After all this time ... ∞ grayxanne

After all this time ...

Installée à Mystic Falls depuis quelques jours seulement, Roxanne ne désirait qu'une chose : retrouver Grayson. Elle avait entendu dire par l'un de leur ami en commun, Eymeth, qu'il s'y trouvait. Elle avait d'abord hésité avant de quitter le sud de l'Espagne pour cette petite ville au taux de surnaturel impressionnant, mais le désire de rattraper les neuf cents dernières années avait été plus fort que tout. Mais voilà depuis ces quelques jours, elle n'avait osé le chercher de peur de sa réaction de peur qu'il l'ait oublié, de peur qu'elle ne trouve pas ce qu'elle désirait. Neuf cents ans, c'est long, trop long, elle avait entendu qu'il avait changé, qu'il n'était pas celui dont elle était tombée éperdument amoureuse, pourtant Roxanne restait persuadée que malgré le temps, malgré la distance il ne pouvait pas avoir autant changé. La nuit commençait à tomber et Roxanne allait enfin pouvoir sortir, il faut dire que dans tous ses cartons, elle n'arrivait pas à remettre la main sur la bague lui permettant de sortir le jour. Elle lance un dernier regard au miroir de son entrée, remet rapidement une mèche de cheveux en place et quitte la petite maison qu'elle occupait depuis peu.

Roxanne aimait se perdre dans les rues, même les plus étroites, elle avait toutefois plus de mal avec le regard des autres, la toisant, cherchant dans leur mémoire si jamais un nom leur revenait. Bien souvent, elle se contentait de baisser la tête et d'avancer un peu plus vite comme pour qu'on l’oubli aussitôt. Elle aurait pourtant dû avoir l'habitude d'être remarquée dans une petite ville comme Mystic Falls où tout le monde se connaît, mais non, elle pense que jamais elle se ferait à l'idée qu'on puisse la regarder, même la dévisager. Tête basse, main dans les poches, Roxanne se laissait guider par son instinct, elle bouscule une personne, elle sent ses joues la brûler, s'excuse vaguement et s'enfonce dans une nouvelle rue. Après plusieurs minutes de marche, elle s'arrête comme par automatisme, relève le visage et scrute un instant l'église qui se trouve devant elle. La jolie brune avait été croyante, il y a de cela des années quand tant de choses restaient encore inexpliquées, mais Kol lui avait ouvert les yeux, et elle avait finit par mettre sa foi de côté. Elle hésite un instant, hausse les épaules et résignée elle avance d'un pas mal assurée, pousse la grande porte avec aisance. Elle regarde partout, fascinée par ce lieu qui lui était encore inconnu, elle imprime chaque détail dans sa mémoire. Elle avance doucement faisait claquer ses talons sur le carrelage froid, Roxanne s'arrête net comme pétrifiée, elle sent la terre se dérobait sous ses pieds. D'une voix tremblante, presque inaudible, elle dit difficilement.

-Grayson ?

made by pandora.

Du sang. Beaucoup de sang. Un morceau de choix, une occasion en or, une attitude rêvée. L'homme de foi n'a plus foi en rien, Grayson a réussi. Il n'était qu'un prêtre parmi d'autres, maintenant il n'est plus rien. Il faisait comme s'il portait une véritable croix, pendant des années, le père Smith a répandu une parole qui n'était pas la sienne comme s'il y comprenait quelque chose. Alors Grayson le lui a fait comprendre d'une manière un peu brutale. Il lui a fait porter sa croix, jusqu'au delà de la souffrance endurée par le Christ dont la parole est si précieuse qu'il en a donné sa vie pour la répandre. Quelle idiotie que la religion. La religion ne protège pas. Pour preuve, le vampire n'a eu aucun mal pour entrer dans le lieu saint, contrairement aux mythes voulant faire croire que le Dieu puissant empêchent les créatures malfaisantes de franchir le pas de la porte. Une blague. Si un Dieu existait, il crierait vengeance, il éliminerait de cette planète toutes les espèces contre nature. Les vampires. Les loups-garous. Qui rendaient l'espèce humaine bien trop faible, bien trop proie pour que son statut de chasseur puisse le compenser. Un gémissement. Il n'était pas mort. Survivant pour le meilleur et pour le pire. Grayson s'avança de sa position de retrait où il s'était installé pour observer son oeuvre. La croix de bois installée bien en vue possédait maintenant son Christ, son sauveur, qui n'avait rien sauvé, qui s'était contenté de souffrir. Cloué comme le premier du nom, il avait souffert. Grayson avait ri. Faire passer un message, enlever leur foi aux gens qui devraient éviter de croire en un sauvetage divin. Personne ne les sauverait, cette ville était maudite, toujours plus jour après jour.

Le prêtre souffrait. Du sang coulait de ses poignets et de ses chevilles, mais aussi de son cou, et de toutes les surfaces de peau visible, mis à part du visage, désormais blanc comme neige. Il buvait, petit à petit, Grayson buvait. Il aurait continué ainsi longtemps, à malmener, faire souffrir, laisser ce symbole de foi mourir. Peut-être que ce serait Niels qui découvrirait le cadavre. Peut-être que certains policiers en vomiraient. Des tableaux artistiques, toujours plus sales, mais plus travaillés, il leur en offrait toutes les semaines. Cependant, il entendit quelqu'un arriver. Des talons claquer sur le sol, résonnant dans l'église. Une femme, sans doute. Une odeur qu'il connaissait, sans savoir d'où. Une vampire, selon toute vraisemblance, pas d'odeur humaine. D'un coup d'un seul, le prêtre mourrut. Il n'avait plus le temps, il était rassasié.

Une voix. Peu assurée. L'inconnue. Une voix. Il la connaissait. Non. Oui. Non. Peut-être. Il se retourna. Grayson n'avait jamais peur. En neuf cents ans de vie, il n'avait jamais réellement ressenti la peur. Jusqu'à aujourd'hui. La pureté dans un décor sale. La pureté sensée être tâchée depuis l'époque de son humanité. Les morts revenus à la vie. Pas elle, elle n'était pas surnaturelle. Pas elle. Grayson recula jusqu'à atteindre le mur, les yeux écarquillés, il a vu un fantôme. Il ne pouvait pas le dire, il ne pouvait pas espérer le dire.

" Roxanne?"

Prise de conscience de ces neuf cents ans de vie. Elle ne pouvait pas être ici, elle était morte. Elle était morte, il était fou. Etait-il vraiment fou? Il n'osait pas approcher. Il n'osait pas parler. Il allait parler. Énoncer une évidence, un reproche, une lamentation.

"Tu es morte."

Le lieu de culte devient dangereux. Peut-être que le Dieu unique a trouvé un moyen de se venger finalement.

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

After all this time ...

L'odeur du sang lui était rapidement venue aux narines, mais c'était loin de la dérangeait, enfin si peut-être le fait qu'elle se trouvait dans une église. Roxanne avait rapidement reconnu Grayson, elle avait prononcé son prénom dans une simple murmure. Figée sur place ses bras tombés lourdement de le long de son corps, bien sûr elle était venue dans le seul but de le retrouver, mais jamais elle n'aurait pensé le retrouver dans un tel lieu. Elle était partie de chez elle dans le seul but de se changer les idées avant de se sentir fin prête. Le destin en avait voulu autrement. Roxanne lance un triste regard à l'homme étendu par terre, mort sans aucun doute, elle ne comprenais pas bien pourquoi il agissait ainsi, jamais elle ne l'aurait imaginer capable de tuer quelqu'un, encore moins dans ses conditions . Alors bien sûr, on l'avait prévenu, mais elle ne s'attendait pas à ça, pas venant de lui. La brune relève machinalement la tête en entendant une partie de son prénom, elle sourit malgré la situation, malgré elle, malgré ce qu'elle pouvait penser quelques secondes auparavant. Neuf cent ans que ça voit n'était pas parvenu jusqu'à ses oreilles, neuf cent longues années, mais elle ne l'avait jamais oublié. Reprenant un peu de courage, elle tente d'avancer vers celui qu'elle n'a cessé d'aimer, mais recule de trois pas quand il affirme qu'elle est morte. C'était triste à l'admettre, mais oui elle l'était, pas comme il le pensait mais elle n'avait plus rien d'humain dans son corps, sauf peut-être une conscience et des émotions trop présentes. Elle avait toujours voulu se monter différente et pourquoi pas cruelle, mais jamais elle ne s'était résigner à perdre toute part d'humanité.

-Autant que toi.

Elle accompagne cette courte phrase par un léger rire, bien qu'il n'y ait rien d'amusant dans ce fait. Subitement, Roxanne s'en voulu de ne pas être réapparu plus tôt, lorsque Kol lui avait laissé champ libre estimant qu'elle pouvait se débrouiller seule. Elle réfléchit fronce les sourcils, il était peut-être temps qu'elle s'explique. Elle avance de quelques pas, mais reste quand même à distance.

-Je... Je suis désolée... Mais j'arrivais pas, je... je pouvais pas revenir. Tu sais, je n'ai jamais été très courageuse...

Elle baisse la tête honteuse, sent les larmes lui monter aux yeux, mais elle arrive à ne pas les laisser couler. Nerveuse elle se met à jouer avec le bas de son tee shirt avant de faire face à Grayson. Elle soupire avant de reprendre.

-Eymeth m'a fait revenir... Il m'a dit où tu étais, et du coup je me suis dit qu'il était peut-être temps de revenir...

Roxanne sentait le poids de la culpabilité quitter son corps, elle avait si on peut dire, mal dormi ses neuf cent dernières années à culpabiliser sur le fait qu'elle avait laissé Grayson, elle avait probablement fait souffrir, et ça elle avait du mal à ce le pardonner. Elle n'avait cessé de l'aimer, mais elle était bien consciente que les choses auraient pu évoluer du côté de Grayson.

made by pandora.

Prise de conscience. Peur. Une farce. Une foutue farce qu'on lui jouait là. Qui, dans ce monde, connaissait l'existence de Roxanne ? Eymeth. Mais il ne lui ferait pas quelque chose comme cela, il le savait. Dans sa folie, il était persuadé que son meilleur ami tenait à lui plus que cela pour lui soumettre une telle épreuve. Un fantôme du passé, de son passé. Elle était morte, il avait vu l'incendie, il avait entendu les cris des corps brûlés vifs. Il avait senti le sol se dérober sous ses pieds lorsqu'il avait compris qu'il ne possédait plus rien, que tout ce qu'il avait construit était parti en fumée, que rien ne voulait plus rien dire, que tout ceux pour qui il s'était rangé étaient morts. Son frère, sa femme, ses enfants. Pourquoi était-elle donc là devant lui, à le regarder comme si elle savait pertinemment bien qu'il existait, comme si elle savait pertinemment bien qui il était.  Alors que lui-même n'en avait plus jamais été réellement sûr. Grayson n'osait pas ouvrir la bouche, il n'osait pas prononcer une parole, de peur que tout cela ne s'avère être encore qu'un cauchemar, qu'un trop plein d'émotions. Un mirage, loin de la vérité, lui rappelant tout ce qu'il avait perdu durant son ancienne vie, prix trop lourd à payer pour être ce qu'il était devenu : un vampire au bord de la folie, puissant mais torturé. Il était dans une église. Ce fait le percuta comme un boulet de canon. Il avait offensé le Dieu unique en lequel il croyait, passé une époque, il l'avait offensé et maintenant il devait en payer le prix d'une existence hantée par des fantômes bien trop réalistes. Mystic Falls, la ville aux fantômes . Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Mais il n'était pas possible qu'elle fasse partie de ces fantômes, de ces êtres revenus à la vie alors qu'ils devaient être morts et enterrés. Elle n'était pas surnaturelle. Elle ne l'avait jamais été. Mais il fallait, quelque part, que Grayson se fasse une raison : l'odeur qu'il sentait sur Roxanne, bien que quelque part, assez similaire à sa période humaine, n'avait rien de mortelle. Elle était comme lui. Exactement comme les mots qu'elle prononça. Elle était comme lui. Souillée. Sa pureté envolée par une morsure du diable. S'il avait trouvé sa transformation comme une bénédiction, celle apparente de sa femme lui fit courir des frissons dans le dos. Non, pas elle, ce n'était pas possible. La raison le rattrapait, lui montrait les détails qui ne trompaient pas, mais il ne voulait pas encore accepter. Pas encore.

« Mais l'incendie … Je l'ai vu. J'ai entendu ... »

Il ne comprenait plus. Si elle était en vie, peut-être que ses enfants aussi. Peut-être qu'elle les avait sauvé. Peut-être que toute sa vie, et même sa vie d'après mort avait été faussée. Il aurait peut-être pu échapper à cette existence si seulement il avait su … Ou peut-être que non, peut-être qu'il avait toujours été ainsi , et que Roxanne avait seulement aidé à se catalyser un temps. Il ne le saurait jamais. Car elle n'était jamais venue à lui. Jamais. Sa raison reprenait le dessus. C'était elle, sa voix, ses mots, son attitude. Il la reconnaissait, l'avait tellement bien connue. Mais avait l'impression de se retrouver face à une inconnue. Neuf cents ans, et elle réapparaissait. La colère, voilà ce qui venait en premier chez Grayson. Puis la joie, cachée, mais bien là, de voir ce visage tant pleuré, tant vengé.

« Pourquoi ? »

Pourquoi après neuf cents ans ? Pourquoi l'avait-elle abandonnée ? Pourquoi avait-elle permis, si elle l'aimait toujours comme son attitude semblait le montrer, son attitude de honte et de repentir, qu'il devienne comme cela ? Pourquoi ne l'avait-elle pas empêché lorsqu'il était encore temps ? Temps de le sauver, de les sauver. Un ricanement. Pas glacial, non. Douloureux. Il avait mal d'être heureux. De la voir. Alors il s'approcha d'elle autant qu'il put, mais ne la toucha pas. Il n'osait pas, ne pouvait pas. Sa voix se fit sans doute plus douce, cassée.

« Pourquoi neuf cents ans ? »

Pour la première fois depuis la mort de ses fils, il sentit les larmes lui monter aux yeux.

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

After all this time ...

L'incendie, bien sûr il l'avait vu, et Roxanne n'avait jamais pensé en sortir vivante, elle aurait tout fait pour que ses enfants s'en sortent plutôt qu'elle, elle s'était toujours demandé pourquoi Kol avait refusé d'aller les chercher, pourquoi il l'avait sorti elle et seulement elle alors qu'il pouvait sauver ses pauvres petits garçons. Elle sert les poings en fixant ses pieds, Roxanne s'en voulait tellement d'être encore en vie si on peut dire... Elle ne trouva rien à dire de plus. Elle laissa Grayson s'interroger, se rapprocher et enfin poser la question qui lui faisait si mal, pourquoi avoir attendu neuf cent ans... Sa voix sonne comme un reproche, trop dure à son oreille elle n'ose affronter son regard, elle se mord l'intérieur de la joue, se demandant ce qu'elle pouvait bien répondre à ça.

-J'ai pas eu le choix !

Sa phrase se heurte aux parois de l'église et revient la frapper en plein visage. Difficilement elle relève le visage, les yeux au bord des larmes, elle secoue négativement la tête avant de reprendre une nouvelle fois plus doucement.

-J'ai pas eu le choix, je... je devais te laisser partir, et te savoir vivant était suffisant pour que j'accepte ce compromis.

Kol l'avait prévenu qu'il ne la laissé par le retrouver, mais il avait eu la bonté de lui dire qu'il était sauf, alors Roxanne s'était résignée à le suivre envers et contre tout, même si elle ne cessait de penser à celui qui lui avait donné deux enfants. Elle passe douloureusement sa main sur son ventre comme en souvenir du temps où elle était enceinte et finit son explication.

-Et... Et quand j'aurais pu te retrouver j'ai eu trop peur que tu ne veuilles plus de moi, que tu me reproches tant d'années d'absence... Mais j'ai toujours eu cette idée en tête, celle de te retrouver.

Mieux vaut tard que jamais. Roxanne pensait ainsi, même si elle ne dirait pas ce fichu dicton, 900 ans d'attente par peur de sa réaction, elle se sentait ridicule et infiniment faible. Son âge imposait le respect de beaucoup de vampire, souvent vu comme un vampire sage, pourtant quand les yeux de Grayson se posait sur elle, elle se sentait encore comme une enfant, celle qu'il avait tiré de la haute société avec son sourire et son air de voyou. Elle avait voulu vire une vie paisible à ses côtés, le destin en avait voulu autrement. Plus assez forte pour contenir quoi que se soit, une larme réussit à s'échapper de son œil droit. Elle en avait assez de pleurer pour tout et n'importe quoi. Roxanne pleurait quand elle était triste ou même heureuse, trop émotive sa famille lui avait longtemps reproché.

-Plus de 900 ans et je pleure encore comme si j'étais une gamine, c'est du jolie...

made by pandora.

Elle était vivante. Elle n'était jamais morte. Sa femme, si longtemps pleurée, si longtemps laissée ... Il avait cru tout perdre ce soir là. Sa vie, ses enfants, qu'il aimait plus que n'importe qui en ce monde, son épouse ... Tous les soirs, alors qu'il s'allongeait, ressassant les moments passés, et ceux sur le point d'arriver, il avait cette mémoire pour sa période humaine. Comme s'il pouvait la rattraper par la force de ses souvenirs. La force de ses rires passés, de ses désirs. Il avait été fou, oui, mais pas fou comme maintenant. Il avait été fou de richesse, fou de bonheur, fou d'amour. Maintenant il était juste ... Fou. Son esprit avait choisi des chemins plus faciles. Le chemin le plus logique pour qu'il arrive à surmonter cette perte, cette douleur. La souffrance, trop douloureuse à assumer, s'était transformée. Douce folie qu'est celle qui provient du coeur. Mais en fin de compte ... Pourrait-il rattraper ce temps ? Ce temps perdu ... Neuf cent ans à essayer d'être différent. Ne plus ressentir. Ne plus rien avoir qui puisse lui faire mal. Plus de coeur, plus rien. Il y avait réussi. La honte. Il était sale de ses actes. Il ne pouvait la regarder sans se voir à travers elle, sans voir ses propres actes. Cette incapacité à changer. Il ne le pouvait plus. Pas après toutes ces années d'errance solitaire.  

Il ne comprenait pas. Grayson avait beau essayer, il ne saisissait pas ce qui avait pu forcer Roxanne à attendre. A le laisser pendant toutes ces années alors que lui aurait donné son âme pour la revoir ne serait-ce qu'une fois. Voilà sans doute le seul facteur, sur toute cette planète, qui lui échappait. Pourquoi forcer au malheur lorsque le bonheur lui tendait les bras? Il ne comprenait pas. Voudrait comprendre mais avait peur. Peut-être qu'elle ne l'aimait finalement plus.

" Empêchée par qui?"

Il détestait la voir ainsi, les larmes au bord des yeux, comme s'il était l'instigateur de sa tristesse. Il n'avait qu'une envie, c'était la prendre dans ses bras. Mais en avait-il le droit après tout ce qu'il avait fait de mal en ce monde? Avait-il le droit au bonheur qu'il ressentirait sûrement en la serrant contre lui? Ils se trouvaient au lieu même de la décadence, le sang recouvrant les murs ... Comment pourrait-il la regarder sans en éprouver de la honte?

" Je ne pourrais jamais t'en vouloir. Jamais. Mais... Je ne suis plus le même. Si tu savais ce que j'ai fait ... Je ne suis pas sûr que tu m'aimerais encore."

Sa voix faillit se briser. Comme du verre. Comme une pensée trop tranchante pour qu'il veuille y penser trop longtemps. Il ne voulait pas qu'elle arrête de l'aimer, il ne voulait pas qu'elle parte encore une fois. Il n'avait jamais voulu qu'elle ... Mais tout semblait plus comme un poids à l'heure actuelle, lorsque cette folie s'était insinuée en lui. Il la regarda, et sentit son coeur se serrer à la vue de cette larme. Une unique larme, qu'il essuya du bout du doigt, souriant.

" C'est peut-être ça que j'aime chez toi, va savoir."  

Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart