swan ♔ heads will roll

Inutile de nous étaler sur ma vie avant ma transformation. Je considère le début de ma vie lorsque je suis devenu une créature de la nuit en effet. Je suis né et j'ai grandis sur le continent américain. Fils unique d'un couple de pauvres, j'ai fais la joie de mes géniteurs lorsque je suis devenu un homme grand et fort capable de travailler la terre et le cuir pour les aider dans leurs tâches, apportant un peu plus d'argent pour vivre. Mon père était tanneur, il tannait le cuir. Sans grandes surprises j'ai suivis ses pas sans jamais demander pourquoi ou comment. J'étais jeune et influençable, je croyais en eux parce que je n'avais jamais connu personne d'autre. Mais ça, c'était avant que je croise la route d'une femme à Salem en l'an 1692. À cette époque, j'ai réalisé que le monde et la nature de l'homme étaient des choses bien plus complexes que ce qu'elles paraissaient. Ainsi, j'ai commencé à envier la richesse d'autrui, jalousant les uns et les autres. Ma mère continuait de m'instruire ce qu'elle me répéta depuis le berceau, une éducation humble et des mœurs ancrés en moi. Seulement lorsque ma mère fut arrêtée à tort pour sorcellerie et brûlée sur le bûcher j'ai vu la seule chose me rattachant à mon humanité partir en fumée. Je suis rentré dans la période sombre de ma vie alors que je fus confronté au surnaturel, les sorcières de Salem ainsi que certains vampires. L'un d'entre eux était une femme venue du continent européen des années plus tôt portant le nom de Geneviève. Elle était belle et pleine d'assurance, ne se privant de rien et nageant dans un bonheur de décadence. C'est sûrement cela qui finit par me séduire dans la vie d'un immortel. Je l'ai supplié de me transformer, en vain. Elle estimait qu'un homme suppliant pour la transformation était trop faible et indigne pour rejoindre les rangs des créatures de la nuit. J'ai demandé conseil aux sorcières, ne sachant rien ou très peu de choses sur les créatures. C'est auprès d'un cercle que j'ai appris toutes les choses appartenant au domaine de l'irréel : les invitations qui empêchent ou non un vampire de rentrer chez quelqu'un, l'hypnose et les moyens de contrer cette diablerie, les faiblesses d'un vampires telles que la verveine, le bois et le soleil... Je suis passé de fils du tanneur à érudit, apprenant en cachette toutes les choses sur le surnaturel.
Malheureusement, je n'ai pas été assez discret.
Le Révérend Increase a finit par mettre la main sur mes écrits et en s'appuyant sur ce qui ressemblait à des grimoires, me fit enfermer pour hérésie en attente de jugement. Une nuit, j'ai reçu la visite d'une sorcière, et pas n'importe laquelle : la servante de Geneviève, une esclave noire venue d'Afrique. En silence, elle me tendit à travers les barreaux un flacon contenant du sang de sa maîtresse. Elle m'intima à le boire devant elle, j'ai sus en voyant la fiole que Geneviève m'offrait une chance de survivre à la chasse aux sorcières. Je savais aussi que pour me transformer je devais mourir avec du sang de vampire dans l'organisme et sans m'y attendre, la jeune esclave me brisa la nuque d'un revers de la main une fois que j'eus finis de boire le sang de la femme vampire d'une traite. Le lendemain matin, je me réveilla et bien que la vision du soleil ne me tuait pas, la lumière était très peu supportable. Je savais que je n'étais pas totalement devenu un vampire, je devais boire du sang humain auquel cas je finirai mort au coucher du soleil. Alors, lorsqu'un garde s'avança vers ma cellule pour m'amener jusqu'à tribunal, je finis par me rebeller et l'étrangla avec mes menottes, fracassant son crâne contre la pierre. Le sang tâchant mes mains, je me suis lécher avidement les doigts avant de boire à la source de la blessure, incertain de la quantité de sang que je devais ingurgiter pour finaliser la transition. Le goût métallique fit remonter en moi un goût de bille que je retenu en moi pour conserver le sang dans mon organisme. Puis j'ai fuis, découvrant l'ampleur de mes nouvelles capacités surnaturelles.

J'ai quitté Salem sans avoir le temps de présenter mes adieux et mes remerciements à Geneviève. Alors que je m'éloignais de la ville je pouvais fort bien sentir l'odeur de la chair qui cramait sur le bûcher et la pourriture nauséabonde de la potence, comme si je m'y trouvais à un mètre. Les ronces déchiraient mes vêtements maculés de sang alors que j'entendais au loin les cris et les hurlements d'innocentes personnes accusés d'avoir pactisé avec le démon. Je finis par croiser le chemin de quatre femmes quittant elles aussi la ville. Je savais que j'avais alors affaire à de réelles sorcières fuyants l'inquisition. Il y avait une petite fille avoisinant les huit ans qui ne semblait pas comprendre ce qui se passait autour d'elle. Elle était dissimulée par une autre fille un peu plus grande, ayant environ douze ou treize ans à vue d’œil. Toutes deux se tenaient dans l'ombre d'une femme au regard sévère et aux mains tendues vers moi. Cette dernière, remarquant le sang sur ma chemise blanche, m'aurait sans doute arraché un cri de douleur en déchaînant sa magie sur moi si un gémissement de douleur ne ce serait pas échappé d'une masse indistincte dans les ténèbres de la nuit. L'adulte tirait avec peine une charrue remplit de sac et... servant de véhicule de fortune à une vieille femme. La grand-mère des deux petites filles, la mère de l'adulte. Elle semblait en peine, assez pour que la sorcière baisse sa garde contre moi pour se pencher près de sa mère, mourante « Tenez bon mère, encore un dernier effort et nous seront en sécurités ! » pourtant, malgré les efforts, les quatre femmes ne parviendront pas à échapper à la potence si elles traînent avec elle une femme incapable de pouvoir marcher. Je finis par m'avancer vers elles, suscitant aux gamines un mouvement de recul alors que la matriarche me menaça à nouveau. Je finis par proposer mon sang à la vieille femme. J'avais assez étudié les vampires et les races surnaturelles avec ferveur pour connaître les propriétés du sang de vampire. Mais c'est sa fille qui répondit à sa place, refusant ma proposition en dénigrant ma nouvelle nature. Mon regard dériva sur les deux gamines, frigorifiées et apeurées comme deux animaux traqués. En voyant cette famille en peine, mon désir d'aider ne fut toujours pas éteint malgré la froideur de la sorcière. Je finis alors par lui proposer de porter sur moi le corps de la vieille sorcière, je suis fort et je pourrais aisément supporter la frêle carcasse de part ma condition de vampire. Hésitante, la jeune femme finit pourtant par accepter, donner à chacune des deux filles deux sacs en toile et en portant elle même trois. Une nuit durant nous avons voyagé avant d'arriver dans un village où les sorcières décidèrent de s'arrêter pour se reposer, et pour me remercier de l'aide procuré, la mère des deux gamines m'offrit alors une bague enchanté, objet nécessaire maintenant que j'appartenais au monde des vampires.

Des années durant je me suis installé dans de nombreuses villes, où j'ai rencontré beaucoup de personnes. Mais c'est finalement en 1920, à New York que les choses ont pris un nouveau tournant dans ma vie. À cette époque, je m'étais lancé dans un projet phénoménale : la construction d'un hôtel de luxe avec du marbre exporté d'Italie, des tapis d'Inde et bien d'autres ressources luxueuses venues du monde entier. J'avais les meilleurs architectes pour moi alors que j'espérais enfin trouver un nouveau chez moi, chose que je n'avais plus eu depuis mon arrestation il y a quelques décennies maintenant. Et lors de la soirée d'ouverture de l'hôtel, le beau monde de la ville était convié pour la soirée mondaine. Champagnes et vins français trônaient sur de longues tables alors que je vis une femme se démarquer des autres visages. Au début, j'ai cru être la victime d'hallucinations mais il s'agissait bien de Geneviève. Apparemment, celle dont le sang m'avait transformé n'a eu de cesse de me chercher pour finalement me retrouver. Et comme si le surnaturel était ce qui me manquait, une relation vit le jour entre la française et moi. C'est également avec elle que je finis par être corrompu. J'aimais ce que le vampirisme m'a apporté mais j'avais conscience que je n'étais plus humain et que chaque gouttes de sang versaient m'éloignaient du plan de Dieu. Je ne rependais le sang que par nécessité, mais Geneviève m'apprit à verser le sang par vice et plaisir. Je suis rentré dans une période sanguinaire, massacrant pour le plaisir. J'adorais capter la dernière étincelle de vie dans le regarde d'une homme, d'une femme ou même d'un enfant. De nombreux clients de l'hôtel périrent sous les attaques de mon amante et moi-même jusqu'au beau jour ou j'ai découvert que j'étais loin d'être la pire créature des lieux. C'est de la bouche de ma barmaid, qui faisait également office d'espionne à mon compte, que j'appris que Geneviève prévoyait de prendre le contrôle de mon hôtel en me massacrant à mon tour, une fois qu'elle aura finis de jouer avec moi. Je ne pouvais croire une telle horreur jusqu'au jour ma propre créatrice et compagne essaya de m'arracher le cœur hors de ma poitrine. Sacrément ébauché j'ai pus compter sur l'aide de ma barmaid. Lorsque je l'ai rencontre ce n'était qu'une enfant et sa mère me supplia de la sauver de je ne sais quoi. Depuis, elle m'a considéré comme son père et son sauveur même lorsque je suis devenu une créature sanguinaire n'hésitant pas à rependre du sang sur les murs. Elle m'aida à échapper à Geneviève et utilisa un puissant sortilège pour la piéger dans l'hôtel. Ma protégée me recommanda plusieurs fois de brûler les lieux jusqu'aux cendres mais je ne pouvais me résoudre à détruire celle qui fit de moi ce que je suis. À la place, je finis par faire fermer l'hôtel qui se retrouva à l'abandon, laissant une vieille vampire errer à l'intérieur comme une âme errante.

Après l'incident à New York, je n'ai pas arrêté d'être le monstre sanguinaire que Geneviève avait fait de moi. J'ai parcouru les États-Unis en laissant dans mon sillage des traînées de cadavre sans jamais me faire arrêter. Et lorsque c'était le cas j'avais assez d'argent et de ressources pour courber la justice devant moi. Bien sûr, cela dura un temps. Lorsque la famille Mikaelson révéla au grand jour l'existence des vampires j'ai compris que les choses seraient bien moins simples. Malgré mon respect pour eux je ne pouvais nier le fait que cet acte avait été stupide. Ces idées de banque de sang... C'est comme si l'on regroupait les prédateurs dans un même centre pour les nourrir en les privant de leurs instincts primaux. J'ai ravalé ma colère, ne pouvant avoir autant d'influence à l'échelle mondiale sans pour autant m'arrêter de rependre le sang par plaisir. Je tuais juste moins, hypnotisais et guérissais. Et quand j'ai appris l'arrivée des Originaux à Mystic Falls, je me suis dis que c'était le moment pour moi de me rapprocher de ces braves gens que ce soit pour me rapprocher de la haute société surnaturelle mais aussi pour avoir dans mon entourage des gens influents... Même si je me doutais que faire ami ami avec l'un des membres de cette famille n'était pas la chose la plus facile. Et comme pour marquer un nouveau départ dans ma vie, j'ai décidé de reconstruire mon hôtel à Mystic Falls, finissant par incendier celui que je possédais jadis à New York en m'assurant que Geneviève était bien morte.