Tu ne crois pas qu'il serait temps d'affronter la vérité ? / Klatia

C'est peut-être étonnant à croire mais, je me réjouis vraiment à l'idée que notre famille se retrouve au grand complet sous le même toit... ou presque. Si Elijah a fini par céder aux demandes incessantes de notre soeur en ce qui concerne son retour à la Nouvelle Orléans, Kol ne s'est toujours pas décidé à se joindre à nous. Serait-ce ma présence qui le gêne ? ou peut-être le fait que cette ville m'appartienne enfin ? à moins qu'il n'est peur que je ressorte la dague de dessous mon oreiller pendant qu'il est lui même endormi... A vrai dire, peu m'importe. J'avoue que son absence me fait des vacances et, plus longtemps il restera en dehors de ma ville et plus longtemps je pourrais me concentrer sur des choses d'ordre beaucoup importante. Les sorcières, par exemple ! Je leur avais promis la "liberté" si je venais à récupérer les rênes de ma citadelle et, devinez quoi... j'ai tenu ma parole. Faut croire que mon frère et ses discours moralisateurs sur les responsabilités qui me guettent à l'approche de la naissance de mon enfant commencent à porter leurs fruits mais... qu'il ne se réjouisse pas trop vite. Si je leur ai permis de réutiliser la magie comme toute bonne sorcière pourrait être en mesure de le faire, je n'en suis pas moins inconscient. Je sais que grand nombre d'entre elles m'en veulent, souhaitent ma mort ou celle de mon enfant. Pensez vous donc que je les laisse vraiment s'abandonner aux plaisirs de la magie sans un minimum de surveillance ? Non. Je n'ai pas tenu à garder Davina sous mon aile pour rien. J'ai beau avoir Amber et Marie de mon côté, je ne suis pas fou au point de laisser filer entre mes doigts un bijou tel que la petite protégée de mon ancien prodige. Non... je l'ai gardé pour moi, rien que pour moi - ou du moins, je le pensais.

Cette après-midi, j'ai justement décidé de faire un détour surprise du côté du cimetière. Si vous cherchez une sorcière, vous êtes sûr de la trouver là bas ou, du mois, l'une de ses consoeurs y sera. Libre à vous de faire travailler votre imagination pour que la bonne vienne à vous, tout en vous servant de celle que vous avez sous la main - enfin bref, je m'éloigne du sujet donc, revenons à nous moutons... Avec le terme de la grossesse d'Hayley qui s'approche à grands pas, de nombreuses rumeurs courent et, j'avoue que cela ne me plait pas du tout. De quel droit ose-t-on menacer ma famille ? J'en connais qui sont morts pour moins que cela mais, avec mon frère dans les parages, il va de soit que je me dois d'avoir une attitude irréprochable - surtout pour un roi autoproclamé... Pour le coup, pas de tuerie - pas aujourd'hui et j'en suis presque déçue d'avance. Comment veut-il que je me fasse respecter si je n'impose pas ma loi à ma manière, hein ? De quoi vais-je avoir l'air ? [...] Quelques heures plus tard, j'ai la réponse à ma question. Ces fichues sorcières se sont montrées aussi indignes de ma clémence qu'un gibier fuyant devant un chasseur avisé. Elles m'ont certifié que leurs intentions envers la mère de mon enfant étaient pures mais, comment suis-je sensé les croire après qu'elles l'aient capturé et gardé prisonnière ? Que suis-je sensé faire à la naissance de notre enfant ? l'enfermer dans sa chambre jusqu'à ce qu'il ou elle ai l'âge requis pour se défendre tout seul ? Non. J'aurais tué quiconque voudra lui faire du mal avant ça, avant même qu'il n'est pointé un seul de ses doigts en dehors de... bref, avant qu'il ne soit né quoi.  

Je m'apprête à repartir par le même chemin que j'ai emprunté pour venir lorsque la sépulture du frère de Camille attire mon attention. Une inscription -pour ne pas dire insulte- y est inscrite en grosses lettres rouges et, je ne peut m'empêcher de grincer des dents malgré moi. Elle ne mérite pas ça... Ma main caresse doucement la froideur de la pierre lorsque j'entends des pas s’approcher. Naturellement, je pense à Cami qui vient honorer la mémoire de son frère mais, je me souviens alors que nous ne sommes pas le bon jour. Son oncle peut-être mais... non, il ne porte pas d'escarpins à ce que je sache. " Niklaus... " Attention, chose rare... je me pétrifie sur place. Je sens que mon sang ne faire qu'un tour et me décide enfin à faire demi-tour pour faire face à la jeune femme. J'ai si longtemps oeuvré pour l'éviter à tout prix que je perds complètement mes moyens. Il ne s'agit pas là de Caroline, Hayley ou même Camille mais, bel et bien de la seule femme -en dehors de ma soeur- que je n'ai jamais vraiment aimé, d'un amour insouciant et véritable. Pendant quelques secondes, je me contente de la regarder d'un air idiot... avant de reprendre un air ronchon et refermé sur moi-même. Je pourrais faire semblant de la prendre pour une autre mais, même en y mettant toute ma volonté, je n'y arrive pas. Derrière la distance que j'impose entre nous, la nostalgie présente dans mes yeux me trahit et, ça, je ne peux pas le cacher - tout comme je ne peux cacher ma rancune. " Tiens donc... -finis-je pas lâcher dans un soupir, relâchant tout mes muscles d'un seul coup- Je sais que bon nombres de siècles pèsent aujourd'hui sur tes épaules mais, tes sens sont.. aux dernières nouvelles.. en pleine forme. Si tu cherches Elijah, tu te trompes de Mikaelson, Tatia. " La fusillant du regard, je reprends ma route et vais même jusqu'à provoquer un coup d'épaule en passant à ses côtés.

Si je fuis ? Pff... Je ralenti aussitôt le rythme de mes pas sans pourtant lui faire face à nouveau. Evidemment que je fuis ! " Ne joue pas à ça, Tatia... pas avec moi. " Fixant le sol, je balance mon poids d'un pied à l'autre avant de me décider à me retourner. Comment ose-t-elle ? Elle sait parfaitement que j'ai passé la majorité de ma vie à fuir mon père, la peur au ventre, sans savoir de quoi allait être fait le lendemain. J'ai rêvé maintes fois que j'étais enfin libre de son emprise mais, à mon réveil, l'ombre de notre père était toujours là -au dessus de moi- pour me rappeler ce que j'étais, ce que j'étais devenu... après la mort de Tatia. Au fond, notre calvaire avait débuté avec notre transformation en vampires. Pure et simple folie de ma mère - qui pensait bien faire. Si jamais su, jamais j'aurai accepté de boire cette coupe de sang -pour le rituel- et je n'aurais assouvi ma soif de sang pour achever ma transformation le soir d'après... soif qui a engendré ma première transformation en loup la pleine lune suivante. Oui... tout a bel et bien commencé avec le sang de Tatia et, ce n'est pas pour rien que l'histoire de sa ligné et si étroitement lié à la notre. Petrovas et Mikaelsons semblent vivre pour se croiser et recroiser éternellement. La preuve en est avec Katherine, Elena... et dieu sait qu'elle autre Petrova nous tombera dessus demain matin. Elles semblent fleurir comme ces mauvaises herbes que l'on voit partout dans les jardins. Des parasites que l'on voudrait voir disparaitre mais, qui reviennent toujours à la charge lorsqu'on pensait s'en être enfin débarrassé pour de bon. Un exemple ? Gilbert. J'ai fini par ne plus compter le nombre de fois qu'elle est morte ou était sensée l'être. Chaque fois que je l'ai imaginé six pieds sous terre, je l'ai vu revenir comme une fleur, entourée de son armé d'amis pour la sur-protéger. Pas étonnant que mon frère voit en elle une femme parfaite, lui qui aime tant se sentir utile et protecteur envers celles qu'il aime...

Je ne peux m'empêcher de dévisager Tatia. " Et puis ne joue pas à l'idiot tu sais très bien que ce n'est pas Elijah que je cherche. " Ah bon ? Je lève le menton, d'un air pas vraiment convaincu. Après tout, que serait-elle venu chercher ici si ce n'est l'amour de sa vie, celui qu'elle a attendu durant plus de mille ans ? Elle ment - je le sais, je le sens ou, du moins, c'est ce que je me dis et redis intérieurement pour ne pas craquer. Manquerait plus que je lui fasse ce plaisir... Elle a peut-être suivi notre évolution au fil des siècles mais, le au-delà ne doit pas avoir la même fréquence qu'ici parce que, pendant que je me morfondais et devenais le monstre sans coeur que je suis aujourd’hui, Elijah courrait de jupe en jupe, s'amourachant du premier joli minois qu'il voyait. Ma soeur n'est peut-être pas la seule à aimer trop facilement après tout. C'était surement sa manière d'oublier le chagrin, alors que de mon côté, j'ai préféré vérrouiller mon coeur à jamais - ou presque. " Tu affrontes tant de choses et tu n'es pas capable de me regarder en face plus d'une minute ?! " D'un air crispé -disons le- je repose mon regard son elle, lutant bêtement pour ne pas jouer au jeu des sept erreurs en repensant à ses doubles. Elle veut que je la regarde ? Voilà chose faite. Et maintenant, hein ? qu'elle est l'étape suivante ? On se fait la bise et on va prendre un café comme si rien était ? Non, ce n'est pas mon genre et elle le sait. J'ai toujours été impulsif, jaloux, possessif... même de mon vivant. J'étais tombé amoureux d'elle en même temps que mon frère et, cette petite compétition avait encore plus attisé mon attirance pour elle. Il me la fallait. Je la voulais mienne... mais voilà que Mère en a décidé autrement. Avant qu'elle ne choisisse l'un de nous, Tatia est passé à la trappe et nous sommes devenus la famille Originelle - grâce à elle. C'est une chose que je n'ai pas oublié et, jamais je ne l’oublierai. En est-elle seulement consciente ? Je n'en suis même pas sûr...

D'un pas hésitant, je m'avance vers elle. " Qu'attends tu de moi exactement ? que je te tende ma main et t'invite à pleurer sur mon épaule ? " Je fais évidement référence au fait que Elijah ait préféré Elena à l'Originelle mais, ça... je suis sûr qu'elle l'a comprit. Pas besoin de lui faire un dessin, si ? Quoi que ; j'ai comme une envie de remuer le couteau dans la plaie. " Tu as fait un choix, Tatia... absurde certes, mais telle était ta décision donc, assume un peu. " Je croise les bras et la dévisage de nouveau. A ce qu'on dit, on peut voir l'âme d'une personne dans ses yeux et, pour une fois, je donne raison aux commérages. L'étincelle dans ceux de Tatia est une chose qui n'a pas changé en mille ans et, c'est aussi ce qui la rend unique, si différente des autres. Katerina a le regard hautain... Elena celui d'un chiot... mais Tatia, elle perçoit le plus profond de vous rien qu'en vous regardant dans les yeux. Je ferme les miens et secoue légèrement la tête, conscient que remuer ma mémoire n'est pas une bonne chose en soit.

" Quatre ans que tu sais que je suis de retour, j'ai même vécu deux ans chez toi, deux ans pendant lesquels tu n'as pas réussis à te pointer une seule fois ! " Je fais claquer ma langue et détourne les yeux - fixant une tombe au hasard. Je ne suis pas sûr qu'elle soit conciente de ce qu'elle est en train de me dire. Aurait-elle souhaité me voir débarqué pendant qu'elle roucoulait dans les bras de mon frère ? Y tenait-elle vraiment ? Non, je ne le pense pas... Cela n'aurait fait qu'accentuer ma rancœur et mon dégoût pour leur amour et, quelque part, on peut dire que je me suis éloigné d'eux pour leur bien. Mais, évidement, ça, elle ne l'a pas vu... Je suis même sûr que cela ne lui a jamais traversé l'esprit. " Même si je crois au hasard celui la est de loin le moins crédible de ceux que tu pourrais essayer de me faire avaler. " " Fais moi plaisir... tais-toi. " Mon regard croise le sien et, si je pouvais, je l'aurais transformé en pierre par la même occasion. Si sa beauté n'a d'égale et rien à envier à celle de ses doubles, son franc parler ne m'avait absolument pas manqué. Tout le monde sait à quel point je hais qu'on me fasse la morale -et mon frère s'en occupe déjà pour tous- donc, pourquoi s'entête elle à vouloir me faire culpabiliser ? C'est peine perdue. " Tu me fais perdre mon temps, Tatia.  Et il s'avère que même pour un hybride qui a l’éternité devant lui, chaque minute est précieuse. " Oui ; j'avoue que je m'en rends compte que depuis très peu de temps - depuis que je vis la grossesse de Hayley au jour le jour. Voir son corps évoluer et se préparer à donner vie à mon enfant a surement changé quelque chose dans la manière que j'avais d'évaluer mes priorités mais, pour l'instant, je me garde d'en parler à qui que ce soit. Je ne suis même pas sûr que ce soit l'un des sujets de conversation à aborder lors de retrouvailles avec l'une de ses exs - faudra que je pense à établir une liste à l'avenir...

Lorsqu'elle me fait des reproches sur la manière dont je lui parle, un sourire en coin trahit l'ironie de mes pensées. " Alors c'est ça ? Tu voulais me faire mal ? Félicitation c'est réussis. " Je lâche un soupire et m'approche d'elle, avant de m’asseoir sur la tombe la plus proche. Je jette un oeil au nom de famille - m'excusant silencieusement. " J'espère que ça te rend heureux ou que ça te soulage au moins. " " J'avoue que cela soulage un peu... -je garde mes yeux rivés sur un point invisible sur le sol- mais, certaines choses ne s'effacent pas avec des mots jetés en l'air. " J'aurais beau lui balancer tout ce que je pense à la figure, cela ne servira à rien et j'en suis conscient. Elle a choisi mon frère -celui pour qui toutes les filles fondent a soleil- et, comme toujours, je me contente d'être celui qui passe pour le méchant... ou du moins, j'essaye. Même si elle ne le dit pas -et même si elle ne le pense pas- je fais tout pour que ce soit l'image qu'elle ai de moi mais... avec Tatia, je ne suis pas sûr que cela fonctionne. Elle est sans doute l'une des rares personnes capables de lire en moi... elle l'était du moins. Est-ce un don qu'elle a su conserver durant toutes ces années, siècles passés ? Espérant presque que cela soit vrai, je lève les yeux vers elle et affronte son regard pour la première fois depuis quatre ans.  

Je sais parfaitement que rien ne me retient. Je pourrais pu partir, lui tourner le dos aussi lâchement que je l'ai évité toutes ces années mais... à quoi bon ? Elle est là, devant moi, prête à mettre les choses au clair. Si mon frère n'est pas la personne que je porte le plus dans mon coeur lorsque je regarde le doux visage de Tatia, c'est pourtant à lui que je pense en premier. Il me dirait sans doute que nous avons beaucoup à nous dire, que partir ne mènerait à rien. Chose que je sais, même si je m'entête à penser le contraire. Oui, je sais que la laisser là ne serait sans doute pas la meilleure solution donc, à contre coeur et avec un soupire presque inaudible, je m'assois et attends... Je me force à ne pas lever les yeux tout de suite. Son souvenir d'antan est encore si frais dans ma mémoire que j'ai peur de le gâcher en revenant à la réalité. Se souvient-t-elle de nos promenades, de nos jeux ? Nous passions des heures à discuter et, j'avoue que c'est l'une des choses qui m'a le plus manqué. Jamais je n'ai réussi à trouver quelqu'un qui m'écoute autant que j'ai envie de l'écouter mais, faut avouer que je n'ai jamais fait un effort pour écouter qui que ce soit après sa mort. Agir, voilà ce qui me semblait le plus approprié... même si l'action était la fuite -vis à vis de mon père- ou le meurtre de milliers de personnes.

Lorsque je finis par la regarder, je surprends son sourire. Lui non plus, il n'a pas pris une ride. Je contemple ce derniers et me rends compte qu'elle est venu s’asseoir près de moi que lorsqu'elle pose sa tête sur mon épaule et prends ma main au passage. Un sursaut trahit mon appréhension devant cette simple initiative de sa part mais, je me bouge pas d'un poil et finis même par fermer les yeux un instant. Son contact est certes... étrange, mais faut croire que j'en avais besoin. Elle m'a tant manqué... et je lui en veut tellement. Comment suis-je sensé réagir ? Dois-je la serrer contre moi, lui avouer que sa mort a été comme un choc pour moi ? Ou dois-je lui avouer ce que je ressens, que cette rancune me bouffe de l'intérieur ? Je ne sais p... " Je suis heureuse de pouvoir enfin te parler. " Je rouvre les yeux et évite son regard de mon mieux, fixant l'une des tombes devant nous. " Je suppose que c'était inévitable. " dis-je comme si cela m'arrachait la gorge de le dire. " Tu ne m'aurais jamais laisser tranquille... puis, même si j'aurai réussi à te fausser compagnie, tu m'aurai suivi jusqu'à ce que j'accepte de te parler donc... " Un sourire fini par me trahir, lui faisant comprendre que mes mots ne sont pas si méchants qu'ils en ont l'air. Faut croire que la taquiner me manquait autant que sa simple présence.

Dans un geste "d'acceptation", je pose ma seconde main sur les siennes ; regroupant ainsi toutes nos mains sur mes genoux. La dernière fois que nous nous sommes retrouvés aussi près l'un de l'autre date sans le moindre doute qu'il y a plus de mille ans. Je ne me souviens plus vraiment du contexte exacte mais, ce dont je suis sûr, c'est qu'à l'époque, je l'aurais embrassé sans même lui demander la permission. Aujourd'hui, ce simple geste me fait penser à Elijah, à ces mains, ces toutes petites mains parcourant le corps de mon frère alors que je pleurais toujours -intérieurement mais sincèrement- la mort de la seule femme que je n'ai jamais vraiment aimé. Enfin bref ; alors que je les regarde d'un air rêveur, un " Tu m'as manqué... " s'échappe de ma bouche - ce qui me fait secouer légèrement la tête. Je ne voulais pas le lui dire, pas aussi directement du moins mais, les choses ne se passent pas comme je l'aurai imaginé de toutes manières... " Cela fait longtemps que tu es ici. ? Comment est-ce possible que l'on se croise que maintenant ? " J'essaye clairement de changer de conversation mais, malgré moi, je remets le fait que je l'évitais de mon mieux sur le tapis. Oups... Je retire mes mains des siennes et me redresse légèrement pour me tourner vers elle.

" Tu n'imagines pas à quel point toi aussi... " Oh que si, je peux ; évidement que je peux... " As-tu eu l'occasion de nous espionner de là haut ? " demande-je sans vraiment attendre une réponse de sa part. D'ailleurs, ma voix est un peu sèche mais, ce n'est absolument pas volontaire, loin de là. " Alors tu sais que oui, je peux imaginer à quel point. " Loin de moi l'idée de la faire culpabiliser pour sa propre mort, ni pour le fait qu'elle nous ai "abandonnés" mon frère et moi après que ma mère l'ai choisi pour le sacrifice. Je veux simplement lui faire comprendre qu'elle m'a manqué et, cela, bien plus que ce que jamais je ne lui avouerai. J'essaye de changer aussitôt de sujet mais, contrairement à mes espérances, ma question n'est pas aussi intelligente que je l'aurai voulu. " Si on compte les deux ans ça fait longtemps oui et on ne s'est pas croisé parce que tu n'étais pas la. " Est-ce un reproche ? Je lève un sourcil et la questionne du regard mais, je n'ai pas besoin qu'elle me réponde pour avoir que la réponse est oui. Évidement que ça l'est. Je n'avais pas le droit de l'ignorer comme ça et, si je voulais tourner le couteau dans la plaie, je pourrais même aller jusqu'à penser que... si j'avais été vers elle par moi même, avant même qu'elle ne croise le chemin de mon frère... et bien, peut-être que mes chances n'auraient pas été aussi vaines - bien que mon Amour pour elle se soit estompé avec le temps. Si mon affection pour elle n'a pas pris une ride, je sais dorénavant que notre histoire est belle et bien finie ; mais cela ne m'empêche pas d'être en colère contre mon frère quand même. Après tout, coucher et officialiser une relation avec celle que son propre frère a aimé... non, je suis désolé mais, cela reste une trahison - même 1000 ans plus tard.

Mine de rien, je baisse les yeux et fais comme si rien était. " Si on ne les compte pas ça fait très peu de temps et on ne s'est pas croisés... Parce qu'avant de demander à toute la ville où tu étais je n'ai pas réussis à te trouver. " " Je ne suis pas difficile à trouver pourtant. " dis-je d'un air moqueur, rappelant malgré moi que c'était moi -et moi seul- qui l'évitais à tout prix. D'un sourire gêné, je lui supplie du regard de ne pas répondre et, comme si rien avait changé en 1000 ans, elle comprend où je veux en venir. " Et si on arrêtait de parler du temps où on ne s'est pas vu pour plutôt se concentrer sur le temps où on va se voir ? " " Cela me convient parfaitement, d'autant plus que tu vis désormais chez moi, dans ma ville. Je me dois de me montrer sous mon meilleur jour entant que nouveau dirigeant. " J'aurais pu masquer la fierté dans mon regard et ma voix mais, faut croire que j'en suis capable. Trop content d'enfin avoir réussi à chasser Marcel de cette ville, le fait de rappeler à tout le monde qui en possède les clefs me fait me sentir de mieux en mieux chaque jour. C'est alors sans prévenir que je me lève et prends ses mains, la faisant se lever également. " Viens avec moi. On ne va pas rester là alors que la ville a de meilleurs endroits pour discuter, si ? " Je prends son bras et l’entraîne avec moi.  " Donc... " Cherchant par où commencer, je fixe la ferraille du portail de l'entrée du cimetière qui s'approche à chaque pas que nous faisons vers lui. " Par où commencer ? " Je tourne ma tête vers elle et essaye de ne pas avoir l'air de l'idiot que je suis, soulagé d'avoir enfin retrouvé celle qui lui avait tant manqué. " Combien de temps comptes-tu rester ? Je pourrais te trouver un appart si tu veux, cela ne sera pas bien compliqué... à moins que croiser mon frère ne te dérange pas tant que ça. "

Il est clair que parler d'Elijah n'est pas la meilleure des choses mais, c'est la première qui me soit venu à l'esprit. Si la jeune femme souhaite rester à la maison pour un certain temps, il va de soit qu'elle ne pourra pas y rester longtemps sans croiser mon aîné donc, autant tourner le couteau dans la plaie tant que celle-ci est encore fraîche. " S'il revient pour je ne sais quelle raison... " Je vois bien qu'elle n'a pas digéré les derniers choix de mon frère mais, je reste silencieux. J'évite même de lui tendre un sourire, ce qui pourrait être mal compris au vu des circonstances. Je suis loin de savourer sa peine vis à vis de la relation entre Elena et Elijah. J'ai longtemps souffert des mêmes maux -avec elle et mon frère- pour prendre du plaisir à la voir plongée dans le même bain. Non, je ne veux pas qu'elle me pense rancunier à ce point parce que, même si je lui en ai voulu d'avoir choisi mon frère, elle est sans doute l'une des seules sur cette Terre à qui je serais incapable de faire du mal. Dans un silence de plomb, je serre la pression de ma main autour de son avant bras. Comme un signe d'encouragement, ou du moins, de compréhension. " Dans ce cas la je ré-envisagerais peut-être ta proposition mais pour l'instant vivre chez toi ne me dérange pas, surtout maintenant qu'on a enfin parlé. " Je lève un sourcil. " Quoi qu'il en soit, ne compte pas sur moi pour régler vos problèmes. Si vous avez des comptes à régler, vous devrez les régler tout seuls. J'ai assez de choses à gérer, je n'ai pas envie que vous m’entraîniez là dedans. " Non, je refuse de retomber dans le piège. " Et par pitié, je ne veux pas vous entendre gueuler à longueur de journée, que ce soit pour vous insulter ou... ou tout autre chose. " Je vois mal mon frère élever la voix contre une dame mais, je sais que Tatia a très bien compris où je veux en venir. Mon sourire en coin en dit long sur mes arrières pensées et, pourraient même rassurer la fantôme... si seulement elle était au courant de la rupture entre mon frère et sa tendre aimée. " Mais si tu préfères que je m'en aille je peux tout à fait comprendre ! Après tout tu as peut-être envie d'inviter certaines personnes chez toi sans qu'une ex fantôme millénaire n'y traîne. " Faut croire qu'elle a compris où je voulais en venir mais, au lieu de me répondre clairement, elle préfère détourner le sujet à mon avantage. " Je n'ai pas de problèmes de ce genre avec mes fréquentations ou, du moins, pas en ce moment. " dis-je d'un ton presque désolé. " Décrit comme ça je serais presque flippante non ? " " Crois moi, tu es loin d'être flippante. " La laissant passer en premier, nous sortîmes enfin du cimetière. " Et sinon je ne sais pas du tout pour combien de temps je suis la mais pour l'instant je n'ai pas envie de retourner à Mystic Falls et pour ce qui est des autres villes je n'en connais aucune. " Après avoir pris le soin de refermer le portail derrière nous, je reprends le bras de Tatia et l’entraîne vers le quartier français. " Tu es désormais immortelle, comme nous. Tu ne devrais pas te contenter ou te limiter à ce que tu connais. " Je tourne mon visage vers elle avec un sourire. " Tu as tout le temps qu'il faut pour découvrir le monde et, l'avantage d'être... ce que tu es, c'est que personne n'a encore trouvé le moyen de nous anéantir. Nous, nous sommes vulnérables partout où nous allons. Même entant qu'originaux. Les pieux en chêne blanc sont des armes redoutables et, tant qu'il en existe, nous ne seront jamais tranquilles nulle part. Pas même ici. Toi, tu peux être sûre que personne ne pourra jamais te porter atteinte. Pourquoi n'en profites-tu pas ? " J'étais sincère, vraiment. " Tu pourrais partir loin d'ici, loin de la guerre qui s'annonce. Tu as déjà souffert par le passé et connu une mort qui ne t'était pas destinée. Pourquoi ne pars-tu pas découvrir le monde plutôt que rester là, au plus près de nous... et de nos ennemies ? " M'arrêtant un instant pour me tourner vers elle, je prends son visage entre mes mains et regrette presque de ne pas pouvoir l'obliger à partir par hypnotisme. Je ne veux pas qu'elle soit mêlé à nos problèmes et, ce n'est pas en habitant chez nous qu'elle sera à l'abri de tout ce qui risque de nous tomber dessus prochainement. Dans un soupire de désolation, de ferme les yeux pour trouver le courage de lui dire ce que j'ai sur le coeur. " Je... je ne vais pas te mentir, cela ne servirai à rien. " En ouvrant les yeux, je lui adresse un sourire triste. " Malgré toute la jalousie que j'ai pu ressentir lorsque tu as choisi Elijah, je suis loin de vouloir votre malheur à tous les deux. Je m'en balance royalement que vous vous croisiez au manoir, que vous vous envoyez en l'air dans chacune des chambres de la maison ou que vous preniez le petit déjeuner ensemble. Vous êtes grands, moi aussi. J'ai accepté la situation. " Je sais parfaitement que mon frère est encore obsédé par Elena et ce que je viens d'insinuer n'arrivera jamais mais, je me comprends... Il a bien embrassé Tatia donc, nous ne sommes plus à l'abri d'une autre surprise. Éloignant mon visage du sien, je soupire à nouveau. " Seulement, contrairement à ce que j'aurais voulu, notre demeure n'est pas des plus sûres. Beaucoup de monde serait prêt à tout pour voir notre famille tomber en désastre et, si tu restes avec nous, tu devras en payer les conséquences. Tu comprends ce que j'essaye de te dire ? "