JUSTIN (+) you can be the greatest, you can be the best.

Dix neuf ans, putain que la vie passe rapidement.  Ma mère n'a jamais été fière de moi, peu importe ce que j'entreprenais dans ma vie.  Elle me gueule encore que je ne fous rien de ma vie et que je ne ferai probablement rien.  Elle a ce don particulier de me foutre enragé, pourtant elle sait que je suis très colérique.  Je m'approche d'elle, assez près pour voir qu'elle blanchit un peu.  Après tout, je la dépasse quand même de presque deux têtes et je suis déjà plutôt musclé.  « T'as même pas une petite idée de ce que je veux faire de ma vie et t'oses me juger?  T'es pas une mère pour moi. »  Je pars vers ma chambre et claque la porte.  La connaissant, elle n'a même pas bougée d'un poil et essaie de comprendre ce que je lui ai dis.  Elle était encore sous les effets de la marijuana, espèce d'accro de merde.  Plusieurs personnes disent que c'est impossible être accro à l'herbe... ils ont jamais rencontré ma mère!  Si elle n'a pas sa dose, elle pète un câble.  Bref, on s'en fiche d'elle.

J'ai vécu une enfance normale, ma mère n'était pas une droguée à cette époque.  Jusqu'à mes neuf ans, j'étais heureux, comblé et je ne manquais de rien.  Mais lorsque mon père est décédé, ma mère a dérapé et donc ma vie complète a suivi.  Elle avait de la difficulté à payer notre minuscule appartement et mes études.  Mon oncle avait donc décidé de nous appuyer niveau argent.  Il payait mes études et venait régulièrement nous porter de la nourriture puisqu'il savait que c'était ce dont nous manquions le plus.  C'est vers cet âge que j'ai décidé de me mettre à fond dans le sport et de gagner en muscles.  Je ne faisais que ça de ma vie quoi.

Malgré tout ce que je faisais, ma mère me répétait toujours Tu ferais mieux de grandir Justin.  Elle n'a jamais su à quel point cette phrase me faisait mal lorsqu'elle sortait de sa bouche.  Je lui répondais à chaque fois que c'était impossible de grandir lorsqu'on vivait avec une mère plus immature qu'un enfant de douze ans, ou peu importe l'âge que j'avais.

À partir de mes vingt ans, j'ai décidé de déménager chez mon oncle.  J'étais beaucoup plus heureux chez lui, j'avais même commencé à étudier pour devenir garagiste ou peu importe comment vous appelez ces mecs dans les garages qui réparent les voitures.  J'étais super doué, j'avais même fini en avance et réussit à trouver rapidement un travail dans le domaine.  Une chose, magnifique pour certains et dévastatrice pour d'autres, m'est arrivée.  Pour moi, c'était le timing parfait alors que je me cherchais encore et que je cherchais encore une raison pourquoi je vivais.  J'avais croisé un mec qui se faisait appeler Klaus, ou Niklaus tout dépendant des personnes.  On disait déjà des choses étranges sur lui, mais je n'ai jamais fait confiance à qui que ce soit.  Jamais je n'aurais su qu'il aurait changé ma vie entière, mais ça, je vous expliquerai cette histoire plus tard.

Un jour, je me promenais en ville, il était tard, j'avais un peu trop fêté et j'étais complètement torché.  Je titubais dans les rues en essayant de me rendre chez moi lorsque j'entendis un grognement étrange.  Je ne savais pas ce que c'était ni ce que ça signifiait... et surtout pas que ça allait changer ma vie entière.  Comme je disais, je titubais et m'accrochait aux murs que je croisais.  Je riais tout seul lorsque je me prenais le pied dans une fente sur le trottoir.  Bref, je faisais peut-être une peu trop pitié à voir.  J'entendis des pas lourds derrière moi, je me retournai rapidement, mais ne vis rien.  Croyant que c'était seulement mon cerveau qui était trop embrumé, je n'y portai pas plus attention.  Je continuai de marcher, j'étais presque chez moi lorsque quelque chose me saisit d'un coup.  Je tombai cul premier au sol et tentai de comprendre ce qui se passait.  Je relevai la tête rapidement, un peu trop même, mais ne vit rien.  J'entendais quelques bruits, mais rien de plus, et puis je ne savais même pas si c'était mon cerveau qui les inventait ou si c'était bel et bien réel.  Soudain, une douleur atroce sur mon mollet et un loup effrayant à mes pieds.  J'hurlais comme un con et du plus fort que je le pouvais en tentant de dégager la bête.  Il finit par lâcher prise et se sauva rapidement.  Tenant mon mollet à deux mains, je sentais quelques larmes couler, ça faisait atrocement mal et je ne pouvais pas me retenir.  Je me relevai le plus doucement possible et appelai l'ambulance.  « Putain!  Ramenez-vous!  Y'a un loup qui m'a mordu ou une bête, j'sais plus trop... C'était poilu et j'ai mal putain! »  Une voix qui essayait de se faire rassurante me répondit : « Nous envoyons une ambulance vous récupérer monsieur, où vous situez-vous présentement? »  Je regardai autour de moi, tout en essayant de rester debout.  « Heu... attendez... Dans le centre ville, j'vois le bar Cosmo pas trop loin... dépêchez-vous!  Merde... ça saigne!  Grouillez-vous s'il-vous-plaît! »  La madame semble plus paniquée, mais j'entendis très bien dans sa voix qu'elle essayait de se contenir.  « Je vous envoie une ambulance dès maintenant, tenez bon monsieur! »  Je raccrochai aussitôt et attendis l'ambulance qui est arrivée au bout de dix minutes.  Entre temps, j'avais déjà eu assez de temps pour faire un topo de tous les jurons que je connaissais et j'avais enlevé mon chandail pour en faire un bandage improvisé sur ma jambe.

Le jour de pleine lune arriva rapidement, jamais j'aurais su vivre une douleur comme celle-là.  Tout semblait grandir en moi et la douleur était insupportable.  Je ne me rappelle plus très bien ce qui s'est passé, je sais seulement que la dernière chose que je vis... c'était mes yeux marrons changer en un jaune vif avec une pupille aussi sombre que la nuit.  Le lendemain, j'étais couché en face de mon appartement en position foetus, sans vêtements et je gelais.  Mon oncle m'a fait rentré et m'a demandé des explications, mais je n'ai pas su quoi répondre.

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