Comme des enfants ♣ [PV: Aloysia]

J'ai donné rendez-vous à Aloysia au Starbuck pour prendre un petit café en tête à tête. C'est l'une de mes nombreuses méthodes pour tenter de la faire craquer sous mon charme. La serveuse vient me porter ma deuxième tasse de café, je la remercie tout en prenant la tasse de mon liquide favori entre les mains. Malheureusement, le breuvage n'est pas assez chaud pour moi. J'utilise donc ma magie le plus discrètement possible pour faire monter la chaleur dans mon café. Je m'arrête quand je peux voir une petite fumée s'élever de la tasse en porcelaine.

Satisfait, j'en prends une longue rasade. J'espère que l'élue de mon coeur va pouvoir venir à notre rendez-vous. Puisqu'elle est chirurgienne, il est parfois difficile de ce voir. Je crois que c'est difficile pour elle que l'on ne se voit pas sur une base régulière, enfin pour moi c'est difficile. Je voudrais être en mesure de la protéger, mais elle ne me donne pas l’occasion de le faire. Je ne sais pas de quoi elle a si peur, je devrais sans doute lui demander, mais je ne veux pas que l'on se querelle pour une broutille.

Elle passe finalement la porte du Starbuck plus belle que jamais. Je salue de la main et me lève pour pouvoir l’accueillir comme il se doit. Vous avez deviné n'est-ce pas? Hé oui! Je lui flanque deux baisers sur les joues, car j'adore la voir rougir.

- Je suis content de te voir, comment vas-tu?

Comme un parfait gentleman je lui tire sa chaise pour qu'elle puisse y prendre place. Quand elle est assise confortablement, je regagne mon siège. Je la détaille du regard pour y noter un quelconque changement négatif. Je touche l'une de ses mains qui est froide, trop froide à mon goût.

- Attends, je vais te réchauffer.

Tout en lui faisant un sourire taquin je prends ses mains entre les miennes et fait doucement monter la chaleur pour qu'elles se réchauffent.

- C'est mieux non?

Elle est au courant de ma magie, enfin que je suis un sorcier, mais elle n'a rien à craindre de moi. J'utilise ma magie que pour me faciliter la vie et celle des autres le plus discrètement possible. Aux yeux des autres je suis un humain des plus normal.

La journée de travail touchait enfin à sa fin, elle avait eu une seule opération à faire en compagnie de son maitre de stage mais ce fut une longue opération. Elle devait choisir une spécialité d’ici la fin du mois et pour le moment, elle se contentait de faire des opérations sur différents domaines afin de voir lequel lui plaisait le plus. Elle se changea dans les vestiaires en passant par la douche, c’était sa manière de se relaxer après une journée longue, ça lui faisait beaucoup de bien. Elle aurait adoré rentre chez elle directement après le boulot, retrouver sa sœur, il faut dire que depuis la tornade elle avait encore plus peur de perdre sa sœur et devait, obligation qu’elle s’était donné à elle-même, s’assurer que sa sœur allait bien tous les jours. C’était stupide sans doute mais bon…c’était plus fort qu’elle. Seulement…elle avait accepté l’invitation de Sawyer d’aller boire un café et se rendit donc machinalement au mystic Grill, là où elle avait l’habitude de prendre un café. Ce fut une fois arrivée sur place qu’elle se souvint que cette fois, il lui avait parlé du starbuck au centre commercial. Elle leva la tête vers le ciel comme une façon de se dire : « tu es vraiment trop bête ma fille » et après un rapide geste de salut à sa sœur elle se rendit au lieu du rendez-vous. Avant d’entrer elle fit une pause, hésitante. Et si elle partait maintenant ? Si elle n’y allait pas ? Sawyer était gentil, adorable, beau tout ce qu’une fille désirerait d’un homme et au moins avec lui on ne risquait pas de manquer de chaleur ou de feu, mais elle n’arrivait pas à se dire qu’il est parfait pour elle. Elle pourrait le blesser, après tout, IL la poursuit toujours…elle en est persuadé, et même si Sawyer lui promet de la protéger, elle ne peut l’accepter.

Elle regarda la porte et se décida à la pousser. Elle avait à peine fait un pas à l’intérieur qu’il lui avait déjà fait signe et s’était approché d’elle. Il lui fit la bise ce qui la fit immédiatement rougir. Un jour elle parviendrait à gérer ce soucis, parce qu’il adorait la voir ainsi et ce n’était pas une bonne chose, il allait encore plus être dragueur.

« Je suis content de te voir, comment vas-tu? »

Elle lui sourit gentiment avant de lui répondre, elle n’allait pas être distante avec lui éternellement et avait décidé de faire un effort, en tout bien tout honneur bien sûr.

« Je vais bien merci, et toi ? ».

Elle le suivit à la table, le café du pompier fumait encore, pour que ce soit ainsi il avait forcément dû utiliser ses pouvoirs, ici le café n’était jamais chaud au point de fumer. Elle s’assit sur la chaise qu’il lui tira et pris le menu en main pour voir quoi commander. Elle reposa le menu, décision en tête, fit signe à la serveuse tandis qu’il la dévisageait. C’était assez…déplaisant mais…c’était plus fort que lui alors elle s’y était faite. Il lui prit la main et commença à la réchauffer…elle avait les mains si froides que cela ? Bon d’accord elle était un peu fatiguée mais elle n’avait pas l’impression d’avoir froid. Il fallait l’avouer, mine de rien, cette chaleur lui faisait du bien. Elle regarda vers leurs mains alors qu’il lui demandait

« C'est mieux non? »

Elle releva la tête vers lui et retira sa main de la sienne.

« Oui beaucoup merci »

Elle commanda un capuccino à la serveuse qui était venue prendre sa commande puis reporta son attention sur lui.

« Alors ? Comment ça va à la caserne ? »

Question débile certes mais il fallait bien lancer une discussion, ils n’allaient pas juste se regarder dans le blanc des yeux tout le temps.

Je suis content que ma douce amie soit moins distante avec moi. Enfin distante ou pas je trouve toujours un moyen de la séduire. Elle a peur de sauter le pas, peur qu'il m'arrive quelque chose ce que je trouve en sois improbable. J'ai la carapace dur et je n'ai pas peur de rentrer dans son monde. Elle me réponds qu'elle va bien, réponse rhétorique de sa part. Je lui confirme que je vais bien et que je suis content de la voir. J'ose lui réchauffer les mains avec ma magie, ses mains ne restent pas très longtemps entre les miennes, car elle les retire. Je sens un certain malaise venant d'elle, mais je ne lui en tiens pas rigueur.

Elle commande un cappucino, je me fais une note mentale à propos de cette préférence. Je compte bien l'utiliser un jour dans une tentative de charme.

« Alors ? Comment ça va à la caserne ? »

Depuis la tornade, la ville est comme dans un état de siège. La population est paniqué et nous recevons beaucoups d'appel de détresse. Nous sommes maintenant dans l'obligation de nous déplacer pour rassurer les gens, un peu comme fait la police sauf que nous nous vérifions l'état des maisons. Si les risques d'incendies sont élevés. Je ne dors pas beaucoup je dois l'avouer et me tiens sur le café.

- C'est la folie avec ce qu'il sait passé, la population a besoin d'être rassuré.

Tâche difficile, comment peux-tu rassurer le commun des mortels dans une situation pareil. Je sais que c'est le résultat d'une guerre entres sorcières et vampires, mais je ne peux en parler. Alors on sort les excuses bidons à la noix, "vous savez le réchauffement climatique ça cause beaucoup de dégât"

- Aujourd'hui c'est ma journée de repos, quoique je m'attends à avoir un appel dans la soirée.

J'adore mon métier, je ne dirais pas le contraire, mais j'ai peu de temps libre c'est dernier temps.

- Sinon toi, quand vas-tu me laisser te protéger?

C'est repartis pour un autre tour! J'aime la taquiner sur ce sujet. Pourquoi elle ne me laisse pas la protéger, faire partie de sa vie, car oui elle a des sentiments pour moi. Je suis tellement certain de ce que j'avance que je mettrais ma main au feu!

« C'est la folie avec ce qu'il s’est passé, la population a besoin d'être rassuré. »

Elle en savait quelque chose. A l’hôpital les victimes ne cessaient de venir. Certaines plus graves que d’autres, les urgences étaient facilement débordées, du coup, beaucoup de médecins des autres services avaient été réquisitionnés. En chirurgie, ils étaient tous obligés de faire les opérations à la chaîne tellement il y en avait. Les couloirs n’étaient plus aussi silencieux qu’avant, entre les patients, n’ayant pas encore été pris en charge, qui hurlaient de douleurs, ceux qui attendait qu’on vienne leur donner leurs médicaments, qui hurlaient pour qu’on ne les oublie pas, les familles des victimes qui les cherchaient, c’était également de la folie. Alors oui, elle comprenait fort bien ce que voulait dire « c’est de la folie ». Il y avait aussi ces gens qui voulaient savoir comment une tornade avait pu arriver ici, une des régions où JAMAIS une tornade n’avait existé. L’avantage d’un médecin sur un pompier ou un policier c’est qu’il pouvait s’en sortir par un « désolée je ne sais pas, j’ai un autre patient à voir ». Son boulot c’était de soigner, pas de connaitre le temps et encore moins de dire aux patients déjà terrorisé « oh mais c’est juste des sorciers et des vampires qui se battent dans votre ville. »

« Aujourd'hui c'est ma journée de repos, quoique je m'attends à avoir un appel dans la soirée. Sinon toi, quand vas-tu me laisser te protéger?»

Et voilà qu’il remettait cela ! Mais pourquoi restait-il autant focalisé là-dessus ? Elle le regarda en se mordant les lèvres, non elle ne lui ferait pas le plaisir de lui dire « maintenant ? » surtout pas maintenant, surtout pas alors que l’autre pouvait débarquer à tout moment chez elle, et qu’elle était encore poursuivit par le fantôme. Non elle n’était pas folle, elle savait qu’il était là, tout près à la hanter, elle savait qu’il pourrait s’en prendre à Sawyer et que tout sorcier qu’il était, il ne pourrait rien faire contre cela. Elle se contenta de prendre son capuccino, de le boire. Ah si seulement ils avaient été au Mystic Grill, elle aurait pu trouver une excuse comme aller parler à sa sœur pour gagner encore plus de temps, mais ici, elle n’avait clairement pas le choix que de répondre. Elle posa son capuccino, joua avec son gobelet un moment avant de répondre enfin à sa question.

« Pas encore… Sawyer s’il te plait, arrête de rendre les choses difficiles. J’essaye vraiment, mais quand tu me sors ce genre de question j’ai l’impression que tu veux me forcer et j’aime pas. Je sais que tu as de très bonnes intentions et que tu es gentil et adorable mais, ce n’est pas évident pour moi, d’accord ? S’il te plait ? »

Ce n’était pas plus facile à dire qu’à entendre mais elle savait que cela toucherait davantage Sawyer mais elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas le laisser entrer dans son cœur si facilement, elle avait peur pour lui, elle était sûre qu’il risquerait sa vie en étant avec elle. Et puis, elle ne le connaissait pas tant que cela après tout. Certes il venait souvent la séduire ou autre, mais finalement ils n’avaient jamais vraiment parlé tous les deux. Elle repris son capuccino en main et but une bonne gorgée. Relevant la tête vers lui, elle plongea son regard dans le sien. N’importe quelle fille normalement constituée aurait déjà répondu oui à ses avances, et elle était sûre, pour l’avoir vu à l’hôpital, que physiquement il était tout aussi intéressant à voir que Daryl, et regrettait même de ne pas le voir plus souvent…mais qu’est-ce qu’elle se racontait là ? Elle commença à rougir de nouveau à cette pensée de Sawyer torse-nu.

« Pas encore… Sawyer s’il te plait, arrête de rendre les choses difficiles. J’essaye vraiment, mais quand tu me sors ce genre de question j’ai l’impression que tu veux me forcer et j’aime pas. Je sais que tu as de très bonnes intentions et que tu es gentil et adorable mais, ce n’est pas évident pour moi, d’accord ? S’il te plait ? »

Aïe! Sa réponse me blesse quelque peu, mais ce n'est que partie remise. Notre petit jeu du chat et de la souris va reprendre comme à son habitude. Je tourne la tête pour regarder par la fenêtre. Des souvenirs me remontent en mémoire et me donne un goût plutôt amer à la bouche. L'abandon, cette sensation qui me rends faible et vulnérable. Je secoue légèrement la tête pour effacer mes souvenirs et pose mon regard à nouveau sur Aloysia.

- Pourquoi es-tu toute rouge?

Elle qui a la peau d'habitude si laiteuse est du jolie couleur rosée. Mon regard interrogateur se pose sur son cappuccino, mais c'est impossible qu'il soit encore aussi chaud. Un petit sourire se forme au coin de mes lèvres. Je crois deviner ce qui la trouble, mais je préfère rien dire de peur de la faire s'enfuir à nouveau.

- Tu as raison, je vais être patient....

Est-ce que j'ai le choix? Ce n'est pas mon genre de forcer une fille de quelques manières que ce soient. J'avoue parfois que je dépasse les bornes avec elle, mais je l'aime et je perçois chez elle que ça pourrait être réciproque. Nous nous connaissons pas beaucoup. Pourquoi c'est si compliqué?

- Ta soeur va bien?

Autant partir sur un autre sujet de conversation. Un sujet neutre qui n’entachera pas mon moral ainsi que le sien. Si elle désire que je sois patient alors je le serais, enfin j'espère en être capable.

Elle était soulagée de voir qu’apparemment il comprenait ce qu’elle ressentait. Même si pour être totalement honnête, le fait qu’ils ne se connaissaient pas tant que cela n’était pas la seule raison pour qu’elle se refuse à lui. Elle rebut une gorgée de son capuccino et regarda vers lui. Oui elle était rouge mais pas du tout parce qu’elle avait trop chaud, mais bien à cause de lui. Elle regarda ailleurs quand elle entendit justement la remarque du beau pompier sur les couleurs de son visage. C’était complétement contradictoire, d’un côté elle avait envie d’aller davantage vers lui, de le laisser aller à la séduire, de lui dire tout simplement oui et de ne pas reculer quand il fait des pas vers elle, et d’un autre, elle n’a qu’une crainte c’est qu’il lui arrive quelque chose par sa faute, non pas seulement à cause de Clay, le fantôme qui la poursuit, mais également à cause de Daryl qui, elle en était persuadée, finirait par s’en prendre à Sawyer. Et pas uniquement verbalement, elle en était persuadée. D’ailleurs, il faudrait sans doute qu’elle parle de Daryl à Sawyer avant qu’une certaine personne proche d’elle ne finisse par glisser dans une discussion qu’il venait dormir sur son canapé dès qu’il en avait l’envie. Rozen n’aimant pas réellement Sawyer, elle en était tout à fait capable.

Il accepta, à contre cœur elle en était sure, d’être patient et de prendre le temps de se connaître. C’était une excellente chose. Elle sourit lorsqu’il décida de changer de sujet, par une question bateau certes, mais une bonne question quand même, surtout quand on sait à quel point Aloysia aime sa sœur.

« Elle va bien, elle s’ennuie un peu de New-York mais bon, elle y retournera un jour et je lui souhaite d’ailleurs. On va déménager toutes les deux, l’appartement où je vis actuellement étant le mien et elle dormant sur le canapé, on trouvait plus agréable de s’installer dans un véritable appartement où on aurait chacune notre chambre, surtout pour elle vu qu’elle doit parfois se battre pour le canapé avec… »

Elle arrêta sa phrase de façon nette, pas persuadée qu’il fallait dire qu’elle se battait avec Daryl pour obtenir le canapé quand ce dernier, blessé, venait squatter chez elles. Elle décida de partir sur une vérité partiellement dissimulée, une façon de rattraper sa bourde en fait.

« …une amie à moi qui est parfois dans une situation désagréable vis-à-vis de son ami. »

Bon d’accord ce n’était pas le meilleur des mensonges mais elle essayait de donner l’impression que cela était la vérité. Elle n’avait jamais été une bonne menteuse et du coup, le rouge lui monta encore aux joues, sauf que cette fois, c’était la gêne du mensonge et non pas la présence de Sawyer qui la mettait dans cet état. Elle finit son capuccino et sourit de nouveau à son interlocuteur.

« On a trouver un petit appartement dans le centre de Mystic Fall au dernier étage, et on a accès au toit directement, ainsi on va l’utiliser comme notre terrasse, ce sera chouette. Je pense qu’on va se plaire dans ce nouvel appartement. »