(libre) I was filled of poison but blessed with beauty and rage

Je refermais la porte de ma voiture avec mon pied en faisait attention où je marchais puisque l'énorme carton que je portais vers la boutique m'empêchait d'avoir une vision d’ensemble d'où je mettais les pieds. La marchandise venait tout droit du bayou, j'avais du partir assez tôt le temps de me repérer sur les routes tortueuses des marais avec une carte que j'arrivais pas à lire et un GPS inefficace à cause du réseau pourri. J'avais pourtant trouvé la cabane de la vieille femme construite près d'une étendu d'eau trouble. Elle avait parlé pendant un bon bout de temps et si je n'avais pas insisté je ne serais sûrement pas encore arrivé en ville. Elle devait faire partie de ces gens là en manque d'affection, veuve qui n'ont pour seuls ami un vieux chat et dont la famille vous a oublié ou est inexistante. D'un côté ça me faisait un peu de peine, mais de l'autre je m'en fichais un peu. Elle avait ses problèmes, les autres avaient les leurs. Quoi qu'il en soit j'avais récupérer plusieurs dizaines d'herbes chez la retraitée que j'allais devoir rangé dans des sachets et des tiroirs en bois. De la sauge, du romarin, du tin, de l'aconit, de la verveine, du piment séché, de la belladone, de l'orchidée... énormément de végétaux que les novices achètent pour se la jouer apprenti sorcier, et que d'autres véritables sorciers achètent pour aller pratiquer loin de la ville, la magie y étant depuis ce qui semblait être une éternité, interdite.

En entrant dans la boutique, j'ai posé le carton sur le comptoir et attrapé un cuter pour l'ouvrir. Plusieurs sachets en plastiques contenant les herbes, on aurait presque pu croire que c'était de la drogue. Je me mis à sortir les sachets en les triant en fonction des étiquettes. Une fois terminé j'ai mis le carton dans la réserve le temps d'aller ranger les ingrédients. Il y avait une grande étagère en bois avec plusieurs compartiments carrés qu'il fallait tirer. Des tiroirs quoi. A l'intérieur se trouvait les herbes et il fallait attraper une louche et se servir dans des sacs en plastiques, de différentes tailles et par la même occasion de prix différents. Fleetwood Mac résonnait dans la boutique tandis que j'ouvrais les sachets en les vidant au bon endroit. C'était pas bien compliqué, ce qui demandait déjà plus de temps était la confection de poupée vaudou. Je n'avais plus rien de sorcier, je pouvais donc en créer sans craindre d'émaner de la magie. C'était l'avantage à être un esprit errant ! Et puis pour être honnête... Les poupée vaudou qu'on achète sont aussi efficaces qu'un briquet dans le grand nord. Pour qu'elle marche il faut la créer sois même et de préférence avoir de la magie dans votre sang. Là, celles que l'on vendaient étaient bonnes à être des souvenirs du Quartier Français.

Une fois les tiroirs pleins, je soupirai en retournant vers la vitrine pour arranger l'emplacement de bijoux traditionnels en cuivre, argent, en corde et en cuir aux effets divers. Certains sont sensés éloigner les mauvais esprits, d'autres à guérir un chagrin d'amour, à attirer l'argent, la paix intérieur et tout ce qui s'en suis... Et je pense qu'on peut les classer dans la même partie que les poupée vaudou. A vrai dire la boutique étaient faite pour les touristes incrédules avec les gris gris et autres, puis pour les vrais sorciers qui achetaient les herbes, les tissus et les cristaux ici pour créer eux mêmes leurs reliques.

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