HAYLEY - No one cares about the waves

No one cares about the waves

T emps dégueulasse. Il pleuvait et il pleuvait tellement que le macadam était recouvert de plusieurs millimètres d’eau. Depuis plusieurs jours, le beau temps était au rendez-vous et j’en avais presque oublié que la pluie existait encore en cette période de l’année.

Sans trop savoir pourquoi mes pas me menèrent au Mystic Grill. Je détestait cet endroit et je devais vraiment ne pas être dans mon état pour aller me sécher là bas. En réalité, je faisais mieux de rentrer chez moi ou de me poser en dessous d’un petit abri.

Je pensais à Ez, je me demandais bien que qu’il était en train de faire. A mon avis, il devait être bien au chaud chez lui, auprès de son frère. Je l’enviais d’avoir une famille. La mienne était morte. Je l’avais désiré et j’avais exécuté mon propre souhait. Un souhait morbide, certes. J’avais tenu tellement de temps avec eux. J’aurais pû prendre mon mal en patience et partir lorsque j’en avais eu le courage. L’idée de simplement fuir ne me satisfaisait pas. Je les voulais vraiment mort. Une mort qui déclencha mon gêne. J’étais devenu une louve. Une louve seule, responsable de la mort de deux personnes. La justice en Russie était rude. Si l’on m’avait retrouvé, j’aurais été condamné à mort mais quelque chose m’avait sauvé. Une meute. Une meute m’offrait une seconde chance, une nouvelle vie auprès d’eux. Une protection, de l’amour, un cadre de vie sain avec des règles à respecter pour le bien être de tous. Je n’avais jamais eu la sensation de m’être intégrer. L’amour. Un bien grand mot dont je ne connaissais pas grand chose. Tout ce que je connaissais bien, c’était la mort. La meute, la mort. Oui ils étaient morts. J’éprouvais de la colère ce jour là, quelques heures avant le drame. Ils ne voulaient pas que je m’en aille. Je rêvais de retrouver ma liberté, mon indépendance mais ils me forçèrent à rester avec eux. Une sensation d'emprisonnement que j’avais trop bien connu avec mes parents. Black out. Une voix, celle de l’étranger qui venait me rendre visite tout les soirs. Il semblait tellement heureux d’être spectateur de cette scène de massacre. Oui. La meute n’était plus qu’une bouillie ensanglantée... Effrayée, j’avais fui la Russie, espérant que les terres américaines accepteraient mon exil.

Totalement trempée, je m’asseyais à une table. Mon regard et mon esprit étaient vides. Je me sentais vide... Alors comme une mauvaise élève au fond d’une classe, je posais mon front sur la tête, enfouiant ma tête entre mes bras.