaient gravés dans son esprit. Elle n’arrivait pas à les ignorer totalement. Le pourrait-elle sur tout le reste du trajet ? En plus de cela, elle était obligée de se montrer distante avec lui parce qu’il … il devenait trop aimable et ça c’était dangereux. Enfin, elle était déjà dans les ennuis et en la ramenant à sa demeure, il mettait les pieds dedans aussi. Lou-Ann était persuadée que si son père voyait le visage d’Aaron, il ne tarderait pas à se renseigner sur cet homme. Il ne faudrait donc pas qu’elle le recroise par la suite… Elle devait toujours esquiver les gens qui se montraient aimable mais les autres ne posaient pas problème tant qu’ils restaient aveugles. Lou-Ann était inquiète mais elle sourit gentiment quand le chasseur lui parla. Disait-il cela parce qu’il avait vécu ce genre de vie de famille ? Il n’avait pas tort dans un sens bien qu’elle doute sur le fait qu’elle puisse manger, tout simplement. Elle n’avait pas spécialement besoin de lui dire puisqu’il devinait partiellement les choses tout seul. Cependant, il s’était un peu ouvert et puis si elle se braquait, elle ne ferait que lui donner raison. Elle devait bien l’avouer.

… avec mon père oui. Je serais obligé de dîner avec lui et c’est vrai que je n’en ai pas envie.

Il n’empêche que plus elle rentrerait tard et plus son père l’attendrait de pied ferme. Lou hésitait grandement à répondre positivement à Aaron, elle vérifia les poches de sa veste et se demanda ce qu’elle aurait à perdre de toute façon. Elle avait dit qu’elle ferait de son mieux pour se libérer, franchir les limites qui la stressaient serait un bon moyen de commencer à amoindrir ses peurs. A moins que ce ne soit pire ensuite ? C’était possible mais … elle n’avait vraiment pas envie de rentrer et de toute façon, c’était ce gars son guide. Elle était un peu paumée s’il ne la ramenait pas à bon port bien qu’elle doute qu’il fasse du chantage, elle acquiesça mais comme il était tard, elle s’efforça de lui répondre comme elle pouvait.

D’accord,… si tu me promets de ne pas parler de dangers quelconques liés à l’alimentation ! Je préfère prévenir d’avance.

C’était de l’ironie bien entendu. Elle n’était pas spécialement douée pour l’humour, encore moins avec les images qui défilaient dans sa tête mais ce genre de railleries, c’était une mini-carapace. Car elle ne savait pas trop sur quel pied danser ni comment se comporter avec ce chasseur. Elle et la gentillesse, c’était assez relatif, surtout quand elle n’était pas à l’aise. Il était maladroit et elle le ressentait.

Lou-Ann & Aaron

La glace était brisée. Tant mieux. Ça me faisais du bien. Maintenant je savais que si elle ne voulait pas rentrer, c'était à cause de son père. Je m'en doutais un peu que c'était familial. Il doit être tyrannique pour la pousser à fuguer. Mais elle avait accepter l'invitation. Ça me faisais plaisir, au moins ça voulait dire que je n'avais pas l'air d'un chasseur psychopathe. "D’accord,… si tu me promets de ne pas parler de dangers quelconques liés à l’alimentation ! Je préfère prévenir d’avance." Ah oui c'est vrai que c'était mieux de préciser. Ça me fit rire, j'étais absolument nul en conversation. Et je pense qu'on se passera de champignons ce soir! Heureusement, ce mini resto est super convivial. Il est isolé donc il n'y a pas 36 passants à la seconde et idem pour les voitures. Il n'y a que les habitués, parce qu'il faut forcément connaître cette endroit pour y venir! On ne peut pas tombé dessus par hasard. C'est pour ça que je pense qu'on y sera tranquille. Pour qu'elle déstresse le temps d'un repas.

"D'accord! Je promet de ne pas parler de trucs glauques!" dis-je en riant, continuant dans l'ironie.

Nous arrivions à l’orée de la forêt. Enfin! des trottoirs stables, sans racines, sans ronces et sans fossés! Le soleil était assez bas et nous offrait de splendides couleurs orangées dans presque tout le ciel. Je pense que ça faisait un moment que Lou-Ann était dans l'ombre des arbres et n'avait pas beaucoup vu le soleil. Cette forêt est très dense. Je ne suis pas étonné que plusieurs personnes s'y perdent. Certaines personnes ont continuer à marcher après s'être perdus, et sont arrivés jusqu'à l'autre côté, jusqu'à l'autoroute! Mais ça se sont les plus chanceux. Les moins chanceux se sont fait attaquer par des vampires ou sont restés bloqués en forêt une nuit de pleine lune. On doit souffrir bien plus de se faire tuer par un loup que par un vampire. Mais la pleine lune est assez loin encore. Je passe une nuit blanche par mois, et ce que j'y vois n'est pas toujours enviable. seulement pour l'instant on allait juste diner. Sortis de la forêt j'avais de nouveau du réseau, alors j'envoyais un message à Jess pour lui dire que je ne rentrais pas manger. Elle devait s'en douter puisqu'il était plus de 19h30 mais c'est toujours mieux que de ne rien dire.

"Le resto s'appelle "L'escapade" il est vraiment au calme, bien posé. Il doit être à même pas 5 minutes. Je pense que tu peux prendre tes chaussures à la main maintenant sur le trottoir."

Ah les fameuses chaussures. Pendant un instant, j'étais content d'être un homme! Alors nous avons commencer à marcher. à longer la forêt, il était au bout d'une petite ruelle. Voilà pourquoi je dis qu'il faut le connaître pour le retrouver. Mais il marche quand même bien parce que quand les habitués ont du monde à la maison généralement, tout les mecs se retrouvent ici et toutes leurs femmes reviennent les chercher 3h après avec interdiction de volant et direction le canapé... Mais ils servent vraiment des plats maison à tomber. Si non je ne serais pas revenu! Et j'aurais encore moins ramené quelqu'un!

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Cela ne voulait rien dire et tout dire à la fois. Rien car elle avait simplement souligné qu’il avait raison à propos des mésententes familiales, qu’il avait vu juste. Tout parce qu’elle avait dit que ça n’allait pas avec son père et que c’était l’essentiel du problème, c’était un pas vers la réalité. Elle resta cependant nerveuse de l’avoir dit sans savoir si elle devait regretter ou non ces propos mais de toute façon c’était trop tard pour effacer tout cela. Pour couronner le tout, elle acceptait d’aller dîner avec un chasseur dont elle ne savait pas grand-chose et à qui elle ne savait absolument pas quoi raconter. Ça restait toujours plus agréable que de rentrer directement et se jeter dans la gueule du loup. Lou fit un peu d’humour sur le moment parce qu’elle n’était toujours pas spécialement à son aise et elle ne s’attendait pas forcément à ce qu’il joue le même jeu mais il lui avait répondu sur le ton de la rigolade également. La jeune femme souffla, sourit et avança jusqu’à ce qu’ils arrivent à la sortie de la forêt. Elle resta surprise et s’arrêta, observant le ciel avec étonnement : dans la forêt, elle ne s’était pas rendu compte que le soleil était en fin de course tant les arbres couvraient le ciel de façon spectaculaire. Quelle étrange sensation que de sortir de l’ombre et de voir de si douces couleurs s’étendre sur l’horizon : Lou-Ann en profitait rarement. Quand l’angoisse fait office de sensation naturelle et quotidienne presque, il est difficile de se concentrer sur d’autres choses. Finalement, elle se rendit compte à quel point être perdue dans la forêt l’avait vraiment souciée et se tourna vers Aaron qui avait sorti son téléphone portable. Encore quelque chose qui la différenciait des autres : elle n’avait pas réellement l’utilité d’un portable. Personne à joindre, personne qui souhaite la joindre et chaque message reçu était transféré à son père également. Raison de plus pour ne pas communiquer avec les autres.
Lou sourit à l’évocation du nom du restaurant. Si c’était au calme, cela lui convenait parfaitement et elle acquiesça tranquillement avant de regarder ses chaussures. Ses pieds lui faisaient mal mais elle en faisait abstraction au mieux. C’est vrai que sur le trottoir, elle pouvait les prendre en main et marcher pieds nus. Le seul risque serait d’éventuels bris de verre sur le sol mais elle essaierait de regarder où elle marcherait. Elle retira ses talons hauts et poussa un soupir de soulagement. Elle remarqua les ampoules qui s’étaient formées et grimaça en sachant pertinemment qu’elle allait devoir les supporter quand elle mettrait ses escarpins pour aller au boulot mais pour l’instant, oublions tout cela et oublions les manières. Voilà qui était bien mieux.

Escapade ? Quel drôle de nom pour un restaurant… enfin ça tombe bien. Bah… je te suis !

Elle  reprit la marche, soulagée physiquement et observant le soleil qui déclinait avec une certaine fascination. Ces couleurs semblaient l’apaiser un peu. Elle le suivait tandis qu’ils s’y dirigeaient et Lou remarqua qu’elle n’aurait jamais pu s’imaginer voir un lieu de restauration dans le coin. Elle était impressionnée.

Comment savoir qu’il y a un restaurant dans le coin ? … Au fait, tu es natif de Mystic Falls ?  

Elle ne l’était pas mais son père était né ici et y avait passé son enfance, son adolescence également. Elle n’aimait pas trop d’ailleurs qu’il connaisse si bien cette ville alors qu’elle était tellement habituée aux grandes cités qu’elle trouvait la ville trop petite et sans intérêt. Pourtant elle n’en connaissait pas tous les coins. Encore moins celui-ci devant lequel ils arrivaient et elle se demanda si elle n'aurait pas du dire non. Elle avait envie de faire demi-tour, angoissée soudainement. Elle faisait une connerie là non ? Son père estimerait que c'en était une en tout cas. Braver les interdits de son paternel... c'était important mais trop stressant. Pourtant ce n'était rien qu'un repas tranquille.

Tu viens souvent manger là ? C'est pratique, non loin de la forêt...

Lou-Ann & Aaron

Mon père me disait souvent qu'au bout des p'tits chemins, il y avait un resto. Et souvent un bien meilleur resto que les 4 étoiles du centre ville. Je déteste les petits restos de bourges où l'on te tire la chaise... J'ai envie de lui reprendre en disant "c'est bon j'ai des mains!" Ces fameux restos où quand tu demande une salade, t'as une feuille, une carotte et une tomate cerise... Pour 40$... Alors que les p'tits restos au bouts des chemins, ils te servent des assiettes de bonhomme avec une claque dans le dos. Et ça j'aime! Et bien c'est là qu'on va! L'escapade!

"Oui c'est vrai que c'est pratique comme endroit! comme tu dis, non loin de la forêt... Vu que j'y passe le plus clair de mon temps... Mais je ne viens pas toujours manger là. Je vis avec quelqu'un et généralement je rentre manger avec elle."

Ah ma Jess! oui elle a dut s'inquiéter quand je ne suis pas rentré. Elle sait qu'il n'y a pas de réseau en forêt et ça l'inquiète encore plus de penser que je me suis peut être battu avec une créature et que j'ai besoin d'aide, sans pouvoir me contacter... Elle se fait un sang d'encre.

"Ah non, moi je ne suis pas natif d'ici. Je viens du New Jersey. Je ne suis arrivé qu'il y a deux ans à tout casser."

Ouais, j'étais partis sur un coup de tête. Je voulais quitter la maison où était morte ma mère et la forêt où était mort mon père. J'avais hérité de tout, la maison, les meubles, l'argent, la voiture... Alors j'ai pris l'argent, les meubles, j'ai vendu la maison, j'ai téléphoner à Jess et on s'est barré dans le cabriolet pour trouver un appart' à acheter. Certains m'ont dit "wahou! tu en as de la chance d'avoir tout ça!" J'aurais sincèrement préféré ne rien avoir et pouvoir encore téléphoner à mes parents pour prendre de leurs nouvelles.

Nous arrivions, on avait pas mal eu à marché, ça ferait du bien de s'asseoir quand même. On était en terrasse. En fait, dès qu'on arrivait, on était sur la terrasse, sous une avancé de toit en bois bien sympathique et lumineuse! Il y avait de la musique qui s'échappait de l'intérieur, j'aime vraiment cet endroit. Yoan, le serveur est immédiatement venu nous accueillir.

"Aaron! Bonsoir! Content de te revoir! Et en charmante compagnie!
Toujours aussi flatteur, c'est un mec vraiment sympa, il tutoie tout le monde.
Je vous installe là, en terrasse tant qu'il y a encore du soleil et qu'il fait bon! Je vous apporte la carte.
-Merci Yoan!"

Et c'est donc en terrasse qu'on s'est assis, les tables et les chaises aussi était en bois, mais confortable. On dirait vraiment que ce resto est né de la forêt! c'est pour ça que je l'affectionne particulièrement je pense!

"Alors, qu'en penses-tu?"

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Labyrinthe de verdure

I wish I could run away "over the hills and far away"...

Parfois il faut dire que la grande ville lui manquait car il y est tellement simple de s’y fondre dans la masse. On attire bien moins l’attention des gens, on connaît moins de monde et on a moins de chance de les croiser également Depuis les six années qu’elle était ici, les choses étaient bien moins simples et les gens avaient la terrible habitude de vouloir faire connaissance. Dans un sens c’était sans doute plus convivial mais pour Lou-Ann c’était surtout le risque que les autres se mêlent de sa vie privée. Et pourtant c’était son père qui avait choisi de revenir vers sa ville natale. Elle, elle aurait préféré rester dans une grande ville même s’il n’y avait pas de grandes forêts où se perdre. Pour cela, les rues auraient amplement suffit. Elle avait commenté le simple fait que le restaurant avait un nom original mais sans critiquer et il avait répondu qu’il n’y venait pas tout le temps parce qu’il habitait avec une personne. Même en vivant seul, manger tous les jours là-bas, lui reviendrait relativement cher donc elle se doutait bien qu’il n’y passait pas tout son temps. Elle fronça un peu les sourcils soudainement en se questionnant sur le  fait qu’il devrait donc être certainement rentré auprès d’elle plutôt que de ramener une idiote capable de se paumer. Puis elle se rappela qu’il avait utilisé son téléphone un peu plus tôt et se douta qu’il l’avait sans doute prévenue même si elle avait encore l’impression d’être un fardeau pour le coup. Elle l’empêchait de rentrer directement chez lui et elle ne savait absolument pas quoi dire suite à cela. Elle continua donc d’avancer en tenant ses escarpins dans sa main. Elle apprit qu’il n’était pas d’ici et qu’en réalité, il était arrivé que très récemment dans le coin mais il semblait s’être mieux adapté qu’elle en tout cas. Elle se demanda ce qui avait bien pu le mener ici mais parfois on ne sait pas toujours. On s’arrête un temps quelque part et puis on repart ensuite. Elle se décida tout de même à lui poser la question.

Et comment ça se fait que tu as atterris   à Mystic Falls ?  C’est pas forcément le premier coin auquel on pense je dirais.

Enfin ils virent le petit resto pointer le bout de sa devanture et pour la jeune femme se fut un vrai soulagement. Elle observa attentivement la terrasse. Le lieu ne payait pas de mine et pour tout dire elle n’avait jamais mis les pieds dans un endroit pareil auparavant. Toute l’apparence était de bois : en parfaite corrélation avec la nature qui l’entourait. Bref du simple mais qui dégageait une certaine sympathie. On entendait un fond sonore qui ajoutait un peu à l’ambiance général et la jeune femme était vraiment surprise de trouver cet espace ici. Elle avait à peine mis les pieds sur la terrasse qu’un type avait débarqué en peu de temps et qu’il l’avait fait sursauter. Elle l’observa étrangement quand il commença à parler avec un entrain si débordant qu’elle en resta pantoise. Un homme particulièrement jovial dont elle ne savait pas trop quoi penser. Il lui faisait un peu peur à la charmante compagnie qui aurait bien rétorqué qu’elle avait un prénom qui n’avait rien à voir avec le mot compagnie mais ça c’était son côté sombre qui parlait et elle s’était contentée de sourire poliment mais sans oser dire le moindre mot. En plus, elle tenait toujours ses chaussures en main, ayant totalement oublié de les remettre à ses pieds. Effectivement, c’était plus appréciable de se trouver en terrasse surtout qu’elle aurait eu l’impression d’étouffer à l’intérieur. On y voyait clair donc ça ne posait pas de problème. Elle prononça un merci à moitié audible derrière celui de  Aaron.  Lou s’assit rapidement en observant le serveur qui était parti prendre les cartes. Ce qu’elle en pensait ?

Le lieu est agréable, c’est calme… Apparemment, tu es bien connu. Mais euh… il est toujours comme ça ?

Elle vit peu de temps après le serveur revenir avec les cartes et les leur confier tandis que Lou ne disait plus un mot en sa présence. Elle déposa ses chaussures sur les lames de bois de la terrasse et vit que le fameux Yoan lui tendait le menu mais elle regarda ses mains et refusa de le prendre entre ses doigts. Pas avant de s’être lavé les mains. Après avoir touché à des tas d’arbres et peut-être de plantes dans la forêt, elle préférait ne pas toucher à ce qui était alimentaire. Il faudrait qu’elle se lave les mains. Elle rougit et fini par être obligée de s’adresser au serveur pour lui demander où se trouvait les toilettes.

Bien sûr, ma jolie, tu vas au fond de la pièce, c’est indiqué sur la porte.
Merci…