Ce qui fait déborder le vasse

Dans la vie, nous y sommes tous des pions qu'il faut utiliser stratégiquement ou toiser de la partie. Dans mon cas, j'étais un pion qu'on utilisait au bien-être des autres. Je pouvais viser plus particulièrement la race des vampires, c'était eux qui avaient pris conscience de toute la puissance que j'avais à jouer avec la magie. Ce soir, j'étais partie prendre de l'air et penser à ce que je voulais faire de cette histoire. Est-ce que Marcel m'utilisait pour parvenir à satisfaire son pire comme son bon ami, Klaus. Je devais avouer que j'étais troubler, je ne savais plus qui croire, et avec raison. On m'avait tellement jouer dans le dos et utiliser que ma confiance ne se donnait plus aussi facilement. J'étais encore un peu naïve. J'avais laisser mon pire ennemi entrer dans le jeu.

Je marchais droitement devant moi en faisant lever les rebords de ma robe blanche. Le marché couvert était bondé de touristes qui s'amusaient bien ici en Nouvelle-Orléans. Je pouvais apercevoir deux hommes qui essayaient de faire baisser le prix d'un chandail Ralph Laurent. Je souriais à voir ça. J'aurais tout donner pour avoir une vie normal et remplie de petits bonheurs comme ceux-là. Baisant les yeux au sol, j'essayais de me convaincre que j'aurai un jour une vie plus normal, enfin j’espérais que cela se produise.

À quelques mètres de moi, il y avait un petit café que j'aimais bien aller. Marcel m'avait bien interdit d'entrer dans des commerces et de me montrer. Pff... j'en avais quoi à foutre moi? Si des sorcières complotaient contre moi, je saurai bien les toiser du jeu. J'avais beau être un pion important, mais moi aussi je pouvais être le maître du jeu, j'en voyais aucun inconvénient. Je devais simplement apprendre à distinguer les bons des mauvais. J'avais cette lacune qui m'empêchait de voir claire dans les intentions des autres. J'entrais dans le petit café-bistro pour prendre quelque chose à boire. Je commandais un chocolat chaud gourmand pour apporter. Ouais, ce soir j'avais bien envie de marcher sans avoirs de destinations bien précise. Je suivrai mon instinct ou bien je me laisserai guider par ces magnifiques étoiles qui brillaient dans ce ciel sombre.

Une fois de retour à l'extérieur, j'allais marcher sur un trottoir plus tranquille. Il y avait moins de commerces ici, c'était plutôt des appartements majestueux, digne de la Nouvelle-Orléans. Je sirotais doucement mon chocolat chaud pour ne pas me brûler la langue et je contemplais le décor autour de moi. J'avais tellement envie de vivre normalement. Ce soir, j'étais envieuse et prise d'une nostalgie profonde. Par chance que ce chocolat chaud me redonnait cette joie de vivre qui me manquait depuis des semaines.

J'allais m'asseoir sur un banc de parc. Il y avait l'église Saint-Ann non loin de moi. Je respirais l'air frais de la soirée. Je vis alors un homme sortir de nul part, il ne semblait pas m'avoir vu. Je décidais de le suivre dans ce parc. Je cherchais le danger? Peut-être bien? Discrètement, je suivais l'homme qui marchais en regardant un peu partout. J'étais amusée de suivre quelqu'un puisque j'avais l'habitude que c'était moi qu'on pourchassait sans arrêt. J'aimais bien le fait que c'était à mon tour de faire un truc pareille. Le sourire aux lèvres, je marchais doucement en évitant de me faire voir. À quoi je jouais? Je sais pas trop en fait. On aurait pu me prendre pour un vampire qui allait semer sa proie.

Soudainement, je vis la silhouette de l'homme se retourner. Le souffle couper, je me dirigeais vers un arbre. J'allais me cacher ici, c'était assez sombre ce soir, j'étais bien camoufler. Quelques secondes passèrent, je toisais mon regard hors de ma cachette pour voir que l'homme n'était plus dans le sentier du parc central. Par réflexe, je me retournais pour voir derrière moi. Il y avait personne. Je sortis alors de ma cachette. Je continuais de marcher puis je m'arrêtais une fois de plus.... je sentais ce vent monter, et quelque chose tournait autour de moi.

- Josh? criais-je en pensant que c'était peut-être lui qui me jouais un tour.

Je pensais que l'homme que j'avais suivis était peut-être bien un vampire maintenant.

D'un coup, je me retournais sur moi-même pour faire face à cette voix qui m'avait fait sursauter. Je pouvais déduire que ce qui se tenait devant moi était un vampire, il y en avait aucun doute. Il avait quand même sortit de nul part. J'étais pas conne, je savais exactement quoi il était. J'avais peur? J'avais l'habitude des vampires, c'était pas quelque chose qui me faisait réellement peur. Je savais que je pouvais me défendre contre Klaus, alors qui pouvait vraiment se mettre dans mon chemin? C'était peut-être prétentieux de penser comme ça. Le pouvoir de la moisson faisait de moi une sorcière très puissante. Personnellement, cette puissance j'avais dû mal à la contrôler, mes émotions me rendait vulnérable et dangereuse pour les gens qui me côtoyait. J'avais dû mal à imaginer que je pouvais blesser des proches. J'étais si gentille et aimable, juste le fait de penser que je pouvais faire du mal me donnait le goût de vomir. Cependant, j'avais des cibles en tête que j'avais pas de difficulté à voir souffrir. Le premier de la liste, Klaus. Il avait mit fin à la vie d'une personne que j'aimais beaucoup, Tim. Debout devant l'homme, je le regardais silencieusement de haut en bas. Devais-je le craindre? Il s'excusait de ne pas être le '' Josh '' en question et il me tendit la main amicalement. Il était rassurant et conviviale. Il se présentait aussitôt.

- Pâris, dis-je en souriant et penchant la tête vers le côté.

Il allait s'asseoir sur le banc du parc. Je prenais ça comme une invitation. J'allais le rejoindre en marchant les mains derrière mon dos. À première vu, il était plus vieux que moi. Quelques années de plus peut-être? Par contre, le fait qu'il était vampire faisait peut-être de lui quelqu'un de très vieux.

- Moi, c'est Davina!

En allant m'asseoir, je le regardais quelques instants. Il avait un silence assez pesant.

- Tu n'as pas vraiment besoin de me dire ce que tu es. Je l'ai déjà ressentis avant même que tu me tendes la main. Tu es du coin? dis-je en prenant une gorgée de mon chocolat chaud.

Plusieurs vampires venaient ici pour chasser les touristes. C'était un buffet à volonté. Perçant son regard, j'essayais de faire confiance à ce vampire. Il m'inspirait quelqu'un d'assez loyal et bien. Je me trompais? Peut-être bien?

- Pâris... d'après ce nom, tu ne dois pas être née d'hier?

Bah... c'est vrai! Il devait pas être si jeune. J'étais curieuse de connaître son âge comme quelques détails sur lui. Ce soir, j'étais différente et prête à faire connaissance avec cet inconnu. Serait-il prêt à s'ouvrir à moi? Bien des gens voulaient ma mort, alors pourquoi pas se faire des alliés et des amis, pensais-je.

Le chocolat chaud entre mes deux mains, je jouais avec le couvercle en effleurant le bout de mes doigts en faisant des mouvements circulaires. La lune était belle ce soir, blanche et lumineuse. On pouvait l’apercevoir divinement, elle prenait toute la place du ciel. Elle volait la vedette à toutes ses belles étoiles. Le vampire commençait à répondre à mes questions concernant son origine. Je me demandais s'il était du coin ou simplement de passage. Il m'annonçait qu'il était de passage. Étais-ce étonnant? Non pas vraiment. C'était pas la première fois que je rencontrais des vampires qui venaient en visite ici, en Nouvelle-Orléans. Il était de Paris. Un beau Parisien. Les accents, j'aimais bien ça.

- Je suis du coin, cher Pâris. J'ai toujours connu la Nouvelle-Orléans. J'ai jamais sortis d'ici.

La tête tournée vers lui, le dos bien dresser sur le dossier du banc, je le regardais intensément dans les yeux. C'était bien vrai ce qu'on disait sur les vampires et leur regards hypnotique. J'avais aucune crainte, c'était un vampire qui ne semblait pas si sombre que ça. Je me trompais? Peut-être bien. Curieuse, je lui avais demander son âge. C'était un peu trop pousser? Non, c'était intelligent et brillant de ma part. Il avait 25 ans d'apparence et comptait 97 années. Il se considérait comme un papi. En tout cas, il était vraiment en bonne état ce '' papi ''. Je m’empourprais en riant de bon cœur.

- Alors papi, tu pourrais être mon arrière-grand-père, lançais-je suivit d'un clin d’œil amusée par la situation.

Je croisais les bras et une jambe en même temps. Je regardais devant moi en souriant, les joues plus rondes. Je pris une grande gorgée de la boisson chocolaté qui devenait plus tiède. Sa jolie voix fit tournée la tête en secouant mes cheveux légèrement. Il était prêt à parier ses deux mains que j'avais 20 ou 21 ans. Courageux le mec, pensais-je sarcastiquement.

- Par chance que tu ne t'es pas tromper, j'aurai eu deux belles mains. J'ai 21 ans!

C'était amusant de faire de nouvelles rencontres. J'aimais bien les vampires. Bien plus que ma propre espèce. Les sorcières étaient devenus en quelque sorte des ennemis. J'aimais je ne referai aussi confiance facilement. C'était claire comme de l'eau de roche. Levant un sourcil, j'appuyais une main contre le dossier du banc en retournant mon corps pour être face à Pâris.

- Tu as une petite idée de ce que je suis? N'est-ce pas?

C'était peut-être bien Marcel qui l'avait envoyer ici? Je ne savais pas trop si justement Marcel était entrain de devenir parano. J'avais quitter le grenier, parce que j'avais envie de m'éclater et de voir autre chose que ces murs hideux et sombres. Ça faisait du bien de ne pas se morfondre. Oulala, je me sentais si libre.

- J'aurais tant aimé être normal... Malheureusement, je suis toute sauf normal.

Depuis quelques temps, mes émotions me rendait si vulnérable et dangereuse.

- J'ai jamais eu autant peur de ma puissance. J'ai peur de blesser des gens que j'aime...

Je lui donnait déjà une bonne piste.

Nous avions aborder le sujet des arrières grand-pères d'une façon plutôt amusante. J'ignorais si il avait réellement connu mes arrières grand-pères, mais j'avais entendus que des bonnes choses à propos d'eux, venant de mes parents. La tête lever vers le ciel, je regardais profondément la lune. Je me sentais ressourcé par cette jolie lueur blanche. Un vent de fraîcheur balayait ma longue chevelure brune. Je restais pensive sur le fait que j'étais contente d'avoir suivis cet inconnu qui me semblait être quelqu'un de bien. Depuis plusieurs semaines, j'avais été enfermé dans le grenier sans parler à quiconque, sauf Marcel. Ça pouvait s’avérer assez ennuyant, merci. On avait aborder un sujet plutôt directe en ce qui concernait le fait que j'avais peur de blesser des gens que j'aime. C'était ce qui avait arriver dernièrement, puisque la puissance en moi devenait de plus en plus grande quand j'étais dans tous mes états. Je pouvais perdre les pédales quand ça concernait Klaus. J'avais beau essayer de garder mon calme, c'étais plus fort que moi.
Pâris me disait que je devais faire attention et que j'allais réussir à ne pas faire de mal à mes proches. C'était vrai que j'avais déjà été capable de faire attention avec la plus grande perfection. Sauf que bon... c'était maintenant devenu différent.

- En fait... en ce qui me concerne, c'est devenu plus compliqué que jamais.

Je ravalais ma salive en regardant devant moi. Devais-je en dire plus? Est-ce que Marcel sera fâché contre moi pour ça? J'en avais aucune idée, alors j'allais parler en prenant un risque.

- En ce moment, je suis la sorcière la plus recherché de la Nouvelle-Orléans. Il y a ce '' Klaus '' qui voudrait m'utiliser s'il découvre la puissance de ma magie... Les sorcières de la Nouvelle-Orléans sont à ma recherche pour en finir avec moi. Et cette histoire de moisson.

Il ne devait pas trop savoir ce que la moisson était. À vrai dire, c'était vraiment un truc de sorcières. Peu de vampires connaissaient cette histoire. Il allait faire partie de ce faible pourcentage, pourquoi pas?

- Tu dois te demander ce que c'est, la moisson? dis-je en souriant à pleine dents. C'est un rituel pratiqué tous les 300 ans par les aînés, c'est à dire les sorcières les plus âgées du quartier Français. J'ai été choisis parmi plusieurs autres sorcières de ma communauté, dont ma meilleure amie, Monique. Ce rituel à pour but de restaurer la magie en lien les sorcières à nos ancêtres. Sauf que ce rituel ne s'est pas dérouler comme ont nous l'avait raconter.

Je mordillais ma lèvre inférieur en repensant à cette soirée. J'en avais mal au cœur. J'étais enragé par cette situation.

- Ils nous ont tous mentis. Ma mère, mon père... les aînés, tout le monde. Ils nous avaient pas informer que ce rituel était à la base, un sacrifice. Ils devaient nous tuer pour compléter la moisson, lançais-je en serrant le poing. Tu comprends pourquoi je suis fâché? Quand ta famille préfère ses pouvoirs à toi, c'est dégradent et immonde.

Je respirais profondément. Je pouvais sentir cette douleur qui restait bien en moi. Je souffrais énormément de cette soirée.

- Ce soir-là, j'ai été sauvé. Nous étions quatre sorcières à être sacrifiés... j'étais la dernière sur la liste. Marcel, un vampire du coin à appris pour la moisson et il est venue à notre secours. Il est arrivé trop tard pour sauvé les autres... il m'a épargné. J'ai vu ma meilleure amie sacrifier devant mes yeux. C'était horrible... disais-je en fermant les yeux le temps de reprendre le dessus de mes émotions.

J'allais venger la mort de ces sorcières.

- J'ai hériter du pouvoirs de toute la moisson. Et, si ont me recherche toujours, c'est pour finaliser ce rituel.

Je me retournais la tête vers lui pour voir un peu sa réaction face à tout ça. J'en avais moins sur les épaules, ça faisait du bien de parler de tout ça.

- Voilà... Tu as déjà entendu un truc aussi dingue que ça?

Je savais que je pouvais être suivis ou piéger par bien des gens. Sauf que je pouvais me défendre très bien seul. Pour m'avoir, il fallait être plus que rusé. C'est pour cette raison que j'allai faire gravement attention à faire confiance.

- Le truc en ce moment, c'est que je dois apprendre à cerner les mauvais.