[Terminé] i'm not crazy, i'm just different (ava)

Je me réveille, une nouvelle fois dans des draps trempés de sueur. Un nouveau cauchemar dont je n'arrive pas à me souvenir. Ma respiration est haletante, et, hagard, je regarde par la fenêtre, sans vraiment voir ce qu'il y a en face de moi. J'ai les lèvres sèches et la gorge nouée. Je n'aime pas cette sensation. Je n'aime pas, je n'aime pas! Je me lève, pose le pied droit avant le pied gauche.

Toujours le pied droit avant le gauche. Sinon, il faut tout recommencer. Le droit avant le gauche. Toujours, toujours.

Je regarde autour de moi. Le soleil brille et m'éblouis. Sans plus attendre, je me penche, et je commence à faire mon lit. Je secoue la couverture pour qu'elle soit propre, je tapote l'oreiller du côté droit avec délicatesse. Je fais le tour du lit. Je réitère l'action de l'autre côté. Je regarde l'horloge accroché à mon mur qui fait tic-tac - elle me calme la nuit. Je fronce les sourcils. J'ai encore passé cinq minutes à faire mon lit.

Il faut faire son lit avant toute chose. Il faut toujours faire son lit le matin, et il faut être une bonne fille. Alors il faut faire son lit. Tout le temps. Et commencer du côté droit. Commencer du côté gauche, ce n'est pas bon. Jamais bon.

Je me fais un lait chaud, puisque je n'aime pas le café. Le goût est trop amer, et me pique la bouche. J'attrape la boîte de céréales, et en verse une partie dans mon bol. J'ai toujours aimé manger les céréales le matin, depuis que je suis toute petite. Et la routine, c'est ce qu'il faut. Il faut toujours avoir une routine. Je fais ce qu'on m'a dit de faire, et j'avale les quelques pilules que je dois prendre tous les matins avec mon déjeuner. Elles ne sont pas bonnes, et je grimace. Je bouge les jambes sous la table, puisque mes pieds ne touchent pas le sol lorsque je suis sur le tabouret de la cuisine.


Je regarde l'heure. Sept heures quarante. C'est un bon chiffre, alors je me lève. Je sifflote un peu. Maman adorait quand je sifflotais avant. Alors je continue de le faire, même si elle ne m'entends pas. Je lave le bol, puis la table en quelques minutes, et je retourne dans ma chambre, en fermant bien la porte derrière moi.

Il faut fermer les portes. Toujours. Si on ne ferme pas les portes, alors quelqu'un peut rentrer, le mal peut rentrer. Il ne faut pas que quelqu'un rentre. Il ne faut jamais laisser sa porte ouverte. Il faut la fermer. La fermer!

J'attrape un jean banal, et un tee-shirt blanc propre, et les enfilent en vitesse. Je me regarde dans la glace, et je croise le regard d'une fille petite, avec des yeux bleus et une crinière brune indomptable. Je penche la tête sur le côté. Elle fait de même. Je souris. Elle me sourit de la même manière. Je me brosse un peu les cheveux, et elle répète les gestes. Et lorsque je m'en vais, elle disparaît à son tour.

Ne pars pas. Ne pars pas. Ça fait du bien de voir quelqu'un ici. Même si tu ne parle pas, reste avec moi. Il faut m'aider. Il faut enlever la douleur.

Il y a un petit chant à l'extérieur. Je sursaute, et puis je me rends compte que ce n'est qu'un oiseau. Je me mords ma lèvre sèche. J'ai toujours peur. Je n'aime pas ça. Maman me disait qu'il ne fallait pas avoir peur, mais moi, j'ai peur de tout maintenant.

Maman me disait beaucoup de chose, avant. Que je suis trop franche, par exemple. Elle me disait qu'il fallait parler avec subtilité, et jouer avec les mots. Je n'aime pas ça. Je préfère tout dire directement. C'est pour ça que tu es partie, maman?

Et puis...J'oublis. Et je continue de errer dans l'appartement, et avec ma chaîne stéréo, j'écoute une vieille musique. C'est du jazz, d'il y a quelques dizaines d'années. Maman m'a fait écouté ça lorsque j'étais petite. J'ai bien aimé. Alors je continue d'en écouter.

J'ai l'impression d'être une ballerine. Je danse et je me sens légère. C'est bien de s'envoler, de temps en temps. Même si, autour de moi, on me dis que je ne suis jamais vraiment sur terre. Je ne comprends pas ce qu'ils disent, alors je souris, et continue à danser.

Ça fait bien une heure que je fixe ce dessin. C'est moi qui l'ai fait. Enfin, je crois. Je ne me souviens pas de l'avoir dessiné, mais j'oublis des choses, de temps en temps. Mais, apparemment, tout ce qu'il y a sur ce carnet, c'est mes dessins.

C'est un loup. Ou pas vraiment. C'est un loup-garou. Comme moi. J'aime bien les loups-garous. Ils sont gentils, la plupart du temps. Ils se fondent dans la masse facilement. Sauf une fois par mois. Je n'aime pas ce jour là, la pleine lune. Ces nuits me font peur. Et mal, très mal. Je n'aime pas du tout, mais on m'a dit qu'il fallait surmonter cette douleur. Alors j'essaie. Mais j'ai l'impression de perdre la tête encore un peu plus à chaque fois. Mais j'aime bien les autres loups-garous, sinon. Quand ils ne montrent pas les crocs, ce sont mes préférés. Et chaque fois que j'ai mal, je sais qu'ils ont mal, et je me sens moins seule, et j'ai mal pour eux.

La douleur n'est que temporaire, mais si l'on s'élève vers le ciel, on peut l'oublier un instant. Mais il faut faire attention à ne pas laisser sa tête là-haut.

Je tourne une page, et je ferme les yeux bien forts en voyant ce dessin. J'ai les mains qui tremblent lorsque j'effleure le papier de ma paume, et je me mords la lèvre. J'ai peur. J'ai peur d'eux. Je suis effrayée des vampires. Je n'aime pas la vue du sang. Leur envie de sang me glace le sang, et j'ai peur qu'ils viennent me chercher un jour. Je sais qu'ils ne le feront pas, mais c'est une peur irrationnelle.

Mais eux aussi, ils sont maudits, n'est-ce pas? Vivre éternellement, ce n'est pas non plus ce que l'on pourrait rêver. Est-ce que eux aussi, des fois, ils laissent leur tête dans les nuages?

Je tourne une nouvelle page. Et un nouveau frisson me parcours. Le hybrides. Je crois. Des êtres mi-loups, mi-vampires. Je me dis qu'ils sont le mixe entre deux espèces puissantes, alors ils me font peur. Selon la logique, ils doivent être tout puissant, alors. Est-ce que c'est normal?

Mais alors, ils sont doublement maudits? Comment ils s'en sortent? Et alors, est-ce qu'ils laissent doublement leur tête dans les nuages? Je pourrais peut-être aller les voir, là-haut.

Je me souviens que Maman me racontais des histoire, avant. Avant que la paix s'installe, et que les différentes espèces arrivent à vivre en communauté. Avant, lorsque les loups, et tous les autres, devaient vivre dans l’anonymat. Je me demande comment était la vie, à ce moment là. Et puis, je me rends compte que je ne veux pas savoir. Je préfère la paix qui s'est installée. Je ne veux pas penser à cet ancien temps. Il me fait froid dans le dos.

PRÉNOM/PSEUDO : Ava/Marie. ∞ ÂGE: 17 ans. ∞ FRÉQUENCE DE CONNEXION: Irrégulière, mais plusieurs fois par semaine (au moins 4), à cause du bac qui approche. ∞ COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM : Grâce à mon grand ami google. ∞ UN DERNIER MOT : Plop. ∞

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Kaya Scodelario <pris>✜</pris> Ava Young