Le bonheur que l'on a vient du bonheur que l'on donne.

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Le bonheur que l'on a vient du bonheur que l'on donne.

Lorsqu’on s’ennuie, on a beaucoup tendance à rester planter devant la TV. Et si c’est l’heure du repas, avec une pizza. Mais on s’ennuie toujours, d’autant plus que, ce n’a jamais été le style de Lahia de s’affaler dans le canapé. Bouger, sortir, ça c’était la meilleure distraction ! C’est donc d’un pas engagé qu’elle franchi le seuil de son nouvel appartement. Ou plutôt de ce bâtiment miteux. A chaque fois qu’elle sortait de cet endroit elle se sentait revivre. (Dès que j’aurais économisé assez, je me trouverai un appartement convenable !) Pensa-t-elle très fort comme un vœu pour qu’il se réalise.

Elle marcha, marcha, marcha encore pour se changer les idées, ça marchait bien. Etant passionnée de photographie elle repérait plein d’endroit inspirants, elle les notait dans un coin de sa tête pour penser à y repasser avec son appareil photo dernier cri. Mais pour l’instant elle continuait de marcher, elle ne s’était pas encore arrêter une seule fois, et ce disait que la chose qui la ferrait s’arrêter méritera qu’elle s’y attarde. Et finalement, ce fut un endroit qui avait l’aire chaleureux, avec plein de bruit à l’intérieur, plein de gens, typique des endroits qu’elle aimait bien. Il y avait une grande enseigne avec marqué « Mystic Grill »… ça sonnait plutôt pas mal ! (Bon, c’est ici que je vais m’attarder !) se dit-elle. Elle entra. S’assit au bar commandant une simple bière. Elle se sentait déjà envahie par la bonne humeur du lieu qu’elle venait de découvrir, une bonne aura s’en échappait. Elle pensait surement faire une bonne rencontre comme elle avait l’habitude, elle et sa sociabilité légendaire.

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Ta télévision crache les paroles d'un vieux film à la doublure plus que douteuse. Le sol est jonché de vêtement sales et la vaisselle d'hier soir traîne encore dans l'évier. Malgré l'aspect soigné que tu arborais, ton chez-toi exposait très nettement le contraire; faire le ménage n'était pas un sport très à la mode. On à pas que ça a faire, quand on est un loup garou. On doit faire sa toilette et hurler à la lune...
Tu te racles la gorge en fermant la télé. La journée avait été longue et ennuyante, pénible même. En passant une main dans ta chevelure rousse, tu te levas et décida de prendre une douche. Tu l'avais déjà prise hier soir, mais tu aimais te sentir propre. Tu passas environ quarante-cinq minutes à te perdre dans tes pensées, et cinq minutes à laver ton corps et tes cheveux. Tu sortis, enroula une serviette autour de ton corps puis erra dans la chambre en quête de vêtements propre et confortable à te mettre. Tu optas pour un débardeur blanc rayé noir, une petite veste en cuir ainsi que des jeans troués au genoux. Ce fut surement tes jeans les plus vieux, mais tes préférés. Ils te donnaient ce petit style grunge que tu aimais tant.

Après une heure de préparatifs pas si utiles que ça, tu sors de chez toi, met tes écouteurs et commence à marcher vers le centre-ville. Tu n'habites pas si loin que ça de la place et il fait passablement beau, autant en profiter. Tu es de bonne humeur, et le sourire que tu affiches depuis le début de ta petite marche santé intrigue quelque peu les passants. Tant pis, ce n'était pas ton problème s'ils étaient curieux. S'immiscer dans la vie des autres, c'était ça, le passe temps préféré des humains. Une fois arrivée au centre-ville, tu t'arrêtes devant le Mystic Grill. Un endroit fort bien sympathique où tu adorais arrêter prendre une bière ou manger un petit truc sans que ça te coûte un bras. Tu enlèves tes écouteurs, pousse la porte et vois que l'endroit est passablement rempli, que l'ambiance est bonne. Tu te diriges au bar, où une voix familière te sors de tes pensées.

« Lahia! Hey, comment ça va? » Dis-tu en t'approchant d'elle, d'une voix chaude et amicale. Tu te déplaces et dépose ton derrière sur le banc à ses côtés.

Toi qui cherchais quelque chose à faire, en voilà une rencontre qui te changerais les idées.

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Le bonheur que l'on a vient du bonheur que l'on donne.

Lorsqu’on a des amis, c’est toujours très dur de les quitter ou même de les voir partir, que ce soit pour toujours ou pour quelques années. Alors qu’est-ce que ça fait lorsqu’on se sépare d’un ami et qu’on ne sait pas quand on va se retrouver ? Peut-être demain ? Peut-être le mois prochain ? Peut-être jamais… non. Ce n’est pas la question qu’il faut se poser. La vraie question c’est… ‘‘ Qu’est-ce que ça fait lorsqu’on le retrouve ? ’’ Seul quelqu’un qui l’a déjà vécu peut le dire.

Lahia était assise depuis peu à une table, sur un banc en coussin moelleux qui laissait s’enfoncer la jeune femme de quelques centimètres. Ça tranquillité fut néanmoins interrompue lorsque son flair sentit une odeur familière mais elle n’arrivait pas à savoir de qui, comme si l’odeur se mêlait à une autre ou avait changé. Elle se concentrait pour étudier celle-ci mais elle n’eut pas besoin de chercher très longtemps. En effet, devant elle, se dressait Lahja-Lou, une amie de toujours, telle que Lahia n’arrivait pas à dater leur première rencontre. « LOU !! Mais que fais-tu ici toi ?? » Dit-elle en lui sautant dans les bras. « Mais ça fait combien d’années que je ne t’avais vue ?! hmmm… j’ai 23 ans aujourd’hui… ça veut dire que ça fait presque 6 ans ! Il me semble que j’avais 17 ans la dernière fois… » Lahia ne réalisait pas vraiment qu’elle venait de retrouver une amie qu’elle ne pensait pas revoir, là où elle vivait avant elle avait toujours espoir de revoir des anciens amis, mais depuis qu’elle avait atterris sur le continent américain elle ne pensait absolument pas retrouver quelqu’un là-bas ! « Qu’est-ce que tu deviens ?? J’ai un million de questions à te poser !!! » Un million, en effet. La seule raison pour laquelle Lahia avait mis un peu de temps à décrypter l’odeur de son amie, c’est qu’elle avait changé en un point. Elle sentait le loup. Entre loup, on ne met jamais bien longtemps à se reconnaître. Le flair ne se trompe jamais ! Lahia était transformée depuis l’âge de 8 ans, elle avait eu le temps d’apprendre à se servir des atouts que comporte la malédiction. Lahja-Lou avait dû être transformée pendant les années où elles s’étaient perdues de vue. Décidément, ça ne changeait pas d’avant ; elles avaient beaucoup de choses en commun.

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Entendre sa voix te fit un plaisir monstrueux. Ton sourire s'étira quasiment jusqu'à tes oreilles et tu posas une main amicale sur son bras, renouant ce contact que tu avais perdu lorsque vous vous étiez perdues de vue. Tu rigoles lorsqu'elle te bombarde de questions. Elle n'avait pas changé, toujours aussi amicale, toujours aussi bavarde. Tu t'installas confortablement sur le banc et plongea ton regard dans le siens. Tu reniflas un coup. Elle devait avoir senti que quelque chose avait changé, chez toi, parce que tu t'étais transformée entre la dernière fois que tu l'avais vue et ce moment.
« Ce que je fais ici? Pas grand chose, je venais relaxer un peu, puis je t'ai croisée... toi non plus t'as pas changé, beauté. » Tu lui fait un clin d’œil en éclatant de rire. « Alors pose-les, tes questions! Je deviens pas grand chose, en fait. J'ai un travail minable dans un bar qui me rapporte peu, mais assez pour me payer le loyer. Toujours célibataire... » Tu hausses les épaules. Manque de chance. « Puis le reste... t'as du le sentir quand je suis arrivée. » Puis tu mimes subtilement un loup qui hurle. Pas assez fort pour que les gens se retournent, pourtant.

Tu te commandes un simple café. Il est beaucoup trop tôt pour commencer à se saouler la gueule, puis tu veux rester raisonnable. Tu te passes une main sur le visage; la soirée d'hier avait été dure, mine de rien.

« Et toi? Qu'est-ce que t'as fait de beau pendant toute ces années? » Lui demandes-tu en recevant ton café. Tu prend une gorgée du bout des lèvres, ce dernier étant encore chaud.

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Le bonheur que l'on a vient du bonheur que l'on donne.

Lahja-Lou avaient sentit elle aussi que Lahia était une louve, Elle n’avait jamais dit son secret a personne mais quand on a un semblable en face, ce ne reste pas un secret très longtemps. Parole d’expérience ! On dit souvent que quand on parle du loup on en voit la queue mais pour les vrais loups garous comme nous, ce serait plutôt, ‘‘quand on sent le loup on en voit la queue’’. « Ma Loulou est une loulouve ! Qui aurait cru ! Pas moi en tout cas. » Elle commençait à baisser le ton bien que les autres humains ne pouvaient pas les entendre vu la distance. « Et ça va, tu t’en sors ? Ça fait combien de temps ?» Dit-elle en se remémorant sa première transformation à 8 ans, bien qu’elle aurait préféré oublier cette nuit ou ça transformation avait duré pas loin de 7 heures dans des souffrances atroces au fond d’une cave, aujourd’hui ça faisait 15 ans qu’elle se transformait une fois par mois, c’était infiniment plus rapide et moins douloureux. Lahia avait également appris à prendre sur elle. Mais elle ne savait pas depuis combien de temps s’était transformée Lahja-Lou, si ça se trouve l’évènement ne datait que de quelques mois… Le moyen le plus sûr de connaitre la vraie version est encore de poser la question.

Lahia pouvait parler avec elle des heures, maintenant qu’elle l’avait retrouvée, elle n’allait plus la lâcher ! Frôler la décennie en matière d’absence c’est impensable ! Quand Lou se mit à parler de son boulot, cela rappela à Lahia qu’il fallait qu’elle s’en trouve un et qu’elle arrête de glander. « Dans un bar ? C’est sûr que ce n’est pas ce qui rapporte le plus… moi j’ai assez d’argent pour payer mon loyer, minable aussi, pendant quelques temps, mais j’ai bien l’intention de trouver un travail dans la photographie. Au fait ! J’ai toujours les photos que j’avais prises de toi !! » La photographie, tout un art ! Et c’était le domaine de Lahia ! Elle faisait toujours des nouveaux plans pour de nouvelles photos… et cherchait aussi des modèles !! Depuis quelques temps, elle ne faisait plus de photos de personnes, mais plus de paysages… Si elle arrivait à percer, elle pourrait se faire de l’argent et investir dans un salon, avec des costumes… Le rêve ! « D’ailleurs, ça te dirais de poser pour moi ? Pour des vrais clichés cette fois ci, pas les photos d’adolescentes pour le livre d’or du lycée, des vraies belles photos ! Ça me ferrait tellement plaisir !!! »

Pendant que Lou commandait son café, Lahia passa commande elle aussi, mais pour elle se sera une bière ! L’alcool est bien meilleur l’après-midi, ou même en fin d’après-midi, que le soir. Et là, franchement, il y avait quelque chose à fêter ! Que de bonnes raisons ! « Oh… moi ces dernières années se sont bien passées, j’ai eu mon BAC en photographie, puis j’ai travaillé pour une photographe français assez connu… Mais si tu veux tout savoir, mon père nous à quitter le mois dernier. Et c’est dans des moments comme ça qu’on a besoin de ses amis. Pour nous aider à nous relever. C’est en partit grâce à mes deux amis, qui sont eux aussi des loups et que je considère comme mes frères que je suis ici avec toi aujourd’hui, si non je ne m’en serais jamais remise. Et puis te revoir redonne du coup de booste au moral !! » La disparition de son père avait beaucoup touché Lahia, mais son fort caractère et ses amis lui avait permis de tenir le choc, au jour d’aujourd’hui, elle avait fait son deuil, très rapidement, trop d’après certaines personnes, mais Lahia n’avait jamais été du genre à se soucier du regard des autres. Et sa joie de vivre avait repris le dessus sur les journées morbides qu’elle avait passées suite à l’enterrement. Pas facile de surmonter ses émotions quand on est un loup garou. Mais parfois il faut le faire, pas que pour soi mais aussi pour les autres.

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