I heard that you like the bad girls

C'est pas mal comme tenue non ? Une robe, c'est ce que les femmes normales font pour un rencart ? Ce n'était pas mon premier rendez vous avec lui, il me connaissait plutôt bien mais ce n'est pas pour autant que j'allais débarquer devant lui en jean déchiré, les cheveux ramenés en queue de cheval et des chaussures en cuir tout comme ma veste, si ? On est d'accord. C'est pour ça que pour l'occasion je m'étais bouclés les cheveux, d'accord ondulés, je n'aimais pas faire de trop grosses bouclés et il faut dire que j'avais un peu perdu la main. Depuis que j'ai découvert le surnaturel, j'ai perdu pas mal de mes manies de fille. C'est pour ça que j'avais juste coiffé mes cheveux, et rien de plus. Je n'avais pas tartiné mon visage d'artifices quand nous nous sommes rencontrés, pourtant il a voulu faire ma connaissance et je ne m'étais pas non plus maquillé aux rencarts et ce n'est pas ce qui l'a fait fuir au milieu du restaurant ! J'avais enfilé des escarpins et une jupe bleu marine, ainsi qu'un de mes nombreux tailleurs blanc. Nous étions en octobre, mais il faisait encore beau donc autant profiter. C'est pour ça qu'il m'avait donné rendez vous dans le parc, pour un pic-nic improvisé en plein après-midi.
Instinctivement je passe à mon doigts mon anneau de résurrection et j'attache autour de mon cou mon talisman de protection. Ce n'est pas ce que pourrait porter habituellement une jeune femme mais ils sont vite devenus mes seuls bijoux, bien qu'un peut grossier et tape à l’œil il faut l'avouer. C'est pour cela qu'en restant devant le miroir de ma chambre, je cache le médaillon sous le tissus. Le métal froid rentre en contact avec ma peau nu quant à ma bague, je ne peux rien y faire et je me contente de passer mon pouce dessus, un tic que j'ai obtenu à force de la porter. Deux coups de parfum et je descends les escaliers en jetant un coup d’œil rapide avec un sourire. Je n'osais pas la laisser seul mais oncle Christophe et là, et j'ai moi même appelée Maxwell, son petit copain loup... Et oh, quel bonheur d'avoir un rencart avec un garçon normal ! Pas de vampires, pas de loups et pas d'hybrides !

C'est donc à pied que je me rend au parc de la ville qui ne se trouve pas si loin que ça. Je repense à comment on c'est rencontrés, de la manière la plus banal et assez clichée : comme tout les matin je pars chercher mon capuccino au starbucks et en me retournant je suis rentrée en collision avec lui, versant ma boisson bouillante sur lui. Une chance qu'il portait un manteau qui a pu limiter les dégâts, mais je me sentais vraiment mal. Il me restait un minimum de sociabilité et de bon sens. Bon si j'aurais vu qu'il possédait un quelconque tatouage d'identification, j'aurais sans doute agis différemment. Je finis par arriver dans le parc et je sors mon portable pour le déverrouiller et lire son message. Il dit juste qu'il attends près du ruisseau qui traverse le parc. Je n'aurais qu'à longer la rive pour le trouver, en espérant que je ne me trompe pas de côté pour que l'on se retrouve sur deux rivages différents.

Octobre, quel mois désagréable et affreusement vexant pour un sorcier… Car qui dit octobre dit obligatoirement halloween non? Les humains avaient toujours eu tendances à caricaturé l’espèce de Maddox d’une manière qu’il avait toujours un peu humilié. Une vieille femme laide aux cheveux gris ou blancs à la texture du foin, avec un long nez crochu, un long chapeau pointu, un habit ridicule semblable à un sac de patates, toujours recouvert de trous, et un balais… Ce maudit balais qui leur permettait de s’envoler vers la pleine lune… Idiot, totalement idiot. Pour Maddox, un balais n’avait jamais servit à rien d’autre qu’à ramasser les poussières et les dégâts, et voilà que l’imagination humaine venait moderniser le tout en fête commerciale. Le regard fixé sur cette affiche de sorcière qui annonçait une fête bénéfice costumée, Maddox n’entendait pas la caissière lui parler, et seulement après quelques minutes d’observation, il se retourna vers elle, un air interrogateur collé au visage. –Oui? Avait-il dit comme s’il blâmait la caissière de le regarder de cette façon. Elle répéta sa phrase avec un soupir d’exaspération. –Ce sera tout? Avez-vous besoin d’autres choses? Maddox fit non de la tête, et donna trente dollars à la dame, en lui demandant de garder la monnaie. Non, il n’avait pas besoin d’autres choses… Il venait d’acheter tout le nécessaire voyez vous… Une bonne bouteille de vin rouge, un camembert, une baguette de pain frais, des fruits, un saucisson et deux sandwichs fraîchement préparés. Le minimum nécessaire pour un pique-nique bien réussi en bref. Assez ironique non? Jamais Maddox n’aurait pensé acheter de quoi faire un pique-nique, et surtout, de le partager avec quelqu’un… Et vous vous demandez probablement qui ce quelqu’un peut bien être? Si on vous dit maire adjointe ça vous dit quelque chose? Eh bien quand on prononce ces mots, l’image d’une belle grande brune aux yeux noisettes, au charme fou et au sourire ravageur. Cette même fille était aussi une chasseuse plus qu’expérimentée, qui méprisait tout types de créatures surnaturelles susceptibles de causer du tort aux être humains. Comment était-il au courant? Parce qu’elle avait assassinée une très bonne amie de Maddox. Une fille prénommée Kara, pratiquante de magie noire et d’expression, comme lui, et de sang-froid, elle l’a abattue. Le stade de l’amitié n’avait jamais été dépassé, entre Kara et Maddox, mais elle était quelqu’un à qui il tenait beaucoup… Une des rares personnes à qui il faisait confiance et qui n’était pas son ennemie. Alors pourquoi lui préparait-il un pique nique? Pourquoi avait-il perdu toute envie de vengeance alors que l’éliminer à son tour était autrefois, un de ses buts? Ça, lui-même l’ignorait, ou du moins, faisait semblant de l’ignorer…

Arrivé chez lui, Maddox s’empressa de ranger ses achats dans un panier d’osier, et recouvrit ce dernier d’une petite nappe blanche, histoire de garder la fraîcheur. Vous savez, se préparer, pour un homme, ce n’est pas trop compliqué. Le jeune homme enfila une paire de jean bleue foncée propre, un t-shirt noir et des bottes de la même couleur. Il se regarda une dernière fois dans le miroir, arrangea quelques mèches rebelles, s’empara du panier et d’une couverture, et prit la route du petit ruisseau qui traversait le parc de Mystic Falls. Un petit cours d’eau peau profond, qui embellissait l’endroit. Maddox habitait un peu plus éloigné du parc, et il décida de prendre sa voiture pour s’y rendre. La route n’était pas longue, dix minutes minimum, mais on doublait le temps lorsqu’on était à pieds, et le sorcier voulait avoir le temps de tout organiser avant l’arrivée de Scarlett. Il s’interrompit dans ses pensées en se demandant depuis quand il se souciait d’organiser quelque chose…

Bref, il arriva enfin à l’endroit un peu à l’écart, sous un arbre, et s’empara de son téléphone pour lui écrire un message disant qu’il allait se retrouver près de ce fameux ruisseau, et qu’elle devait longer la rive pour trouver sa position. Pendant ce temps, il déplia la couverture qu’il étendit sur le sol, et installa le panier dessus en attendant Scarlett. Maddox ne voulait pas se l’admettre, mais il commençait sérieusement à s’attacher à cette fille qui n’hésiterait pas à lui tirer une balle entre les deux yeux si elle apprenait ce qu’il était. Enfin, ça, il n’en était pas certain, mais Maddox était en train de jouer avec le feu… Après quelques minutes d’attentes, il aperçut enfin la belle brunette, qui se trouvait près du ruisseau, mais de l’autre côté de la rive. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres et il se leva pour se diriger vers elle. –Attends un peu, je vais t’aider à traverser. Oh, elle aurait fort probablement été capable de le faire toute seule, mais il le fit quand même, pour les apparences vous savez… Ou pas. Maddox mit un pied dans l’eau, en gardant l’autre sur la terre ferme, et tendit sa main à Scarlett qui s’en empara. Le jeune homme la tira vers l’autre côté de la rive, en la ramenant près de lui. –Tu es resplendissante! Avait-il dit son sourire blanc toujours collé au visage en la voyant avec ses longs cheveux ondulés et sa jolie petite jupe. –Et j’espère que tu as faim!

Les arbres du parc formait à plusieurs mètres au dessus du sol une protection contre les rayons du soleil, certes faibles pour un mois d'octobre. L'herbe était plus foncé à cette époque là et même le feuillage des arbres n'était pas encore entièrement tombé, des feuilles oranges, brunes et marrons formait un tapis sous mes pas.
Je longeais donc la rive droite du parc et ce n'est qu'à quelques mètres que je remarque qu'il se trouve sur l'autre rive. Je lève les yeux au ciel. Évidemment la chance et moi ça fait deux. Franchir un ruisseau et me mouiller ne me fait pas peur, j'avais déjà traquer des créatures dans des rivières et dans les montagnes du Canada, mais j'étais habillé en circonstances. Et puis même niveau vestimentaire, ce n'était pas le pire: je ne voulais pas me la jouer trop brutal et indépendante, à ce qu'il parait les hommes n'aimaient pas ce genre de filles... Et Maddox avait encore le temps de découvrir que la fille avec qui il flirt depuis quelques semaines maintenant se révèle être la Indiana Jones 2.0 version féminine.

Arrivée devant lui, je joins les mains avec un sourire bête alors qu'il me voit de l'autre côté du rivage. Sans attendre il se lève de la nappe blanche qu'il a étendu sur l'herbe et met une jambe dans l'eau, laissant l'autre sur la terre ferme et me tend sa main. Il était habillé simplement mais son t shirt noir mettait en valeur sa musculation.
Souriant en le voyant faire, j'enlève mes chaussures que je tiens d'une main avant de me pencher pour attraper ses doigts et sauter de l'autre côté du rivage en reprenant mon équilibre. Du moins en faisant croire que je le récupère. Ce n'est pas un saut entre deux rives qui va me faire perdre mon équilibre.
-Hey ! Merci.
Depuis que je le connais j'ai appris à refaire ce que j'ai souvent fait, avant de porter le nom Carter comme il se doit: sourire. Enfin mon sourire n'était pas encore comparable à celui des stars dans les PUB pour dentifrice, mais ça ne semblait pas le gêné. Moi en revanche je baissais la tête quand son regard bleu profond insistait sur mon expression. Sérieusement ? Il avait fallu d'un garçon parmi tant d'autres pour faire tomber ce masque de haine, de rancœur, de rage, de haine et d'enfermement. Même si je n'osais pas l'avouer, je savais très bien mes sentiments envers lui, mais c'était trop difficile à accepter. J'avais passé trop de temps à aider ma famille, à tuer des créatures et à les traquer pour que je puisse me consacrer du bonheur. C'était trop brutal et je me sentais coupable d’abandonner ma cousine pour passer du bon temps avec un homme. Mais pourtant j'avais accepté chacun de ses rendez-vous. J'avais toujours hésité en me remuant le cerveau, me disant que je devais rester avec ma cousine, mes cousins et mon oncle, mais pourtant je finissais toujours par lui dire oui. Même un sourd pouvait voir ce qui se passait, mais moi je ne voulais pas le voir. Du moins pas encore. J'avais trop peur.

Je jette un regard sur ce qu'il a apporté, du vin avec des verres à pieds, des fruits, du pain avec d'autres sandwich et... Du fromage et de la charcuterie. Pour le premier baiser je suppose que ça sera pour un autre rendez vous.
-T'aurais pas du acheter tout ça... Des fruits auraient nettement suffit. Je tourne la tête vers lui avec un léger sourire. C'est parfait.
Et c'était un euphémisme, mais je me garde bien de le révéler. Depuis mes 15 ans j'avais découvert l'existence de cadavre assoiffés de sang se mélangeant aux Homme, de bêtes sauvages mutilant les Humains les soirs de pleine lunes, de femmes et d'hommes capable de briser un os par un simple regard et sacrifiant des innocents pour plus de pouvoirs. Il faut dire qu'en chassant ce type d'abominations je n'avais plus vraiment eu le temps d'avoir un vraie repas, ou rencart ou même un brunch entre amis. Mes repas se limitaient à du chinois commandés et livrés dans la chambre d'un miteux motel, accompagné d'un pack de bière. Féminin pas vrai ?
Je finis tout de même par me décoller de son corps, en baissant timidement la tête et jetant mes chaussures près de la nappe, dans l'herbe pour resté pieds nus. Avant j'étais beaucoup plus tactile et avenante, mais voilà le résultat d'une adolescence passée à traquer le surnaturel plutôt qu'à suivre des cours dans un rythme régulier au lycée. Depuis, les seules émotions que je laissais paraître était ma rage quand je traquais une créature à travers la nuit et ma satisfaction alors que j'enfonce un pieu en plein cœur? une balle en argent dans une tête ou quand je passais une lame affûtée sous une gorge, laissant ouvrir la chair et permettant au sang de couler à flots. Voilà les seules émotions que j'avais amplifié depuis que j'étais une chasseuse Carter. Je ne trouvais pas ce que Maddox me trouvait d'ailleurs, il pouvait trouver tellement mieux: une fille qui passe son temps à se vernir les ongles et à se coiffer, pas une fille qui cherche à élaborer des armes et qui trempe ses balles pour fusil de chasser dans de la verveine ou de l'aconit. Il pouvait trouver une fille qui avait pleins d'amies et quelqu'un de populaire, qui laissait transmettre sa joie, sa bonne humeur... Et d'ailleurs, est ce qu'il savait que je faisais partie d'une grande famille de chasseurs ? Depuis que le surnaturel est révélé, ma famille ne se cache plus et on notamment ouvert l'armurerie Carter en ville.

Finissant par m'abaisser avec lui pour m'installer sur la nappe, j'attrape un grain de raisin que je croque en regardant devant moi l'eau qui ruisselle entre les cailloux recouvert de mousse.
-Bien passé ta journée ?
Merde.. Quelle débile. On était en plein après midi, et c'était la question typique de la fille qui ne sait pas quoi dire. Enfin, j'avais des sujets de discussion, mais est ce qu'il était d'accord pour parler de la création de balles en bois à particules d'argent contre les hybrides ou de l'effet de la verveine à long terme ? Non je ne pense pas... Je ne sais même pas son point de vus sur le surnaturel et je n'ose pas donner le miens. Je me voyais mal lui dire que je comptais exterminer chaque créatures qui se trouvait devant moi.
Quand je l'écoute parler, je ne tiens pas son regard trop longtemps, son regard azur me met trop mal à l'aise, ma dernière relation remonte à... 7 ans ? 7 ans en arrière ? Seigneur ça passait si vite... Comment j'ai pus tenir 7 années ?
-Ma cousine est intriguée, ces dernier temps elle me voit sortir comme jamais auparavant, et surtout elle me voit sur mon 31.
D'ailleurs elle m'avait aidé en m'expliquant les base d'un premier rendez vous, me dire ce que je dois et ne dois pas faire, savoir repérer certains signes et les cerner, savoir ce que veut dire le garçon dans ses actions... Tous ce genre de trucs. Je souris en la renvoyant devant moi. J'espérais qu'elle remonte la pente suite au meurtre de sa mère et de son frère, elle les a vus mourir devant elle... Mais ce genre de traumatisme met du temps avant de disparaître, il lui faudra encore du temps.

Les deux mains posées sur sa taille, Maddox fixait Scarlett qui le remerciait de son geste. Il haussa les épaules, un sourire affiché au visage, comme pour lui démontrer que le plaisir était pour lui. Elle le lui rendit et Maddox la regarda plus en détail. Un petit tailleur blanc, une jupe bleue qui donnait de la longueur à ses jambes, ainsi qu’une paire d’escarpins noirs qu’elle avait enlevés pour sauter. Elle était vraiment jolie aujourd’hui. Enfin, elle l’était tous les jours, mais le jeune homme l’avait souvent vue vêtue d’une paire de jean trouée et de sa veste en cuir. Il aimait beaucoup son style décontracté, qui se fichait un peu des apparences et de ce que les autres pouvaient bien penser, pas toujours en train de se jouer dans les cheveux, à se vernir les ongles et à rigoler à tout ce qui sortait de sa bouche, non. Elle avait un caractère bien propre à elle, les deux pieds sur Terre et une opinion. En réalité, cela plaisait beaucoup à Maddox, qui avait toujours préféré ce genre de filles. Sauf que dans ce cas-ci, cette fille, il était sensé la détester, vouloir sa mort et réclamer vengeance, ce qui n’était pas le cas, depuis quelques temps seulement. Elle avait réussi à le charmer, lui, au point de lui faire organiser un pique-nique…  Il fallait avouer que ses grands yeux bruns l’avaient tout de suite charmé, mais étai-ce une raison?

Maddox la gardait toujours près de lui alors qu’elle jeta un bref coup d’œil à ses achats. Il n’avait pas l’intention de tout manger, et avait acheté le tout de manière un peu distraite, étant donné qu’il était souvent perdu dans ses pensées ces temps-ci, en particulier à cause de Scarlett. Elle fit d’ailleurs une petite remarque comme quoi il n’avait pas du acheté tout ça, et c’était probablement vrai, mais en réalité, Maddox n’avait jamais fait de pique-nique de toute sa vie. Son père était alcoolique, il était violent, sa mère était décédée, sa grand-mère corrompue et fourbe, tandis que les potentiels amis qu’il aurait pu se créer, de retour en Angleterre, s’étaient toujours amusés à rejeter Maddox à cause de sa réputation de mec étrange, probablement fou… Donc qui aurait bien pu emmener le petit Maddox faire un joli pique-nique? Personne. Il l’avait vu dans les films et avait acheté des trucs similaires, pour faire joli, et pour prouver le contraire. Il se gratta le derrière de la tête, pris au dépourvu et répondit à la remarque de Scarlett. –En fait, j’ai jamais vraiment eu l’occasion de pique-niqué, et pour être honnête, c’est un peu la première fois. Il fit une courte pause. En effet, Scarlett lui offrait son baptême du pique-nique. –Et puis je ne peux pas seulement te nourrir aux fruits, il te faut des protéines! Elle ajouta que c’était parfait, et un second sourire se dessina sur les lèvres de Maddox. Alors finalement, il n’avait pas fait si pire que ça…

Scarlett finit par se décoller de son corps, au grand regret de Maddox. Néanmoins, il ne dit rien et la regarda baisser timidement la tête pour s’éloigner et finalement jeter ses chaussures près de la nappe que le jeune homme avait dépliée quelques minutes plus tôt.  Le sorcier pouvait bien voir qu’elle était mal à l’aise, Maddox fit de même et enleva ses chaussures, tout en gardant ses chaussettes. L’une de ses bottes, et une partie de sa jambe droite était imbibée d’eau, il voulait les faire sécher, et avec cette belle température, ça n’allait pas être bien difficile. Il faisait soleil, l’herbe était verte, ils étaient sous un grand arbre, bref l’endroit parfait pour un rendez-vous de ce genre et si on oubliait le fait que Scarlett n’hésiterait pas à le trucider si elle connaissait la vérité, ce moment était très agréable. Et puis… Elle n’était pas obligée de savoir non? Cacher sa vraie nature ne semblait pas être bien difficile, regardons les vampires par exemple, qui ont sus se tenir à l’écart et être discret pendant plus de mille ans! Bref, Maddox prit place sur la nappe, près de Scarlett, qui goba un raisin avant de lui demander comment avait été sa journée. Le truc c’était que nous étions en après-midi, la journée était encore jeune et Maddox ricana. –La journée a bien commencée, et en voyant comment l’après-midi a débuté, je crois que je vais continuer à apprécier! Avait-il dit en faisant référence à la belle brune à côté de lui, bien évidemment. –Et toi, comment était ton avant-midi? Pas trop pénible? Il déposa ses yeux bleus océans et profond sur Scarlett et s’empara de la bouteille de vin pour l’ouvrir. Un pop sonore retentit, et Maddox s’empara des deux verres à pied et versa le liquide rouge et odorant dans ces derniers avant d’en tendre un à Scarlett.

Devant la réplique de Scarlett, Maddox fit mine de réfléchir. Après un bref instant, il décida de répondre. –Alors je dois en conclure que madame se fait belle pour moi? Il lui adressa un sourire charmeur et poursuivit. –Non parce que t’es très jolie sur ton 31, alors je serai flatté tu sais? Il prit une gorgée de vin avant de croquer dans une fraise. L’après-midi allait bien se dérouler, enfin, il y comptait bien! –Je suis content que t’ais accepté encore une fois, Scarlett… Et puis j’aime beaucoup ta compagnie. Avait-il dit en replaçant une mèche rebelle dans la longue chevelure chocolatée de Scarlett, causée par le vent.  

Intérieurement, je suis plus rassurée quand il me révèle qu'il n'a jamais pique-niqué non plus. Au moins je sais qu'il sera sans doute moins pointilleux sur mon attitude. Bien que je doute que Maddox soit le genre de mec comme ça, qui regarde et juge tous ce que fais une fille. Et il n'avait pas intérêt, sinon je ne passerais sans doute pas une seconde de plus avec lui. Je souris à ce qu'il dit en baissant la tête, honteuse de ne rien lui avoir dit mais aussi gênée. Les protéines il m'en fallait, c'est pas avec des fruits que j'arrivais à traquer des vampires et des loups jusqu'à en perdre haleine. Pourtant je devrais lui en parler, si je lui dis ce que je suis, mon identité quand on sera aller plus loin dans la relation déjà naissante, comment est ce qu'il va réagir ? J'en avait aucune idée...

L'entre rigoler à ma question me donne envie de me coller des claques et j'essaie de cacher ma honte. J'aurais dû regarder des films, et demander conseils à June pour savoir comment devait réellement se dérouler un rendez-vous. Mais mon sourire gêné disparaît rapidement quand il parle du début de l'après midi. Non, je n'étais pas habitué aux compliments, les seuls compliments que j'avais l’habitude d'entendre c'était ceux de mes parents, fière quand je venais d'attraper une créature et quand je l’abattais de sang froid. Mais des compliments comme cela, venant d'un garçon que je trouvais plutôt mignon et qui se fichait de me voir habillé comme un garçon manqué, ça avait le chic pour me gêner et me faire perdre assurance. Or je ne voulais pas être ainsi, je ne voulais pas faire partie de ces filles là. Ce n'était pas moi. C'est pour ça que je décide de prendre mon courage à deux mains en répondant en toute honnêteté à Maddox.
-Durant tout la matinée j'ai vidé mon armoire pour savoir comment m'habiller, j'ai dû essayer au moins une trentaine de robes, jupes et ensemble, j'ai demandé à ma cousine qu'elle m'aide pour ne pas me casser la gueule en talons.
Je prend le verre qu'il me tend en évitant son regard et effleurant ses doigts. Non... Scarlett... Interdiction de rougir, c'est tellement cliché cette attitude.
Je relève le regard vers lui cette fois ci en tenant tête à son regard glacial, un sourire en coin des lèvres.
-Ça te ferais plaisir de l'entendre ?
Évidemment monsieur serait flatté. Est ce que je lui dis que je me met sur mon 31 pour le premier garçon depuis des années ? Mmh... Non, on allait éviter. Même si il m'a dit ne jamais avoir fait de pique-nique, ça ne voulait pas dire qu'il n'était pas du genre soirées et à aimer les filles de l'équipe de cheerleaders quand il était encore étudiant. Un garçon comme lui ne devait pas s'embêter niveau rendez vous et pouvait avoir des filles à la pelle.
-Oui, je me fais belle pour Monsieur Lancaster !
Je fais tinter nos deux verres en rigolant à ma réponse, un rire qui s'estompe rapidement quand il me dit aimer ma compagnie alors qu'il remet une de mes mèches derrière mon oreille, ce qui a pour but de me faire légèrement frissonner. Je n'étais pas du genre tactile et ce genre de contact là, doux et lent change radicalement des coups de points que je reçois parfois lors des chasse. Bizarrement une caresse m’embarrassait plus qu'un coup violent.
Non je ne pouvais pas lui dire, dire que j'étais une chasseuse extrémiste revenait à tout gâcher entre Maddox et moi.
Avalant une gorgée de vin, et évitant de boire de grosse goulée comme si il s'agissait d'une bière, j’humecte mes lèvres en essayant de me rappeler ce que font les filles des films dans ce genre de situation. Le problème c'est que je n'étais pas ce genre de fille et que je ne pouvais pas faire comme si j'en étais une, ça revenait à me mentir à moi même et cacher la vérité à Maddox.
C'était comme ça, un coup je me résignais de lui en parler en profitant du moment présent, la seconde d'après je culpabilisais. Et si il n'appréciait la compagnie que de Scarlett ? Si il était différent face à la chasseuse Carter ?

Prenant une profonde inspiration, je baisse mon verre en le tenant des deux mains.
-Je suis contente d'être là mais tu dois savoir quelque chose Maddox...
Relevant mon regard du verre pour le regarder lui, j'ouvre à nouveau la bouche avant d'entendre mon téléphone sonner. Et merde... C'est ce genre de situation problématique lors des rendez vous dans les films non ?
M'excusant à Maddox, je décroche en sachant pertinemment grâce à la sonnerie personnalisé qu'il s'agit d'oncle Christophe. Et autant dire que les mots on l'effet d'une bombe. Il pensait avoir retrouvé la trace du reste du groupe de sorciers que j'avais massacré, ceux qui tuent des innocents pour du pouvoirs. Et si ses prévisions étaient bonnes, il y avait deux hypothèses : deux lieux de rendez vous. Il ne pouvait pas demander à June de chasser vus les derniers événements, c'était à moi qu'il demandait son aide. Il avait besoin de moi. Maintenant.
Raccrochant, je tourne le regard vers Maddox avec une expression désolée.
-Je suis navrée mais je vais devoir y aller, j'en un empêchement, une réunion à la maire. Je suis vraiment désolée Maddox, je te promet qu'on remettra ça une prochaine fois. Où tu n'auras pas besoin de mouiller ta botte et ton jean cette fois.

Remettant mes escarpins, je me relève en m'appuyant sur l'épaule de l'homme avant de rester devant lui, prête à partir, un sourire -encore une fois- bête au visage. Je ne suis pas censée sourire pourtant ! Ou peut être que n'étant pas habitué à ce genre de situations, au fond je suis soulagée que ça soit finit ?
Je le regarde quelques instant et il finit par approcher sa joue pour me faire la bise. A la place, je dévie assez ma tête pour poser un simple baiser, juste un effleurement sur ses lèvres. Il ne dur même pas une seconde mais le message a dû passer. Baissant la tête et me retournant, je repars sur le chemin de la maison Carter avec une seule pensée en tête : mais pourquoi t'a fais ça merde!
Non pas que ça avait était désagréable... Mais ce n'était pas un peut trop rapide ? C'est pas comme si c'était notre premier rendez vous mais bon. Et puis, la question essentielle : comment l'avait il prit, lui ?