The ink never lies except in my skin. ┼Aidan ┼

Je suis né au début du seizième siècle, dans une France en plein essor, Aidan premier du nom, né d’une mère française et d’un père anglais, une alliance arrangée à l’époque. Bien sûr ils ont trouvé un moyen de tomber amoureux l’un de l’autre, je n’ai aucune idée de comment, je ne supporterai pas que l’on me choisisse un prétendant, ou à l’époque, une prétendante. Dès mon plus jeune âge, mes parents m’ont appris tout un tas de chose, ils ont toujours été très honnêtes avec moi et m’ont directement dit qu’ils étaient des sorciers et que je serai sûrement comme eux en grandissant, ce qui s’est avéré vrai. Bien sûr, ils m’ont dit de n’en parler à personne et de surtout pas en faire mention aux grandes personnes. Étant un enfant noble, j’ai eu droit à l’éducation la plus stricte et uppée du pays, je me suis donc éloigné de la maison pendant quelques années. Je suis parti à l’âge de six ans pour Paris, mes parents vivant dans le vieux Marseille, je sais, on ne dirait pas vu mon teint mais je n’ai jamais aimé prendre de bains de soleil, je préfère franchement l’air frais et la pluie de Paris. On ne peut plus en dire autant aujourd’hui, l’air est tellement pollué. Là-bas, j’ai fait la connaissance d’Alexandre, un petit blond qui m’a toujours soutenu dans les moments difficiles, si j’avais connu ses origines, j’aurais fait plus attention mais aujourd’hui, je me dis que ça m’a bien servi. En effet, il avait été kidnappé alors qu’il n’était qu’un bébé par un couple de vampire qui l’ont élevé comme il était leur enfant. À l’époque, je ne connaissais pas l’existence des autres races, il m’aura encore fallu quelques années pour apprendre l’existence des suceurs de sang que l’on connait tous aujourd’hui.

Je suis revenu chez moi à l’âge de seize ans, Alexandre, voulant me suivre, a entraîné ses parents derrière moi et il est venu s’installer à Marseille, on était inséparable, je n’ai jamais pu blairer ses parents et il se trouvait que mes parents ne pouvaient pas les encadrer non plus. C’est à ce moment-là qu’ils m’ont révélé ce qu’ils étaient, des vampires et qu’Alexandre allait bientôt être l’un d’entre eux et que je devrais faire attention. J’ai très mal pris la nouvelle, ils ne pouvaient pas toucher Alexandre avec leurs sales pattes ! « Mais … S’ils sont réels, toutes les rumeurs sont vraies aussi ! » C’est ce que j’ai pensé et depuis, j’ai admiré les vampires. Entre temps, j’ai développé des capacités pour la magie et je montrais même un talent inné, mes parents étaient fiers de moi. J’ai alors commencé à m’exercer dans des rituels les uns plus compliqués que les autres, c’était un travail laborieux. Et un jour, mon beau Alexandre semblait maussade, il avait l’air bizarre, tout pâlot, il n’avait pas ce teint d’habitude, ça m’a inquiété et c’est là qu’il m’a dit ce qu’ils c’était passé. Ses parents l’avait fait entré en transition, nous n’avions que dix-sept ans à l’époque et la seule réaction plausible que j’ai eu quand il m’a expliqué ce qui lui arrivait, c’était de lui donner mon sang alors que l’on s’embrassait. Enfin, je me suis mordu la lèvre. J’avais toujours observé un intérêt étrange qu’avait Alexandre pour moi et c’est à cet âge que j’ai réalisé que moi aussi, je m’étais intéressé à lui. Après sa transition, notre relation a changé, il était beaucoup plus colérique, plus strict, je ne devais toucher personne, parler à personne. Mais tout ça, ça ne me dérangeait pas, j’étais admiratif de la bête qu’il était devenu.

Pendant toute notre relation, j’ai cherché un moyen d’être éternel, c’était l’une de ses plus grandes peurs et je ne voulais pas renoncer à ma fonction de sorcier. J’ai finalement trouvé un rituel qui permettrait à un humain de lier son existence avec un vampire assoiffé qui ne serait même plus un être vivant mais plutôt une relique. Ça me travaillait en permanence et je cherchais toujours un vampire que je pourrais utiliser pour mon rituel mais aucun ne se présentait à moi, bien que j’ai cherché partout, ils étaient tous bien cachés. Alors, lors d’une de nos disputes, avec Alexandre, j’ai craqué, je l’ai assoiffé par magie noire, l’attachant avec de la verveine et j’ai exécuté le rituel, qui d’ailleurs ne marche pas, la longévité n’augmente pas, ce n’est que le vampire qui meurt quand l’humain meurt en premier. J’étais fou de rage de ce qu’il venait de m’annoncer, il m’avait trompé, avec un autre humain, il avait cédé à la tentation que j’ai retenue pendant les trois années que l’on a passé ensemble. Pendant que j’exécutais mon rite noir, je pouvais le voir m’observer de ses yeux vitreux. Je n’en avais rien à faire. J’ai commencé à prononcer les paroles du rituel, au départ tout allait bien puis j’ai commencé à saigner du nez, puis des oreilles et enfin des yeux mais je continuais, j’étais déterminé. Finalement, j’ai fini par tituber et tomber en arrière contre le corps figé d’Alexandre, j’étais mort. Dans la douleur qui plus est.

Quand j’ai rouvert les yeux, j’ai vu mon corps et Alexandre qui se jetait sur mon sang pour pouvoir reprendre le contrôle de son corps, quand il a réalisé ce qu’il avait fait, il s’est mis à me secouer de plus en plus fort, j’étais parti, il a pleuré, j’ai pleuré, je vous jure c’était génial. Je suis passé voir mes parents quand la nouvelle leur est arrivé et ils étaient complètement brisé, ça a déclaré une guerre entre ma famille et celle d’Alexandre, ils ont dû fuir l’Europe pour survivre. Mais mon petit copain a gardé une chose que ma famille n’aura plus jamais, mon cadavre. Arrivé en Amérique, ils m’ont enterré dans un cercueil simple sous mes yeux encore une fois larmoyants. Pendant tous ces siècles, j’ai observé Alexandre se refaire une vie, sans moi, j’ai appris à m’y faire, après tout j’étais mort je n’avais aucun droit de lui dire d’arrêter et j’ai appris à ne pas être jaloux, un trait qui était proéminent chez moi. Je l’ai vu s’installer à Mystic Falls avec son nouveau copain qui y vivait, il habitait à New York avant mon Alexandre. Et puis un jour, j’ai vu une lumière forte apparaître et quand je suis passé à travers, je me suis retrouvé en plein Mystic Falls, avec pleins d’autres esprits aussi confus que moi.

C’est comme ça que cette aventure a commencé, je me suis retrouvé en terrain pas complètement inconnu avec rien à part mon nom et mon héritage perdu. Bien sûr, on m’a hébergé pendant un bon moment avant que je trouve un boulot de mannequin pour un magazine et j’ai alors commencé à me tatouer un peu partout, parce que j’aime simplement les tatouages. Alexandre ne m’a pas encore vu une seule fois, je l’évite comme la peste même s’il doit aussi redouter de moi. Après vingt-sept ans je doute qu’il pense que je suis passé de l’autre côté.
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