Witches will rise again

En rajoutant quelque épices dans le bouillon fumant de la marmite, je tourne lentement le contenu avec une cuillère en bois, jugeant du regard la quantité à mettre dans mon gombo. Depuis que les Originaux avaient quittés la ville, la Nouvelle Orléans semblait plus calme, en impression. Pourtant les choses continuaient d'évoluer ici, lentement mais sûrement. Je devais profiter de ce cours laps de temps pour prendre de l'avance et tente quelque chose, n'importe quoi pour mettre la main sur Davina en lui faisant comprendre que je ne voulais en aucun cas lui faire de mal ou poursuivre une quelconque Moisson. J'avais besoin de son aide pour les mettre hors d'états de nuire, les Anciennes. Mais je me rendais compte que cette idée, de trouver Davina et solliciter ses pouvoirs pour combattre les sorcières, c'était de la folie. Je ne pouvais décidément pas y arriver seule. Je devais trouver du monde, des alliées qui me permettraient de porter aux Ancienne un coup suffisamment fort pour les faire pencher et pour pouvoir mieux les faire tomber.
En abaissant le feux et posant le flacon d'épices, je me dirige vers l'autre partie du bar pour débarrasser une table, qui venait de se libérer. La journée était calme, faut dire que les touristes préfèrent visiter la guide sous les paroles de Sabine ou profiter des activités culturelles de la ville. Une fois ce rapide coup de torchon terminé, je me pose à mon bar en me frottant le visage, soupirant. Aucun bruit, tout est si vide... Trop vide. Le bruit des verres qui s'entrechoquent, des cocktails coulant, des glaçons tombant au fond d'un verre... Le Rousseaus's semble également mort depuis que Jane-Anne est partit. Je tourne la tête, regardant au fond du mur de la cuisine. Une photo de ma sœur est accrochée au mur. Elle sourit, ses cheveux tombent sur le côtés, elle tient Monique dans ses bras qui rend également un somptueux sourire à l'objectif. Je me rappel avoir prise cette photo. C'était avant que je ne quitte la ville pendant 8 mois. Quand tout allait encore comme il fallait. Je me dirige vers la cuisine, d'un pas lent en continuant de dévisager les deux femmes. A chacun de mes mouvements c'est comme si elles me suivent du regard. Je chasse d'un revers de la main une larme qui perle sur le coin de mon œil en reniflant, détournant le regard du cliché. J'ai l'impression de courir sur place, comme si le sacrifice de ma sœur aînée est fait en vain. Dans un sens c'est le cas. Elle est morte pour que j'achève la Moisson, ce que je ne ferais pas... Mais je dois trouver un moyen de tirer profit de son acte, sa mort ne peut pas rester aussi inutile. Utiliser la magie ? Marcel n'attends plus que ça, il veut m’exécuter depuis que la rumeur court comme quoi je suis le leader des sorcières du quartier français.  J'aimerais pouvoir y dire la vérité sur mes pensées mais c'est trop risqué.
Attrapant une bouteille de vin blanc, j'en verse un peut dans la marmite en reposant dessus un couvercle. Le départ de mon aînée m'a affectée sur tout les fronts, je ne ressens plus le même plaisir à cuisiner, comme j'aimais le faire avant. Je me souviens des nuits d'été où je cuisinais jusqu'à m'étouffer pour servir à manger à de nombreuses sorcières qui se retrouvaient et s'amusaient dans le quartier. Ce temps est tellement révolu... Pourtant je sais qu'un jour, cette ère là refera surface. J'ai la foi et la détermination pour rayer définitivement les Anciennes et permettre aux sorcières comme moi, comme Davina, comme Monique, de vivre.
La clochette annonçant l'entrée d'un client me fait sortir de mes pensées, posant ma cuillère en bois, je me dirige alors vers le bar.

Quand j’arrive dans l'encadrement de la cuisine et que je voie de qui il s'agit, mon cœur doit sans doute manquer un battement. Je renifle à nouveau en m'avançant plus rapidement vers Jessica en resserrant son étreinte. J'aurais pu rester plusieurs longues minutes comme ça, ça faisait tellement de bien, cette sensation de soutien et de renfort. Mais cette sorcière, c'est bien plus que ça. C'est une amie proche, sans doute l'Amie avec le a en majuscule, c'est aussi celle qui m'a permit de développer ma magie et sur qui je sais que je peux compter en cas de besoin, et bien que j'aurais voulu que Jess reste en dehors de toute cette histoire, je ne voyais aucune autre personne qui aurait pu me soutenir et m'aider dans la guerre qui se profilait. Il y avait bien sûre d'autres sorcières prête à se battre avec moi, mais savoir qu'une sorcière, une amie proche comme Jessica soit avec moi me donne encore plus confiance en moi même et me donne encore plus envie d'agir dans la révolution.
Quand elle met fin à son étreinte, je me retiens de tout relâcher. Je dois encore tenir un peut plus longtemps. Je dois encore garder sur le cœur la peine que je n'ai pas effacé de la mort de Monique et Jane-Anne, la rancœur envers Marcel, la rage envers les Anciennes, le dégoût face aux Mikaleson qui semblent aussi utiles que des fourchettes sans dents... Tellement d'émotions à supporter et à accumuler, m'obligeant à les enfouir pour les cacher aux yeux de tous. Le pire reste sans doute de côtoyer les Anciennes chaque jours. Elles ont tuées Monique. Elles ont transformées ma sœur et elles veulent continuer. Je ne les laisserais pas verser une goutte de sang supplémentaire parmi nos rangs. Je revendique la Nouvelle-Orléans au nom des sorcières, de nos ancêtres, je me refuse de voir les maîtresses légales de ces terres mourir par les mains des leurs sous prétexte d'alimenter un héritage. Au diable l'ancienne génération ! Il était temps pour nous d'évoluer !
Les mots que prononce Jessica sont parfaitement ce que j'attendais, j'hoche vivement la tête en ravalant ma salive. Pas le temps de discuter, il fallait passer à l'action, et vite. Depuis que les Originaux sont partit à la recherche de cette cure, les Anciennes veulent agir rapidement pour retrouver Davina. Nous n'avions pas une journée à perdre.
Passant derrière mon amie pour fermer le bar, je passe ensuite vers la cuisine pour couper le gaz et attraper un trousseau de clés accrochés au mur, invitant la new-yorkaise à me suivre à l'arrière du restaurant en déboulant sur une ruelle. Une fois avec moi, je referme à clé le Rousseau's avant de monter un escalier en fer forgé, accroché au mur qui mène à mon appartement, juste au dessus de mon restaurant.
En y rentrant, je referme soigneusement la porte derrière nous en regardant par la fenêtre, qui me donne une vue d'ensemble sur le vieux carré. Refermant les store en ne laissant que quelques rayons de soleil éclairer mon appartement, je jette les clés sur la table basse.
-Personne ne t'a suivie au moins ?
Il y avait tellement de choses à lui dire à propos de cette ville maudite, maudite depuis que les vampires y ont prit le contrôle. Je me retourne vivement vers elle, presque paniquant.
-Tu a n'a pas oublié au moins ?! Pas de magie, sous aucun prétexte ! J'irais acheter des pieux quelque part pour que l'on puisse se défendre.
Je ne voulais en aucun cas voir Jessica mourir pour avoir utiliser la magie, même si elle juge son sacrifice honorable : j'avais eu assez de sacrifice honorable pour le reste de mes jours, à savoir celui de ma sœur aînée. Je pose mes mains sur mon front avant de rejeter mes cheveux en arrière en massant ma tête. Je n'avais aucune idée par où commencer...