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« Ce film est assez marrant finalement à regarder ! »

Aloysia et Sawyer regardait le film depuis une bonne demi-heure ensemble quand elle prit la parole. Durant cette demi-heure elle s’était rapproché de lui et était maintenant carrément collée à lui, Sawyer avait passé un bras autour de son épaule et il souriait. Finalement en une seule soirée il avait réussi à faire au moins 300 km dans sa relation avec Aloysia. Elle qui au début ne parvenait pas à le laisser lui prendre la main, ce soir il l’avait embrassé et l’avait dans ses bras le temps d’un film. Il se disait dans sa tête que finalement il avait eu raison de venir la surprendre à Chicago et de changer d’attitude, de lui dire qu’il ne le laisserait pas gagner et qu’il se battrait pour elle, car elle était dans ses bras à cet instant très précis. Aloysia le regarda et se leva après l’avoir machinalement embrassé et se rendit dans la salle de bain. C’est une fois là-bas qu’elle se rendit compte de ce qu’elle venait de faire tandis que lui, arborait un immense sourire aux lèvres. Elle venait de sortir de la salle de bain lorsque la porte s’ouvrit et qu’elle vit Rockett traverser la pièce et s’attaquer à Sawyer. Elle n’eut le temps de rien sauf de voir Daryl essayer de les séparer. Ce qui d’ailleurs lui sembla plutôt suspect.

Sawyer ne se laissa pas faire et comme avec Daryl, utilisa ses pouvoirs contre son assaillant. Cette fois c’était carrément les deux mains qui prirent un bon coup de chaud. Alors que Rockett se relevait et sortait son arme, Sawyer se redressa également. Aloysia observait la scène sans vraiment réaliser ce qui se passait. En une fraction de seconde Daryl se retrouva aux pieds de la jeune louve et Sawyer était tenu en joue par un malade mental de la gâchette qui s’égosillait pour avoir une réponse. Daryl essaya de se lever pour essayer de le calmer mais Aloysia avait bien compris qu’il n’y parviendrait pas. Elle attrapa le chasseur par l’épaule et d’un simple coup de bras le fit s’asseoir sur le lit. Elle n’allait pas se laisser marcher sur les pieds par un simple chasseur ivre et qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam.

« Sawyer? Tu attends quoi? »

Sawyer regarda vers la jeune femme et sourit en coin, comprenant où elle voulait en venir. Il était un sorcier qui adorait utiliser le feu comme élément de prédilection, mais cela ne voulait pas dire qu’il n’avait pas d’autres talents. D’un geste de main il envoya voler l’arme de Rockett hors de ses mains à l’autre bout de la pièce. Ce dernier surpris ne vit pas Aloysia qui avançait vers lui, un regard très noir sur le visage. Il avait fait les cinq plus grandes erreurs possibles selon elle. Premièrement, il avait osé entrer sans être invité d’une quelconque manière ce qui était pour Aloysia un sérieux manque d’éducation et elle détestait cela. Deuxièmement il avait osé s’en prendre à Daryl ce qui n’était clairement pas la chose à faire. Même si elle lui en voulait toujours autant d’avoir agi tel un troglodyte lors de la soirée, elle voyait bien qu’il était là pour la protéger, même si sur le coup c’est elle qui allait se charger de cet abruti de Rockett. Troisièmement il avait essayé de s’en prendre à Sawyer. Si cela marche pour Daryl, cela valait pour Sawyer ! Aloysia ne tolérait qu’on ne touche ni à l’un ni à l’autre. Si en plus il y avait eu Rozen et qu’il aurait tenté de s’en prendre à sa sœur, elle lui aurait déjà arraché la tête sans regret. Elle était médecin, elle avait prêté le serment d’hypocrate mais elle était capable de laisser son côté sombre parler parfois, et depuis qu’elle connaissait Daryl, il parlait un peu trop souvent. Quatrièmement, il avait osé sortir une arme, chose qu’elle ne supportait pas depuis son plus jeune âge, considérant que c’était la réponse des lâches face à des situations improbables et cinquièmement Rockett avait tout simplement osé l’appeler la bonasse ! Aloysia détestait ce genre de surnoms débiles et même si ce n’était pas le plus grave de tous les points négatifs, c’était le tout petit détail qui avait fait déborder le vase.

Aloysia attrapa Rockett par le col et l’envoya contre le mur. Certes elle ne pouvait pas se transformer, ce qu’elle regrettait car elle aurait adoré lui arracher la jugulaire à cet instant précis mais sa force de louve elle l’avait toujours en elle et pas uniquement en pleine lune. Elle l’envoya voler à l’autre bout de la pièce d’un simple geste de la main puis après avoir ordonner à Sawyer d’ouvrir la porte fenêtre menant sur le balcon alla attraper Rockett par la cheville et traina ce dernier sur le balcon.

« Je suis une louve et tu ferais mieux de remercier le seigneur ou le diable, peu importe qui tu vénères, que la pleine lune ne soit pas ce soir car sinon tu serais déjà en train de te vider de ton sang sur ce balcon. Si jamais tu me menaces ou que tu menaces ne serait-ce encore une seule personne que j’aime, je te jure que je m’arrange pour t’enfermer avec moi dans une pièce un soir de pleine lune pour m’occuper définitivement de toi. »

Elle le toisa du regard puis rentra dans la chambre et ferma la porte fenêtre à clé, elle savait qu’il pourrait casser la vitre mais pour le moment il était sans doute encore sous le choc pour tenter quoi que ce soit. Non seulement il venait de découvrir qu’il y avait un sorcier et une louve dans la même pièce que Daryl qui était censé les combattre mais surtout il venait de se faire battre par cette dernière. Aloysia s’approcha de Daryl et l’attrapa par le menton et le fit la regarder.

« Qu’on soit bien d’accord ! Tu as beau être un mercenaire, un chasseur tout ce que tu veux, si jamais ton ami ose encore lever la main sur Rozen, Sawyer, toi ou moi je le tue à petit feu ! C’est aussi valable pour la blonde qui se balade chez toi ! »

Et sur ces derniers mots, Aloysia retourna s’asseoir dans le canapé et reprit le visionnage du film, invitant Sawyer à la rejoindre.

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La situation était clairement en train de m’échapper. Rockett était maintenant attrapé à la gorge par une Aloysia plus que remontée qui était à deux doigts de le tuer sur place. Jetant un regard noir à Sawyer, je fis un pas vers la chambre pour voir Aloysia menacer un Rockett qui n’en menait pas large, penché sur le balcon. Il savait maintenant qu’Aloysia était une louve et Sawyer un sorcier. Bon cela me genait pas tellement qu’il s’en prenne à Sawyer pour cela mais je savais que j’allais devoir l’en empêcher si je voulais garder Aloysia. Grognant, je me reculais un peu quand je vis qu’elle revenait vers le centre de la pièce. Elle avait enfermée le pauvre Rockett sur le balcon. Il n’avait pas l’air bien et je le comprenais largement mais ce qui me marqua le plus c’est le regard de haine qu’il me lança quand il se rendit compte que j’observais la scène sans venir l’aider. Je devais de sérieuses explications à Rockett mais je me rendis compte que je n’en avais même pas pour moi-même. Je ne savais pas pourquoi je tolérais une situation comme celle-là. Dans le passé j’avais tué sans hésiter ma petite sœur parce qu’elle s’était transformée en vampire, alors même qu’elle n’avait encore attaquée personne et voilà que maintenant je fricotais avec une lycante. Secouant la tête je vis Aloysia arriver comme une fusée sur moi pour m’attraper le visage. Sauf que contrairement à ce qu’il s’était passé avant ce moment n’avait rien de romantique et ne serait certainement pas suivi par un baiser. Elle était remontée, et je savais que c’était ma faute. J’aurais dû me douter que lui présenter Rockett était une mauvaise idée mais je n’étais pas du genre à réfléchir trop dans ces situations-là. Et puis bon il fallait le reconnaitre je n’aurais jamais pu voir venir ce dérapage complet de la soirée. Ecoutant Aloysia, je l’entendis parler de Luna en l’appelant « la blonde ». Sur le coup j’avais failli lâcher un « luna… » mais me retint comprenant que ce n’était pas le bon moment. Dégageant ma tête, je la fixais pendant qu’elle allait s’assoir sur le canapé à côté de Sawyer pour se remettre devant le film.

DARYL _ Rockett a peut-être eu une réaction excessive je le reconnais mais je ne peux pas le blâmer pour cela Aloysia ! On a passés toute notre vie à chasser des monstres et ils ont faillis nous tuer des centaines de fois. Rockett à chercher à me protéger à sa manière. C’est ce qu’on fait Aloysia entre nous, comme toi et Rozen. On se protège. Je ne suis pas sûr qu’il comprenne un jour ce que je fais avec toi et je t’avoue ne pas le savoir non plus. Je ne sais pas ce qui me force à rester mais je suis la.

Tournant les talons, je partais vers le balcon pour relâcher mon ami. Alors que j’ouvris la porte, il commençait à vouloir repartir vers Aloysia à fond, répétant qu’il allait la tuer. Attrapant Rockett par le cou, je le plaquais à mon tour contre le mur.

DARYL _ Hei mec, pas bougé ! Je resterais appuyer sur ta gorge jusqu’à ce que tu te calme et s’il le faut je te ferais perdre connaissance.

Rockett essaye de bouger, m’obligeant à serrer un peu plus

DARYL _ Déconne pas, tu sais que je suis plus fort que toi. Maintenant écoute moi. Je sais que tu ne peux pas comprendre ce qu’il se passe ici. J’ai découvert la nature d’Aloysia il y a peu et crois moi j’avais bien l’intention de la tuer mais je n’ai pas pu. Quand à …l’autre, je l’ai découvert de la même manière que toi.

Rockett avait une lueur de colère comme j’en avais rarement vu dans ses yeux. Serrant un peu plus ma prise sur son cou, je voyais qu’il commençait à mal se sentir pourtant je ne lâchais pas prise. Je voulais qu’il se calme, même si ça signifiais l’envoyer dormir pour un petit moment. Finalement après quelques minutes, je le sentis essayer de faire un petit signe de tête. Lâchant ma prise, je restais tout de même sur mes gardes. Rockett se dégagea de mon emprise.

DARYL _ Maintenant reste tranquille si tu ne veux pas réellement passer par la fenêtre. Et je l’aiderais crois-moi. Alors tranquille !

J’observais chaque mouvement de Rockett. Ce mec n’avait pas son surnom pour rien, quand il était énervé, il était pire qu’une bombe à retardement. Pourtant, malgré la haine qui était au fond de ses yeux, il ne bougeait pas, me fixant

ROCKETT _ Pourquoi Daryl ? Pourquoi il a fallu que ça soit une louve ?

Appuyant ma tête contre le mur, je décidais de ne pas répondre mais je savais que Rockett avait compris. Je n’avais pas le choix, je ne pouvais plus partir, pas maintenant.

DARYL _ Elle ne tue personne alors laisse la.

Rockett bougea brutalement, ce qui me fit sursauter. Lui emboitant le pas, je le vis se planter devant Aloysia.

ROCKETT _ Tu reste un monstre pour moi. Et lui aussi. Et franchement, me menace plus comme tu l’a fais.

Je savais que Rockett faisait cela pour moi, même si ça le démangeais de la tuer. Lui faisant un signe de tête, je le vis aller se mettre contre le mur. Lui indiquant mon sac, je le vis en sortir une cigarette et repartir vers le balcon. Regardant Aloysia et Sawyer, je décidais de parler. Ma voix était presque un murmure.

DARYL _ On est des chasseurs, c’est ce qu’on fait. On tue des gens comme vous. Rockett ne pourra pas faire mieux que ça.

M’appuyant contre le mur, je fermais les yeux. La soirée avait vraiment été un désastre.

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Aloysia regardait de nouveau le film en essayant de se concentrer dessus mais soyons franc, après les évènements de la soirée elle avait beaucoup de mal à le faire. Daryl s’approcha d’elle et pris la défense de son ami. Elle ne pouvait l’en blâmer, elle aurait fait la même chose si Daryl s’en était pris à son ami, à sa sœur ou autre. Elle le regarda parler, attentivement. Mais elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi. Pourquoi il était ainsi, pourquoi il trouvait des excuses a cette larves imbibées d’alcool. Il croyait quoi ? qu’il était le seul à avoir vu la mort, le mal ? Il ne se contentait que de les poursuivre pour les tuer mais faisait-il attention à leur côté humain ? Il ne savait pas ce qu’on pouvait ressentir à être un « monstre » comme il le disait si bien. Elle n’eut pas le temps de répondre que Daryl était déjà parti rejoindre son ami. Elle baissa le regard, perdue dans ses pensées. Ce furent les paroles de Sawyer qui la fit sortir de sa torpeur.

« Ne te laisse pas séduire par ses belles paroles. Son rôle est de tuer nos semblables, il ne peut pas comprendre ce qu’on ressent à être nous ! »

Elle regarda vers lui et pour la première fois, elle se mit en colère contre Sawyer. Non pas au même point que lorsqu’elle l’est contre Daryl, elle n’avait pas envie de le frapper ou quoi que ce soit, mais son ton se fit plus dur que d’habitude quand elle s’adressait au pompier.

« Tu l’ignores également Sawyer ! Toi la seule chose qui te rend différents c’est que tu peux lancer des sorts et contrôler les éléments. Si tu veux le cacher tu peux ! Moi c’est toutes les nuits de pleines lunes que je me transforme, que je le veuille ou pas ! Toi tu n’as jamais tué personne, tu ne peux pas savoir ce que je peux ressentir ! Toi, tu n’es pas un monstre…tes pouvoirs te rendent plus fort mais ne t’handicap pas dans la vie ! »

Sur le coup elle n’avait pas tort. Personne dans cette pièce ne pouvait savoir ce qu’elle pouvait ressentir quand elle se transformait lors des pleines lunes, ni la sensation de remord qu’elle avait pu avoir les premières pleines lunes quand elle ne s’enfermait pas encore. On ne peut pas contrôler son instinct, on n’attaque pas à chaque fois, certes, mais quand on le fait il n’y a pas de retour possible. Aucun d’entre eux ne saurait ce qu’elle pouvait ressentir quand elle se réveillait le matin couverte de sang à se demander si c’est du sang animal ou humain. Personne ne savait qu’elle possédait des languettes lui permettant de déterminer si elle avait simplement assouvit sa faim durant la nuit en mangeant un lapin ou si elle avait mordu et tué un humain. Non, tout cela personne ne pouvait le comprendre. C’était facile de la traiter de monstre, de juger les gens, mais…chaque « monstres » avait une part d’humanité plus ou moins forte. Et de toutes les créatures surnaturelles qui peuplaient Mystic Falls, les lycaons étaient sans aucuns doutes les plus malheureux. Ils ne contrôlaient rien contrairement aux hybrides, ils ne choisissaient pas d’avoir ce gêne en eux et il s’activait aussitôt qu’ils tuaient quelqu’un, même pas accident. Et des gens comme Daryl et Rockett les poursuivaient les traitant comme de simples animaux mais…vingt-neuf jours par mois, ils étaient humains ! Elle se leva et commença à avancer vers la chambre. Elle fut bloquée par Rockett qui lui déballa tout ce qu’il avait à dire et parti ensuite fumer sur le balcon. Aloysia posa la main sur la poignée de la porte de la chambre et parla.

« Je vais me coucher…n’essayez même pas d’entrer dans mon lit…vous n’y seriez pas les bienvenus. Ni l’un, ni l’autre. »

Elle regarda vers Daryl qui venait de lui dire une phrase débile sur les chasseurs. Sans se retourner, la main toujours sur la poignée, elle lui répondit très doucement.

« Et moi je n’ai pas choisis d’être une louve… »

Elle entra dans la chambre et ferma la porte derrière elle. Elle s’allongea sur le lit et s’endormit quasiment aussitôt. Il s’était passé bien trop de choses dans la soirée pour qu’elle cherche encore à comprendre. Le lendemain matin, elle se réveilla de bonne heure. Elle se leva, prit sa douche et s’habilla le plus silencieusement possible. Elle prit son sac et ses chaussures en main et sortit de la chambre. Elle était là pour des raisons professionnelles et elle n’allait pas laisser un sorcier et deux chasseurs mal embouchés lui foutre en l’air son week-end de symposium. Elle traversa le salon de la chambre doucement. Rockett s’était endormi sur le balcon en serrant une bouteille contre lui, Daryl était toujours contre son mur avec au moins deux cadavres de bouteille auprès de lui et Sawyer dormait sur le canapé. Elle sorti de la chambre d’hôtel en se demandant ce qu’elle pouvait réellement trouver à un pochtron tel que Daryl, tandis que Sawyer dormait adorablement sur le canapé. Elle prit l’ascenseur, puis un taxi pour se rendre à son séminaire où elle allait vraiment passer la journée en se concentrant le la difficulté d’opérer le cerveau humain.

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La phrase d’Aloysia me touche en plein cœur. Je savais qu’elle n’avait pas choisie d’être Louve et je ne la considérais pas comme un monstre. Elle subissait la folie du monde comme tous les pauvres humains qui se faisaient manger. Et pourtant elle n’en restait pas moins dangereuse. Je repensais à la réaction qu’elle avait eue face à Sawyer et je ne pus m’empêcher d’avoir un petit sourire en coin. Sabrina la petite sorcière pensait tout savoir parce qu’il savait allumer des trucs mais en fait il ne savait rien et c’était bon pour moi. Observant Aloysia partir vers la chambre, je fixais Sawyer quelques secondes avant de sortir de mon sac une autre bouteille de whiskey. Lançant la petite flasque remplie qu’il y avait également dans la poche intérieure vers Sawyer, je ne pris même pas la peine de regarder ce qu’il en faisait. J’étais fatigué et pas que physiquement. Mon moral en avait pris un sacré coup. Rockett était sur le balcon, surement en train de ruminer tout ce qu’il venait de se passer et je faisais de même. En une soirée tout avait été bouleversé et je ne pouvais pas m’empêcher de me demander ce qui avait rendu la situation comme cela. Tout était parti d’une stupide blessure et d’un aller simple à l’hôpital pour finir dans une course sans fin. Nous n’étions pas faits pour être ensemble, c’était clair et pourtant on ne pouvait pas rester loin de l’autre bien longtemps. Il y avait quelque chose de magnétique entre nous mais comme on disait, les contraires s’attirent toujours et on pouvait difficilement faire pire comme contraires. Pourtant je ne pouvais pas m’empêcher de me poser une question : est-ce que j’apportais quelque chose de positif dans la vie d’Aloysia. Ouvrant mes yeux, je fixais Sawyer face à moi. Il avait l’air d’un mec bien, le mec parfait que toutes les filles veulent dans leurs vies. Lui rapportait des fleurs le soir venu à la maison et moi j’apportais quoi ? Des fringues tachées de sang ? Des pieux usés ? Des armes à feux ?

Je n’avais pas eu le temps de finir de penser à tout cela que le whiskey m’avait déjà happé dans un recoin sombre de son monde. J’étais à peine conscient de ce qui pouvait se passer autour de moi après deux bouteilles descendues en quelques heures seulement. Je n’avais pas aperçu Rockett alors je supposais qu’il était dans un état pire que moi. Sombrant totalement dans un coma alcoolisé, je me fis réveiller par du bruit autour de moi et la lumière du soleil qui me frappait en pleine face. Ouvrant un œil difficilement, je vis Sawyer ouvrir tous les rideaux. Grognant, je me recroquevillais sur moi-même. Les matins de gueule de bois étaient bien les seuls moments où je pouvais comprendre ce qu’un vampire sans bague pouvait ressentir lorsque le jour se levait. Décidant finalement de rouvrir mes yeux et de me lever, je titubais un peu, me rattrapant contre le mur. Allant faire le tour de la chambre d’hôtel, je trouvais Rockett assis sur le balcon, sa bouteille serrée contre lui. Il avait vraiment passé la nuit dehors comme ça ? Ouvrant la porte, je lui donnais un petit coup de pieds pour le réveiller et lui faire signe de se lever. A voir sa tête, il se rendit vite compte que tout ce qu’il s’était passé hier soir n’était pas qu’un mauvais rêve et le coup de poing qu’il me mit directement dans la tête n’était qu’une preuve qu’il était toujours en colère contre moi. Lui rendant la pareille, je me dis arrêter par une brulure sur l’épaule. Grimaçant de douleur, je me retournais pour tomber face à face avec Sawyer

DARYL _ Sérieusement mec ne fait plus ça ! Je te tue pas par respect pour Aloysia mais ne me tente pas trop.

Tournant les talons, j’attrapais Rockett qui commençait à avancer vers Sawyer, par le tee shirt et le tirait vers l’extérieur de la chambre. Une fois dans le couloir, je le plantais contre le mur.

ROCKETT _ Tu compte m’embrasser Daryl ?

Lui disant de se la fermer, je respirais un peu. Je ne savais pas comment dire ce que j’avais en tête et je devais bien avouer que je n’avais aucune envie de le formuler à voix haute.

DARYL _ Ecoute, Rockett, cette fille…

ROCKETT _ Louve, Daryl ! Cette putain de louve !

L’attrapant par les épaules, je le secouais un peu avant de le plaquer à nouveau contre le mur

DARYL _ Cette fille, Rockett, est importante pour moi, louve ou pas alors tu vas arrêter tes conneries et te calmer. Tu la touche, tu la blesse, la même chose arrivera à toi juste derrière alors méfie-toi. Et puis elle est tout à fait capable de mettre ses menaces à exécutions, crois-moi sur ça.

Je ne pus m’empêcher de laisser échapper un petit sourire en repensant à nos disputes avec Aloysia. Il n’y avait pas à dire, elle en avait dans le pantalon, même pour une femme.

ROCKETT _ Tu es pitoyable Daryl mais… Tu sais que je serais toujours derrière toi.

C’est tout ce que Rockett dis avant de disparaitre dans l’ascenseur. Hochant la tête pour moi-même, je décidais aussi de partir de l’hôtel. Je n’avais aucune intention de rattraper Rockett. Il avait fait un gros effort en disant ce qu’il venait de me dire et je savais qu’il lui faudrait quelques jours, pas mal de bouteilles de whiskey et de jolies serveuses pour se calmer totalement.

Prenant la direction du centre des congrès, je sortis de ma poche le programme que j’avais pris le jour où j’étais allé avec Aloysia. Ils avaient bientôt la pause repas. Me glissant discrètement parmi les convives, je cherchais Aloysia du regard parmi tous ses beaux médecins bien habillés. Ce n’était rien de dire que je dénotais totalement ici et que l’odeur que je dégageais était encore moins discrète. Au moins s’ils avaient besoin d’un exemple de foie bousillé, j’étais disponible. Voyant la jeune femme au loin, je me dirigeais vers elle. Une fois à son niveau, je posais une main sur son épaule, murmurant son nom.

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La matinée s’était vraiment très bien passée. Elle avait été seule et avait pu écouter sans problème, ni devoir surveiller l’espèce d’âne bourru qui la suivait partout la veille. Oui c’était méchant, mais elle était encore en colère contre lui. Là elle avait pu prendre des notes, discuter avec des collègues, bref à retrouver un semblant de ce que sa vie était lorsque Daryl ne débarquait pas dedans et ce n’était pas vraiment désagréable. Elle commençait à se détendre enfin. Elle écoutait attentivement ce que le maitre de conférences racontait. Puis vint la pause repas. Ce n’était pas un mal car cela faisait déjà quatre heures qu’elles étaient dans l’amphithéâtre et qu’elle commençait à avoir faim. Elle suivit donc ses collègues pour se rendre dans la salle où était servi le repas. Elle était en train de manger et de discuter avec un collègue quand elle sentie une main sur son épaule et qu’elle entendit son nom murmuré. Elle savait très bien qui c’était, le ton de la voix, la façon de poser sa main sur son épaule et, c’est malheureux à dire, son odeur. Elle soupira et retira la main de son épaule.

« Pas maintenant Daryl ! »

Elle se rendit à la table du buffet et repris un verre, il la suivait toujours. On dirait un gamin qui avait fait une grosse bêtise et qui voulait se faire pardonner d’une manière ou d’une autre, mais il n’y avait rien à ajouter. Tout avait été dit la veille. Elle, elle était une louve, un monstre et lui était un chasseur, il était fait pour la chasser, la tuer et ne lui laisser aucune chance de survie. Elle soupira et sorti de la pièce, toujours suivi par lui. Elle alla dans la rue et attendit qu’il soit à sa hauteur pour reprendre la parole.

« Tu veux quoi ? Me dire que tu es désolé ? Que ton crétin d’ami ne refera pas l’erreur de s’en prendre à moi ? Ça tu peux le parier car il a beau m’avoir menacé il avait plus peur de moi que moi de lui ! Ah nan je sais, tu vas me dire que tu fais des efforts ! Mais je m’en fiche Daryl ! Je…J’ai bien compris hier que malgré tout, je n’étais à tes yeux qu’un monstre ! Je ne suis louve qu’une nuit, une seule putain de nuit par mois et pourtant, c’est sur cette part de moi que vous vous focalisez ! Peu importe que je sauve des gens tous les jours, peu importe que toi je te soigne sans rien dire depuis le début ! Nan ! Je suis un monstre et rien d’autre ! Je n’ai pas envie de continuer cette discussion ! Mon symposium va reprendre et tu n’y es pas le bienvenu ! »

Elle commença a retourner vers le centre des congrès et après avoir monté quelques marches se retourna vers Daryl, elle savait qu’il n’en ferait qu’à sa tête et qu’il viendrait quand même.

« Et la moindre des politesses quand on vient dans un endroit comme celui-là c’est de prendre une douche et de bien s’habiller… »

Elle lui lança un dernier regard puis retourna à l’intérieur.

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Apparemment Aloysia ne m'avait pas pardonné ce qu'il s'était la veille et c'est vrai qu'en y réfléchissant, je me rendis compte des absurdités que j'avais dites. Mais après tout, j'étais un chasseur, j'avais pensé comme cela pendant des dizaines d'années et je n'allais pas changer brutalement du tout au tout. La voyant s'éloigner vers la table du buffet, je décidais de la suivre. Je n'avais pas marché jusque la pour la voir me tourner le dos et simplement m'ignorer. Tout le monde me regardait d'un air outré et les femmes se bouchaient même le nez sur mon passage. Je n'avais peut être pas pris de douche, mais je ne pouvais pas sentir autant mauvais. Me reniflant discretement le tee shirt, je me rendis compte que si. J'empestais la cigarette, le renfermé, l'alcool et la sueur. Un charmant mélange.

Le temps que je contrôle tout cela, Aloysia c'était dirigée vers l'extérieur. C'était un choix plutôt intelligent, il était fort à parier que les gens présent à la conférence n'allaient pas apprécier la scène qui allait suivre. L'écoutant attentivement lorsqu'elle commença à me parler, d'un air enervé, je sentis mon visage se fermer. Nous étions radicalement différents et ne serions jamais d'accord sur rien, c'était évident. Pourtant j'étais la devant elle, à tout essayer pour mais je commençais à croire que quand une chose était impossible, elle pouvait vraiment devenir infernale. Lorsque je la vis s'éloigner sans même me laisser le temps de répondre, je soupirais et lui emboitait le pas. Je ne pouvais pas m'en empêcher, avec elle c'était plus fort que moi.

Montant les quelques marches qui me menaient à Aloysia, je l'attrapais par le bras.

DARYL _ Ecoute je sais que ça va te paraitre être toujours les mêmes conneries mais ce qui s'est passé dans ce bar hier soir c'était moi Aloysia, c'est la personne que je suis devenue en étant un chasseur. Pour ce qui est de Rockett il réagit toujours comme ça mais je peux le comprendre. Pourtant je suis sur qu'il est pas prêt d'oublier ce que tu lui as dis.

J'esquissais un petit sourire et un petit rire nerveux. Après tout j'étais prêt à parier tout ce qu'elle voulait que la raison pour laquelle Rockett c'était contenté de boire avant de s'évanouir sur le balcon était du à cela. C'était la première fois qu'il avait aussi peur d'un loup sous sa forme humaine et bien la première fois qu'il ne pouvait pas le tuer pour ce qui s'était passé. Il avait connaissance avec la Aloysia qui m'avait Ko une petit nombre de fois. L'entendant me faire la remarque de mes habits, je hochais la tête. Sur ce point la elle avait raison mais je devais bien avouer que je n'avais eu aucune envie de m'éterniser dans l'appartement juste en face de Sawyer.

DARYL _ Aloysia, je sais que tu ne veux pas entendre ça mais je suis désolé, vraiment. Mais ça sera toujours la même chose, il y aura toujours quelque chose qui fera nous rendre compte qu'on est radicalement différent.

Lui lachant le bras, je m'avançais pour l'embrasser avant de renoncer. C'était inutile. Elle était enervée et moi aussi. Baissant un peu la tête, je la regardais de nouveau après quelques secondes

DARYL _ On en reparlera à tête reposée. Profite bien de ta conférence.

Tournant les talons, je décidais de rejoindre Rockett. Lui passant un coup de téléphone, on convint de se rencontrer dans un des plus grands parcs de la ville.

Une fois sur place, il me dit qu'un de ses amis l'avait appelé. Un vampire avait semé le bordel dans son quartier et il voulait qu'on s'en occupe. Pensant à Aloysia, je me dis qu'elle serait certainement plus heureuse sans moi dans les jambes pendant quelques jours. Hochant la tête vers Rockett, je lui dis qu'on devait passer à l'hôtel avant de partir à la chasse. Je voulais récuperer toutes mes affaires avant qu'Aloysia ne rentre.

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