Mars 2014«
Putain, elle est enceinte celle-là ! Et tu l’as salement amoché, j’espère pour toi qu’elle et son gosse vont bien, s’écria une voix furieuse. »
« Qu’est-ce que j’en ai à foutre. J’ai faim, je me nourris, Point. »
«
C’est exactement comme ça que tu ne dois pas réagir, apprend à te contrôler ! »
Juliet avait cette étrange impression de faire un rêve particulièrement désagréable. Deux personnes au-dessus d’elles semblaient se disputer, mais tout le reste était flou. Elle ne se souvenait même pas de ce qu’elle faisait là, allongée sur le sol. En réalité, la jeune femme n’avait conscience que d’une seule chose : l’enfant qu’elle portait allait mourir avec elle. Même la douleur qu’elle ressentait au cou ne parvenait à la détacher de l’idée que son fils ne verrait jamais le jour. Finalement une des deux personnes appuya quelque chose de désagréablement froid sur sa bouche. Un liquide, lui chaud mais avec un désagréable arrière goût de fer, coula dans sa gorge. Elle prit soudain conscience qu’il s’agissait de sang et se redressa pour tout recracher, oubliant que deux minutes plutôt elle se sentait mourir. Aussitôt elle pose ses mains sur son ventre bien rond, comme pour le protéger. Jamais ils n’auront son bébé. Elle regarda ceux qu’elle présumait être ses agresseurs avec un air de défi dans le regard.
C’était peut-être stupide, mais courageux. Mais du courage, c’était ce dont elle avait eu besoin pour gérer seule sa grossesse ses derniers mois, alors elle n’en manquait pas. L’homme qui l’avait soigné à l'aide de son sang pris le visage de Juliet-Grace entre ses mains et plongea son regard dans les yeux noisettes de la jeune femme.
«
Il ne s’est rien passé. Tu as trébuché et tu t’es mise à saigner du nez, du coup ta robe est tâchée. Maintenant tu vas rentrer chez toi et ne plus te balader seule le soir. Il fit un petit sourire en coin.
Après tout, tu pourrais tomber sur un truc dangereux. Genre un vampire incontrôlable, ajouta-t-il en jetant un regard noir à l’autre homme derrière lui. »
Il essuya le sang autour de la bouche de Juliet et la releva avant de disparaître, aussi vite que cet incident s’effaça de la mémoire de la jeune femme.
►▼▲◄
Le même soir« Juliet-Grace. JULIET-GRACE ! »
Elle ne connaissait que trop bien la personne qui tambourinait à sa porte, et elle n’avait pas envie de lui parler. Mais comme
la jeune femme était du genre à faire face à ses problèmes, elle se décida à ouvrir la porte.
«
Qu’est-ce que tu veux Chris ? »
Elle n’avait même pas besoin d’être proche de lui pour savoir que son ex avait bu.
« C’est mon gosse hein, dit-il en pointant le ventre de Juliet du doigts »
«
Je suis enceinte de 7 mois; on s’est séparé il y a un an. Fais tes maths , dit-elle d’un ton
sarcastique.
Et puis on n’a jamais couché ensemble, tu te souviens où t’es trop bourré pour ça, crétin ? »
Elle tenta de claquer la porte, mais le jeune homme lui attrapa la main et lui tordit le poignet.
« D’ailleurs je vois pas de bague à ton doigt. Tu fais quoi de ton « pas de sexe avant le mariage » et toutes ces conneries. Ils en pensent quoi tes parents ? »
«
T’es venu pour quoi exactement, me rappeler à quel point j’ai tout foutu en l’air avec ma famille ? A ton avis qu’est-ce qu’ils en pensent, ajouta-t-elle, toujours aussi sèche.
Ils m’ont viré dès qu’ils se sont rendus compte que j’étais enceinte. »
On sentait l’amertume dans sa voix. Juliet était particulièrement
rancunière et ce que lui avait fait ses parents, jamais elle ne l’oublierait. Très pratiquants, ils n’avaient pas supporté le fait que leur petite fille modèle qui chantait à l’église tous les dimanches tombe enceinte à 18 ans. Sa mère l’avait rayé de sa vie. Son père lui avait donné une heure pour faire ses affaires et un accès à l’argent qui aurait du servir pour ses études et qui payait à présent cet appart miteux loin des beaux quartiers du Mystic Falls où elle avait vécu toute son enfance.
«
Lâche-moi, dit-elle d’un ton ferme. »
« Je ne te crois pas. Je ne te crois pas, répéta-t-il. Il est où le père alors ? Je sais que c’est moi. Je sais que c’est moi, cria-t-il. »
La démence dans la voix de Chris, confirma les craintes de Juliet. Cet idiot n’avait pas fait que boire, il avait pris autre chose et ça le rendait agressif. La jeune femme cria en tentant de se dégager, tout en priant pour que quelqu’un l’entende.
«
C’est Kiprian le père crétin, pas toi ! Et s’il n’est pas là, c’est parce qu’il ne sait pas que je suis enceinte. J’ai décidé que mon enfant méritait mieux qu’un drogué pour père, hurla-t-elle.
Mais crois moi, je suis heureuse que ce soit lui et pas toi. Parce que quand il ira mieux, il sera là, alors que toi tu te serais barré en apprenant la nouvelle. »
Insulter la personne qui vous agresse n’est peut-être pas la meilleure chose à faire, mais Juliet était hors d’elle et des larmes inondaient ses yeux.
Elle se maudit de ne pas savoir contenir ses émotions. Elle était trop
impulsive et trop
sensible. La moindre chose la mettait dans une rage noire, la plus petite contrariété la faisait exploser en larmes. Et ce n’était pas les hormones, elle était toujours comme ça.
Chris ne semblait pas l’entendre et elle était réellement terrifiée. Il cria encore une fois qu’elle mentait et avant qu’elle ne puisse articuler une dernière insulte le poignard qu’il tenait à la main s’enfonça trois fois dans son ventre et deux fois dans sa poitrine. Pour la deuxième fois de la journée, elle s’écroula sur le sol. Mais cette fois elle était bel et bien morte.
►▼▲◄
Un peu plus tard Du sang.
Autour d’elle. Sur elle.
Sur sa robe déchirée. Sur son visage.
Le sien. Celui de Chris. Celui d’un petit-être mutilé au sol.
Etonnée, elle regarda son ventre qui lui paraissait beaucoup trop léger et qui était nettement moins bombé qu’avant. Elle posa sa main sur celui-ci, recherchant du bout des doigts les entailles profondes qu’auraient dû laisser le poignard. Rien. Elle posa un regard sur le corps sans vie de Chris, puis sur celui de son fils. Elle ne pouvait pas le concevoir.
Elle resta longtemps, à fixer le sol sans comprendre, sans chercher à comprendre.
Enfin quelqu’un arriva. Elle l’avait déjà rencontré, elle s’en souvenait maintenant. Pas plus tard qu’hier soir. A moins que ce ne soit une heure plus tôt. Le jeune homme jura. Il l’attrapa par la main et la détourna de l’horrible scène. Il pris le visage de Juliet entre ses mains et essuya le sang sur sa bouche, pour la deuxième fois de la soirée. Et il lui parlait. Mais elle n’écoutait pas. Elle avait perdu son enfant, sa raison de tenir. Ce qui faisait que malgré sa vie qui s’écroulait, elle s’était battue pour lui fournir un avenir décent.
«
C’est quoi ton prénom miss ? »
«
Juliet-Grace , articula-t-elle difficilement. »
«
Ok, moi c’est Jon. Je vais t’appeler Gracie ok ? C’est mignon Gracie, ça te va bien je trouve. Voilà ce qu’on va faire. Tu vas venir chez moi et promis je t’explique tout ce qu’il t’arrive. Tu m’écoutes ? demanda-t-il en posant une main sur son front. »
«
Je n’avais même pas choisi de prénom, murmura-t-elle. »
Elle éclata en sanglot et quitta pour la première fois depuis des mois l'armure blindée qui lui permettait de rester forte.
►▼▲◄
Deux ans plus tardLa jeune femme soupira en voyant que son chemisier était tâché de sang. Deux ans de vampirisme et elle galérait toujours à manger proprement. Elle donna un coup de pied pour écarter le cadavre au sol. Au milieu de la forêt, personne ne le trouverait.
Ils étaient quand même stupide ses humains. Se balader sans défense alors que, surtout à Mystic Falls, tout le monde savait pertinemment que les vampires pouvait manipuler sans soucis les gens pur de toute verveine. Enfin bon, elle n’allait pas s’en plaindre. Mais ça rendait la chasse moins… excitante. Elle réprima un sourire en pensant à ce que son cher protecteur lui aurait dit : «
Fait toi petite Gracie, les vampires sont des prédateurs, mais tu peux le contrôler. Et maintenant que les humains sont au courant pour nous, on ne peut plus se permettre de faire n’importe quoi. ».
Elle avait fait attention un temps, mais c’était fini, elle en avait marre de vivre dans la peur. Et puis elle s’était fait choper une fois, elle savait comment procéder pour ne plus se faire prendre. Heureusement que Jon avait tout endossé à sa place. Cet idiot, il était amoureux au point de mourir pour elle. Les sentiments ne mènent à rien de bon Juliet le savait. Si elle avait un jour pu avoir des sentiments pour lui,
c’était fini depuis qu’elle avait coupé tout lien avec son humanité.
Mais ce n’est pas à la mort de Jon qu’elle avait abandonné. Elle avait abandonné quand en Nouvelle-Orléans, un hybride lui avait craché au visage en disant qu’elle ne pourrait jamais en être un elle aussi. Qu’il fallait avoir le gêne du loup-garou de naissance et qu’elle ne l’avait pas, il le sentait. C’est en apprenant qu’elle resterait un simple vampire et que plus jamais elle ne pourrait être enceinte qu’elle avait lâché prise.
Et maintenant elle se sentait beaucoup mieux. Et puis elle n’avait plus à culpabiliser pour la trainé de cadavre qu’elle avait laissé derrière elle.
Juliet n’avait jamais aimé tuer. Pourtant, à chaque fois qu’elle voyait une femme enceinte, c’était plus fort qu’elle. Ses instincts se réveillaient et elle devait la tuer. Parfois aussitôt, parfois elle attendait et préparait un plan. Ce n’était qu’une fois le massacre accompli qu’elle se rendait compte de l’horreur de la chose.
Un peu comme maintenant. Deux secondes plus tôt, elle ne se préoccupait même pas de la femme qui était à ses pieds. Mais malgré le fait que plus rien n’était censé pouvoir l’atteindre, une douleur horrible la prit à la poitrine. Aussitôt, elle se mordit le poignet et tenta de réanimer sa victime en lui faisant boire son sang. Mais il était trop tard. Il était toujours trop tard. Elle pleura longtemps, comme à chaque fois. Puis elle se releva et ses sentiments se turent. Elle était de nouveau, Juliet-Grace,
la jeune vampire carnassière et totalement déglinguée. Oh, Elle avait conscience que quelque chose n’allait pas chez elle.
Elle s’en fichait juste complètement.
Pour le moment, elle avait envie de vivre un bout de sa très longue vie à Mystic Falls. Ce n’était peut-être pas un choix très judicieux, question tolérance envers les vampires, mais elle avait fuit sa ville natale pendant trop longtemps pour des raisons qui n’avaient plus de sens à présent. C’était décidé, elle rentrait à la maison.
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Je m'appele Lilliade et j'ai (insérer panda). J'ai découvert Ghost World grâce à Alexander/Kirriam Kipran Kiripran Kiprian :fff:et, maintenant que je me suis inscrite, je compte venir 6/7j. J'aime un milliard de choses mais surtout les tartes au citron (comme Sansa) et non je ne suis pas rousse (Pas comme Sansa)...
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