MF - march 2016- He's gone - HOPY [hot p4]

 


La fraîcheur du bar faisait contraste avec la chaleur que dégageait le corps d'Andy sur moi. C'était un dilemme plutôt vite réglé en fait, je faisais de mon mieux pour rapprocher mon corps de celui de mon aimé pour éviter de retomber malade simplement parce-que j'avais couchée avec mon petit-ami sur le bar. Cela serait franchement difficile à expliquer à mon entourage, il en était de même pour le canapé, je ne pouvais même pas mentir en disant que c'était la faute du déménagement... Je n'avais pas la tête à chercher des excuses et des raisons de me justifier pour des choses aussi futiles que ce foutu canapé. Il inversa finalement les positions, c'était toujours plus pratique que le canapé ou qu'une table dans une librairie, mais ce n'était clairement pas aussi pratique que dans un lit. J'en revenais toujours pas, ma première fois avait été si douce et il était si délicat, mais ce Andy et mon Andy du moment, c'était deux hommes complètements différents. Je n'étais pas contre mon Andy du moment, ça mettait du piment dans notre relation et j'y prenais goût. J'allais devenir dépendante à un corps, je trouvais ça original. Il prononça des mots qui sonnaient dans le vide, j'étais trop occupée à m'attarder sur chaque tâche de rousseur qui ornait son corps. Je commençais à connaître l'emplacement de chacune d'elles par cœur, comme si c'était mon propre corps. Il semblait vouloir évoquer l'idée des meubles, si j'ai bien compris il voulait investir dans des meubles plus imposants. Je ne pouvais qu'approuver son choix, mais là j'étais trop occupée à me délecter de son corps en sueur plutôt que de le lui répondre, un simple hochement de tête suffirait alors que je détachais un instant mes lèvres de lui. L'avantage d'un lit, c'était que vous pouviez faire n'importe quoi et le risque serait équivalent à zéro, aucun risque de tomber ou de faire souffrir l'autre, enfin réellement souffrir. Mes mains remontèrent jusqu'à ses cheveux, c'était drôle de jouer avec ses cheveux, je le faisais pas souvent puisque trop occupée à m'amuser avec le reste de son corps, mais ça me permettait de ressentir – et de provoquer – d'autres sensations. Il fallait tout faire, tout voir et tout découvrir.

Encore un revirement de situation. Andrew était l'homme dans le couple, je pouvais donc aisément concevoir qu'il préférait être au dessus de moi, au final ça ne changeait pas tellement de choses, en fait si, ça changeait des choses. Je savais pas trop, moi j'adorais aussi pouvoir l'admirer et sentir pourtant qu'il était toujours en moi, c'était une sensation divine qui s'offrait à nous. Lorsque j'étais à sa place, je voyais ce que j'avais, ce qui était à moi et que j'aimais tant. Je le voyais lui, l'unique amour de ma vie. Ma respiration était toujours aussi forte, je ne tentais même plus de me contenir tout ce que j'avais essayée de retenir en moi depuis le début de cette soirée. Mon corps était souillé et dépouillé, il avait tout connu, il avait souffert des années d'une souffrance que j'avais subit en silence. Andy offrait à mon corps une seconde vie, une deuxième jeunesse, je n'étais pas qu'une chose, j'étais quelqu'un et mon corps faisait partie intégrante de ce que j'étais. Mon sang bouillonnait, mon corps répondait présent et était réceptif, à chaque fois qu'il me frôlait même involontairement, mon corps en profitait. Mes mains étaient accrochés à ses épaules, la danse continuait de plus belle, pourtant durant une fraction de seconde, une sensation nouvelle se fit entendre dans mon corps,  ça n'était pas externe, c'était interne, c'était mon métabolisme qui semblait réagir sans que je comprenne réellement pourquoi. Sans le savoir, mes micro-ongles trouvèrent refuges dans la peau de mon amant, ma poitrine semblait monter, mes os craquaient, ma respiration s’altérait, mon corps brûlait et ma voix se brisait dans un cri. Un orgasme sur un bar, sympa.

La sensation me parut trop courte et mes mains profitèrent de la pression pour de nouveau inverser les positions en plaquant Andy contre le bar. C'était la dernière fois que j'utilisais autant de force, après je serais incapable de ré-inverser les potions, mon corps semblait lui-même vouloir se laisser posséder par Andy. J'avais pleinement confiance en lui, s'il voulait ré-inverser les positions, il le ferait tôt ou tard. Je me suis alors saisis de ses avants bras pour le ramener contre moi, c'était une sorte de position assise qui n'était pas particulièrement confortable, mais ça me permettait d'avoir le contrôle, encore quelques temps. Faufilant alors mes jambes derrière lui, il était coincé entre mes jambes et le reste de mon corps, encore une fois, pour quelques temps. Remontant mes bras jusqu'à sa nuque et rapprochant son visage du mien et collant son front au mien  en laissant glisser une main sur son torse. « Putain d'Amour de ma vie. » C'était tendre, c'était presque dit avec de l'humour, c'était sincère. Embrassant finalement langoureusement celui que j'aimais, car oui je l'aimais, désespérément. Il le savait, mais j'avais envie de le hurler, encore et cela jusqu'à ce que la vie me sépare de lui. Alors que ma main descendait je trouvais que l'idée d'une douche serait inévitable, mais ça encore, c'était à deux.  

Le douche était probablement le meilleur plan, en tout cas, sortir de cette position qui n'avait rien de confortable était la meilleure solution. Je me remettais doucement de mes émotions, je sentais mon cœur retrouver un rythme régulier et mes mains semblaient prêtent à lâcher définitivement Andy. Je ne réalisais pas encore totalement que je venais de lui planter mes ongles dans la peau, c'était vraiment pas délicat... Je me contentais d'un signe positif de la tête pour lui indiquer que j'approuvais totalement son idée, il fallait juste me laisser le temps de comprendre, parler je pourrais le faire après. Il m'aida à descendre – gentleman ce monsieur – ce qui me permit enfin de sentir le sol sous mes pieds, je tenais debout, c'était déjà pas mal. Passant bêtement une main sur mon ventre pour ensuite laisser cette dernière remonter et replacer mes cheveux. J'avais le regard ailleurs, d'abord je regardais Andy, puis après le regard fut attiré par le canapé et le bordel qu'il avait entraîné. Au pire, j'allais bientôt vivre ailleurs, je m'en fichais un peu de ce dernier. Finalement une idée lumineuse sembla éclairer mon esprit : vêtements. Ma marche se faisait lente, j'avais pas l'habitude de chercher mes vêtements dans une pièce, notamment sur le sol de cette pièce. Mon regard atteignit enfin ce que je voulais : mes sous-vêtements, le bas en tout cas, je ne voyais pas de près ou de loin mon haut, c'était plutôt emmerdant.

Je cherchais désespérément mon haut, alors qu'Andy s’entraînait à son futur métier de déménageur. Finalement, mon soutient-gorge était sauf, il se trouvait simplement trop loin pour mes petits yeux. J'avais pas spécialement de problème avec la nudité, mais après ce qui venait de se passer, les vêtements me semblaient plus que nécessaires sur ma peau. Me rhabiller était stupide, puisqu'une douche s'imposait et que j'allais devoir retirer ce que je venais d'enfiler, la question n'était pas là, Andy s'approcha pour me faire un bisou – ne jamais refuser un bisou – et me parler par la même occasion. AH... Les ongles, en effet, mais c'était contre ma volonté et m'excuser serait vraiment ridicule, j'étais pourtant sincèrement mal pour lui, je jouerais les infirmières et les masseuses, il trouverait la force de me pardonner. « Bah je savais pas non plus ! » Même quand j'étais gamine, j'avais pas souvenir de m'éclater à charcuter le corps de mes amies uniquement pour m'amuser, je préférais rester dans l'ironie et me dire que ce n'était pas « grave ». D'une certaine manière, c'était sa faute, en réalité c'était totalement la sienne, mais j'allais pas venir me plaindre. Loin de là, bien au contraire.

Cela serait ma seule réponse. En effet – comme d'habitude – il m'attrapa et m'installa sur son dos. Je n'avais pas la force de résister, je pourrais me battre de toute mes forces, mais de manière mentale uniquement. Le reste de mon corps était naze et il avait besoin d'un repos forcé que j'allais devoir accepter, donc, pour une fois pour, me faire porter n'était pas du luxe. Je pouvais assister à mon passage sur son dos, vraiment la délicatesse et moi ça faisait deux... Le pauvre. Sa remarque sur la chantilly me fit doucement rire, il était vrai que je ne devais pas être très agréable à toucher, enfin j'étais certaine qu'il allait s'en accommoder. « C'est la faute de mon petit ami, il aime bien mettre un peu de chantilly pour rajouter du piquant. » Je remplaçais chantilly par piment, et alors ? Tout le monde s'en fou. « Promis, une fois propre je m'occupe de ton pauvre dos, j'aimerais te promettre de pas recommencer, mais bon, je suis pas certaine de m'y tenir. » Cette soirée allait me marquer et cette soirée allait vraiment le marquer lui... Je ne l'oublierais pas, je n'oublierais pas nos belles paroles et je n'oublierais pas que même le chagrin peut être comblé. J'ai aimé cette soirée, je l'aime lui et je vais aimer ma vie à venir.