Will you... ft Jenna

La journée lui avait semblé extrêmement longue. Il songeait à ce diner depuis le réveil. Il faut dire qu’il avait prévu de faire quelque chose d’assez fou et il avait réellement peur que ça se passe mal pourtant il allait bel et bien le faire. Il était rentré directement du boulot et avait commencé aussitôt à se mettre à la cuisine. Ce soir, il cuisinerait pour elle, repas aux chandelles et tout le toutime. Il avait réussi à s’arranger pour que Jeremy soit hors de la maison, et ce ne fut pas vraiment difficile étant donné qu’il lui avait dit exactement la raison pour laquelle il voulait avoir la maison en amoureux. Il était sans doute aussi surexcité que pouvait l’être Alaric. Pendant que le repas cuisait, il alla mettre la table dans le salon, il sorti la vaisselle « du dimanche » comme disait sa mère et installa les chandeliers au centre et y mit les bougies, il valait mieux qu’il les allume au dernier moment. Il retourna à la cuisine et reprit la préparation, tout devait être absolument parfait.

Il passa encore quelques minutes dessus et finit par mettre la viande au four. Pendant qu’elle cuisait il avait largement le temps d’aller prendre une douche et se changer, il n’avait plus qu’à espérer qu’elle ne rentre pas pendant ce temps-là. Il monta à la chambre, sorti son plus beau costume et le posa sur le lit. Ce soir il ferait bonne impression. Il alla à sa douche et réfléchit à son speech, ce n’était sans doute pas le plus évident mais il n’avait pas le choix, il ne devait pas se louper. Il sorti de la douche, se sécha et s’habilla puis se regarda dans le miroir. Ouais il était parfait, il allait la surprendre en bien. Il redescendit rapidement à la cuisine et sorti in extremis le roti du four avant que ce dernier ne devienne une sorte de gros tas de cramé. Voilà, tout était prêt il ne manquait plus qu’elle. Il alla dans le salon et commença à faire les cent pas en attendant qu’elle rentre. Il alternait entre s’asseoir sur le canapé, aller regarder à la fenêtre si elle arrivait, retourner à la cuisine s’assurer une fois de plus que rien ne manquait et regarder un peu la télévision pour essayer de se calmer. Lorsqu’enfin il entendit la porte s’ouvrir il alla dans le couloir et attendit. Il portait dans les mains une rose rouge, une seule, selon lui le grand signe de son amour pour elle, et attendit qu’elle ouvre la porte. « Bonsoir ! » se contenta-t-il de dire en tendant la rose à Jenna.

Il avait le cœur qui battait la chamade a mesure qu’il voyait la poignée de la porte tourner sur elle-même. Il savait que c’était elle qui rentrait c’était plus qu’une question de minutes, d’heure avant qu’il ne passe à l’acte. Il avait beau l’avoir déjà fait une première fois, là ce n’était pas pareil. Celle à qu’il il allait proposer ce soir allait être celle qui l’accompagnerait pour l’éternité. Enfin, tout du moins c’est ce qu’il espérait. La perspective de ce que Mélinda lui ferait subir si jamais il ne répondait pas à ses attentes lui faisait peur. Mais il ne devait pas se laisser abattre. Il s’était toujours battu, il se battrait encore maintenant. Elle entra, il lui donna sa fleur et il la vit sourire. Sa soirée était illuminée. Le sourire de Jenna avait toujours été, depuis qu’il la connaissait, son rayon de soleil. Il se serait damné pour en avoir encore ne serait-ce juste un lorsqu’il l’avait perdu la première fois. Il la regarda, elle semblait légèrement gênée, ou plutôt mal à l’aise. Il faut dire qu’il imaginait assez la situation. Rentrer d’une journée de travail sans doute particulièrement mouvementée et se retrouver face à face avec l’homme de sa vie, une rose à la main et un costume sur le dos, pouvaient avoir quelque chose d’assez surprenant. Sur le coup, il n’en doutait pas. Il lui prit la main et la tira légèrement vers lui pour l’embrasser. Doucement, amoureusement, un simple baiser dans lequel il faisait passer tout son amour. Il recula légèrement après ce baiser, gardant son front contre celui de sa belle et lui chuchota alors « J’aimerai que tu ailles te changer, que tu mettes la plus belle tenue que tu as et que tu me rejoignes ici après. S’il te plait ! » Il se sentit obligé de rajouter le s’il te plait à la fin. Il avait peur que justement elle prenne peur et qu’elle pense qu’il devenait fou. Il l’était fou, fou amoureux d’elle et il tremblait intérieurement qu’elle puisse refuser sa demande.

Il la laissa partir se changer et retourna à la cuisine s’assurer une dernière fois que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il surveilla la cuisson et sortit le roti au bon moment. Il commençait légèrement à caramélisé, bon au moins le repas sera réussi, c’était important également d’avoir un bon repas en cas de refus. Tout le reste était parfait. Il n’avait plus qu’à l’attendre. Il s’assit sur sa chaise et attendit. Il sentait l’écrin dans la poche intérieur de sa veste de costume, du côté du cœur. Il avait l’impression que la bague pesait une tonne. Il posa la main sur la poche de sa veste et souffla, comme pour se calmer. Il était presque sur le point de faire une crise cardiaque, si tant est qu’il puisse en faire une. Il entendit soudain des pas à l’étage, c’était elle, elle s’apprêtait à redescendre. Il alla en bas des marches et sourit en la voyant descendre. Bon sang qu’elle était belle, si magnifique ! Oui, cette fois il en était sûr, c’était bien avec elle qu’il voulait finir sa vie, elle et rien qu’elle. La prenant par la main il l’embrassa de nouveau. « Tu es magnifique ! » Il la regarda encore puis la mena au salon où se trouvait la table mise pour leur repas. Il attrapa un paquet d’allumette et alluma les bougies avec. Puis tirant une des deux chaises, l’invita à s’asseoir. Il savait qu’elle devait soit se demander le pourquoi de tout cela, soit se douter de la chose, mais c’était plus fort que lui. « Je t’en prie ! »

Il lui sourit, elle semblait être particulièrement heureuse d’être là et elle avait joué le jeu en se préparant comme s’ils étaient allés au restaurant. Il aurait pu c’est vrai l’emmener au restaurant et faire comme dans les films, en plein milieu s’agenouiller et la demander en mariage, ou alors demander à mettre la bague dans une coupe de champagne à la fin du repas, ou dans une part de gâteau mais nan. Premièrement parce qu’il avait demandé sa première femme en mariage dans un restaurant et voilà ce que ça avait donné, mais secondement, Jenna était la véritable femme de sa vie et il le savait pertinemment et on ne demande pas en mariage la femme avec qui on veut vivre pour toujours avec dans un restaurant comme tout le monde. Il hésita un moment puis alla en cuisine cherche l’entrée. Rien de très excessif, de simple toast de foie gras et de saumon fumé, un plat basique mais toujours très bon. Il aurait été normal d’accompagner le tout d’un bon vin, mais depuis qu’il était revenu et avait retrouvé Jenna, il avait arrêté de boire une seule goutte d’alcool. Il tenait bon, même s’il était vrai que parfois l’envie était la plus forte. Il s’assit sur la chaise en face d’elle et commença à la servir. « C’est un début de repas hein ? Bon appétit ! » Il lui servit à boire et commença à manger. Il était tellement nerveux qu’il ne parvenait pas à avoir une conversation plus développée.

Il parvint fébrilement à mettre un toast dans sa bouche, d’un coup, certes c’était des petits mais il ne prit même pas le temps de mordre dedans. Il regarda vers elle, il avait l’air stupide, il le savait, il s’en doutait. Il sentit l’écrin contre son cœur et se décida à le faire dès maintenant. De toute façon s’il attendait plus, il ferait une crise cardiaque et ferai un séjour à l’hôpital sans raison pour un simple souci de cœur. Il la regarda une fois de plus et se leva, alla se mettre à côté d’elle et lui prit la main. « Jenna…quand on s’est rencontré, j’ai su dès le premier regard que tu étais la bonne, celle qu’il me fallait, la femme de ma vie, celle avec qui je voudrais passer le reste de mon éternité. Tu es celle qu’il me faut et je le sais, je l’ai toujours su ! » Il sorti l’écrin de sa poche, l’ouvrit et posa un genou à terre puis la regarda. « Jenna, veux-tu m’épouser et faire de moi, un jour, l’homme sans ombre le plus heureux de la terre ? » Il attendit ainsi qu’elle réponde. L’attente sembla durée des heures entières. Son cœur battait à tout rompre, s’il pouvait il sortirait de sa cage thoracique. Il sentait son corps se raidir, de crainte qu’elle puisse dire non, même s’il en doutait mais c’était plus fort que lui, quand on demande quelqu’un en mariage, on a toujours cette crainte qu’il, ou elle, puisse dire non. Ses mains commençaient à devenir moite et sa gorge à se dessécher. Il n’avait pas dû attendre plus de quelques minutes, le temps qu’elle puisse reprendre ses esprits, réfléchir et répondre mais tout cela était vraiment intense pour lui.