Factures, factures, pub, journal de la ville. Je laissais tomber le tout sur le bureau en pouffant.
-Je miserais plus sur les échafaudages qui rénovent la façade d'un appartement en centre ville. Elle a déjà fait le coup de la voiture, elle le fera pas une seconde fois !
Quand elle m'apprend que les ouvriers ont prit du retard, retard qui résultat s'entache sur ma demande, je lève les yeux aux ciels. Évidemment, de nos jours ce n'était plus à la carte. A l'époque il suffisait de vérifier où était positionner la personne dans la société pour répondre à sa demande plus ou moins rapidement. Et qu'importe, même si c'était encore le cas maintenant, ma demande serait mise en bas de la pile : à présent je ne suis qu'une simple coiffeuse qui travaille dans les quartiers mal vus de la ville. Je n'étais plus la prêtresse du vaudou, la veuve affranchie et riche que mon temps. Tout ça, c'était finit.
Je fouette l'air d'un revers de la main quand elle s'excuse.
-Ne t'excuses pas pour ça ! Tu fais déjà beaucoup pour ce salon, c'est Tara qui va m'entendre. Laisse moi ouvrir, je dois me remettre dans le bain, mon séjour en Louisiane m'a quelque peut ramolli, profites en pour faire un tour en ville, ou bouquiner... Enfin ce que tu veux.
Je me dirige vers les fenêtre pour les ouvrir et rabattre les volets, laissant la lumière du soleil envahir la pièce en faisant ressortir la poussière en suspension dans l'air. Je me retourne vers elle, penchant la tête avec un sourire mélancolique, mains sur les hanches.
-Désolée, vraiment. Je devais préparer les dernières finitions pour le voyage avec Niklaus. Les départ est prévu dans les semaines à venir, je serais absente plus longtemps, mais je te donnerais de mes nouvelles autant que possible, promis.
Je me dirige vers le coin de la pièce pour accrocher ma veste en cuir rouge, libérant ainsi mes bras nu recouvert de bracelets en acquiesçant aux paroles de ma protégée. Entre elle et Tara, Cassandra a toujours été celle doté du sens de la réflexion. Elle savait réfléchir en analysant les aspects d'une situation pour peser les conséquences, bonnes et mauvaises. Alors elle décidait si oui ou non elle allait jusqu'au bout. Et jusqu'à ce jour, Cassandra ne nous avait jamais mise dans la merde, comme elle dit. Tara, elle, c'était mise dans des situations très délicate plus d'une fois. Et je n'avais pas le temps de sauter dans ma voiture pour la sortir de là qu'elle était déjà en chemin, comme si de rien n'était en s'en sortant presque indemne. Je ne me faisais donc pas de réels soucis à propos des projets de Cassandra... Mais l'entendre m'en parler, ça doit être un sujet assez costaud pour qu'elle ai besoin de mon avis. Je me demande ce qui pourrait bien nous mettre en danger... Il c'est passé tellement de choses autour de notre trio : meurtres, vols, camouflage, trafique de drogue, blanchissement d'argent... et pourtant on s'en sortait toujours ! Par manque de preuves de la part des autorités. Nous avions un réseau bien organisé dans cette partie de la ville, et si il y avait une pyramide pour démontrer qui détient le pouvoir dans le périmètre, mes deux protégées et moi serions sans aucun doutes au sommet de cette hiérarchie.
J'ajuste la ceinture qui cintre ma taille en ramenant sur un côté toutes mes tresses, et allumant un ventilateur. Le climat ici est plus stable qu'en Nouvelle Orléans, mais il fait tout de même lourd. Je devrais penser à faire poser des moustiquaires, histoire de laisser les fenêtres ouvertes sans être envahies de mouches et d'autres saloperies. Je me dirige ensuite vers le bureau pour attraper l'agenda, vérifiant les rendez vous. Ça va, le premier client n'arrivait pas avant une heure. Je me laissais tomber dan,s le fauteuil en cuir éventré, sortant d'un tiroir une lime à ongle pour refaire mes doigts tout en écoutant ce qu'avait à me dire Cassie. Elle avait horreur que je l’appelle ainsi, trop enfantin à son goût. Pourtant quand je l'avais recueillie c'est ce que j'avais l'impression d'avoir, une enfant. Pourtant elle était loin d'être une petite fille à ce moment là. L'instinct maternel je suppose, je n'avais jamais eu d'enfants pourtant. Bien sûre, avec le temps, j'avais appris à cacher la plupart de mes émotions au point que je me rende compte que je n'éprouvais plus certains sentiments. L'amour, la pitié, la compassion... Tout semblait envolé, hormis pour une poignée de personnes. Trois à vrais dire. Cassandra et Tara, puis le jeune Pritchard, il était attachant et drôle mine de rien. Dommage qu'il était le fils du shérif, j'avais peur de le voir débarquer faire une perquisition... Je n'étais pas aussi proche de lui comme je le suis avec mes deux filles adoptives, c'est sûre ; mais je me retenais de le dire aux deux autres sorcières, je sais à quel point elles pouvaient être jalouse et possessives. Elles sont déjà jalouse d'une ville qui m'enlève à elles, qu'est ce ça serait si elles apprennent qu'un adolescent se fraye un chemin dans mon cœur noirci ? Là, une voiture pourrait renverser quelqu'un.