Sujet: La nuit je mens [Andrew] Jeu 5 Juin - 23:34
La nuit je mens
La nuit je mens, je prends des trains à travers la plaine. La nuit je mens, effrontément. J'ai dans les bottes des montagnes de questions, où subsiste encore ton écho.
Andrew & Pâris
Debout, tapis dans l'ombre, je regarde le soleil se coucher lentement. La nuit, le monde des ombres. Le moment où je me sens libre. Le plus dur dans le fait d'être un vampire, c'est bien de ne pas pouvoir s'exposer à la lumière du jour, à cette chaleur si agréable, réchauffant ma peau. Cette sensation que j'aimais temps lorsque j'étais encore humain. Je soupire et le dirige vers la salle de bain. J'ôte mon calçon et entre dans l'eau chaude. Je me mets à jouer avec la mousse. La salle de bain est dans la pénombre, éclairée par quelques néons par ci par là. Je soupire à nouveau. Le temps se fait long, et je veux sortir. Curieux, je regarde au dehors, et je remarque avec joie que le soleil est quasiment couché. Désormais de bonne humeur, je plonge ma tête sous l'eau et m'amuse à recracher la mousse en sortant. Lorsque la vie est lente, et lorsque tu es las, il faut savoir trouver le moindre petit détail qui saura t'amuser. Je me décide enfin à sortir du bain. Je m'enroule dans une serviette de bain bleue, et me dirige vers le lavabo. Je me brosse les dents, pendant bien trop longtemps, trop occupé à réfléchir aux nombres d'années qui sont passées depuis ma transformation. 72 exactement. Je soupire, je me fais vieux. Et puis je souris, et contemple mes belles dents blanches éclatantes, et ma peau jeune et lisse. Puis je passe la main dans mes cheveux blonds pour me "coiffer" un minimum avant de sortir. D'un pas lent, je sors de la salle de bain et me dirige vers ma chambre où j'enfile un caleçon, un jean et sweat bordeaux. J'enfile des chaussettes et glisse mes pieds dans mes Vans authentik. J'attrape mon portable en sortant et appuie sur ma clef pour ouvrir ma voiture. Je rentre à l'intérieur et démarre. The Black Keys reprend Little Black Submarines à fond. Je sursaute et me hâte de baisser le son pour ne pas réveiller tout le quartier. Je conduis alors lentement, afin d'arriver à l'heure chez Andrew. J'aperçois la maison Pritchard et regarde l'heure 21h59. Je suis à l'heure. Le temps de sortir de la voiture et de marcher à vitesse humaine, il sera 22 heures. C'est donc avec lenteur que je m'approche de la maison et sonne à 10heures pile. Andrew ne tarde pas à ouvrir la porte de la maison. Il me sourit et je lui tend la main qu'il sert. « Ça va depuis la dernière fois? » Je reste sur le pas de la porte, à attendre qu'il m'invite à entrer et regarde autour de moi. C'était parti pour le questionnaire de Andrew. Et j'aimais sa curiosité et son envie de nous comprendre, nous, les vampires.
Sujet: Re: La nuit je mens [Andrew] Ven 6 Juin - 12:08
La nuit je mens
Avec les récents événements, ma thèse avait pris du retard et la fac commençait cruellement à me taper sur les doigts. Certes, j'avais des témoignages mais pas encore assez travaillés, ni exploités. Ils sont malins à penser que les vampires disent oui sans compromis aussi facilement, beaucoup ne prenait pas le sujet au sérieux, hors le sujet était sérieux. Ils ne se rendent pas encore compte que ce la va l'aider à avoir une vie un peu plus normal, que ça pourrait leur éviter des procès bâclés, j'étais malgré tout de leur côté. Pourtant, je dois être le gars qui a le plus de raison de les détester puisqu'ils sont responsables de la mort de ma mère et de mon frère, du départ de mon père pour des contrés lointaines dans l'espoir de retrouver la trace de Lisbeth si jamais elle est encore en vie. On est rapidement frappé par la fatalité, après plus d'un an sans nouvelles... Mais voilà je suis persuadé qu'ils ne sont pas tous mauvais. Et ma rencontre avec Pâris ne me donne que plus envie de boucler cette fichue thèse. Je sais déjà que son témoignage sera mis tout à la fin car je pense qu'il est la personne la plus marquante avec qui j'ai discuté. La nuit ne va pas tarder à tomber, je sais qu'il doit être là pour 22 heures, je couche donc Nillem. Après cette histoire de thèse il faut vraiment que je me renseigne sur comment je pourrais récupérer sa garde légalement, si étant donné que cela est possible.
Je suis donc assis dans le canapé du salon, j'ai les yeux fixés sur l'écran noir de la télé éteinte. Beaucoup trop de choses se sont produites. J'ai posé sur la table basse, mon enregistreur, des feuilles, je dois pas seulement l'interviewer mais aussi noter ce que je ressens à l'égard de son histoire, mes impressions, les potentiels notes que je devrais rédiger au sujet de certains points d'ombre. Un coup d’œil rapide à ma montre. Il ne devrait plus tarder à arriver. L'entente de la sonnette me fait sursauter, en espérant que Nillem ne descende pas pour que j'aille le recoucher, il sait que Pâris vient et pour quelles raisons, mais les nuits sont agités, j'arrive pas à lui faire retrouver un rythme normal. Quoi qu'il en soit, j'attends pas plus longtemps pour me lever et aller ouvrir la porte, je sais que c'est Pâris. Je le gratifie d'une sourire difficile, parce que mes zygomatiques ont encore du mal à fonctionner depuis la mort de Say. Il me sert la main avant de prendre la parole « Ça va depuis la dernière fois ? » Je hausse les épaules, cette question me gêne car pour le moment peut de choses vont bien. « Arf, j'ai encore beaucoup de choses à régler. » Pâris m'est sympathique, il est charmant et je trouve très charismatique, je suis presque sûr qu'il fait tomber une bonne partie des filles. Je l'invite à rentrer, car sans ça il n'aurait pas pu mettre un pied chez moi sans se retrouver bloquer par sa condition de vampire. Je lui emboîte le pas, direction le salon. « Tu veux boire quelque chose ou on commence tout de suite ? » Je ne connaissais que des brides de sa vie passée, car je n'avais pas eu l'occasion de parler trop longtemps avec lui la dernière fois, la première rencontre sert principalement à jauger le vampire, voir si je pense son histoire sincère et apte à faire avancer ma thèse ou non. Pâris avait remplis tous ces critères. J'appuie sur le bouton du mégaphone, m'installe dans canapé, stylo et carnet en main. « Bon alors, je te rappelle que si tu veux je peux changer ton nom. Tu peux tous dire mais tu peux taire certaines partie si c'est trop douloureux ok ? » C'est comme dans un jeu TV, même si la personne connaît les règles il faut toujours les rappeler, toujours. « Bon alors, tu as donc 97 ans, et tu as été victime de la seconde guerre mondiale. Tu peux me parler de ta transformation ? » On commence avec des choses simples.
FICHE ET CODES PAR RIVENDELL
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Sujet: Re: La nuit je mens [Andrew] Sam 7 Juin - 20:10
La nuit je mens
La nuit je mens, je prends des trains à travers la plaine. La nuit je mens, effrontément. J'ai dans les bottes des montagnes de questions, où subsiste encore ton écho.
Andrew & Pâris
Je m'étais toujours fait discret. Charles m'avait rapidement expliqué que le fait d'être un vampire changeait beaucoup de choses et demandait de sacrifier beaucoup d'autres choses. Je m'étais toujours fondu dans la masse, déménageant tous les cinq ans pour que les gens ne remarquent pas que je ne vieillissais pas. Durant ma longue vie, j'avais été acteur, écrivain, réalisateur et désormais j'étais scénariste. J'avais travaillé en Inde et même en Chine et au Japon. Et à chaque fois, j'avais changé de nom, pour qu'on ne me reconnaisse pas. Un jour seulement je m'étais fait avoir. J'avais laissé la vie sauve à un collaborateur qui vivait dans notre rue lorsque j'habitais encore à Paris. Ce connard avait crié que je m'appelais Pâris Weismann, un juif du 5ème arrondissement, que j'étais un vamp... Sa nuque s'était alors brisée, et j'avais fuis le sud de la France où je m'étais décidé à poser bagages. Mais lorsque les humains avaient appris l'existence des vampires, j'avais continué à agir tel quel. Je me fichais de savoir s'ils savaient ce que j'étais. Au fond, ma transformation n'avait en rien changé qui j'étais, c'était la guerre qui m'avait changé. J'aimais être une créature de la nuit, j'aimais le sang, j'aimais être craint. Mais je n'aimais pas tuer, pas des innocents en tout cas. Alors c'est sans hésitation que j'acceptai de servir de témoignage pour la thèse d'Andrew. Ce garçon avait l'air de vivre une existence difficile, en partie à cause des vampires, et j'en étais désolé. Mais surtout, il ne m'avait jamais considéré comme un être différent de lui. Certes, il savait ce que j'étais, mais il n'avait jamais pensé que je voudrais le vider de son sang, il ne m'avait jamais craint. « Peut-être plus tard, je sors de mon bain, j'ai eut de quoi boire... » Dis-je avec un sourire triste. Le plus gros soucis d'être un vampire était l'ennui. Durant ces soixante-douze années, je n'avais pas trouvé de personne avec qui partager ma vie. Enfin si, une, mais je préférais oublier ses cheveux blonds et ses tâches de rousseurs et me concentrer sur ma vengeance. Vengeance qui ne serait jamais terminée. J'avais en effet plus honte d'avouer que je passais mes journées à ne rien faire, à tourner en rond, que de me dire vampire, de dire combien de personnes j'avais tué en soixante douze ans d'existence. Ma honte, c'était mon inactivité. Je baissais donc le regard et le suivais dans le salon où Andrew avait déjà tout préparé. Je m'asseyais et posais mes avant bras sur mes cuisses, les mains jointes. J'entendis alors la respiration d'un enfant à l'étage. Je souris avec bienveillance. Moi aussi, un jour, je m'étais retrouvé dans la même situation qu'Andrew, mais j'espérai que pour lui, il y aurait une meilleure fin. Je hochais la tête lorsqu'Andrew me rappela que je pouvais changer mon prénom et taire certaines choses. Je secouais la tête, avec un sourire, comme pour lui indiquer que c'était bon, et que je répondrais à tout ce qu'il me demandait. Lorsque j'entendis sa réponse, je m'adossais dans le siège et me mordillais la lèvre. « Des SS étaient venus nous chercher, mon frère, ma soeur et moi pour nous envoyer dans des camps. Un des hommes a voulu profiter de ma soeur, je me suis jeté sur lui pour la défendre, et ils m'ont tabassé à mort. Ils ont fait de même pour Adèle et Jules, mais eux, ils les ont emmenés, car ils me croyaient déjà morts. Charles, l'homme qui nous avait recueillit chez lui, était un vampire et m'a transformé. A mon réveil, je n'étais qu'avec lui. » Je relevais la tête et lui souris timidement. Les humains avaient pour habitude de prendre les vampires pour des monstres cruels et assoiffés de sang, mais pour la plupart d'entre nous, nous avions des passés bien douloureux, complexes, et qui nous avaient changés.
Sujet: Re: La nuit je mens [Andrew] Lun 9 Juin - 16:37
La nuit je mens
Pâris bouclerait ma thèse, j'en avais décidé ainsi dès que j'avais su une bride de vie, de son histoire. J'ai besoin d'en savoir plus, j'ai besoin de connaître sa transformation. Il me la livre sans concession je note. L'homme est monstrueux. Comment on peut arriver à un tel acte de barbarie ? Comment peut-on pense qu'une origine vaut mieux qu'une autre ? Qu'il faut l'exterminer, réduire au silence des êtres sous prétexte qu'ils sont d'une ethnie différente ? Je veux pas vivre dans une ère de génocide, je veux pas devoir subir ça sans rien faire. C'est le but de cette thèse. Je veux pas prôner le vampirisme ni même le couler. Il faut que les gens comprennent qu'ils n'ont pour beaucoup pas choisi cette situation, que non ils ne sont pas tous sanguinaire, cruel, dénué de tout sentiment. Mais que voulez-vous, on ne parle jamais des trains qui arrivent à l'heure. « Du coup... c'est pour survivre qu'on t'a transformé ? » C'est rhétorique, il l'a lui même dit dans sa tirade c'est pour éviter de se faire attraper par les SS qu'on l'a changé. « C'est Darwin, s'adapter pour survivre. » Il y a des fois où on a pas le choix, où on aurait préféré rester mortel, il n'a pas choisi, il a survécu. J'aime pas ce terme parce que on ne devrait pas parler de survie les Hommes ne devraient pas survivre mais vivre tout simplement. « Et du coup t'as transformation, tu l'as vécu comment ? Ça ne doit pas être évident. » Je suis pas sûr que je serais capable de vivre en tant que vampire. J'ai toujours été en marge mais j'ai jamais voulu être craint, hais. Je veux pas faire peur.
[…]
« Ok, et donc, est-ce que tu te sens comme redevable ? Est-ce que tu ne regrettes jamais d'être vampire. Tu te dis pas que t'aurais préféré être une des victimes du génocide ? » Oh la question qui fait mal, mais il m'avait indiqué qu'il dirait tout, même s'il a encore le droit de changer d'avis, je vais l'obliger à ma répondre. Mais je veux savoir parce que je sais ce que c'est de vouloir y passer à la place de quelqu'un d'autre, je connais cette situation d'être vivant alors que tout ton entourage meurt un à un. C'est terrible, j'aime la vie, mais parfois le destin s'acharne un peu trop sur certaines personnes, Pâris fait partie de ces personnes.
HJ: désolé c'est ultra court !
FICHE ET CODES PAR RIVENDELL
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Sujet: Re: La nuit je mens [Andrew] Ven 27 Juin - 15:42
La nuit je mens
La nuit je mens, je prends des trains à travers la plaine. La nuit je mens, effrontément. J'ai dans les bottes des montagnes de questions, où subsiste encore ton écho.
Andrew & Pâris
Lorsqu'on devient un vampire, on devient immortel. On doit alors s'habituer à perdre ceux qu'on aime, à voir mourir tous ceux qui ne sont pas comme nous, parce qu'ils vieillissent, parce qu'ils s'éteignent, et on ne peut agir par égoïsme et les transformer, car au fond, c'est une douleur d'être un vampire et de se nourrir des autres pour vivre. Et puis parfois, ceux qu'on aime payent de nos erreurs, ou s'éloignent tout simplement de nous car nous sommes différents. Au long de mes voyages, j'avais perdu pas mal de gens, pas mal de personnes qui comptaient pour moi, mais rien n'avait été pire que de perdre mon frère et ma soeur. Et de perdre Charles. Alors quoiqu'il en soit, j'avais perdu pas mal de gens, et j'avais doublement souffert de ces pertes, car j'avais perdu ma famille à cause de la guerre, de monstres qui nous pensaient différents, inférieurs à eux. J'aurai du mourir et être une de ces victimes. Mais non, le destin en a décidé ainsi, et au lieu de mourir comme j'aurai du le faire, j'ai survécu. Contre toute attente Et afin de survivre je dois désormais me nourrir du snag des humains. Je suis devenu un monstre, et au final, je ne vaux pas mieux que tous ces SS. J'hochais la tête à la question de Andrew que je savais rhétorique puisque j'y avais répondu précédemment. Darwin. Il avait raison, c'était ça d'être un vampire. Certains avaient voulu le devenir, sûrement pour profiter de la jeunesse éternelle, de la puissance, de la domination que'offrait le vampirisme sur l'humanité. Moi, je n'avais pas fait le choix de devenir ainsi, c'est ce qui avait sauvé ma vie et qui aurait du sauver celle d'Adèle et de Jules. Mais le destin en avait décidé autrement, et désormais je me retrouvais seul, à devoir accepter la vie que cette guerre m'avait imposé. La question suivante attira mon attention. C'était une bonne question, et jamais personne ne me l'avait posé. Pourtant, lorsqu'on s'intéresse aux êtres surnaturelles, la transition doit intéresser... « Mal. Au départ, je n'ai pas compris. Je ne voulais pas devenir un monstre, j'ai voulu me laisser mourir mais Charles m'a injecté du sang. Je me suis de nombreuses fois opposé à lui, et j'ai tenté de me tuer. Et puis un jour, il m'a dit que je devais me battre, pour me venger. Pour venger tous ces juifs massacrés. Pour Adèle et Jules. Et à partir de ce moment là je n'ai plus vu cette transformation comme une punition, mais comme un don. Et pour pouvoir changer les choses. » Je me rendais compte que j'avais l'air d'un monstre à dire cela, mais d'un côté, j'avais promis d'être honnête, et je tenais toujours mes promesses. Je me concentrais un instant sur le coeur qui battait à l'étage. Je me concentrais sur la respiration. Je ne voulais pas réveiller l'enfant, et je ne voulais pas qu'il puisse écouter de telles horreurs. Mais à mon grand soulagement, il dormait paisiblement, et je souris alors. « Je serai mort inutilement. Là, cette transformation m'a permis d'honorer mon peuple, même si je sais que j'ai survécu injustement. » Je baissais les yeux, honteux. Pourquoi moi j'avais survécu? Pourquoi un autre juif n'avait pas été choisit pour survivre par le vampirisme? Peut-être étais-je assez fort pour supporter ce poids d'être un monstre, un survivant, et à la fois un porte parole de toute une communauté. Jules ou Adèle n'aurait peut-être pas supporté cela. En vérité, je n'en savais rien. J'aurai pu me rendre dans les camps et transformer tout le monde, mais je ne pouvais pas contraindre ces gens à la vie éternelle. J'en avais libéré des déportés, autant que je pouvais, et j'en avais massacré des nazis. Mais cela n'avait pas suffit. Et je n'étais pas un héros. Bien au contraire. J'étais un martyr. Rien de plus.