Un bruit sourd résonna dans la petite maison londonienne. Bruit qui m'enleva violemment au bras de Morphée. Je dormais si bien que la mauvaise humeur me prit rapidement. Je n'aimais pas vraiment être réveillé ainsi et encore moins les week-end. Je soupirais bruyamment, énervée par la situation. Je me tournais encore et encore, tentant de me rendormir sans résultat. Je m'installais sur le dos et ouvris les yeux. Je regardais mon plafond, silencieuse avant de jeter un rapide coup d'oeil à l'heure. Je me relevais violemment. Sept heures ! Il fallait être cinglé pour faire un tel boucuan un dimanche. Je me levais, mécontente, mis un léger tissus sur mes épaules avant de sortir de ma chambre. Le bruit se répétait encore et encore. Je me dirigeais vers sa source, la cuisine où ma mère se tenait.
« Mummy. » Lançais-je à l'égard de la femme qui se tenait devant moi. Elle semblait perdue, désorientée et ce comme chaque jour depuis la mort de mon père.
« Oh, tu as un petit creux, je t'ai préparé des crêpes. » Ajouta-t-elle tendis qu'elle s'activait à mettre la table comme si elle était en retard.
« Maman, il est seulement 7 heures, tu sais?! » Ajoutais-je avec un ton énervé et quelque peu hautain. Malgré tout, elle ne semblait pas m'écouter et continuait ce qu'elle était en train de faire. Désespérée, je ne tentais même plus de la résonner et me mis à table. Après tout, j'étais réveillée, alors pourquoi pas en profiter. Et puis, la petite gourmande que j'étais me criait de manger ces bonnes crêpes. Je mangeais en silence tendis que ma mère s'activait à d'autres occupations.
« Tu devrais t'activer ma puce, sinon tu vas être en retard. » Lança ma mère. Ces mots me surprirent quelque peu. En retard? Mais à quoi? Où? Curieuse, je lui posais la question.
« En retard? » Demandais-je entre deux bouchées dans ma crêpe et une gorgée de jus d'orange.
« Et bien, à l'école bien entendu. Oh, et surtout rentre directement après. Une demoiselle de dix ans ne devrait pas se balader seule dans les rues. » Je lançais tomber mes couverts sous le choc de ces paroles. Avait-elle perdue la tête? La disparition de mon père l'avait telle troublée à ce point? Pourtant c'était il y a plus de cinq ans... Alors là, je ne la comprenais vraiment pas.
« Euhm... Maman. On est dimanche. » Répondis-je avant une brève pause et enchaînais.
« Et j'ai quinze ans. » Elle s'arrêta et me fixa comme si elle ne me connaissait pas. Son regard était vide pendant plusieurs minutes, ce que je trouvais particulièrement inquiétant. Mais finalement, elle semblait reprendre ses esprits lorsqu'elle me souriait.
« Je sais, Aemi. Voyons, je ne suis pas stupide. » Je ne voulus pas répondre sur le coup, mais elle me semblait vraiment étrange. Cela dit, elle fut plus normale durant le reste de la journée, alors je n'en tenue pas rigueur.
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Installée sur la banquette au rebord de ma fenêtre, je regardais au loin dans le vide. Depuis peu, je m'installais souvent à cette fenêtre pour me faire à cette petite vile de campagne. Londres me manquait plus que je ne voulais me l'avouer et vivre avec ma tante maternel ne m'enchantait pas spécialement. J'aurais préféré prendre mon indépendance, vivre en solitaire sous ma propre garde. Malheureusement, à seize ans seulement on avait préféré me confier à ce qui me restait de famille. Ma mère c'était enfui, m'abandonnant un doux soir d'été. Je me souvenais de cette soirée comme si c'était hier.
Je passais une main dans mes cheveux, déposant ma tête sur mes genoux tendis que je me mettais en boule. Le ciel était dégagé, le vent était léger et le soleil était à son apogée. Je poussais un soupire, tournais la tête et attrapais mon appareil photo qui se trouvait à mes côtés. Je me redressais un instant et pris un cliché, puis deux. J'aimais photographier tout ce qui me passait sous la main. Je me passionnais pour cet art depuis quelques temps, tout comme le dessin et sans vouloir me vanter, j'étais plutôt douée. J'aimais regarder à travers l'objectif. Je pouvais ainsi avoir une autre vision du monde qui m'entourait et j'adorais cette sensation.
Malheureusement, quelqu'un vint me déranger pendant mon moment de bonheur. J'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir avant qu'une personne ne prenne la parole.
« Mimi ? Il faut qu'on parle. » Lança une voix quelque peu irritante en ma direction. Je baissais mon appareil photo en laissant place à une moue mécontente sur mon visage.
« C'est nouveau ça... Et puis, je t'avais déjà demandé de ne plus m'appeler ainsi. » Rétorquais-je sans me retourner. Je pouvais malgré tout lire l'expression sur le visage de ma très chère tante. Je connaissais par coeur l'expression qu'elle affichait lorsque nous parlions ensemble. Je soupirais, me retournais et lui fis face.
« Je voulais savoir si tu pensais pouvoir te débrouiller ce week-end? » Si je pouvais me débrouiller? Une question des plus stupides étaient données que j'étais bien plus mature que cette poule qui ramenait sans cesse des personnes à la maison. Hommes, femmes, jamais les mêmes. Au moins, je pouvais constater qu'elle avait de l'amour à revendre, mais quand même. Elle aurait pu apprendre à ce contrôler un minimum.
« Non, c'est vrai que je suis une gamine... » Répondis-je sur un ton ironique avec un léger sourire qui se dessinait sur mes lèvres. Je papillotais mes yeux comme une fille un peu bête avant de finalement me retourner vers le paysage qui se dressait au-delà de ma fenêtre. Ma tante fut prise d'une toux avant de finalement sortir de ma chambre. Elle avait dû comprendre ma réflexion et surtout le fait que je ne m'entendais pas spécialement avec elle. D'ailleurs, notre relation était ainsi depuis que j'étais arrivée chez elle et même avant. Elle ne cessait de dénigrer mon père et enchaînait avec moi.
Je me levais doucement, préparais mon matériel, mis mes talons compensés et sortis de chez moi. J'étais sortis en silence, sans rien dire à ma tante qui était bien trop occupée pour faire attention à moi. Mon appareil photo en mains, je parcourus la petite ville. Prenant quelque clichés ici et là jusqu'à la tombée de la nuit.
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Un souffle, une lumière dans les yeux, un pas sur le côté, une frappe et un art. Je frappais la balle de toutes mes forces, la fixais longuement jusqu'à son retour. Je répétais cette action à plusieurs reprises. La sueur perlait sur mon front tendis qu'un sourire s'affichait légèrement sur mes lèvres. J'adorais le sport et d'autant plus le tennis. Je dépensais mon énergie en trop comme il se devait et j'étais assez douée en plus. Je gagnais beaucoup de mes matchs le club de tennis de la fac. Enfin, je m'amusais de chaque victoire, mais aussi de chaque jeu. La partie terminée, je remerciais mon adversaire, rangeais ma raquette et jetais ma serviette par-dessus mon épaule. J'essuyais les perles qui se trouvaient sur mon front d'un revers avant de sortir du cours de tennis. J'allumais mon mp4 et écoutais tranquillement la musique sur le chemin sur retour. Un trajet tout à fait ordinaire pour mes fins de semaines. Je traversais les rues de Mystic Fall. Une petite ville assez calme où je m'étais installée il y a peu de temps. C'était un lieu calme et parfait pour les étudiants dans mon genre. Malgré tout, elle avait un certain nombre de mystères qui m'intriguaient au plus haut point.
A peine arrivée dans mon petit appartement, je me faufilais sous la douche bien chaude. Je restais sous celle-ci une dizaine de minutes avant de finalement en glisser hors de la cabine de douche. Je m'enroulais dans une serviette et fis de même avec ma chevelure. Une fois sèche, j'enfilais les vêtements que j'avais préparés au préalable. Un short en jean, un t-shirt assez simple et mes quelques bijoux. Puis, je m'attaquais à ma crinière en la coiffant tranquillement. Je la laissais tomber sur mes épaules de manière légèrement ondulées. Je fis un brin de ménage, sortis, mis mes chaussures à talons et me rendis dans la cuisine. Une petite pièce ouverte où je pris un rapide encas, ou une pomme pour être précis. J'agrippais ma veste et mon sac avant de sortir. Je fis le tout d'une vitesse éclaire.
Le pas relativement rapide et je me dirigeais, en écoutant une fois de plus de la musique, sur mon lieu de travail. Une petite boutique des plus simples dans laquelle je travaillais à mi-temps depuis mon arrivée. Cette dernière m'avait d'ailleurs permis de m'intégrer en peu de temps dans la petite communauté.