ELITIA → let's go somewhere no one could see you and me

Elijah était détruit, oui, il l’était vraiment. Il se mordait les doigts d’avoir hypnotisé Elena. Il assumait pleinement d’avoir transformé Matt en vampire, seulement, il se demandait comment avait il pu être aussi idiot d’hypnotiser la jeune femme pour qu’elle oublie sa relation. Alors qu’avant son amour pour l’originel atténuait sa colère, aujourd’hui rien ne retenait la haine de la jeune femme. Cependant, il continuait à être lui même en colère. Il était en colère contre lui même pour s’être laissé endormir par cette bande, il s’en voulait de ne pas avoir venger la mort de son frère et aujourd’hui il en voulait à sa propre famille pour ne pas l’avoir fait à sa place. Oui, il avait besoin de prendre du recul, vraiment besoin de cela pour réfléchir objectivement et ne pas commettre d’erreur. Aujourd’hui, dans cette ville, il était clairement incapable d’avoir les idées claires.

Son départ allait se faire pour bientôt, il en avait clairement besoin. Il ne l’avait pas encore annoncé à sa famille mais il ne pensait pas que cela chamboulerait vraiment leur vie. Cela lui faisait mal mais la famille originelle était totalement détruite et au final, ils ne se parlaient quasiment plus. Cependant pour le moment, c’était d’un bon bol d’air dont il avait besoin. Il décida donc de se balader dans la forêt. Au fil de ses pas, il senti une présence qui lui était à la fois familière mais différente. Lorsqu’il vit enfin de qui il s’agissait, il vit une jeune femme, un de ses amours entrain d’essayer de se libérer d’une branche. Il pensa immédiatement à Elena, cependant, il sentait qu’il ne s’agissait pas d’elle mais de son fantôme. Tatia. Une vague d’émotion le submergea alors. La dernière fois qu’il avait vu la jeune femme, ils s’étaient embrassés avant que l’originel refuse de continuer la conversation et prenne la fuite trop bouleversé d’envisager de renvoyer la jeune femme de l’autre côté. Cependant aujourd’hui, les fantômes étaient condamnés à vivre ici. Reprenant de la contenance, Elijah avança vers la jeune femme.

« Bonsoir Tatia. » dit-il en essayant de ne pas lui faire peur.

Elijah se sentait soudainement stressé comme un adolescent mais il faisait en sorte de ne pas le montrer. Calmement, il arriva à hauteur de la jeune femme. Il continua en allant la libérer doucement de sa branche. Il ne voulait pas qu’elle abîme ses vêtements même si cela n’avait pas grande importance.

Se redressant, il plongea son regard dans celui de Tatia, tout en prenant une longue inspiration. Il se sentait terriblement mal vis à vis de ce qu’il avait fait à la jeune femme. Il ne s’était clairement pas montré clair avec elle. Il avait pris la fuite puis par la suite, il avait entamé sa relation avec Elena sans tenir compte de Tatia, sans informer à la jeune femme ce qu’il faisait. En soit, il pouvait se cacher derrière le fait qu’Elena ne voulait en parler à personne mais il considérait que ce n’était pas une excuse valable. Tatia avait été le premier amour de l’originel. La première femme qui l’avait transporté et qui l’avait gravement mis en conflit avec son frère. Elle avait réussi à le rendre fou d’amour. Mais alors que Klaus avait eu son cœur brisé et n’avait plus commis l’erreur d’aimer, Elijah, lui, fut à chaque double submergé par son romantisme.

Parfois il se demandait si son absence de chance en amour ne venait pas du fait qu’il ne s’était simplement jamais remis de la mort de Tatia. Les seules femmes qu’il avait véritablement aimées étaient des sosies de la jeune femme. Cherchait-il en Katherine et en Elena les ersatz de Tatia ? Elijah était convaincu que ce n’était pas le cas car il était capable de les reconnaître sans se tromper. Cependant, la question pouvait se poser. Elijah trouva enfin son courage pour entamer la conversation.

« Comment vas tu ? »

Il n’osait même pas engager la conversation sur ce qui s’était passé la dernière fois qu’ils s’étaient vu. Cela amènerait à trop de question qu’en soit l’originel était incapable de répondre.

Il la regarda comme si c’était la première fois qu’il la découvrait. Il sentait une émotion l’envahir alors qu’il la croyait disparu. Il admirait les traits fins de la jeune femme et se plongea rapidement dans le sourire de cette dernière, dévorant du regard les lèvres pulpeuses de la jeune femme. Cependant, un sentiment de culpabilité ne cessait de l’envahir. Elena… Elena ne cessait de lui revenir à l’esprit. Il aimait la jeune femme, il en était certain… pour autant, il était également a peu près sûr qu’il n’avait jamais cessé d’aimer Tatia. Aujourd’hui, Elena n’était plus là. Certes, par sa faute, elle avait oublié leur relation amoureuse. La jalousie de l’originel ne cessait de lui envoyer des images d’Elena et Damon. Il ne supportait pas cela mais il ne pouvait pas revenir en arrière… non il ne pouvait pas revenir en arrière. Oublier Elena, il en serait incapable… mais une part de lui, hurlait de laisser remonter les sentiments qu’il se refusait de déterrer et qu’il portait pour la petrova originelle. Dans une impasse, oui, c’était bien cela. Il se trouvait dans une impasse sentimentale. Lui avait eu tellement de difficulté à laisser le bonheur l’atteindre, il se trouvait dans une situation que jamais il n’aurait imaginé.

Cependant, il se souvenait ce à quoi cela l’avait mené trop de réflexion. En réfléchissant trop, en n’étant pas assez impulsif dans sa façon d’agir, dans ses sentiments, il avait détruit son histoire d’amour qu’il partageait avec la belle Elena. Non, il se devait d’arrêter de réfléchir, il se devait de laisser le moment lui donner la réponse à ses questions. Il enviait la capacité de Kol et de Rebekah à être incroyablement impulsif. Il en était incapable mais il s’était promis d’essayer de l’être. Quel meilleur moment que cet instant pour essayer ? Revenant à la réalité, elle venait de parler de souvenir commun. Un léger sourire apparu sur le visage de l’originel.

« Bien sûr que je me souviens. »

Attrapant doucement la main de la jeune femme, il frissonna au contact de sa peau contre la sienne. Il avait l’impression que rien n’avait changée en 1000 ans.

« Je me souviens comme si c’était hier de chaque moment que j’ai passé avec toi. Je n’ai jamais pu t’oublier Tatia. »

Elle eut un sourire irrésistible, et l’originel eut l’espace d’un instant envie de l’embrasser comme si jamais ces 1000 ans n’avaient existé cependant, l’esprit cartésien de ce dernier ne cessait de lui hurler que les 1000 ans avait eu lieu, qu’il avait changé et fait de nouvelles rencontres… que son cœur, malgré énormément de temps… avait appris à vivre sans Tatia. Oui, il avait fini par vivre avec ce manque et cela l’avait même changé. Elijah se demandait si la jeune femme en avait conscience.

« Comment j’aurai pu t’oublier Tatia ? »

Sa question ne demandait pas de réponse, il senti un nouveau frisson le parcourir lorsqu’elle vint poser sa main sur son torse. Il ne savait pas quoi faire. Devait-il se laisser emmener par ce souvenir agréable que lui offrait Tatia ? Cette seconde chance offerte inconsciemment par sa défunte mère qui avait été à l’origine de la mort de la femme qu’il avait aimé ? Ou devait-il rester réaliste et se rappeler que contrairement à un vampire, Tatia était réellement morte et passé de l’autre côté. Il lâcha la main de la jeune femme et s’éloigna d’elle en faisant quelques pas.

« Ecoutes Tatia. Lorsque ma mère te tua, je fus réellement détruit. Jamais je n’aurai imaginé ressentir une douleur aussi forte. Cela m’a changé. Je ne suis plus cet homme qui jouait volontiers à cache-cache dans la forêt. Je ne suis plus l’homme qui est proche de sa famille. »

Prenant un soupire, il alla s’appuyer contre un arbre.

« 1000 ans on passé Tatia… »

Que voulait-il par cette conclusion ? Elijah l’ignorait lui même. Il était totalement perdu. Intérieurement, il y avait un véritable combat de ses sentiments. La culpabilité, la joie, la peine, l’envie, le désir, l’inquiétude, la jalousie. Tout cela se mêlait et il sentait son cœur au bord de l’implosion.

Alors qu’il avait cherché désespérément à s’éloigner d’elle car il savait ce qu’elle lui inspirait, elle avait refusé de mettre de la distance entre elle et lui. Ce qu’elle disait touchait particulièrement l’originel qui laissait peu à peu son émotion l’envahir. Elijah ne se sentait pas la force de repousser la jeune femme et surtout il n’en avait pas envie. Il avait attendu la jeune femme pendant tellement d’année. Pourquoi avait-il fallut qu’elle revienne précisément à cette époque ? Il l’ignorait mais il savait qu’il n’était pas capable de lui résister car il n’avait jamais cessé de l’aimer. Il n’avait jamais oublié son premier amour. Elle termina son monologue par un « je t’aime » qui vint envahir l’être d’Elijah. Les paroles douces de la jeune femme le soulageaient. Il avait attendu cette phrase pendant tellement d’année et il était désolé d’être dans l’impossibilité de lui répondre. Il était désolé de ne pouvoir lui renvoyer l’ascenseur car il avait l’impression de trahir Elena. La Gilbert était encore bien trop dans l’esprit de l’originel. Bien qu’Elijah portait une affection toujours aussi grande pour Tatia, il avait cherché pendant tellement d’année à enfouir son amour pour elle afin de pouvoir avancer dans sa vie, qu’il avait peur de laisser cela ressurgir.

Elle finit par rompre le peu d’espace qui les séparait pour venir se blottir dans les bras de l’originel. A son contact, Elijah répondit à son étreinte et ferma les yeux savourant cet instant. Pendant tellement d’année, il avait pensé à cet instant, il avait rêvé de l’embrasser, il avait rêvé de la posséder, il avait rêvé de l’épouser, de construire une famille. Aujourd’hui, tout était remis en question… car il y avait une autre femme, il aimait Elena. Cependant, dans cet instant, il avait oublié la jeune femme. Tatia le réconfortait et elle avait réussi à lui faire oublier sa peine d’avoir tout gâché avec Elena. Oui, il se sentait apaisé au contact de la jeune femme.

« Je vais quitter Mystic Falls. J’ai besoin de m’éloigner de cet endroit. » Finit-il simplement par répondre.

Il était incapable de répondre au « je t’aime » de la jeune femme, il était trop tôt.