blood on my name (katherine)

Katherine naquit dans les contrées de la Bulgarie en 1473, sous le nom de Katerina Petrova. Elle n'avait jamais été éloquente sur son enfance, ces années de vie humaine. Sans doute était-elle heureuse, dans le carcan des règles de l'époque, des conventions et de la bonne conduite ; comment ne pas l'être, belle comme elle l'était, ces boucles soyeuses encadrant un visage de porcelaine illuminé par deux ébènes dans lesquels il était si facile de se perdre ? Mais parfois la beauté est une malédiction, et la vanité est sa fidèle servante, le bras qui nous frappe. Katerina séduisit un jeune homme, et tomba enceinte. L'horreur dans les regards, les mains sur les visages défaits, les duretés murmurées dans l'ombre ; quelle chance de retrouver la dignité perdue, de réparer l'affront affligé à la famille ? On la garda enfermée jusqu'à l'accouchement, où on lui retira son enfant à peine né. Une honte. Elle s'en moquait, Katerina, elle voulait seulement la garder un peu plus entre ses bras, son petit bébé, sa petite fille. On fit semblant de ne pas entendre ses cris, on ignora ses larmes et son désespoir, les débris de son cœur qui crissaient sous le pas sévère de son père l'emmenant au loin. C'était fini, plus jamais elle ne reverrait sa fille.

Katerina fut envoyée en Angleterre, où elle trouva le courage de vivre, de se reconstruire. Elle pensait toujours à sa petite fille, se demandait ce qu'elle devenait, si elle était morte. Puis elle les rencontra. Deux frères, Niklaus et Elijah Mikaelson. Le premier était charmant ; nulle femme ne semblait pouvoir lui résister, mais il témoignait à Katerina un intérêt tout particulier. Quant au deuxième ... il était plus discret, mais il lui plaisait — lui au moins ne la faisait pas patienter pour d'obscures raisons — et leurs conversations lui redonnaient toujours le sourire. Pourtant, Niklaus ne tardait jamais à les séparer, s'accaparant la jeune femme, pour une raison qu'elle découvrit et qui la terrifia : il comptait la sacrifier pour éveiller sa nature d'hybride. Ignorant qu'Elijah tentait de l'aider, Katerina sauva sa vie par elle-même, subtilisant à Klaus la Pierre de Lune, ingrédient nécessaire au rituel, et s'enfuyant à toute allure à travers bois. Pourchassée par l'originel, Katerina se fit aider par Trevor, qui — pensant partager un amour sincère avec la belle humaine — brouilla sa piste et lui donna une adresse où elle pourrait trouver de l'aide. Mais elle n'en trouva point ; elle fit la malheureuse rencontre de Mary-Rose, vampire amie de Trevor qui savait parfaitement à quoi elle s'exposait si elle s'opposait à la volonté de Klaus. Elle pris donc la décision d'enfermer Katerina dans une chambre pour la ramener à Klaus à l'aube. Et la Petrova, prisonnière, tremblait. La peur la rongeait, la peur de mourir. Il allait la tuer, la priver de sa vie, de tout ce qu'elle était et ce qu'elle aurait pu être. Alors une idée désespérée germa dans le maelstrom de ses pensées ; elle s'enfonça une lame dans l'abdomen, et Mary-Rose fut contrainte de lui faire boire son sang. Dès que la vampire eut quitté la pièce Katerina se pendit. Pendant quelques instants, elle fut morte, véritablement morte, froide comme le plus glacial des hivers. A son réveil, ses crocs se plantèrent dans la gorge de la première personne qui croisa son chemin et sa transformation en vampire s'acheva. Klaus ne pourra jamais plus l'utiliser comme instrument de son rituel ; son sang était désormais inutilisable. Mais le soulagement fut de courte durée, et la vengeance de l'originel ne se fit pas attendre quand elle rentra dans son pays natal ; la famille entière de Katerina fut décimée, offerte à son regard horrifié dans un spectacle sanglant, des membres déchirés et des regards vitreux. Oui, elle avait sous-estimé Klaus, sous-estimé sa cruauté et la colère qu'avait engendré l'affront qu'elle lui avait fait. Et à cause de cela, elle avait tout perdu.
Et elle n'avait plus rien à perdre.

Katerina Petrova n'existait plus. Elle était devenue Katherine Pierce, une femme forgée par la vie, et plus encore par la mort. Volage et charmeuse, elle eut nombre d'amants, mais ce fut en Angleterre qu'elle croisa ceux qui étaient les plus chers à ses yeux ; les frères Salvatore — Stefan et Damon. Ils tombèrent tous les deux sous son charme, engageant cette rivalité dont Katherine se jouait avec délectation. Le premier était plus doux, romantique et modeste, extrêmement séduisant ; ses boucles auburn, son visage taillé à la perfection et ses grands yeux sombres ne la laissaient pas indifférente. Son frère était également charmant, et il lui plaisait de voir avec quelle passion il désirait qu'elle soit sienne, quelles promesses elle lisait dans ses prunelles céruléennes. Ils étaient tous les deux parfaits à ses yeux, dignes d'elle. Elle coucha avec les deux frères, dansa avec chacun d'eux et s'amusa de ces jeux auxquels ils se pliaient avec complaisance. Elle prit finalement la décision de les transformer en vampires et, si Damon accepta sans rechigner, elle dû recourir à l'hypnose pour persuader Stefan. Mais ce petit jeu se termina lorsqu'en mordant Stefan, Katherine ingéra de la veine de vénus — une précaution du père Salvatore — et fut emprisonnée pour être brûlée avec d'autres vampires dans une église. Cependant, loin d'être une imbécile, la bulgare avait déjà prévu une issue de secours en la personne de Lockwood qui devait la sauver en échange d'un objet qu'elle avait préservé pendant des années ; la Pierre de Lune. Mais tout ne se passa pas exactement comme prévu puisque Stefan et Damon décidèrent par amour de la sauver et se firent tuer par leur propre père. Ils survivraient, elle le savait parfaitement, comme elle savait qu'en cette nuit elle leur disait au revoir. Elle les aimait, tous les deux, et savait qu'ils se réveilleraient, la soif à la gorge, sa chère Emily à leur côtés avec les bagues de jour. Ils croiraient qu'elle serait morte avec les autres, dans la crypte. Et elle ne cesserait de veiller sur eux, de temps en temps. Juste pour s'assurer qu'ils allaient bien.

De retour à Mystic Falls après bien des années, Katherine découvrit avec rancoeur que les frères Salvatore s'étaient amourachés d'un autre double de petrova, Elena Gilbert. L'humaine lui ressemblait trait pour trait et cependant son caractère était aux antipodes de celui de Katherine, tout comme leurs styles. Pourtant, Katherine réussissait à merveille à se faire passer pour sa descendante — à tel point que même Damon s'y laissa prendre. Le pire fut de s'aperçevoir de l'amour qui liait Stefan et Elena. Stefan. Un de ses premiers amours. La jalousie porta Katherine à s'immiscer dans ce petit couple un peu trop parfait, menaçant les proches de la pauvre pleurnicharde. Oh oui, Katherine désirait plus que tout les éloigner l'un de l'autre. Mais loin d'elle l'idée de revenir en ville uniquement pour les beaux yeux des deux frères. Dans le but de retrouver sa liberté après des siècles de cavale contre Niklaus, Katherine avait amassé tous les ingrédients du rituel nécessaire à la libération de la partie hybride de l'originel (dans l'espoir d'un échange) ; la Pierre de Lune, gentiment ramenée à elle par Mason Lockwood, persuadé que la jolie brune était amoureuse de lui, un double de petrova humain (d'une pierre de coup, elle se débarrassait de son pathétique double) un loup, une sorcière et un vampire — la blonde criarde, meilleure amie d'Elena. Mais tout ne se passa pas exactement comme prévu ; Mason fut tué, la Pierre de Lune subtilisée et malgré avoir provoqué le gène lycanthrope de Tyler Lockwood, Katherine finit par se retrouver entre les mains de Klaus. Après des jours et des jours de torture et d'ennui, Katherine finit par s'échapper. Une fois de plus, elle lui glissait entre les doigts.

Katherine était à Chicago, pour garder un œil sur Stefan. Elle craignait pour sa vie, lui qui voyageait aux côtés de Niklaus et de sa chère famille, et le sauva même des griffes d'une sorcière nommée Gloria qui avait découvert qu'Elena était toujours en vie (pour son plus grand déplaisir), et que Stefan le cachait à Klaus. Oh, elle évitait toujours ce dernier, notamment depuis qu'il était devenu un hybride, mais la prudence ne l'empêchait pas de chercher un moyen de mettre fin à son existence. Cherchant de l'aide du côté de Stefan qui, en son rôle absolument barbant d'altruiste sans penchant pour la violence, refusa, elle alla finalement voir Damon, qui accepta. Il avait toujours été le partenaire de crime parfait — toujours prêt à démembrer quelques ennemis à ses côtés. Katherine finit donc par réveiller Mikael, le vampire chasseur de vampire et accessoirement père de Niklaus et lui demanda de l'aider pour mettre fin aux jours ce dernier. Très reconnaissant, il la vida de son sang — chose qu'elle n'apprécia guère. Un plan fut mis en place, dans lequel Katherine se faisait passer pour Elena — sport en lequel elle excellait — lors d'une soirée afin de déstabiliser Klaus. Il fut surpris de la voir se relever, ce sourire sarcastique peint aux lèvres lorsqu'elle jeta sur sa troupe d'hybride si durement acquis des grenades de verveine et d'aconit. Mais il ne fut pas tué ; Stefan l'en empêcha, grâce à Katherine. Elle avait appris par Klaus que s'il mourrait, sa meute tuerait Damon, alors elle était partie ranimer Stefan pour qu'il sauve son frère. Elle l'aimait, même si elle ne le montrait pas. L'humanité avait toujours représenté une faiblesse aux yeux de Katherine, et pourtant elle ne l'avait jamais éteinte.

Elle savait qu'elle aurait dû quitter Mystic Falls tant qu'elle en avait encore l'occasion. Des sorcières mortes revenues à la vie s'étaient décidées à semer une épidémie chez les vampires. Très peu enchantée à l'idée de se tordre sous les effets de la souffrance, Katherine passa une alliance avec l'une d'entre elle — la plus puissante — qui la protégea. Malheureusement pour la jeune femme, Mary n'avait pas la moindre intention de la laisser s'enfuir ; elle était coincée en ville. Loin de s'ennuyer, Katherine appris que Damon était en possession d'un pieu de chêne blanc — l'arme parfaite pour mettre Klaus hors d'usage. Mais malgré tous ses efforts pour lui extorquer l'endroit où était cachée la fameuse arme, elle n'essuya que des échecs et dû se contenter d'attendre le combat final, où Damon trouva excellente l'idée de lui envoyer un pieu non loin du cœur. Elle avait presque cru que c'était la fin. Elle l'avait supplié de ne pas la laisser là, seule, de ne pas l'abandonner. La laisser mourir. Il avait fini par céder (il cédait toujours) et, après avoir retiré le pieu, l'avait emmenée loin de ce conflit dont elle n'avait que faire. C'était avec regret qu'elle lui avait brisé la nuque — ou alors c'était juste une vengeance mesquine, pour le pieu. Les sorcières ayant lamentablement perdu leur lutte face aux originels, Katherine n'avait plus à se soucier de Mary, et pu quitter Mystic Falls pour repartir vers d'autres horizons.

Katherine Pierce est morte. Les murmures se répandaient, la rumeur arrivait aux oreilles de ceux qui la connurent personnellement et de ceux qui n'avaient entendu d'elle que son nom et ses sinistres exploits. Daryl James. Un chasseur, qu'ils disaient. Il l'a laissée brûler dans une maison. Et pourtant, la célèbre brune était toujours en vie, maestro d'un plan particulièrement tordu comprenant sa propre mise à mort. Il lui avait suffit d'extraire la veine de vénus circulant dans le corps de ce présomptueux, de l'hypnotiser et de jeter un cadavre anonyme dans l'incendie pour faire croire à tout le monde sa disparition. Katherine craignait pour sa sécurité ; elle avait amassé trop d'ennemis au cours des siècles, qui désiraient ardemment la voir morte. Mais bien trop attachée à sa vie, elle avait imaginé ce plan de toutes pièces. Quelques mois après l'annonce de sa mort, Katherine était revenue à Mystic Falls — discrètement. Se faisant passer pour Elena, elle était rentrée à la pension des Salvatore, juste pour savoir. Quelle ne fut pas sa surprise — agréable surprise — de s’apercevoir que Damon était à ce point touché par sa mort qu'il en arrivait à la défendre, à ne pas lui reprocher tous les torts du monde comme il aimait si bien à le faire de son vivant. Elle ne croisa pas Stefan, et s'en alla de nouveau, changea de pays. Après New-York, l'Italie. Elle s'installa à Venise, à Florence, satisfaisant ses caprices vagabonds dans les boutiques, les restaurants les plus côtés et les draps de séduisants italiens. Une vie de luxe qu'elle avait toujours apprécié — une vie qu'elle ne changerait pas malgré l'annonce rocambolesque de l'existence des vampires par cet idiot de Mikaelson. Lassée de l'Italie, elle fit son retour à Mystic Falls lors d'un bal où, une fois n'est pas coutume, elle se fit passer pour son ennuyante descendante. Katherine révéla à Damon qu'elle était toujours en vie. Une pulsion, peut-être ; elle le préférait moins morose — peut-être un infime soupçon de culpabilité, enfoui sous les miasmes de son égoïsme — et avait besoin de lui. Cependant, elle quitta la fête sans avoir reçu la certitude qu'il l'aiderait, puisqu'elle avait décidé de jouer la carte du mystère et de ne rien dévoiler.

Il existait une cure, une cure pour les loups-garous que Klaus voulait absolument avoir en sa possession. Que lui aurait-il fallu de plus pour se mettre en quête de cet objet ? Il ferait une parfaite monnaie d'échange contre sa liberté. Afin d'atteindre ce but, Katherine s'allia aux Carter, mais la situation tourna au vinaigre et une fois de plus elle dû s'enfuir — inutile que Klaus soit au courant qu'elle soit encore en vie. Au cours de l'un de ses voyages, elle appela Damon, pour prendre de ses nouvelles. Une vieille habitude qui ne l'avait jamais lâchée. Malheureusement, le beau brun la menaça de chantage. Et personne ne fait chanter Katherine Pierce — qui lui raccrocha brutalement au nez. Pour finir par revenir à Mystic Falls de longs mois plus tard et s'installer sans permission chez les frères Salvatore. Damon étant l'un des rares à savoir qu'elle était en vie, elle avait décidé d'habiter chez lui — et puis, elle appréciait sa compagnie. Elle fit de nombreux allers-retours de la pension à d'autres pays, d'autres continents, parfois ne donnant pas signe de vie pendant des mois. Mais elle n'a jamais abandonné son but. Reconquérir sa liberté, par tous les moyens.

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