Tell him to kiss the other side for me

Qu'elle horreur de voir toutes ces personnes, le sourire aux lèvres, l'envie de rire, la chaleur, tout cela était dégoûtant pour la brune. Nous sommes en début d'après-midi lorsqu'elle arrive et se gare sur le parking du lycée. Munie de ses lunettes de soleil noires, elle sort de sa décapotable rouge et se dirige de sa démarche rapide et digne vers son établissement scolaire. Elle ne quitte pas ses lunettes, affiche un air mauvais. Elle souffre. Terriblement même. Elle ne peut plus le nier, s'être rendu à l'enterrement de son protégé l'a complètement anéanti, mais aujourd’hui, elle est censée composer avec ce drame. Elle a fait une erreur, elle le sait, mais elle ne l'assume pas, pas encore, elle ne pourra certainement jamais le faire et cela n'a de cesse d'augmenter la colère qu'elle conserve et accumule en elle, jusqu'à ce que tout explose. Elle traverse les couloirs de son lycée de sa démarche assurée et se remémore l'enterrement, toute la peine accumulée, le bouquet entier de roses qu'elle avait jeté sur le cercueil. Elle aurait voulu mourir à sa place, mais rien n'avait été comme cela. Elle finit par rejoindre son bureau personnel dans le bâtiment réservé à l'administration du lycée. Elle passe la porte et se stoppe automatiquement, remarquant une silhouette qu'elle reconnaît instantanément. Elle se fige, l'impression que son sang vient de faire le tour complet de son corps. Elle fronce légèrement les sourcils, retrousse ses lèvres, contracte sa mâchoire. Elle prend ensuite une expression des plus mauvaises, un sourire hypocrite aux lèvres, retirant ses lunettes de soleil. “ Vous osez encore vous pointer en ville ? Vous n'êtes qu'une ordure Lafay.. L'enterrement, vous ne méritiez pas votre place. Mais j'avais oublié que jouer les dévergondées est monnaie courante avec vous.. Vous étiez une honte pour Alexandre. ” Et le pire, c'était qu'elle avait pu l'embaucher dans son lycée. Elle remarqua qu'elle était penchée sur l'aquarium et cela ne lui plaisait pas, mais elle ne dit rien pour l'instant. Elle fixa son regard une dernière fois, contournant ensuite son bureau pour aller prendre place sur son siège. Elle déposa son sac à main ainsi qu'un autre sac contenant quelques dossiers. Elle fit mine de chercher quelque chose dans celui-ci et s'exclama. “ Attention à l'aquarium ! ” Elle soupire et décide de passer aux choses sérieuses. Elle fixe de nouveau le visage de l'autre sorcière, mais reste cette fois impassible. “ Pourquoi être venue à ma rencontre ? Si ce n'est me rabaisser inutilement pour la mort d'une personne que j'estimais énormément. C'est une attitude lâche, mais cela ne me regarde en rien. ” Elle avait de suite comprit ce qu'elle lui voulait, de toute façon il n'y avait aucune surprise à cela. C'était à prévoir, une fois de plus. Elle allait certainement lui cracher son venin au visage durant plusieurs minutes.. Mélinda allait perdre son temps mais elle ne craquerait pas, elle se montrera forte.

Mélinda esquissa un sourire en coin – et ironique – en remarquant que l'autre sorcière remettait en place l'une de ses mèches. C'était assez ridicule dans une situation comme celle-ci à vrai dire, mais ce n'était en rien son problème puisque cela n'avait que pour simple utilité de discréditer Elizabeth. Sa première réplique eut pour effet un haussement de sourcils à la brune, celle-ci n'appréciant en rien ce manque d'attention. Ce qu'elle dit ensuite sur les recherches de Mélinda et sur la mort d'Alexandre eut pour effet de faire bouillir la brune. Celle-ci déposa un de ses dossiers en le faisant volontairement claquer sur les autres et lui lança un regard noir mais avide de pouvoir. “ La puissance ne vous a donc jamais intéressé ? Personne n'osera me le faire croire. L'être humain est avide de pouvoir, vous l'êtes aussi, tout comme les sorcières défuntes. En vérité, je pense que vous refoulez ce désir, et quoiqu'il en coûte, je mènerais à bien mes projets sur mon immortalité. Rien ni personne ne m'arrêtera vous entendez ? ” dit-il en donnant un violent coup de poing sur le bureau. Elle se leva et se redressa de toute sa hauteur pour faire face à l'autre sorcière. Ses remarques sur son si proche apprenti ne lui avaient pas fait plaisir du tout. Elle se permettait aussi de l'insulter ? Elle, ainsi que son ami de longues dates, Elijah Mikaelson. Mélinda plissa légèrement le regard, haussant un sourcil à l'évocation de sa famille. “ Rien de cela ne vous regarde. Et n'oubliez pas un détail, je pourrais vous tuer sur le champ si je le voulais. Mais la seule chose qui me retient reste le souvenir et la mémoire d'Alexandre. Car voyez-vous, aussi pourrie que vous l'êtes, il n'aurait pas voulu que l'on tue un membre de sa propre famille. La famille est une chose sacrée, vous devriez le savoir en tant que servante de la nature, n'est-ce pas Miss Lafay ? Mais j'avais oublié.. Servante de la nature rime avec Expression et Magie Noire. ” Tenir sa famille en dehors d'elle ? Voilà un détail intéressant pour la directrice du lycée de Mystic Falls. En effet, elle ferait des recherches là-dessus très prochainement car visiblement, elle venait de faire une sacrée boulette en divulguant cela sans faire attention. Mélinda contourna son bureau pour mieux faire face à l'autre femme, celle-ci l'a fait d'ailleurs éclater de rire. “ Allons donc ! Une gentille sorcière, voyez-vous cela ? Quel manque total de respect envers moi-même.. Non Elizabeth, vous vous trompez totalement. Le bien et le mal, ce sont deux concepts pathétiques. Seuls les faibles entrent dans de tels clichés. J'ai toujours su faire dans la nuance. Gentille avec certains, hypocrites avec d'autres et désastreuses avec les moins chanceux. La cruauté vient du cœur, du plus profond de nous. ” L'attention de la brune se fit plus ancrée sur l'autre femme lorsqu'elle lui avoua qu'elle était la source indirecte de cette malédiction. Elle sourit nerveusement et reprit d'un ton amusé. “ J'ai rapidement comprit que le jeune Alexandre avait été touché par une puissante magie. Cela dit, je n'aurais effectivement jamais osé penser qu'une abrutie dans ton genre serait le cerveau de ce plan. ” Elle l'avait tutoyé, le ton montait.