Sasha Zahara Lennox ☛ "Le plus dur ce n'est pas la chute, c'est l'atterrissage"

Sasha Z. Lennox

c'est tout moi ça !

Je ne saurais vous dire avec exactitude comment j'étais avant mon réveil, je ne peux que me fier à ce que disent tout ces rapports sur moi. Selon l'assistante sociale qui était en charge de mon dossier, j'étais une enfant souriante, épanouie, joueuse et pleine de vie avant la mort de mes parents. Mais je me suis renfermée, j'ai arrêté de sourire, de m'amuser avec les autres enfants, préférant rester seule de mon côté. Selon elle, je craignais trop de perdre à nouveau une personne à laquelle je tenais, il était donc plus facile de les rayer moi même de ma vie plutôt que d'attendre qu'ils leur arrivent quelque chose, par ma faute. Selon elle, je me sentais responsable de ce qui leur était arrivé. J'avais sept ans quand ils sont morts et la cause officielle fut un accident de voiture, mais est-ce vraiment ce qui est arrivé ? La seule personne qui pourrait vous le dire c'est celle qui était avec eux ce soir là, seulement elle a oublié ....

J'ai atterrit ensuite chez ma tante, la soeur de mon père. Elle et son mari s'occupaient d'enfants en difficultés, jouant les familles d'accueil. Quand je suis arrivée chez eux, ils avaient déjà deux enfants à leur charge. J'ai été élevé avec eux, ils avaient tous deux ans de plus que moi et ils étaient loin d'être des anges. Avec eux, j'ai découvert la vie, mais pas comme ma tante et mon oncle auraient aimé. Selon le rapport de mon assistante sociale, je glissais totalement dans le mauvais chemin, malgré tous les efforts de ma famille d'accueil. Mon oncle est mort d'une crise cardiaque quand j'avais 14 ans, ce fut à ce moment là que ma tant baissa les bras, ne se sentant plus la force de lutter pour me sortir d'un chemin que je prenais plaisir à suivre. J'ai commencé à boire tôt et à me droguer. Tous le monde pensait que c'était pour suivre les garçons, c'est en tout cas ce qui est marqué dans le dossier, mais je suis intimement persuadée que c'est pour une autre raison. Mes crises ont commencé vers cette époque là, mais elles n'ont fait que s'accroitre avec le temps. Cauchemars, insomnies, violence, je devenais ingérable et irascible. Plus je faisais des cauchemars et plus je buvais et plus je buvais et plus je devenais incontrôlable. Arrestations, bagarres, tentative de suicide, j'en ai fais voir de toutes les couleurs à ma tante. Elle m'a fait interner à mes 18 ans, mais rien dans mon dossier n'indique quand je suis sortie...

Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma vie pour avoir été cette personne là et n'importe qui en lisant tout ça jurerait de vouloir devenir une autre personne, meilleure, mais je sais, au fond de moi, que j'en suis incapable. Je sens cette violence au fond de mon être, attendant patiemment le moment pour se manifester. Je n'ai pas retouché une goutte d'alcool ou pris une quelconque drogue depuis mon réveil et je n'en ressens pas le besoin, mais pour combien de temps ? Je ne me sens pas l'envie de faire plaisir aux gens, je vole sans rien ressentir, ni remord, ni peine, ni peur, rien. Je croise ces visages qui devraient m'être familier, mais je ne les reconnais pas, ils sont tous des inconnus à mes yeux. Je suis revenue chez moi, mais ce "chez moi" n'a plus aucune signification pour moi. Les gens pensent que c'est une bénédiction ce qui m'est arrivée, ils ne me le disent pas, mais je le sais, je le sens. Avant ils avaient peur de moi, maintenant ils veulent m'aider ... mais jusqu'à quand ? 

tout commença ainsi...

Mon histoire ne commence pas à ma naissance, ce serait bien trop facile n'est-ce pas ? Bien trop banal. Bien trop commun. Non la mienne commence à mon réveil, un soir d'été, en plein milieu d'une forêt sombre et lugubre, comme peut l'être n'importe quelle forêt le soir. Je me souviens de l'obscurité qui m'environnait, du silence glacial, d'un léger souffle sur mon visage. Je n'osais pas ouvrir les yeux, envahie que j'étais par la peur, mais sans en connaître la raison. Si je ferme les yeux encore aujourd'hui, je revois la scène d'une façon nette et précise.

Je suis aux aguets, tous mes sens sont en éveille, je suis prête à bondir de l'endroit où je me trouve. Je reprend lentement conscience, j'ouvre les yeux et je pose un regard flou sur ce qui se trouve autour de moi. Petit à petit les détails apparaissent plus clairement, un arbre se dresse de toute sa hauteur au dessus de moi, ma tête repose sur une de ses énormes racines, je la sens sous ma nuque, dure, rugueuse, peu confortable. La douleur commence lentement à m'envahir, j'ai l'impression d'avoir été passé à tabac. Je laisse glisser mes doigts sur un amas de feuilles mortes, de branches d'arbre et de terre. Je sens le sol dur sous moi et je comprend sans mal que si je me trouve allongée là, ce n'est pas par simple envie d'y faire la sieste, ce n'est absolument pas un endroit confortable pour ce genre de chose et ce n'est certainement pas le lieu adéquat pour dormir quelques heures. Je tente de me redresser, mais je sens la terre tourner un peu trop rapidement à mon goût et une douleur aigüe me transperce les tempes. Je porte sans même m'en rendre compte ma main à ma tempe, je sens quelque chose de chaud et de poisseux sous mes doigts et quand je les amène à mon regard je constate qu'ils sont couverts de sang. J'écarquille les yeux et envahie soudainement de panique, j'observe mes habits et je constate que je suis couverte de sang, le mien pour la plupart très certainement mais j'ai espoir que j'ai pu toucher mon ou mes adversaires. Mes adversaires ? Pourquoi ce mot m'est tout de suite venu à l'esprit ? J'ai beau réfléchir, je n'arrive pas à savoir pourquoi.

Après quelques instants, je me relève, lentement mais surement. Je ne fais aucun geste brusque, je me tiens à l'arbre et une fois debout, j'observe ce qui m'entoure. Je me trouve dans une forêt, relativement vaste puisque je ne vois absolument pas d'orée et je n'arrive pas à apercevoir le ciel de là où je suis tellement la végétation est dense. Je fronce les sourcils, cherchant à savoir ce que j'avais bien pu vouloir faire ici et comment j'y étais arrivée. J'ai beau fouiller dans ma mémoire, rien ne me viens, le trou noir total. Je me dis qu'en fermant les yeux, peut-être que j'arriverais mieux à me concentrer. Après quelques instants je vois comme des flashs, mais tout reste flou. La peur m'envahissait, tout autant que l'envie de réduire en cendre mon ou mes adversaires. Mes muscles étaient bandés, prêt à bondir en cas d'attaque. Une colère sans nom m'aveuglée, elle envahissait toutes les fibres de mon corps. Je revois cette branche s'abattre sur moi, sans pouvoir voir qui la tenait et je me suis sentie partir en arrière, ma tête heurtant la racine avec une violence sans nom. Je perdis assez rapidement conscience et je dois avouer que si ce dont je crois me souvenir est vrai, je ne sais pas comment j'ai fais pour survivre.

Je savais que pour le moment je n'obtiendrais pas mieux, je devais sortir de cette forêt, trouver un endroit sûr, me laver, me soigner et me reposer, la mémoire me reviendrait peut-être avec le temps. Ne sachant pas du tout où je me trouvais, je décidais de prendre n'importe quelle direction, me doutant que je finirais bien un beau jour par sortir de cette maudite forêt. Je mis deux bonnes heures avant de tomber sur une route et une bonne demi-heure avant de voir les phares d'une voiture. Ce fut un vieil homme qui s'arrêta, il était dans tout ses états. Il m'invita à monter dans sa voiture et me posa une tonne de questions : qu'est-ce qui m'était arrivé ? D'où est-ce que je venais ? Qui j'étais ? Mais j'étais bien incapable de répondre à la moitié de ses questions. Il m'emmena dans sa ferme, à une dizaine de minutes de là où il m'avait trouvé. Avec sa femme, ils me soignèrent, me nourrir et m'offrir un lit pour la nuit. Je ne m'étais pas rendue compte que j'avais faim, jusqu'à ce qu'une odeur délicieuse d'une soupe chaude vint titiller mes narines. Une fois lavée et soignée, je m'endormie et mes rêves furent peuplés de cauchemars, de visages ensanglantés, de cris perçants, de larmes, de flammes léchants des maisons inconnus, des corps calcinés. A mon réveil, j'étais tout aussi perdue que la veille et tout aussi amnésique. Je fouillais mes poches en quête d'une carte, d'un portefeuille ou d'un quelconque indice sur mon identité, mais rien. Le vieux couple décida qu'il était temps de m'emmener vers les autorités du coin pour qu'ils m'aident à retrouver mon identité. Mes empreintes permirent de sortir un nom : Sasha Zahara Lennox. Ils m'apprirent que j'avais été arrêté plusieurs fois pour des délits mineurs : vols et bagarres dans des bars essentiellement, mais qu'une fois j'avais été mêlé à une histoire de drogue, mais qu'ils n'avaient eu aucune preuve solide pour m'inculper.

J'étais sans voix, je ne me doutais pas un seul instant que je pouvais être cette personne là … et pourtant au fond de moi je savais que ce n'était pas des mensonges et que j'étais bien pire que ce qu'ils pensaient. Selon le dossier je m'appelais Sasha Zahara Lennox et j'étais née un 31 Octobre dans une ville qui s'appelais Mystic Falls. Selon le dossier j'eus une adolescence légèrement mouvementée, je devais trainer avec les mauvaises personnes ou alors c'était peut-être moi la mauvaise personne, allez savoir. Je me suis fais arrêtée deux fois pour vol mais jamais de poursuite et visiblement j'ai eu beaucoup de soirées alcoolisées qui ont fini au poste de police. A mes 18 ans, on m'a interné dans un Hôpital Psychiatrique, en dehors de la ville. Selon le psychiatrique qui me suivait, j'avais beaucoup de colère en moi, d'un naturel violent et colérique, je pouvais exploser à tous moment. J'étais instable, pouvant passer de la joie intense à une haine sans borne en un claquement de doigt. Selon lui il fallait faire attention à ne pas se fier aux apparences, que j'étais une véritable bombe à retardement et que j'étais un danger autant pour moi que pour mes proches. Je cherchais la raison de cet internement et finis par le trouver au milieu du rapport. Visiblement j'avais fais une tentative de suicide, je m'étais entaillée les veines et quand mon regard se porta sur mon poignet gauche, je pus constater que je n'avais pas fais semblant, la cicatrice que j'avais commençait du bas du poignet et remonté le long du bras sur une bonne quinzaine de centimètres. Pourquoi avais-je fais ça ? Il devait bien y avoir une raison à ce geste désespéré. Je finis de lire le rapport, il expliquait que j'étais parfois prise d'hallucinations, que je prétendais voir des choses, comme des visions. Selon lui, cela venait très certainement de la trop grande quantité de drogue que j'ingurgitais depuis si longtemps, mais j'étais intimement persuadée que c'était parce que j'avais ces visions que je me droguais et non pas l'inverse.

Quand je sortis du commissariat, j'étais silencieuse, un peu perdue. Le vieux couple tenta de me rassurer en me disant que c'était du passé et qu'aujourd'hui Dieu m'avait offert la possibilité d'être une autre personne, de commencer une nouvelle vie. Je suis restée trois jours plongée dans mon mutisme, n'esquissant aucun sourire, ne les remerciant pas pour leur gentillesse ou leur amabilité et leurs tentatives de réconfort. Au bout de trois jours, je décidais de me rendre à Mystic Falls, là bas peut-être que je retrouverais la mémoire. Je n'attendis pas le levé du jour pour m'en aller, je m'enfuie comme une voleuse, ne me sentant pas l'âme de montrer une quelconque sympathie à leur égare, je n'en avais pas la force. J'arrivais à Mystic Falls vers midi, le ventre vide et les poches remplies des quelques économies que j'avais réussi à subtiliser avant mon départ à ce charmant vieux couple. Je ne risquais pas d'aller bien loin avec tout ça mais en attendant de trouver des réponses, je savais que je pouvais toujours faire les poches des passants.

qui suis-je vraiment ?

Naïa pour vous servir. J'ai été trainé de force par Ezeckiel et ses multiples comptes et je n'arrive pas à trouver la sortie alors je me suis résignée à écrire cette fiche rien que pour vous embêter. J'ai la vingtaine et toutes mes dents. Je passerais normalement tous les jours. J'aime bien les perso un peu tordu et Sasha ne fera pas exception. C'est un ancien perso que j'ai un peu remis au goût du jour, j'espère qu'elle vous plaira ^^