Sujet: Time is running out. ALIOHN. Jeu 27 Nov - 23:08
Time is running out
Le temps courrait, toujours plus rapide, toujours plus vite, et elle restait là, sans pouvoir rien faire contre cela. Auparavant elle avait l'impression que le monde autour d'elle était trop lent, trop ennuyeux pour elle. Mais aujourd'hui elle se sentait dépassée. Dans sa poche elle avait ce que l'on appelait un smartphone , un de ces petits appareils lui permettant de rester connectée avec le reste du monde à chaque instant. Elle avait pas mal d'amis, mais elle n'avait pas envie d'avoir de leurs nouvelles tout le temps. Cependant, elle était une femme à la mode . Elle aimait avoir les derniers gadgets, et encore plus : les derniers vêtements à la mode. Depuis trois ans à présent elle vivait dans les grandes villes des Etats-Unis, traquant ceux qui la traquaient, tuant ceux qui voulaient la tuer. Elle était devenue une chasseuse de chasseurs, et pourtant son coeur était toujours aussi insatiable, désireux d'avoir du sang encore et encore. Elle avait beau se nourrir, elle avait constamment soif, elle voulait constamment tuer. Elle avait une telle colère en elle que cela semblait presque irréelle. Si avait elle avait pu prétendre être une femme, une amante et une jeune fille innocente et naïve, aujourd'hui elle n'était plus qu'un monstre. Elle avait des amants, parfois, mais elle les oubliait si vite que cela lui semblait faux. Elle avait toujours le même visage sous ses yeux clos. Elle pleurait encore sa perte, veuve, esseulée. Ezeckiel, son amant, son amour, l'homme de sa vie avait disparu depuis six ans et quelques jours ... vingt-six jours et quatre heures. Elle soupira, et continuait à marcher dans la forêt entourant la Nouvelle-Orléans. Elle adorait cette ville. Elle venait d'arrivée, elle avait loué une petite chambre dans un hôtel du centre ville, ne désirant pas vraiment s'installer pour longtemps. En règle générale elle prenait l'argent de ses victimes avant qu'elles ne soient découvertes. Personne ne l'avait encore découverte, et elle profitait de pas mal d'argent qu'elle avait mis de côté depuis des années. Elle s'était crée une identité humaine et profitait de la vie et de ses jouissances. Parfois, pourtant, elle avait l'impression de se regarder vivre, totalement déconnectée de ce monde qui n'était pas vraiment le sien.
ECHO-ALICE — Allez Echo ! Le monde est pas si mal. Au moins tu as encore de quoi manger ...
Elle ferma les yeux et inspira profondément. Elle se laissa transporter par tout ce qui l'entourait. Au loin elle entendait les rires des humains, quelques chiens sauvages qui courraient à travers les arbres, les oiseaux qui s'envolaient, les feuilles qui frémissaient. Elle sourit, un sourire naturel. Elle pouvait sentir la fraicheur de la rosé qui arrivait. Elle pouvait sentir la lumière blafarde de la lune sur son visage. Elle sentait l'odeur du sang frais, non loin d'elle. Elle inspira encore, le parfum de l'humain lui parvint, il n'était pas encore mort. Elle entendait les battements de coeur paniqués d'un autre être qui s'enfuyaient dans les bois. Et enfin, une odeur sucré et violente lui vint. Elle ouvrit les yeux, sous le choc. Cette odeur, elle ne la connaissait que trop bien. Elle fit volte-face, le regardant du regard, incapable de croire que c'était vrai. Elle avait vécu cette scène des milliers de fois. Elle était en forêt, dans le noir, seule, et soudainement il se retrouvait devant elle. Son désire de le revoir était si violent et si fort qu'elle en devenait folle. Mais elle voulait se laisser aller à sa folie, elle était si douce finalement. Pourquoi ne pas croire que c'était une chose possible. Pourquoi ne pas sourire et l'accueillir comme la mort accueille une vieille amie immortelle ?
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Sujet: Re: Time is running out. ALIOHN. Sam 29 Nov - 22:33
Aliohn for life !
« Time is running out. »
Un coup d'abat dans son dos, déchire ses chairs et le fait hurler. Encore un coup de fouet, la pointe en argent au bout d'une lanière est une véritable torture qu'il ne souhaiterait à personne, même pas son pire ennemi. Lentement il souffle, des larmes de sang coulent dans son dos, tachant son pantalon déjà sale et en mauvais état. Jusqu'au bout de la nuit il subira des tortures, sans une minute d’arrêt. Le lendemain il se soignera et cela recommencera, pendant des années. Enfin il relève la tête, le visage de son bourreau...
Dans un sursaut il se réveille, hurlant, tremblant de tout son corps. Il est dans sa chambre, baignée d'une lumière tamisée et douce. Voila 1 mois qu'il ne dort plus, hanté par des visages qu'il ne veut plus revoir, les tortures présentes jusqu'au plus profond de sa chair. Une grimace déforme sa bouche, il souffre encore beaucoup. Ses plaies sont roses et guérissent lentement, après tant d'année à mutiler sa peau, même son don vampirique pour la guérison n'est plus tel qu'il était. D'un geste rapide il sortit de son lit et sauta dans son jean. Il enfila un tee-shirt, s'assura qu'il pouvait encore sortir en regardant l'horloge. La nuit était bien avancée, mais il pouvait encore e promener pendant quelques heures. Il avait pris cette habitude depuis peu, sortir avec un cauchemars et il devait avouer que c'était souvent. Ses mauvais souvenirs revenaient tous les temps, toutes les nuits, sans interruption. Il voyait le visage de ses bourreaux, il ressentait les coups, la violence dont ils avaient fait preuve.
Avait-il mérité tant de torture ? Il avait tué pour se nourrir, avait joué avec certaines de ses victimes c'était un fait. Il était un être damné, une bête du diable, il n'aurait aucun salut, même après sa mort. Alors pourquoi le torturer pendant tant d'année, pourquoi ne pas lui ôter la vie ? Il n'avait aucune réponse, et surtout il se vengerait en tant voulu. Pas maintenant, son corps et même son esprit n'en était pas capable, il devait guérir avant. Il sortit de chez lui et marcha longtemps, sans même savoir où aller.
Il n'avait aucune destination précise, après tout il ne connaissait pas encore la ville. Un bruit le fit sursauter, il se retourna, les crocs dehors, prêt à attaquer. Rien, le silence, seul son ombre se dessinait sur les pavés de la vieille ville. Ezeckiel respira l'air autour de lui, chercha un instant un parfum de sang, signe que des chasseurs humains étaient à ses trousses, mais rien. Depuis sa capture, il avait le réflexe de se crisper à chaque bruit inconnu et surtout, il craignait de se faire attraper encore.
Ses bourreaux devaient être à ses trousses, il s'en doutait, et pour ça il ne voulait surtout pas retourner entre leurs mains, plutôt mourir. Lui si fier, si confiant avait été brisé, il craignait à chaque fois qu'il sortait et sursautait tel une fillette. Ses années militaires où il avait chargé l'ennemi en hurlant, sans peur, sans crainte, étaient loin. Il soupira, se trouvant ridicule et reprit sa marche vers la forêt. Un lieu calme où il pourrait être tranquille, sans croiser personne enfin il l'espérait. Rapidement les premiers arbres se dessinèrent dans ses yeux, la lune était haute dans le ciel et quelques étoiles brillaient dans la nuit noire. L'air était frais, mais il ne le sentait pas. Voila longtemps qu'il ne sentait ni le froid ni même la chaleur.
D'un pas léger, confiant, il marchait entre les arbres, guettant la moindre présence. Automatiquement il se sentit apaisé dans cet endroit qui pourtant, était menaçant pour beaucoup de gens. Un craquement le fit tourner la tête, devant lui un humain le regardait paniqué, Ezeckiel lui fit un sourire carnassier, ce n'était pas pour ce soir que le vampire allait l'attaquer il pouvait partir en paix. Mais tout de même, il ne devait pas trop traîner... Le vampire respira l'air à plein poumon, un odeur sucré et douce vint chatouiller son nez. Un parfum qu'il n'avait pas senti depuis des années et qu'il n'avait jamais pu oublier. Il fronça les sourcils, sans doute un délire, pire un fantasme de son esprit malade et blessé. Un secoua la tête pour faire disparaître cette odeur, ne voulant surtout pas la croire et s'enfonça encore un peu plus dans la forêt.
Une biche, un hibou, quelques oiseaux et même un écureuil. Voila ses rencontres pendant sa promenade, il s'arrêta prêt d'un cour d'eau pour plonger ses mains dans le liquide transparent. Il porta l'eau froide à sa bouche et but une longue gorgée. Elle n'allait pas étancher sa soif, mais il aimait la sensation fraîche sur sa langue. L'odeur se rapprochait et instinctivement il leva la tête. Un regard s'accrocha au sien alors qu'il était toujours là, les mains dans l'eau, ne voulant trop y croire. Un coup de vent fit bouger les arbres, permettant à la lumière claire de la lune d'éclairer son visage. En un instant il fut frappé par sa beauté. Lentement il se releva, sans la lâcher des yeux, elle était là. Son odeur, sa présence, ses yeux, tout lui prouvait qu'elle était encore vivante mais il ne pouvait pas se permettre de le croire.
Le cerveau en fourbe, pire encore, quand vous voulez vraiment quelque chose, il crée l'illusion afin de vous apaiser et vous faire sentir bien. Il ne comptait plus toutes les fois où il avait vu Alice au cour de son emprisonnement. Mais il n'avait jamais été là, elle était juste une création de son esprit qui n'en pouvait plus des tortures. Mais ce soir il était seul, pas de bourreaux, seulement et lui et son illusion. Il s'approcha d'elle, s'attendant à ce qu'elle disparaisse mais elle n'en fit rien. Il marcha encore, l'observant, plus belle que jamais. Dormait-il encore ? Il n'en savait rien mais même si la folie le guettait il l'acceptait, Alice n'était sans doute plus de ce monde, alors pourquoi la voyait-il ici ? Il devenait fou, simplement. D'un geste prudent, il l’appela, sans attendre une réponse car il était persuadée qu'elle n'était que le fruit de son imagination. « Alice... ? »
Sujet: Re: Time is running out. ALIOHN. Dim 30 Nov - 2:26
Time is running out
Elle marchait dans la nuit, ne se souvenant pas d'où elle venait ou ce qu'elle faisait là. Ce n'était pas rare qu'elle se perde dans ses pensés au point de ne plus savoir ce qu'elle faisait. Perdue dans les tréfonds de son âme elle ne voyait pas réellement le monde autour d'elle. Son corps se mettait alors en marche automatique et elle reprenait conscience dans des lieux parfois incongru. Elle ne le maitrisait pas. Ces absences survenaient depuis que son homme avait disparu. Il n'était pas rare en outre qu'elle s'imagine le suivre, essayant de le rattraper parfois, courant comme une folle à travers les forêts ou les villes endormies. Elle le rattrapait parfois, mais il lui en voulait tellement qu'il la giflait. Alors c'était la douleur et le remord qui lui faisait reprendre pied à la réalité. Elle ne savait pas si un vampire pouvait être somnambule, elle préférait dire qu'elle était folle. Elle avait perdu la raison il y a six ans, et elle ne savait pas comme redevenir elle-même. Elle ne le pourra sans doute jamais. Alors elle marchait dans l'obscurité, sans peur ni colère, car elle n'avait plus de raison d'avoir peur. Elle avait déjà tout perdu. Son existence était peu de choses finalement. Elle n'avait pas d'importance si c'était pour vivre sans passion, et elle avait perdu l'objet de sa passion, la raison qu'elle avait de vivre comme si chaque jour était le dernier. A présent elle se fichait que les journées s'enchainent ou s'arrête. La fin du monde la réjouissait, et pourtant elle ne l'attendait pas spécialement. Elle ne vivait pas, elle était un fantôme dans les ténèbres de la nuit, marchant à travers les pays sans savoir où et quand s'arrêter. Elle n'avait plus de maison, elle n'avait plus de chez elle. Elle avait abandonné tout ce qui comptait, et elle méritait son sort sans doute. Elle avait perdu Ezeckiel, et elle n'avait pas tout fait pour le retrouver. Elle aurait dû refuser de courir, de le laisser en arrière, aux prises des chasseurs. Elle aurait dû torturer plus d'humains encore pour tenter de le retrouver, mais elle avait eu peur. Peur de le perdre à jamais, peur de mourir sans le revoir, peur qu'il lui en veuille pour l'avoir désobéi. La peur est un sentiment irrationnel. Elle ne l'avait pas maitrisé, et aujourd'hui elle le regrettait. Elle était devenue la victime de ses remords, et de sa culpabilité. A présent elle n'avait plus que sa folie.
EZECKIEL —Alice... ?
Elle le regardait, souriant comme une enfant, comme elle le faisait parfois. Elle pencha la tête sur le côté et observa le doux visage de son amant. Elle rêvait aussi parfois de ces instants. Elle le retrouvait, et tout était comme avant. Ils s'approchaient lentement l'un de l'autre, et les mots ne venaient pas. Elle ne savait pas que lui dire alors à la place elle l'embrassait et les choses ne devenaient plus que passion, violence, et sexe. Elle se réveillait seule, et désemparé, mais jamais elle ne refuserait une étreinte, aussi irréelle soit-elle.
ECHO-ALICE — Tu n'iras nul part.
Dit-elle en se laissant approcher, toujours ce petit sourire sur les lèvres. Elle était heureuse, durant un court instant elle savait qu'elle pouvait oublier qu'elle était vide. Elle s'avança à son tour, sans même craindre qu'il disparaisse, pensant être dans une de ses hallucinations dont elle ne ressort jamais indemne. Elle se laissa aller contre son torse, ressentant sa chaleur comme au premier jour - chaleur toute relative étant donné qu'il était un vampire. Elle s'étonna de la justesse de son souvenir cette fois, mais ne chercha pas à comprendre cela plus avant. Elle était peut être folle, mais cette folie était salvatrice, alors elle l'accepta à bras le corps. Elle se mit sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur les siennes. Elle sentit la douceur de celles-ci comme au premier jour de leur rencontre. C'était naturel de le tenir contre elle, de l'embrasser. C'était comme boire du sang frais ou encore marcher sous la lumière de la lune. Elle ne se posait pas la question de pourquoi, elle acceptait ce fait : elle l'aimait toujours, même si elle s'en voulait de l'avoir lâchement abandonné.
ECHO-ALICE — Laisse toi aller.
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Sujet: Re: Time is running out. ALIOHN. Lun 1 Déc - 5:16
Aliohn for life !
« Time is running out. »
Dans un geste doux elle vint contre lui, se blottissant contre son torse. Tel un automate il referma ses bras autour des épaules de son amante et la serra contre lui. Il vint respirer le parfum de ses cheveux à plein poumon, retrouvant une odeur familière qu'il n'avait pas senti depuis six longues années maintenant. Cannelle, rose, chocolat et même une pointe de caramel, voici son parfum dont il avait du se passer. Un instant il se sentit si bien, en paix, son passé n'existait plus et il n'était que sérénité et bonheur. Mais cela ne pouvait pas durer et, bien trop vite, elle s'éloigna de lui afin de le regarder. « Tu n'iras nul part. » Lui dit-elle avec un sourire rêveur sur les lèvres. Aux anges, il lui rendit son sourire et la serra plus fort contre sa peau. D'un geste doux et précis, il vint retracer les courbes de son corps Lentement, son doigt se posa dans son cou, glissa jusqu'à son épaule pour se perdre sur son bras.
Il ferma les yeux, la peau froide sur sa main, cette sensation douce tel de la soie. Voila tant d'année qu'il ne l'avait pas senti, si bien qu'il l'avait oublié. Avait-il oublié autre chose encore ? Sans doute. Elle lui semblait si réelle, si présente qu'un instant il osa penser qu'elle était réelle. Mais c'était impossible il le savait, elle ne pouvait pas être ici dans cette forêt. Le monde, si immense, pourquoi se retrouver ici et maintenant ? Comment serais-ce possible ? Il connaissait assez Alice pour savoir que si elle c'était réfugiée dans un pays, ce serait l’Écosse sa première terre d'accueil. Tout simplement car ce pays plein de mythes et de légendes à vu naître et grandir Alice. Et de ce fait, sans son maître, elle se serait réfugiée sur sa terre, attendant la mort qui ne viendrait pas. Peut-être était elle vivante, il ne le savait pas. Il devait la chercher il le savait, mais c'était trop tôt pour entamer un voyage.
Alors pour l'instant, il acceptait une énième frasque de son esprit malade et se contentait du fantôme d'Alice. « Non, je resterais là ma douce. » Elle se mit sur la pointe des pieds afin d’atteindre la taille de son Sir et, dans une infinie tendresse, posa ses lèvres douces et sucrées sur la bouche d'Ezeckiel qui n'attendait que ça. Il s'étonna de la justesse de son souvenir. Même goût sucré de caramel, les lèvres douces mais ferme d'Alice sur les siennes. Il la serra plus fort contre lui alors que sa main droite se perdit dans la chevelure dorée de son amante. Sans la blesser, mais grâce à la pression de sa main dans ses cheveux, il força Alice à pencher sa tête en arrière alors qu'il couvrit son cou de baisers plus tendres les uns que les autres.
Il se laissa même le luxe de mordre sa peau, doucement, la goûtant plus encore d'un air gourmand. « Laisse toi aller. » Lui dit-elle dans un soupir, ses lèvres encore contre celles de son créateur. Doucement mais fermement il la poussa contre le premier arbre qui se présenta à eux, un cerisier immense et très beau, donnant un air romantique à leur retrouvailles. Ainsi, sous les feuilles rosées il l'embrassa, la collant au tronc. Ainsi il fit barrière de son corps sans lâcher ses lèvres. Il la touchait, la pinçait, lui mordait la lèvre avant de lui voler un baiser tout doux, comme pour se faire pardonner. Pris par une pulsion qu'il ne se connaissait plus il lui passa une main sous la cuisse droite pour venir la coller contre son bassin solide. Lentement il mit fin au baiser et la regarda, un sourire barrant son visage marqué par la souffrance. Depuis combien de temps avait-il espéré ça ?
Au même moment, un flash le prit. Il se revoyait, les bras attachés en l'air, à moitié mort et agonisant à cause de la soif. Il la voyait assise devant lui, l'air triste et inquiet. Je suis là mon amour. Lui disait-elle en lui caressant le visage. Tel un animal blessé il appuyait un peu plus sa tête contre sa main invisible, sachant au fond qu'elle n'était pas là mais s'accrochant à ce dernier souvenir afin de ne pas devenir fou. Et alors qu'il ouvrait les yeux pour revoir Alice, elle n'était plus là. Pendant plusieurs minutes il la cherchait du regard avant de comprendre qu'elle ne reviendrait pas et, déçu, il baissait la tête, attendant que les tortures reprennent une bonne fois pour toute. Espérant au fond que la mort ne serait pas trop tardive.
Cette vision le fit revenir à la réalité, dans un mouvement brusque il recula son visage d'Alice et l’observa un instant, voulant voir si elle était bien ici et surtout, si elle prenait conscience qu'il était de retour.
Sujet: Re: Time is running out. ALIOHN. Dim 7 Déc - 22:32
Time is running out
Sober - P!nk. When you're gone - Avril Lavign.
Elle ne voulait pas penser aux conséquences, elle n'était de toute façon pas du genre à se poser trop de question sur le bien ou le mal de ses actions. Vivant au jour le jour cela faisait plusieurs siècles qu'elle avait compris que les notions de biens et de mal étaient fait pour les humains. En ce qui concernait les vampires, leurs âmes – si comptait qu'ils en possédaient encore une – était damnée à jamais. Elle ne se sentait plus comme l'humaine qu'elle avait pu être. Elle était à présent une vampire, et jurerait que ce sont deux personnes totalement différentes. Quant bien même elle aurait les souvenirs d'Alice, elle était à présent Echo et rien ne pouvait changer cet état de fait. Elle était devenue une vampire, un monstre qui se nourrit de sang, de la vie et des espoirs de ses victimes. Mais elle était plus que cela. Alors qu'auparavant elle était persuadée que l'amour n'existait que dans les contes de fait, ou représentait l'habitude d'un mariage souvent arrangé, aujourd'hui elle savait que c'était plus que cela. Aimer c'était comme être ivre constamment, perdre les notions de soi, de l'être. La personne que nous sommes n'existe plus au profit du plaisir et des besoins de l'autre. On se perd, littéralement, on oublie ce que nous sommes, on n'est plus retenu par l'apesanteur terrestre, mais uniquement par le désir et le bon vouloir de l'autre. Rien ne nous touche, rien ne nous fait tomber, rien ne peut nous atteindre, sauf l'autre. Son regard devient celui du jugement, il serait capable de nous détruire ou de nous rendre plus fort. Son sourire fait notre bonheur, et ses larmes notre désespoir. Il n'existe plus rien en ce monde qui n'ait d'importance sauf d'être présent à ses côtés. On ne se contente plus des souvenirs de jeunesse, ou encore des enfants, ou de la vie autour. Tout peut être bien, tout peut être une bonne chose si elle est partagée avec la personne que nous aimons. On disparaît littéralement, mais il n'y a rien de plus plaisant que d'aimer. Lorsqu'elle était avec John elle s'est perdue en lui, tant et si bien que depuis six ans qu'il avait disparu, elle n'était plus elle-même. Cela en devenait parfois terrifiant. Elle fait des choses qu'elle n'aurait jamais fait auparavant : elle se laissait aller à la tentation d'une seule nuit, elle ne regardait pas ses amants, elle attaquait des villages entiers sans raison, même pas la soif. Elle ne vidait plus ses proies, n'ayant plus réellement l'envie de vivre ou d'être bien dans son corps. Celui-ci se tordait à cause de la soif, et il lui semblait que cette douleur était une preuve suffisante de son existence terrestre, sinon elle aurait pu penser qu'elle était morte le jour où John lui avait été arrachée. Elle tombait depuis six ans, et ne savait pas où sa course allait prendre fin. Sans doute au levée du soleil, alors tout devra s'arrêter. Et lorsque tout cela devenait abominable, elle partait en courant, faisant des kilomètres sans s'arrêter, sans même prendre conscience de ce qui se trouvait autour d'elle. Elle courait pour ne penser à rien, pour ne plus se focaliser sur sa solitude ou sa peine. Elle courrait, simplement. Il lui manquait, et c'est cet état de fait – sans doute – qui avait commencé à déclencher les hallucinations. La première fois elle se trouvait à Chicago, dans un hôtel de riches, où elle avait loué une chambre immense pour elle seule. Elle n'avait ni l'envie de sortir, ni celle de voir des gens. Elle s'était enfermée là pendant près d'un mois, sans sortir. Elle mangeait de la nourriture humaine, et buvait beaucoup d'alcool – se qui lui permettait d'oublier sa soif de temps à autre. Elle avait fermé les volets, et elle écoutait de la musique classique toute la journée jusqu'à ne plus même entendre les chants. Echo-Alice était prostrée dans un coin de la chambre, roulée en boule, malheureuse comme les pierres, et prête à tout pour se laisser desséchée, lorsqu'une main se présenta à elle. Sans même réfléchir elle la prit et se releva avec difficulté. Elle se retrouva nez à nez avec John, le John des premiers temps, le diable dans le corps d'un Apollon. Il lui sourit, et la guida vers le lit encore défait. Elle se laissa faire, et il la prit contre elle. Alors elle le regarda dans les yeux, et s'oublia durant des jours, grisée par cette vision inespérée. Elle s'endormit enfin, et quand elle ouvrit les yeux il était disparu. Elle devenait folle, mais en était très heureuse. Le monde était plus acceptable depuis qu'elle était folle. Très vite elle comprit qu'il devait être mort et que son fantôme venait la hanter. Mais elle ne savait pas jusqu'au cette hallucination pouvait être vraie. Si il était un fantôme alors il ne pouvait pas la toucher, mais si il était le produit de son imagination alors les souvenirs de leurs parties de sexe torrides devaient pouvoir être réalisée par son esprit malade. Dans cette forêt, loin du monde, elle était à nouveau contre lui, et se laissait transporter par les souvenirs qui l'envahissait à mesure que les minutes défilées, elle devenait complètement folle et incontrôlable. Elle allait sans doute en mourir, mais elle s'en fichait, elle voulait le sentir contre elle une fois encore, quant bien même ce ne serait qu'une idée de son esprit malade. Il se retira d'elle et la regarda avec un air qu'elle ne lui avait pas vu depuis des siècles : depuis qu'il avait été témoin de sa cruauté la plus vil pour la première fois. Elle sourit, carnassière, et se jetta à nouveau sur lui, le plaquant contre un arbre proche. Elle ne voulait pas parler, elle voulait le sentir, le sentir au plus proche d'elle. Impatiente, elle ne voulait pas attendre que l'illusion se dissipe, il était devenu urgent pour elle d'être contre son homme, fut-il un fantôme ou autre chose. Elle l'embrassa comme une noyée, une désespérée, qui était perdue dans une nuit éternelle, sans fin, sans étoiles. Elle se raccrochait à son cou alors que ses pieds se dérobaient sous elle à cause de l'émotion. Elle ouvrit sa chemise dans un geste violent et embrassa son cou, elle inspirait son parfum et n'en revenait pas de la justesse de ses souvenirs et de sa folie. S'en réjouissant, elle se laissa aller un peu plus contre lui, blotti contre la poitrine de l'homme qui avait fait d'elle un démon, l'Echo d'une jeune innocente, et une femme aimée. Une femme folle et comblée. Non plus seulement heureuse, mais surtout vivante, et pour la première fois de sa vie, parfaitement elle-même.