EL'YN'WELL > « L'innocence est ta meilleure défense. »

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Je n'ai pas réfléchi. Une fois de plus, j'ai pris une décision sur le vif, sous l’influence de mes émotions sauf que, cette fois-ci, je regrette absolument rien. J'ai tout de suite pensé à appeler Caroline pour lui dire de venir me rejoindre mais, de fil en aiguille, j'ai oublié de le faire. Le temps que j'agisse au plus vite, que je contrôle la situation, que je reprenne mes esprits... je n'ai pas vu le temps passer et, sur la commode du salon, mon téléphone portable a fini par ne plus m'intéresser du tout. Je n'ai d'yeux que pour elle. Sur l'ancien lit de Jeremy, la fillette que j'ai ramassé sur le bord de la route est encore inconsciente. Je la regarde depuis bientôt deux heures et demi, assise sur le petit fauteuil au s’asseyait maman pour nous raconter des histoires. Elle a l'air terriblement paisible ; quelques petits froncement de sourcils viennent parfois me rassurer sur son état. Je ne sais pas de quoi elle rêve mais, j'ai ma petite idée sur la question. Ses parents...

Après l'avoir mise au lit, j'ai pris le soin de fermer tous les volets de la maison. J'aurais pu me contenter de ceux de la petite chambre mais, mieux vaut prévenir que guérir. Je sais à quel point la lumière est incommodante après le "réveil" et, je me souviens encore de celui de Matt. Il était complètement apeuré, instable et, il aurait très bien pu quitter la pièce si Caroline ne s'était pas tenu devant la porte avant qu'Elijah ne rentre. La période de transition n'est pas facile, pour personne donc, je n'ose même pas imaginer pour une jeune enfant de cet âge. Bon sang... je n'ai jamais vu de vampire aussi jeune, dois-je vraiment l'inciter à achever sa transformation ? Et si elle devenait complètement ingérable ? Nous avons déjà du mal à contrôler nos émotions et nos pulsions... qu'en sera-t-il pour une si jeune enfant ? Je soupire, totalement débordée par mes questionnements. La voir endormie me donne envie de la protéger de tout et contre tous mais, d'un autre côté, je me demande s'il ne serait pas égoïste de choisir à sa place. D'ailleurs, a quelle âge estime-t-on que l'on est apte ou non à finir une transition ? A vrai dire, je n'en sais rien, je ne me suis jamais posé la question. Et, en attendant son réveil, je tiens fermement une de mes petites fioles de sang humain. Je ne sais pas encore comment lui expliquer ce qui s'est passé, ce qui va arriver et comment les choses vont se dérouler mais, je sais que je serais là pour elle. Oui, je suis prête à endosser le rôle de tutrice -ou créatrice- si besoin et prendrai toutes les responsabilités.

Elle remue ses petits bras et tourne son visage vers moi. Toujours endormie, elle lutte contre ses démons, surement les souvenirs de cette nuit. Là encore, je ressens une boule au ventre rien qu'à l'idée de lui parler de l'accident qui a coûte la vie à ses parents. C'est peut-être pour cela que je tiens tant à l'aider, parce qu'elle me fait penser à quelqu'un, à moi. Je regarde ma montre et, elle choisi ce moment pour gémir doucement pendant son sommeil. En général, on se réveil en se relèvant d'un bond, comme pris d'un suffoquement soudain mais, elle, elle semble cauchemarder depuis près de deux heures. Inquiète, je me lève et viens m’asseoir à ses côtés. Les plaies qu'elle avait sur son visage se sont refermées doucement, preuve que le sang de vampire qu'elle contenait dans le sang était encore fort présent. Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'elle faisait avec du sang de vampire dans le sang. Ses parents étaient humains, je les ai vus ôtés de leurs vies dans la voiture avant qu'elle n'explose. Que faisait cet ange avec du sang d'un vampire dans le sang si ses parents étaient tout ce qu'il y a de plus normal ? Une fois de plus, je n'ai aucune réponse. Je souris tristement face à cette petite bouille et remets une de ses mèches... juste avant qu'elle n'ouvre doucement les yeux. Surprise par la tranquillité de son retour à la vie, je coupe ma respiration et enlève ma main de son visage pour éviter de lui faire peur. Je la regarde d'un air tendre et abattu à la fois, ne sachant pas vraiment quoi dire mais, fini quand même par lui adresser un sourire qui se veut rassurant, pas vraiment convaincant.

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Je me souviens de tout, comme si ma mémoire avait accumulée des tas d'informations. Je me souviens de cette route dans la nuit, de mes parents qui ne cessaient de dire que tout allait bien se passer. Puis, ils ont hurlés et la voiture est tombée sur le côté. Il y a eu des hurlements, des cris tellement forts. Je n'ai pas dû restée très longtemps consciente, en tous cas, je n'oublierais jamais cette douleur dans ma nuque, ce craquement à faire peur et enfin le néant totale. Depuis, je ne cesse de rêver de mon histoire, comme si tout me revenait en boucle, comme si je revivais mes pires instants. Ma vie dans cet hôpital, la douleur de mes membres qui ne voulaient plus répondre, les larmes que versaient mes parents...Toute une vie de souffrance, de douleur, de larmes. Je ne sais pas combien de temps je fus endormie, ou plutôt, en transition. Néanmoins, je me sentis doucement émergée de se sommeil. Calmement, j'ouvris les yeux. Pourquoi j'étais aussi calme? Peut-être cas force de vivre dans la maladie, j'avais appris à encaissée plus que je ne l'aurais pensée. Ouvrant doucement les yeux, je vis une tête brune près de moi. Une jeune femme se tenait près de moi, elle semblait inquiète et anxieuse. Je ne pris pas tout de suite la parole, quelque chose en moi avait changée et je pouvais le sentir. C'était...désagréable, tout en étant étrangement confortable. Je n'avais plus mal, non, je ressentais juste une gêne, une envie assez forte que je ne pouvais décrire.

Me redressant légèrement sur le lit, je passais une main sur mon visage, tout en observant les alentours. Ou étaient mes parents? Au fond, je savais qu'ils n'étaient plus là et, même si cela peut vous paraître cruel, j'en étais heureuse pour eux. Ils n'auraient plus jamais à pleurer, plus jamais à souffrir, ils étaient fin libre. Je plongeais alors mon regard dans celui de la jeune femme. Était-elle une infirmière? Elle n'en avait pas l'apparence. « Que c'est-il passé? Il y a eu un accident, mes parents ils ont criés puis...puis plus rien.» Ma voix était cristalline, légèrement apeurée sans pour autant être aiguë. J'avais appris à contrôler mes peurs, à ne pas laisser paraître mes émotions plus que de raison. Je regardais une fois de plus autour de moi, quelques petites choses me frappèrent. Déjà, les odeurs qui m'entouraient. Puis, surtout, cette petite fiole que tenait en main la jeune femme. Mon regard se posa sur elle très vite, d'ailleurs, je n'arrivais plus à détacher mes yeux de celle-ci. C'était comme si...comme si j'en avais terriblement besoin. Je me mordis légèrement la lèvre, avant de prendre conscience que j'avais avancée légèrement le tronc vers cette fiole.

«Je...que se passe-t-il!» Dis-je alors dans un excès de colère que je ne parvenais pas à contrôler, comme si mes émotions étaient en train de prendre le dessus. J'étais déboussolée, même si je ne voulais pas me l'avouer, je perdais le contrôle de la situation. Je reculais de nouveau, pliant mes jambes sur moi-même, cherchant à me protéger d'une menace éventuelle. Je ne comprenais pas que la menace, c'était tout simplement moi et cette transition. J'étais jeune, tellement jeune et j'avais subis énormément de chose déjà. Je n'avais rien vu de la vie, même une simple maison me paraissait tellement grande face à ma misérable chambre d'hôpital. Une école? Désolé, je ne connais pas. Un chien? Jamais vu de ma vie, sauf en photo...Des amis? Je n'en avais jamais eu à part les infirmières qui venaient s'occuper de moi...

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Elle regarde calmement autour d'elle, comme si ma présence était d'une normalité sans faille. La chambre est plongée dans le noir et, seule la lumière du salon qui entre dans la pièce par la porte laissé ouverte lui laisse apercevoir ce qui l’entoure. Il y a bien une lampe de chevet sur le côté du lit mais, je me souviens encore du bruit insupportable que les lampes m'ont fait subir lors de mon réveil. Je ne veux pas la brusquer ni l'inquiéter donc, lorsqu'elle se passe les mains sur le visage, je recule légèrement mes fesses pour me tenir à une distance convenable. Je me sens gênée, apeurée à l'idée qu'elle me rejette ou rejette mon aide mais, contrairement à mes pires craintes, elle se contente de poser deux petites billes brillantes sur moi. " Que c'est-il passé ? " J'entrouvre la bouche mais, rien ne sort. Heureusement pour moi, elle continu dans sa lancée. " Il y a eu un accident, mes parents ils ont criés puis...puis plus rien. " Je baisse instinctivement les yeux. Elle était donc bel et bien inconsciente au moment où la voiture a explosé, elle n'a rien entendu. Je ne suis pas sure que chance quoi que ce soit mais, au moins, on pourra toujours croire que cette petite est morte avec ses parents. Cela empêchera quiconque de s'inquiéter pour elle, cela empêchera quiconque la connaissant d'avant d'apprendre ce qu'elle est devenu... ou s'apprête à devenir. " Je... " commençais-je pour me dérouiller la gorge. " Je m'appelle Elena et... c'est moi qui t'ai trouvé cette nuit. Je suis vraiment désolée... " La petite continu de découvrir la pièce, pas vraiment concerné par ma désolation ; à moins qu'elle soit encore sous le choc et que la mort de ses parents soit inimaginable pour elle, au point de ne pas voir le rapport avec mes mots. Je pose mes yeux sur la fiole entre mes mains, lorsqu'elle la fixe intensément. Cela m'étonnait aussi qu'elle ne l'ai pas de suite remarqué -du moins à l'odeur- mais, vu son calme inhabituel pour un réveil de transition, je crois que cette enfant n'a pas fini de me surprendre. Je serre la petite fiole lorsque je la vois se pencher. Elle la veut, elle en a envie. Quoi de plus normal après tout ? Je soupire de tristesse malgré moi, rien qu'à l'idée de voir une enfant se nourrir de sang humain. Elle se mord la lèvre et se redresse violemment. " Je...que se passe-t-il ! " J'ai le réflexe de mettre une main entre nous, comme pour essayer de la calmer mais, elle se redresse un peu plus et ce referme comme une huître. Le genoux pliés sur elle-même, elle semble en mode auto-défense et je n'ai qu'une envie, la prendre dans mes bras pour la rassurer. A la place, je me lève doucement et m'agenouille par terre, près du lit. " Tu n'as rien à craindre, je ne te ferais aucun mal. T'es encore sous le choc, ce qui est tout à fait normal. " Je viens poser mes coudes sur le lit, juste avant de lui tendre ma main libre dans un geste amical. " Je sais parfaitement ce que tu ressens ma puce, je suis passé par là. " Oui, que ce soit pour la perdre de mes parents ou la période transition mais, ce dernier détail, je ne vais pas le lui dire aussi directement. Laissant tomber ma tête sur le côté, j'essaye de mon mieux d'avoir l'air rassurante. " Je ne veux pas te faire peur donc, dis-moi ce qu'il faut que je fasse et ce que tu veux savoir. Je te répondrais de mon mieux et, si tu veux rester seule un instant, je peux aussi partir dans la pièce d'à côté le temps que tu reprennes entièrement tes esprits. Préfères-tu que je te laisse un moment ou que je reste avec toi ? " A vrai dire, je ne sais absolument pas quoi faire mais, j'ai espoir qu'ensemble nous arriverons à surmonter ce moment délicat. L'idée de la laisser toute seule dans cette grande chambre m'arrache le coeur mais, si c'est ce qu'elle veut, je le ferai. " Au faite, comment t’appelles-tu ? " finis-je par demander en me relevant.

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A vrai dire, je ne sais pas vraiment comment réagir. Tout me semble tellement différent, tellement étrange. Au fond, je me dis que c’est peut-être comme ça que l’on voit les choses quand l’on n’est pas malade. Je me sentais bien tout en me sentant mal, sensation étrange, sensation que je n’avais jamais ressentie auparavant. Puis, tous ses bruits qui semblaient envahirent ma tête.. . Mais une fois encore, je pensais que c’était mon imagination qui me jouait des tours. Je n’avais jamais vécu normalement, donc, tous cela me semblais quelque peu normale dirons-nous. Cette jeune fille se présenta sous le nom de Elena, elle me dit également qu’elle m’avait trouvé lors de l’accident de voiture, mais également qu’elle était désolée. Au départ, je pris quelques secondes à réaliser les paroles qu’elle venait de me dire. Pourtant, je les avais souvent entendue pour d’autres patients à l’hôpital…cela annonçait la mort de personnes. Malheureusement, cette fois cela ne s’adressait pas à des étrangers, mais bien à mes propres parents. Un tourbillon de douleur me pris au fond de la gorge, je sentis alors les larmes vouloir percer mes yeux. J’étais seule, je n’avais plus personne. Mais étrangement, un sentiment de soulagement me pris au bas du ventre…ils étaient enfin libre. Elena me dit alors que c’était tout à fait normal, que j’étais toujours sous le choc et qu’elle aussi était déjà passée par là. « Tu…tu as perdus tes parents aussi ? » Doucement, comme si elle aussi avait besoin de moi, j’attrapais la main qu’elle me tendait. C’est étrange cette sensation de mal aise, tout en arrivant à la surmonter.

Elena parti dans une tirade de paroles que je compris sans vraiment comprendre, plusieurs bruits semblaient être présents dans ma tête. Cette lampe qui ne cessait de grésiller, les oiseaux qui chantaient comme si on leur avait donné un micro…le vent qui soufflait doucement, tapant sur les vitres. Je fronçais alors les sourcils, cette fois, je sentais que quelque chose clochait. Tournant la tête vers Elena, serrant légèrement sa main, je dis d’une petite voix. « Je suis Caitlyn…je…je ne comprends pas ce qui m’arrive. J’entends beaucoup trop de chose, je veux que ça s’arrête, je veux arrêter d’entendre tout ça c’est désagréable. » Je mis mes mains sur mes oreilles, comme pour étouffer les voix, les bruits sans vraiment y parvenir. C’était comme si je me retrouvais dans une de ses grosses boite à l’hôpital, comme si les bruits n’allaient jamais cessés. Puis, j’avais tellement faim…Je voulus appeler mes parents, mais je me rappelais soudain que plus jamais ils ne seraient là. Qui allait s’occuper de moi maintenant ! J’étais seule au monde, je n’avais pas de familles, pas d’amis. Je me mis à paniquer. « Je…que vais-je devenir, je n’ai plus personnes. J’ai passé ma vie à l’hôpital, je ne connais personne d’autre, je n’ai pas d’amis, je ne connais pas ma famille…je…je ne veux pas être toute seule Elena. » Je paniquais, je paniquais réellement. Comment allais-je faire pour me débrouiller toute seule moi qui ne connaissais rien de la vie. Certes, j’avais un fort caractère, mais je n’étais qu’une enfant de huit ans.

Je me mis alors à pleurer, me sentant vulnérable, me sentant cruellement seule. Cherchant une affection naturelle, je sautais dans les bras de la jeune femme, plongeant mon visage dans son cou. Malheureusement, Elena tenait toujours la fiole près d’elle et je ne pus m’empêcher de sentir cette douce odeur que je ne connaissais pas. Encore une fois, ma faim cruelle vient me tirailler de l’intérieur. Baissant la tête vers la fiole, je sentis ma main venir doucement caresser le verre qui contenait le liquide rouge. J’étais hypnotisée, c’était un besoin que je devais assouvir. D’un coup, plus rien ne comptait à mes yeux que cette fiole rouge. « Elena, je veux ça. » Ce n’était pas une demande, c’était plutôt que j’exigeais cette fiole. Bon, cela pourrait passer pour un caprice de petite fille, mais non, c’était bien plus que sa et elle le savait parfaitement.

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D'un léger signe positif de la tête et un haussement d'épaules, je réponds à sa question. Oui, j'ai perdu mes parents, je les ai perdus quasiment dans les mêmes circonstances qu'elle a perdu les siens, si ce n'est que les miens ont fini noyés et les siens complètement carbonisés par l'explosion de leur voiture. Je revois l'immense boule de feu dans le rétroviseur central. J'aurais pu emporter les corps pour les cacher mais, à quoi bon ? Qu'aurais-je fait ? Les aurais-je enterré au fond du jardin, balancés au fond du lac ? En général, c'est Damon qui s'occupe de faire disparaître les corps lorsqu'il faut le faire. Je n'ai jamais su comment faire pour me débarrasser d'une vie éteinte et, dieu sait que j'ai eu la trouille en voyant que les deux parents de la fillette ne respiraient plus. J'ai du prendre quelques secondes avant de réagir et prendre l'enfant dans mes bras. Elle seule comptait, elle seule était encore "en vie". J'entendais son petit coeur se battre malgré son état d'inconscience. Je l'ai prise avec moi et j'ai laissé la voiture de ses parents et leurs corps derrière moi. Je n'ai pas arrêté de me demander ce que j'allais faire, ce que je ferais si on me demandait d'où sortait cette enfant. Je me le demande toujours d'ailleurs mais, maintenant qu'elle est réveillée, mes craintes sont noyées par mon envie de lui prouver que tout ira bien. Lorsqu'elle me prend ma main, je lui souris doucement. " Je suis Caitlyn… je… je ne comprends pas ce qui m’arrive. J’entends beaucoup trop de chose, je veux que ça s’arrête, je veux arrêter d’entendre tout ça c’est désagréable. " Je viens me rasseoir sur le lit mais avant que j'ai le temps de la prendre dans mes bras, elle braque ses mains sur ses oreilles. La pauvre, je comprends son envie de faire taire ses bruits. Ils sont en parti ce qui nous rend fous les premiers jours après notre transformation mais, je serais là pour lui montrer et dire comment faire pour les atténuer. Je lui met une mèche de cheveux derrière l'oreille et la force à me regarder en tirant sur son petit menton. " Je sais... tout ce que t'entends est amplifié depuis ton réveil. Il va falloir que tu te concentres sur autre chose que ces bruits qu'envahissent ta tête. Essaye avec ma voix. " Je lui parle d'une voix douce et lui adresse un sourire quasi maternel. " Concentre-toi sur ma voix d'acc... " Elle ne me laisse pas finir et perd le contrôle. " Je…que vais-je devenir, je n’ai plus personnes. J’ai passé ma vie à l’hôpital, je ne connais personne d’autre, je n’ai pas d’amis, je ne connais pas ma famille… " Elle panique, se laisse aller, ce qui en soit n'est pas plus mal. Il faut qu'elle extériorise ses peurs, cela m'aidera à la comprendre et à mieux l'aider en retour. Attendant qu'elle ai fini, je reprend sa main et la serre fort contre moi, comme pour lui dire que je suis là pour elle." Je…je ne veux pas être toute seule Elena. " Justement, elle n'est pas seule. " Je suis là, t'en fais pas. Lorsque ses yeux se mettent à briller, j'ouvre mes bras pour qu'elle puisse venir s'y blottir. J'ai l'étrange sensation d'être la seule à pouvoir la protéger, que mes bras suffiraient à lui sauver la vie mais, Caitlyn me ramène vite à la réalité. " Elena, je veux ça. " J'avale aussitôt ma salive, refermant ma main sur la fiole en question. Il faut que j'accepte la réalité des choses. Elle n'est pas une simple enfant, elle n'est même plus humaine à proprement parler. D'ici quelques heures -si elle avale le contenu de la fiole qu'elle caresse doucement- elle sera plus dangereuse que n'importe quel autre vampire, si ce n'est plus. Comment faire comprendre à une enfant ce qu'elle peut faire ou non, ce qu'elle peut tuer ou non ? Lui imposer le régime de Stefan me parait le plus adapté mais, vu la soif qu'elle va ressentir les premiers jours, cela me parait dérisoire. Je vais être obligée de lui apprendre à se nourrir, à se nourrir de sang bien humain mais, là encore, deux solutions s'offrent à moi. Dois-je suivre les conseils que Damon m'a donné lors de ma propre transformation ? Non, je ne peux pas faire ça... il s'agit d'une enfant, je ne peux pas lui apprendre à chasser pour se nourrir directement à la source. Je ne vois donc qu'une solution : les poches de sang. Je viens caresser ses cheveux doucement, juste avant de me pencher à sa hauteur pour la regarder dans les yeux. " Ecoute... je veux bien te la donner mais, il faut que tu saches certaines choses avant. Je vais essayer de t'expliquer la situation de mon mieux mais, je ne veux pas que tu prennes peur. " Bon ok... lui dire ça ne va certainement pas la rassurer. " Tu me promets de rester calme ? Dis-toi que je suis là et que je ne te laisserais pas tomber. Non, jamais. " Mon dieu... sans même m'en rendre compte, je viens de faire une promesse lourde en conséquences, une promesse qui deviendra sans aucun doute mon moteur de vie à venir. En attendant, je lui mets la fiole devant les yeux et la fais légèrement pivoter. " Tu vois ça ? C'est du sang... du sang humain. " Au cas où elle commencerai à paniquer en entendant le mot "sang", je lui prends la main d'un geste tendre et rassurant. " Ce besoin que tu ressens, cette envie de boire ce sang... c'est parce que l'accident a changé quelque chose en toi, juste là... " Je lui tapote la poitrine, là où est sensé se placer son petit coeur. " L'accident de cette nuit a fait de toi une nouvelle personne mais, je ne veux pas que tu te sentes différente pour autant. Tu m'entends ? T'arrives à suivre ma puce ? " Je suis consciente de la complexité de la chose et que ce soit dure à comprendre pour une aussi jeune enfant. D'ailleurs... " Dis-moi... t'as qu'elle âge ? "

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