Un peu d'aide [CIRCÉ]

Mon arrivée en ville était récente et il m’arrivait encore de la quitter afin de pouvoir zieuter dans les alentours. Je n’aimais pas rester statique et en attendant de trouver le courage de voir ma sœur, j’occupais mon temps. Les loyers n’étaient pas trop cher dans le coin et j’envisageais peut être d’acheter un local pour pouvoir faire de la photographie et en douce bosser comme détective. J’aimais utiliser ma façade de photographe, cela me faisait une couverture parfaite en cas de besoin. Quoi qu’il en soit, je n’avais pas regardé le voyant de ma voiture et cette petite tomba en panne sèche en plein milieu du pont Wickery.

Sur le bas côté, je sortis en râlant comme à mon habitude. « Sérieusement ? » Je regardais autour de moi et il n’y avait strictement rien. Je ne savais même pas si il y avait une station essence dans le coin. Regardant mon téléphone, je pu constater que le réseau ne fonctionnait pas. « Quel trou à rat. » J’avais envie de jeter mon téléphone sur la route mais je fis en sorte de me contrôler. Avouer que cela serait tout de même particulièrement con non ? Hésitante, je ne voulais pas m’éloigner de la voiture ne sachant pas où je pouvais aller. Je connaissais encore trop mal la région. Je décidais de m’appuyer contre la rambarde du pont, attendant désespérément du passage dans le coin. L’endroit était désert mais je ne perdais pas espoir de voir une voiture arrivée. C’était l’une des seules routes pour la ville.  

Alors que je tournais en rond, me demandant combien de temps j’allais devoir atteindre, j’entendis le bruit d’une voiture s’approcher. J’avais donc naturellement relevée mon visage, le regard plein d’espoir. La voiture s’approcha et s’arrêta devant moi. Une jeune femme apparue par la fenêtre alors que je m’approchais de la portière. J’eu un large sourire lorsqu’elle me demanda si j’avais besoin d’aide. « Oh oui merci ! Merci de vous être arrêté. Cela va faire des heures que j’attends ici. » Mon état de fatigue pouvait facilement le démontrer. « J’ai comment dire, la tête un peu ailleurs ces derniers temps et je me suis retrouvée en panne sèche. » Continuais-je.

Je ne savais pas si elle pouvait m’aider, mais je ne perdais pas espoir à espérer. « Pourriez-vous me déposer à une station service ? Afin que je puisse appeler une dépanneuse. » Je montrais alors mon téléphone afin de lui expliquer pourquoi je ne l’avais jusqu’à présent pas fait. « Il n’y a pas de réseau ici. J’ai l’impression que c’est une chose rare dans ce coin paumé. » Si ce n’était pas pour retrouver ma sœur, je me serais barrée d’ici depuis une éternité. La ville était grande mais les réseaux restaient difficiles, allons savoir pourquoi. « Et il me semble que la station la plus proche est relativement loin. » Raison pour laquelle j’avais fait le choix de ne pas me perdre en restant proche de ma voiture.

Autant dire qu’il m’arrivait parfois d’être tête en l’air. Ne supportant pas cela, je peux vous dire que je m’agaçais profondément. Pourtant, ce n’était pas comme si c’était une chose mine de rien relativement très important. Genre l’essence, quand même, c’est pas rien. Circé me proposa alors de monter et je lui fis un sourire reconnaissant. Ouvrant la portière, je m’installais par la suite dans la voiture de la jeune femme. On pouvait considérer qu’il s’agissait d’un comportement imprudent et dangereux mais plusieurs éléments me rassuraient. J’étais en présence d’une femme et plus que cela, j’étais une sorcière et je savais donc en conséquence relativement bien me défendre.

« C’est fou quand même. » Dis-je en écho au parole de la conductrice qui venait juste de vérifier l’absence de réseau. « De notre époque, je trouve cela hallucinant. » A moins qu’une borne ait sauté, ce qui pourrait expliquer beaucoup de chose. Dans ce cas là, cela aurait été vraiment la faute à pas de chance.  La voiture démarrée, je regardais la route alors que la jeune femme me demandait si je vivais ici. « Oui, depuis relativement peu de temps. » Ce qui pouvait expliquer mon incapacité à retrouver mon chemin et mon désir de rester proche de ma voiture pour ne pas prendre inutilement de risque. « Je m’appelle Blodwen. Et vous ? » J’étais particulièrement curieuse de connaître la réponse. Il fallait dire que je tenais à pouvoir mettre un nom sur ce charmant visage. « Vous vivez ici depuis quand ? »