Sujet: Elle me manque • Say & Niels Dim 25 Aoû - 0:27
Sayanel sortit encore une fois son téléphone de sa poche. Le message qu'il avait reçu lui trottait dans la tête depuis le matin même. Ce n'était d'ailleurs pas le premier qu'il recevait de Lisbeth depuis qu'elle était partie. C'était même loin d'être le cas. Au moins le dixième si ce n'était pas plus. Attentionnée qu'elle était de lui dire qu'elle était en vacances en Floride, se dorer au soleil, prendre du repos. Mais voilà le problème ... Pas une fois elle ne lui demandait comment il allait, comment allait son père, son frère, les Carter ... Rien. Il était bien conscient, et persuadé depuis qu'elle avait fui la ville juste après lui avoir dit le retrouver au Bal des Fondateurs qu'elle n'était qu'une petite égoïste qui ne pensait qu'à elle sans se soucier du malheur des autres, mais pourtant, s'il savait bien une chose, c'était que la famille avait toujours été importante pour elle. Depuis la mort de leur mère, elle avait fait le maximum pour aider leur père, et même s'il avait tenté de la mettre en dehors du monde des vampires et de la chasse, elle n'avait jamais abandonné son envie de savoir. Et maintenant qu'elle savait que tous étaient en danger, elle partait comme si de rien n'était ? Comme si tout était relativement sans importance? Peut-être qu'il se trompait. Peut-être que Lisbeth n'était effectivement que lâche et qu'elle mériterait se faire renier par son frère. Peut-être Sayanel était-il encore en train de lui chercher des excuses alors qu'elle n'en méritait aucune. Après tout, elle avait caché à tout le monde son entraînement et sa formation d'agent de police. Mais il fallait qu'il voie son père, qu'il lui en parle. Peut-être avait-il reçu lui aussi ce genre de textos douteux qui ne faisaient que leur renvoyer des images banales et vides de sens d'une Lisbeth heureuse en plein soleil. Pourquoi n'avait-elle pas essayé d'appeler pour comprendre pourquoi le Bal avait dégénéré? Pour comprendre pourquoi tout le monde connaissait l'existence des vampires?
C'est la tête pleine d'interrogations que Sayanel passa le pas de la porte du commissariat. Toujours bruyant, l'endroit avait un côté rassurant bien que trop illusoire selon le jeune homme. Après tout, ce n'était pas les policiers qui assuraient le mieux la sécurité en ville, mais bien les chasseurs, de toute espèce qu'ils soient. Cherchant du regard son père, il héla une des agents de police qu'il connaissait vaguement pour lui avoir parlé une fois.
" Bonjour, je pourrais voir le sheriff s'il vous plaît?"
Pas la peine de dire qui il était, Mystic Falls était une petite ville, et les enfants du sheriff était sans doute autant surveillé que lui même. D'un geste du doigt, la femme lui indiqua un couloir interdit au public, et sans la moindre hésitation, il s'y engouffra. Observant les bureaux à droite et à gauche ainsi qu'une salle semblant être faite pour les interrogatoires, il finit par entendre la voix de son père dans une salle qu'il aurait pourtant cru vide. Franchissant le seuil, il se rendit compte que son paternel était au téléphone, et garda le silence jusqu'à cequ'il raccroche. Une fois que ce fut fait, il lui sourit.
" Je venais un peu voir comment se porte mon vieux père ! "
Il s'avança plus avant dans la pièce pour aller le saluer, puis s'assit sur la chaise en face de lui.
" Comment tu te portes depuis qu'il n'y a plus qu'Andy pour veiller sur toi à la maison?"
Mieux valait ne pas évoquer le sujet Lisbeth tout de suite. Ce n'était pas un sujet qui rendait la conversation agréable, et après le décès de deux des Carter, il avait bien besoin d'un peu de calme en compagnie de osn père.
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Sujet: Re: Elle me manque • Say & Niels Dim 25 Aoû - 14:22
Finding truth
Niels maudissait Kol. Vraiment, la dose de travail avait au moins triplé depuis le superbe évènement du bal, tout l'effectif du commissariat était réquisitionné pour répondre aux appels paniqués des citoyens inquiets, accueillir les familles qui se déplaçaient en personne pour se plaindre d'un voisin qu'ils suspectaient d'être un vampire. Sa récente promotion au poste de shérif lui épargnait quelques tâches ingrates et lui avait fait gagner son nom sur sa porte. Maigre consolation. Surtout s'il l'on comptait l'absence de Lisbeth et le meurtre de Gabriella et Logan, il semblait que tout partait en live depuis le bal.
Le téléphona sonna et l'arracha brutalement de ses pensées. En écoutant les premières paroles, il éloigna le combiné de son visage et soupira bruyamment, avant de recentrer son attention sur son interlocuteur. Encore une fausse alerte, évidemment. La porte du bureau s'ouvrit et laissa apparaître Sayanel, auquel Niels adressa un signe pour lui indiquer qu'il avait presque fini et un salut muet. "Non, Monsieur, vraiment, je peux vous assurer que vous n'êtes pas un vampire.. non, même si vous avez vu votre propre sang après vous être coupé, ça ne peut pas vous transformer. Oui j'en suis certain. Bonne journée." Niels raccrocha, se pencha en arrière - sur son siège à roulette, un des autres avantages de sa promotion ! - et sourit à son ainé, content d'avoir une distraction durant sa journée de travail. "Vieux, vraiment ? J'espère que tu seras aussi en forme que moi quand tu auras mon âge !" Bon, en forme était un bien grand mot, mais il aimait bien taquiner Say. "ça va, ça pourrait être pire." Éloquent comme réponse, typique. "Et toi ? Tu tiens le coup ?" Il n'était pas le mieux placé pour parler sentiments et émotions, mais il n'était pas aveugle et se rendait bien compte que son fils n'était pas en forme depuis un bon moment maintenant.
La maison semblait incroyablement vide en ce moment, surtout depuis le départ soudain de Beth en "vacances". Niels devenait fou à force de ne pas avoir de nouvelles, il avait essayé d'appeler sa fille des dizaines de fois mais tombait incessamment sur le répondeur, alors il avait arrêté. Il songeait à contacter la police de Floride pour demander son rapatriement mais imaginait déjà Beth crier au scandale. Heureusement qu'Andrew était encore là et que Say passait régulièrement, sinon il aurait probablement détruit le plancher à force de faire les cent pas. "Je m'en sors, tu connais Andy il est toujours prêt à rendre service. Puis je savais bien que vous finiriez par quitter le nid, même si..." même si c'était un peu brutal, le départ de ma fille sans aucun préavis. C'est ce que le chasseur pensait mais il ne termina pas sa phrase, préférant penser à autre chose pour le moment. "Enfin. Comment ça se passe la coloc' ?" La colocation avec des amis était comme la roulette russe. Soit on sortait encore plus soudés, soit on finissait par ne plus se supporter.
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Dernière édition par Niels L. Pritchard le Dim 25 Aoû - 21:15, édité 1 fois
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Sujet: Re: Elle me manque • Say & Niels Dim 25 Aoû - 20:26
La folie. Au commissariat, c'était de la folie. A Mystic Falls également, l'endroit en étant la simple illustration. Mais sans doute cela reflétait seulement la panique à l'échelle mondiale. Ils savaient. Tout le monde savait la vérité sur les vampires, et le danger était trois fois plus présent que lorsque les humains ignoraient tout. De panique, ils étaient capables de faire des faux pas qui finiraient par leur coûter cher. Avec le secret sur leur existence, les suceurs de sang permettaient au moins que les êtres humains ne tentent pas de gestes inappropriés et inconscients. Mais Kol Mikaelson en avait décidé autrement. Il avait décidé que les vampires devraient se montrer au grand jour et par là, il avait condamné les humains, mais aussi les vampires, désormais chassés dans tous les pays du monde avec acharnement. Si seulement il n'y avait eu que les chasseurs pour le faire ... Mais ce n'était pas le cas, encore aujourd'hui, Sayanel avait entendu un adolescent d'à peine quinze ans demander à sa mère comment faire pour tuer des vampires, parce que, citation "c'est tellement cool de faire comme à la télé!". Leurs parents si intelligents oubliaient sans doute de mentionner que sur un écran, ils ne mourraient pas réellement. On retrouvait des jeunes vidés de leur sang à trop vouloir s'approcher des sangsues, à penser qu'elles pouvaient être agréables, qu'elles pouvaient accepter de les transformer ... Combien de personnes le pensaient ? Que vivre comme un vampire pouvait être amusant et à vouloir se faire transformer? L'appel téléphonique de son père devait sans doute être la partie énervante mais amusante de la nouvelle. Celle qui ne faisait pas transpirer d'horreur les humains possédant toutes leurs capacités mentales.
Lorsque Niels eut raccroché, Sayanel lui sourit.
" Au moins ça en forcera certains à ne pas se blesser! "
Non pas qu'une blessure de rasoir soit vraiment très dangereux mais c'était un début à la non criminalité comme un autre.
" Je le serais même plus tu verras! Moi au moins je ferais un footing tous les matins, tu devrais songer à t'y mettre ou tu vas perdre en rapidité. "
Et prendre en ventre rond, quoique pour le moment, ce n'était pas vraiment d'actualité chez le père Pritchard, qui maintenait, si ce n'était une forme olympique, au moins une forme exemplaire. Mais les taquineries avaient toujours été de mise dans la famille, et ce n'était pas maintenant que ça allait changer, alors que tout ce qu'ils avaient besoin était, avant toute chose, de se changer les idées de ce qui leur tombait dessus ces derniers temps. Répondre à une question telle que "comment vas-tu?" ici semblait pratiquement impossible. Il allait mal. Très mal, mais il se battait. Et quand on se battait pour rester en vie, tous les jours que Dieu faisait, on ne répondait pas que l'on allait mal. On répondait de façon optimiste car sinon, il ne restait plus de raison de se battre. Plus aucune.
" Il faut bien ! Si je laisse tomber, je vois pas qui prendra le relais. "
C'était en partie faux, il n'était pas irremplaçable, il le savait. S'il venait à partir, tout comme Logan, il se trouverait bien quelqu'un pour reprendre la chasse de plus belle, quelqu'un pour s'occuper de sa famille, de son père , d'Andrew, de Lisbeth. Lisbeth dont il ne pouvait même plus s'occuper ces derniers temps. Même si son père n'avait pas fini sa phrase, il sut de quoi il parlait. Car malgré ce que tous en disaient, qu'ils allaient bien, qu'ils n'y pensaient pas, que tout était normal, dans leur famille, quelque chose clochait. Quelque chose de grave, une absence qui n'était pas prévue, que personne n'avait anticipé. Son absence. Qui commençait à peser.
" En parlant de ça ... J'ai encore reçu un message. Mais je sais pas ... Ça me paraît bizarre... Je saurais pas expliquer mais j'ai l'impression que quelque chose cloche."
Il ne pouvait vraiment taire ses interrogations malgré le fait qu'elles ne mèneraient sans doute à rien. Après tout ils n'avaient aucun moyen de la retrouver, surtout si, comme Say le pensait, elle ne se trouvait pas en Floride, mais ailleurs. Maintenant, de là à savoir où ...
Le sujet dériva sur sa colocation et il soupira. Ce n'était pas facile, vraiment pas ces derniers temps. Mais il était en quelque sorte très bien placé pour comprendre Lukas.
" Et bien ... En ce moment c'est dur avec le drame qu'a vécu Lukas ... Chloé et moi essayons d'être là dès que possible mais on ne peut pas dire que la joie soit au rendez vous. Et à la maison? C'est qui cette fille qui habite chez nous? "
Tous les aspects de leurs vies s'étaient sensiblement compliqués depuis quelques temps, comme un mauvais coup du destin.
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Sujet: Re: Elle me manque • Say & Niels Lun 26 Aoû - 21:02
Finding truth
"Tu n'imagines pas le nombre de gens qui nous appellent car ils ont peur d'être des vampires. Sérieusement, si l'existence des loups-garous est révélée au monde entier un jour, je prends ma retraite !" Niels espérait sincèrement que ce ne serait jamais le cas mais il venait d'être prouvé qu'ils n'étaient à l'abri de rien.. un alpha pourrait avoir envie d'une notoriété soudaine, il lui suffirait de se filmer un soir de pleine lune pour que le commissariat déborderait d'appel type "mon chien m'a grogné dessus, est ce que je suis transformé ?" et que des dizaines de chasseurs en herbe cherchent les planques des loups pour les libérer de leurs chaînes. Si une Troisième Guerre Mondiale avait lieu dans un futur proche, Niels était prêt à parier qu'elle serait une bataille ouverte entre les différentes créatures foulant la Terre jusqu'à éventuellement extinction d'une espèce, en croisant les doigts pour que les humains aient plus de chance. Le shérif sourit à son ainé avec un air faussement outré : "hey ! Ne me cherche pas trop, je suis sûr que je te lamine toujours au bras de fer. Et à la course. Et en endurance. Et en tir." Bon, à vrai dire.. probablement pas. Mais pour ses 45 ans il s'en sortait plutôt bien, bien qu'il n'ait pas vraiment le choix. La forme physique était un peu dans les qualités requises de ses deux jobs.
Niels acquiesça, d'accord avec Say dans le fond. "Il faut s'accrocher à ce qu'il nous reste oui." La famille. D'un point de vue national (voire mondial et cosmique allons-y) aucun d'entre eux n'était indispensable et tout le monde pouvait prendre le relai à leur suite. D'un point de vue familial, les Pritchard ne s'en remettraient pas si l'un des leurs venait à disparaître encore. En tout cas, le paternel ne s'en remettrait pas, il en était à peu près certain. Il eut une pensée douloureuse pour Christopher qui venait d'encaisser deux terribles pertes mais se ressaisit. Inutile de remuer le couteau dans la plaie. Ou alors il remuera le couteau dans les plaies des deux sons of bitches qui en sont responsables, à la rigueur !
Lisbeth, sujet de conversation intarissable surtout depuis son départ plus que précipité et son absence étrange. Sayanel partageait donc ses doutes quant à la véracité du récit qu'elle laissait par sms interposés. Il prit appui sur l'accoudoir de son siège et se massa la tempe, essayant de se raisonner et de se convaincre que non, prendre la voiture et sillonner les Etats Unis à la recherche de sa fille n'était pas la meilleure solution. "Je vais pas te mentir, je trouve ça bizarre aussi. Partir comme ça du jour au lendemain, ignorer mes appels.. C'est inhabituel, vraiment." Niels regarda vaguement l'écran de son ordinateur lorsqu'une idée lui vint. "Je pourrais peut-être... essayer de remonter la trace de son téléphone ? Avec son numéro normalement on devrait être capable de la localiser précisément, ensuite on prend la voiture et on lui rend une visite surprise ?" Du genre "coucou c'est nous, ta famille, tu sais ceux que tu as oublié ?", pensa t-il amèrement. Il n’était même pas sûr que cela marcherait vraiment, mais ils seraient au moins fixes et sauraient si elle est bel et bien en Floride.
Comme l'on pouvait s'y attendre, le moral n'était pas au beau fixe dans le studio que partageait les trois jeunes. Forcément, après l'évènement que venait de connaître Lukas.. Niels ne le connaissait pas spécialement - moins qu'Aarön dont il avait toujours été proche en tout cas - mais il savait que le jeune homme était bien entouré et que Say et Chloé ne le laisseraient pas tomber. Loyal comme son papa ! "Il n'est pas seul au moins, c'est un bon point déjà. Ça va à la maison, c'est plutôt calme. Ah oui, la fille, elle s'appelle Cléo, en gros elle a un casier judiciaire déjà conséquent, son avocat est une vieille connaissance et elle a débarqué en ville sans job ni appart donc.. je me suis proposé pour garder un œil sur elle. Et parce que je n'allais pas la laisser dormir sous un pont." Évidemment la première chose qu'il avait faite était de la tester pour la verveine et l'aconit. Les seules personnes qu'il épargnait étaient les amis de ses enfants, car il se doutait qu'ils le prendraient plutôt mal s'ils apprenaient qu'il avait piégé leurs copains. En revanche, l'électricien, le plombier, le facteur et même une fois un huissier y étaient passés, alors forcément la nouvelle colocataire n'y avait pas échappé. Il ne faut jamais être trop prudent ! En l'occurrence la jeune femme était clean mais Niels ne tenait pas à courir le risque. Bien que l'idée d'avoir une voleuse à la maison n'était pas spécialement rassurant.
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Sujet: Re: Elle me manque • Say & Niels Dim 1 Sep - 2:21
La phrase de son père fit sourire Sayanel. Il savait très bien qu'il ne le pensait pas, parce que son père était ainsi, à s'occuper du bien de la population bien avant la sienne. S'il venait un jour où les loups étaient révélés au grand jour, la seule chose qu'il ferait serait bien entendu d'essayer de calmer les ferveurs le plus possible. Car des ferveurs, il y en aurait ... Contre les loups, pour les loups et contre les chasseurs ... Ce serait pire sans doute que pour les vampires, un vrai bordel qu'il fallait à tout prix éviter si la mission des chasseurs ne voulait pas être déclarée mission impossible par trop de protestations.
"Je te parie que le jour où ça arrive, on aura une Société de Protection des Loups-Garous en complément de la SPCA ... "
Bon, bien entendu la situation serait légèrement plus grave que ça, il s'attendait à une vague de panique complètement incontrôlable. Les loups garous, tout comme les vampires, faisaient peur aux enfants depuis toujours, mais la différence avec les sangsues, c'est qu'ils ressemblaient à des créatures que tout le monde connaissait. Une malédiction, voilà ce que c'était. Les vampires, aussi horribles soient-ils, choisissaient, pour la plupart, de devenir les monstres contre lesquels ils se battaient. Ils tuaient, torturaient, prenaient plaisir au malheur des autres, et c'est ce qui en faisait les armes même du Diable. Alors que les loups ne choisissaient pas leur nature, ils ne le pouvaient. D'accord ils étaient obligés de tuer pour activer leur gêne, mais rare étaient ceux qui tuaient consciemment, sans aucun état d'âme. Mais comment distinguer les uns des autres? Sayanel avait arrêté. Une vie contre la protection d'une population. Aussi horrible que cela puisse paraître, c'était la solution qu'il avait choisie, celle qui lui semblait la plus logique à prendre. Parce que si lui ne le faisait pas, qui le ferait? Les familles de chasseurs n'étaient pas assez nombreuses pour couvrir tout le terrain qu'ils devaient, ça en devenait angoissant. La survie devenait de plus en plus douteuse. Mais l'humour restait présent dans les conversations, car au final, c'était ce qui permettait de rester la tête froide, les idées claires, le moral à la limite du supportable.
"Hm ... Et tu me bats aussi en mensonges éhontés, félicitations ! "
Plus il regardait son père, plus il réalisait qu'en fin de compte, il ne pourrait pas survivre si jamais il était victime du même drame que la famille Carter. Perdre son père serait sans doute la dernière épreuve qu'il aurait à affronter. En théorie, les parents partaient toujours avant les enfants. Mais la théorie n'avait pas de place dans leur monde, et Niels se devait de rester autant que ses enfants, car c'était lui qui maintenait tout en place, sans lui, le bateau coulait. Sans lui, il pouvait partir aussi. Son frère, sa soeur et lui ne pourraient vivre seuls bien longtemps. Mystic Falls envoyait dans le coeur des hommes un sentiment constant de perte, d'abandon. Ils étaient tous abandonnés, tous avaient perdus quelque chose ou quelqu'un. Tous pleuraient de ne pouvoir avoir une vie heureuse. Comme une malédiction, la ville les enfermait. Comme une malédiction, elle les malmenait.
Lisbeth ... Encore une malédiction. Une soeur qui ne pouvait mourir grâce à une bague magique, une soeur qui n'en faisait toujours qu'à sa tête, une soeur en danger permanent. Comme ils l'étaient tous. Une soeur enfuie, alors qu'il pensait que tout s'arrangeait. Il s'était bien trompé, du tout au tout.
"Oui, tu devrais essayer, c'est une bonne idée ! "
Il voulait à tout prix retrouver sa soeur. Se connaissant, il ne lui pardonnerait sans doute pas de si tôt son abandon, mais il ne dormirait pas tranquille tant qu'elle ne serait pas rentrée, tant qu'elle ne dormirait pas dans son lit, désespérément vide depuis son départ. Mais une pensée amère lui vint. Ils n'avaient pas les ressources du FBI, et Lisbeth n'était pas stupide, si elle ne voulait pas qu'on la retrouve, il y avait peu de chances qu'ils y réussissent. Bien entendu, tenter ne changeait rien, c'était toujours cela de pris.
"Mais n'oublie pas qu'elle est ... Ou était, j'en sais rien, flic. Si elle ne veut pas qu'on la retrouve, on a pas beaucoup de chances, même nous. "
Il ne voulait pas sous entendre qu'elle était peut-être morte, mais surtout qu'elle avait peut être été licenciée, sans remarquer l'interprétation foireuse que ça pouvait engendrer. Mais heureusement, la conversation finit par dériver. Sur Cléo, une nouvelle habitante de sa maison.
"Tu entends quoi par casier judiciaire conséquent? "
Si son père commençait à recueillir tous les criminels du coin, ils n'étaient pas sortis de l'auberge ...
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Sujet: Re: Elle me manque • Say & Niels Lun 2 Sep - 11:51
Finding truth
Le pire, c'était que Say n'avait pas totalement tort. Cela pouvait sembler absurde mais un grand nombre de personnes avait du mal à distinguer le réel de la fiction et se proclamaient pro-créatures. "Tu m'étonnes, ils nous sortent déjà des comités de soutien envers les vampires.." Ils, ces gens anormaux à qui il manquait visiblement quelques cases. Peut-être espéraient-ils que les suceurs de sang étaient comme dans les films, mièvres et amoureux de la première potiche qui passe. Et c'était une certitude que des gens se soulèveraient en faveur des loups, alors ils avaient tort mais on pouvait moins les blâmer. Après tout, en théorie, ce n'était pas la faute des loups-garous si leur sort était ainsi. Sachant qu'il y aurait toujours des personnes pour s'affirmer défenseurs des minorités et inverser les rôles. Les chasseurs passant pour des tueurs sans pitié, abattant sangsues et loups de sang froid, et les créatures passant pour des martyres. C'était là la tragédie de l'époque, l'incapacité d'ouvrir les yeux et de se rendre compte que le danger est autour de chaque famille. Bientôt il y aura des membres du gouvernement vampires, militant pour l'égalisation des droits ou un quelconque autre stratagème pour gagner la confiance des ignorants.
Mais les Pritchard, en tout cas Niels et Say, ne s'encombraient pas d'états d'âme. Surtout depuis le cas Grayson Eymeth, où ils avaient appris à leur dépend que laisser un mort-vivant en ville, c'est risquer la vie de ses proches. Ils allaient retourner à la bonne vieille politique barbare de base, "saving people, hunting things, the family business". Niels hocha simplement la tête lorsque son ainé ne put que reconnaître sa supériorité - enfin.. en quelques sortes - et il ne put s'empêcher d'essayer d'imaginer Sayanel à son âge. Aurait-il des enfants, élevés et entraînés dès leur plus jeune âge à éliminer les bestioles se multipliant sur Terre ? Peut-être que le shérif venait de lancer une lignée à la Carter, une lignée de chasseurs prêt à échanger son bonheur pour la sécurité des américains ? Le job était dangereux, il n'était pas vraiment sûr d'atteindre ses 50 ans - voire ses 46, ou même la fin de la semaine - mais il ne pouvait pas se résoudre à imaginer un destin tragique pour ses enfants. Il espérait néanmoins qu'ils connaîtraient un futur plus radieux que le sien, même s'il fallait avouer qu'ils étaient plutôt mal partis.
L'idée de traquer le numéro avait évidemment ses failles. Il avait presque oublié que Lis faisait partie de la police aussi - il avait tellement eu de mal à l'accepter - et que ce ne serait pas aussi simple. Rien n'était facile évidemment, il fallait constamment qu'ils manquent de chance. Il refusait de croire que Lis pourrait couvrir ses traces et d'admettre l'hypothèse émise implicitement par Say : Lis était en forme, il n'y avait aucune raison qu'elle ne le soit pas. La malchance et les malheurs s'abattaient sur la famille, oui, mais ils étaient épargnés car elle ne les touchait pas directement. Tout du moins c'est l'idée à laquelle Niels se raccrochait pour ne pas renverser son bureau, prendre sa voiture et traverser le pays entier pour la retrouver, car il était impossible qu'il lui soit arrivé quelque chose. La perspective qu'elle soit partie sans préavis restait encore moins douloureuse qu'un éventuel accident ou enlèvement. "Traquer des personnes est dans la description du job de chasseur, on est pas totalement démunis. On la retrouvera !" Après tout.. C'était parfois leur tâche, retrouver la trace d'une personne. Disparue ou évaporée dans la nature - humain ou créature fuyant la folie momentanée de Mystic Falls -.
Sans surprise, Say semblait plutôt sceptique à l'idée d'avoir une nana sortie de prison à la maison. A vrai dire Niels n'avait pas été spécialement enthousiaste non plus au début mais.. Ivan avait insisté, et Ivan était persuasif. L'avocat de Cléo était en bons termes avec le shérif depuis un moment et lorsqu'il lui avait demandé un service, soit garder un œil sur la jeune femme, il avait d'abord refusé avant de se laisser convaincre, précisant qu'au moindre faux pas elle finirait au mieux à la rue, au pire derrière les barreaux. "Hmf.. Quelques braquages et c'est probable qu'elle soit recherchée dans un ou deux pays d'Europe." Sortir ça comme une banalité permettait de dédramatiser la situation. Quoique pouvait en pensait Say, il n'était pas complètement inconscient lorsqu'il avait accepté de l'héberger, tous les biens ayant un minimum de valeur à la maison étaient régulièrement vérifiés. La seule chose que Cléo pouvait voler était éventuellement un coca dans le frigo ou une pizza dans le congélateur, mais les Pritchard y survivraient. Il leva la main vers son fils comme pour empêcher le flot de reproche qu'il avait sûrement en tête de sortir. "Je suis pas encore sénile et je sais ce que je fais. Elle sait ce qui l'attend si le moindre objet sort de la maison et je suis prudent là dessus. Et puis on a affaire tous les jours à des créatures légèrement plus dangereuses qu'une gamine un peu klepto non ?" Il n'avait pas l'intention d'être sec mais se mordit la lèvre inférieure en constatant qu'il l'avait été plus que prévu. Après tout ils étaient tous à fleur de peau en ce moment et la nervosité transparaissait parfois dans les paroles.
Il se rappela alors de quelque chose, une personne qu'il avait vu en compagnie de Say il y a peu de temps. Il aurait préféré ne pas la voir d'ailleurs, il ne la connaissait pas mais elle lui rappela tout de suite Evy 20 ans plus tôt. Peut-être était-ce dans la silhouette, la façon de se tenir, mais Niels voulait en savoir plus. Après tout.. sa femme avait de la famille, des tantes et des cousines, peut-être que cette personne essayait de retrouver les proches d'Evy ? Il se leva de sa chaise et s'approcha de la fenêtre, ne sachant pas vraiment comment aborder le sujet et cherchant l'inspiration en regardant dehors. "Au fait.. C'était qui la brune avec qui tu parlais l'autre jour ?" Niveau précision, il repasserait. Mais Say avait l'habitude et il comprendrait. Il se retourna vers son fils et s'appuya contre un des meubles du bureau, un peu lassé de rester assis sans bouger - et après on se demandait d'où Andy tenait son hyperactivité -.