J'ai jeté un rapide coup d'oeil à ma montre, pendant que le client que je venais de servir cherchait de la monnaie dans le fond de sa poche gauche de jean. Il était déjà assez tard, les rayons faiblement chaud du soleil n'existaient plus, ayant laissé place à un croissant de lune qui éclairait tant bien que mal le ciel parsemé d'étoile, visible à travers les fenêtre du restaurant. J'aimais beaucoup mon boulot, pouvoir discuter avec les clients, les conseiller. Parfois me lier d'amitié avec certains, donner un coup de main aux autres. Mystic Grill était l'endroit parfait pour travailler, surtout pour quelqu'un comme moi. Etre si proche des clients, c'était tout ce qu'il me fallait pour travailler heureuse. Sans parler que le patron payait bien. «
Voilà mademoiselle, encore merci pour l'accueil. Votre chocolat italien était très bon, je penses revenir m'en prendre un autre lundi. » L'homme qui dépose son argent sur le comptoir accompagne ses paroles d'un clin d'oeil, suivit d'un signe amical de la main avant de passer la porte et partir. Je n'ai rien dis, me contentant de lui sourire avec douceur en imitant son geste de la main. Mais, attendez.. on était déjà vendredi ? Pour en être certaine, mon regard opalin fouilla l'écran déverrouillé de mon téléphone portable, où était noté l'heure ainsi que la tête. On était déjà en week end, quel pied ! Et le meilleur, c'est qu'il s'agissait de ma relâche, et que je ne reprendrais que lundi. Mes pensées se dirigeaient déjà vers demain soir, et à cette petite fête qu'organisait un jeune vampire végétarien. Bien heureusement d'ailleurs, sinon j'aurais pas mis un pied. Bon, oui, j'aimais beaucoup le danger, parfois même à mettre ma vie en jeu, mais pas à ce point là. Pourtant, avec toutes les tensions depuis plusieurs mois entre les vampires et.. le reste du monde, je restes tranquille et sereine. Pas la peine de s'affoler et d'attirer l'attention. Et puis, avec tout les services que je rendais par-ci par-là, je n'avais pas de mal pour demande un peu d'aide quand j'en avais besoin. Même en étant une humaine sans protection - aucune trace de verveine, ou des machins en bois -, peu de mes clients ou autre n'osait m'attaquer. Alors, naïvement, je me sentais en sécurité.
Ma tête se redresse en direction du couple de sorciers qui quittaient le bâtiment, me souhaitant au passage une bonne soirée. Je fais de même, attrapant mon plateau pour aller débarrasser la table du couple. Au bout de cinq années à vivre ici, j'ai commencés un peu à savoir qui était qui, qui était quoi. Et encore une fois, je m'en foutais un peu. Chacun était libre d'être qui il voulait, ce qu'il voulait bien être, et peu importe. Il restait une personne faîtes de chair et d'os.
Depuis plus d'un quart d'heure, plus personne ne semblait vouloir me tenir compagnie, sachant que ma collègue avait fini son service un peu avant le couple d'amoureux. Histoire de m'avancer un peu dans mon boulot, je montes les chaises une à une sur les tables et retournes derrière mon comptoir pour terminer d'essuyer les verres. Mais alors que je tournais le dos à la porte d'entrée, la clochette qui m'annonçait l'ouverture de celle-ci résonna dans le restaurant.
« Bonsoir, vous voulez un dernier verre avant que je fermes ? »
Pas de réponse, je me retournes alors pour découvrir le visage ensanglanté d'un homme brun, qui s'installe au comptoir. Sourire satisfait qui creuse ses lèvres, tandis qu'il lorgne sur les bouteilles d'alcool dernière moi, je ne peux m'empêcher de fixer l'arme à feu qu'il dépose et pointe vers moi. Accoudé au comptoir, le dos rond, il se penche un peu plus vers moi lorsque que nos regards se croisent, ce qui me paralyse davantage. «
Je vais prendre un whisky.» La clochette résonna à nouveau, et mon regard angoissé croisa celui de la personne qui venait d'entrer. L'homme se pencha un peu plus vers moi, soufflant à nouveau quelques mots que j'étais la seule à pouvoir entendre. «
Je vous conseil de dire que c'est fermé. »
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