ROXAKYEL > « tu m'vois, tu m'vois ? tu m'vois plus. »

Agréable. Agréable était l’objectif de la journée : passer une journée agréable. Pas de prise de tête, repousser au maximum les idées sombres en tout genre, la déprime, les problèmes en tout genre, les remords et compagnie. Bien évidemment certains ne purent s’empêcher de quand même faire acte de présente mais elle essayait de leur mettre de grand coup de pied pour qu’ils aillent se ranger dans un coin. Et le début de sa journée comme la suite elle espéra fut composé de petits plaisir. Elle resta dans son lit emmêlée dans les draps pendant longtemps regardant en même temps des séries – rattrapant son retard au point d’avoir mal aux yeux. L’idée de rester encore allonger la tenta mais elle finit par trouver la motivation pour se lever malgré quelques soupirs et grognement. La suite il y eu un petit passage à la salle de bain de l’ordre de cinq minutes voir moins : oui Rox est une rapide, très rapide ce qui en impressionne certaine vu l’idée rependue que les femmes passent des heures dans la salle de bain.

Pour passer une journée agréable elle s’était décidée à aller faire du shopping. Ça faisait longtemps (de l’ordre du mois) qu’elle n’avait pas acheté un vêtement faute de trouver son bonheur. La tendance du moment ne lui plaisant pas vraiment et quand elle trouvait quelque chose les vêtements lui paraissaient chères. Et puis, elle avait peu dépensé ce mois ci alors elle pouvait se faire plaisir. Rox a toujours eu du mal à dépenser son argent, ayant peur de le dépenser alors qu’elle devrait faire face ensuite à un pépin. Sauf que pour le moment aucun pépin de ce genre ne lui était arrivée, mais ce comportement continuait. Cependant aujourd’hui elle avait décidé de dépenser, pas non plus des milliers. Ça lui arrivait d’être dans cette optique d’achat et de revenir bredouille ce qui la faisait doucement rire.

C’est donc naturellement qu’elle est allée dans le centre commercial du coin, ça faisait longtemps qu’elle n’y avait pas mis les pieds. Ce qui est bien c’est que ce n’était pas le week-end, on était en début d’après-midi et il n’y avait pas beaucoup de monde. Assez pour que ça ne fasse pas centre fantômes et pas trop pour que ça devienne oppressant (la notion de trop de monde est plus forte chez Rox que chez la moyenne). Ce qui est bien aussi à ces moment-là c’est que souvent la musique des commerces est moins forte, elle ne comprend toujours pas pourquoi des magasins mettent aussi fort la musique à croire qu’ils veulent faire fuir les gens. Il y a aussi des magasins qu’elle évite pour éviter de se chopper une double migraine, ces magasins où des parfums se mélangent type parfumerie ou encore un magasin « naturel » alors que le parfum est loin d’être naturel ou alors c’est les derniers magasins visité. Mais ça n’a pas vraiment d’importance cela.

Rox trouvait son bonheur, pas autant qu’elle l’espérait mais elle avait fait des trouvailles. Elle avait dépensé, pas autant non plus qu’elle ne l’aurait pensé mais elle continuait son tour. Pénétrant dans un magasin de lingerie, décidé à se faire plaisir. Ça faisait trèèès longtemps qu’elle ne s’était pas acheté de la lingerie au point que ses sous vêtements soient troués et complètement déprimants. La vitrine du magasin avait attiré son regard, une couleur vive, une joli lingerie exposée soit classique avec une touche sympas ou alors complètement colorée overdose. Et aussi de petits prix, en tout cas moins cher que ce qu’elle aurait imaginé. Alors elle est entrée, trouvant son bonheur, fouillant, se retrouvant au final à acheter deux soutiens gorge, deux nuisette et (roulement de tambour) un porte-jarretelle. Oui oui, vous avez bien lu. Non pas qu’elle soit décidée à se balader ainsi peu vêtue dans la rue mais juste qu’elle veut essayer, voir ce que ça donne. Une envie de se faire plaisir, de tester. Ce qui la convaincu c’est le prix, essayer à ce prix si on aime pas ça n’est pas très grave.

Et en plus l’hôtesse de caisse était fort sympathique, elles rirent ensemble avant que la demoiselle la remercie et lui souhaite une bonne journée. Contente de ses achats un sourire illuminait son visage et sortit de la boutique sans prêter attention particulière à ce qui l’entourait. Et là, juste quelques pas de fait que quelqu’un la percute. Surprise ! même si elle n’est pas responsable elle se retourne et SURPRISE. Ezeckyel ! ça faisait un moment. Oui un moment, quelques jours, quelques semaines : deux semaines. Deux semaines depuis leur rencontre de « renouement ». le sourire sur son visage est revenu une fois la surprise passée. « Salut ! » coïncidence fortuite, à croire qu’à nouveau quelqu’un veut qu’ils soient réunis. « je suis étonnée de te voir là. tu veux que je te fasses un défilé ? »un sourire en coin, un air coquin, oui même si elle est étonnée elle reste Rox : sa spontanéité, son esprit loufoque. Ça n’empêche qu’elle est étonnée qu’ils soient tombés l’un sur l’autre. Aah le hasard. Hasard pas vraiment.

Contente de le voir, sa journée est réussite. Mais … (aah ce fichu mais) des petites choses la chagrine. Ils ne se sont pas revus depuis la dernière fois. Est-ce qu’il a cherché à la revoir ? et puis elle a eu le temps de réfléchir à cette histoires de vampire. C’est fou qu’elle n’ait pas eu une réaction surprise, affolée, apeurée et au contraire elle était restée zen, très calme ce qui est quand même étrange non ? Normalement c’est le genre d’information, de découverte qui fait réagir violemment les gens. Il lui a annoncé qu’il était un vampire et elle la prit simplement. L’effet des médocs qui la mettaient dans un état cotonneux (shootée) en est pour une partie. Mais l’autre ? Peut-être était-elle tellement contente de leur revoir que c’est passé. Ça reste quand même étrange.
HJ = le titre que tu as fait me fais penser à « on me vois, on me vois un peu, on me vois, on me vois plus » XD ça fait trèèès (même super) plaisir de rp à nouveau avec toi. Au bout du compte j’ai pu te répondre rapidement, je pensais qu’il était plus tard.

Spontanée, étrangement très spontanée et légère. En fait pas si étrange que ça, c’est son crédo d’être spontanée. Ça n’a pas toujours été le cas et au bout d’un moment elle en a eu marre et elle s’est mise à la spontanéité, posant un masque sur elle, un masque plus lourd que le précédent. Mais la vie était tellement plus agréable après ce changement. Donnant un coup de pied aux pensées qui venaient lui polluer l’esprit même si elles continuaient de chuchoter. On les déloge pas du jour au lendemain, elles sont toujours pas partit d’ailleurs. C’est pour ça que l’apparition du jeune homme n’a pas fait fuir sa spontanéité ni son sens de l’humour/sarcastique particulier.

Preuve en est sa proposition de défilée. Aussi preuve qu’elle parle trop vite, qu’elle devrait plus attendre de sortir les mots, mais c’est ce qui fait son charme, non ?! Et elle s’est faite prendre à son propre jeu même si elle conserve un sourire. ça n’empêche pas qu’il prenne son sac, elle essai bien de le reprendre mais y renonce bien rapidement, roulant des yeux en se disant qu’elle n’aurait pas dû commencée. Mais elle le suit quand même, regardant à la vas vite les vitrines. Et c’est là, comme ça, soudainement qu’il lui parle du jour. Son regard continu de se balader sur les vitrines, hochant simplement la tête à ce qu’il dit. Mais elle finit par être obligée de poser un regard sur lui, sur la bague en particulier « en plus toi qui est très bijoux » accompagné bien évidemment d’un sourire ironique. « tu as retrouvé ta liberté. C’est noël avant l’heure. »

« ouais on pourra se voir plus souvent » un petit sourire mais malgré ça elle semble lointaine. Ça lui arrive de temps en temps d’être là mais pas complètement, voguant sur le flot de ses pensées. S’en rendant compte elle bouge sa tête comme pour virer quelque chose. Voilà elle est à nouveau complètement là, fortuitement il choisi ce moment pour reparler de la dernière fois. Dernière fois où il lui a fait comprendre qu’il était désormais un vampire et qu’elle l’avait pris tout naturellement. D’ailleurs il l’a eu sa confirmation comme quoi elle a bien conscience qu’il est devenu un être à dents longues puisqu’il lui a parlé de sa bague et qu’elle a compris (malgré son air lointain).

Rox s’est remise à regarder les vitrines, essayant de mémoriser les boutiques où elle a vu des choses sympas. Il dit qu’il est content de la revoir et qu’il devait lui parler et étrangement passe à autre chose, à fouiller dans son sac. Immédiatement la jeune femme tourne la tête, démêle son bras du sien et se met devant lui avec un air « tu crois pas que tu vas fouiller » et son doigt fait non non. Ahh pauvre petite Rox, il a déjà farfouillé, déjà sortit une trouvaille. « t’es curieux. » trop ! « c’était la vieille époque » la bonne époque. « soit gentil et rend moi ce sac, si tu veux on va se trouver un coin tranquille ou on va ailleurs » elle ajoute le geste à sa parole tendant la main mais apparemment il est pas décidé à lui donner alors elle s’approche, prête à s’en emparer, s’il faut se battre elle se battra. Elle s’imagine déjà sautillant pour essayer d’attraper son sac qu’il tend plus haut qu’elle. Cependant elle est curieuse de connaître sa réaction s’il voyait le reste.

Le « pour faire quoi » déclenchera un froncement de sourcil. « pour pêcher ! » « bah pour parler t’as dis que tu voulais me parler et on va pas le faire dans l’allée du centre commercial » Elle n’a pas vraiment le temps de s’attarder sur ce point puisqu’elle se retrouve à négocier le retour de son sac. Mais bien évidemment il n’est pas enclin à lui rendre, c’aurait été trop simple. Et en plus il fait le malin. « rien d’autre que mon intimité ! » oulalala elle commence à s’énerver ce qui présage une gueguerre encore plus intéressante, mais elle ne démord pas. Le tout c’est de trouver un outil de chantage. La question c’est quoi ? comme il fait trois pas en arrière elle fait trois pas en avant. Et là c’est le drame il farfouille lui faisant au moins l’honneur de ne pas sortir le reste. Elle se sentirait presque rougir si la colère n’était pas là. Colère, colère c’est vite dit, elle est quand même là mais pas au point de lui gueuler dessus. Nan sa technique est plus fine, plus sournoise. Mais non enfin de compte il sort le tout. Et pour son plus grand « bonheur » elle se retrouve à devoir supporter les regards en coin des hommes qui passent et des petits sourires de certaines femmes.

Là il va vraiment avoir un problème ou du moins une revanche. Lui jetant un regard de « fait attention à ce que tu vas dire ». Un moment d’inattention et hop elle attrape le sac. « tu viens de perdre l’occasion de me voir avec » ça l’énervera ? grande question. C’est sorti tout seul, une nouvelle fois. Elle met le nez dans son sac vérifiant qu’il n’a pas fait un tour de magicien et qu’il ait gardé quelque chose. « je me demande même si je vais pas m’élancer dans le strip-tease. » ça aussi c’est sortit tout seul, une autre provocation. Une fois la vérification faite le sac rejoint les autres dans l’une de ses mains. « si j’avais plus confiance en moi je pourrais croire que tu t’intéresses à moi. »

Et bien sûr il change aussi tôt de sujet, c’est aussi une des techniques de Rox. Le voilà qu’il lui propose une gaufre, avec grand plaisir mais y a du monde qui attend. Alors pourquoi pas un café plutôt ? (ou plutôt un smoothie, un thé) dans un endroit plus calme, pour s’asseoir et se reposer un peu de toute la marche qu’elle a fait pour ses courses. « sinon on peut aller se poser dans un petit café et se prendre quelque chose à boire, à grignoter. Tu disais que tu voulais me parler. » et oui elle y revient, curieuse de savoir ce qu’il a lui dire. Et puis il commence à y avoir du monde à cause de noël qui approche, les commerçants doivent s’en frotter les mains.

Noël a toujours été pour Rox une période sympa mais rapidement elle avait perdu ce sentiment de légèreté et de magie, se retrouvant des soirs de vingt-quatre en famille au bord des larmes à se regarder dans un miroir. Cependant elle continuait d’aimer noël, parce que c’était une fête fédératrice. Ce qui la gênée c’était la course aux jouets quand ado les autres lui demandait ce qu’elle avait eu, cette comparaison l’exaspérait, la rendait malade. Mais aujourd’hui elle est adulte, aujourd’hui c’était aussi à son tour de se casser la tête pour trouver des cadeaux aux autre, de dépenser pour les autres. Son crédo était les petits objets sympas du quotidien, utile mais amusant. Essayant toujours de trouver quelque chose de personnel. Mais parfois faire des cadeaux étaient difficile alors ça tournait à l’énervement.

Elle était partie dans sa réflexion sur noël quand il lui indiqua une troupe lutins. Ça c’était mignon, ça c’était noël. Les films qui passent à la télé qui dure deux heures dont on connait la fin dès le début et qu’on regarde pendant qu’on bricole est un vrai délice. Mais cette année elle était seule, seule dans son petit appart et c’est sûr que ça allait être une période un peu difficile à passer. Mais pour le moment elle repoussait cette pensée noire pour profiter du fait que là elle n’était pas seule, que là elle était avec Ezeckyel.

Oui la confiance et Rox a toujours fait quatre. Ça faisait trèèès longtemps qu’elle l’avait compris. Cependant elle fut étonnée que ça sorte de sa bouche surtout sous cette forme. Mais ce qui était dit était dit et comme la télécommande retour dans le temps n’est pas encore commercialisée (quel dommage). En même temps ça rendrait la vie moins piquante à certains moments. Mais qu’importe cette télécommande n’existe pas (encore) ou peut être mais alors dans un bureau de l’armée ou d’une agence, bref top secret.

Ce qui l’étonna aussi c’est sa réponse. Elle savait plus où se mettre, roulant simplement des yeux et laissant échapper un petit « euuhh ». Mais rien de plus. Pas le temps de réfléchir plus qu’il avait repris la parole pour en rajouter une couche. Elle était flattée, oui et…. Elle avait du mal à croire, le manque de confiance à nouveau. Mais ça faisait plaisir, toutes ses années à… à quoi ? L’aimer ? Sans doute mais elle n’est pas encore prête à l’admettre, elle et ses problèmes de sentiments (un autre de ses problèmes). Elle lui adressa quand même deux petits regards furtifs, le furtif est important. Elle aussi elle c’était tenue au courant de ce qui lui arrivait, savoir s’il ne fonçait pas complètement dans le mur, elle serait venu le secouer, le faire réagir. Mais il ne s’était pas pris le mur. Et puis le temps était passé pourtant elle continuait d’essayer d’avoir de ses nouvelles, par une connaissance qui connaissait quelqu’un. Et même si ce n’était pas le top de la joie dans sa vie il semblait aller bien.

A plusieurs reprises (de nombreuses) elle aurait aimé pouvoir aller le voir, mais jamais elle n’eut le courage se disant qu’il ne voulait pas la voir, qu’elle devait respecter son choix. Car après tout c’est lui qui avait « rompu » leur relation, c’est lui qui lui avait dit d’aller voir ailleurs, qu’il ne voulait plus d’elle. Et Rox s’est pas accrochée, n’a pas cherchée à le harceler car elle respectait son choix et ne pas le respecter aurait été irrespectueux. Ou serait-ce une excuse ? Qu’importe elle ne pouvait pas revenir en arrière et puis c’était peut être mieux ainsi.

En tout cas elle ne répondit pas, il était parti sur autre chose, un starbucks. Pourquoi pas même si elle trouvait que c’était très chére pour ce que c’était payer pour du café avec deux tiers d’eau ça s’appel pas de l’arnaque ? Elle se prendrait juste une petite boisson. Et puis elle avait choppé un sucre d’orge, un lutin lui avait sourit et offert un, elle le remercia chaleureusement, un grand sourire sur son visage. La magie de noël sans doute. Une sucrerie qu’elle tenait fermement dans sa main pendant qu’il repartait sur le sujet vampirique sans dire le mot comme s’il en avait peur, honte ou simplement était-il prudent. Il n’obtint qu’un petit rire de sa part. Elle se distrait en regardant ce que proposait le café et jeta son dévolu sur un jus de poire quand le serveur lui annonça le prix il eut le droit à une petite grimace. ça fait chère le jus de poire mais elle paya quand même espérant qu’Ezekyel n’est pas vu sa réaction.

Et puis ils s’installent dans un coin, il n’y a pas beaucoup de monde, vraiment pas : un étudiant qui bosse en face d’eux, deux jeunes femmes qui papotent et trois ados gloussent en zyeutant Ezekyel. Cette observation déclenche un sourire en coin chez Rox. Elle s’installe pouvant enfin poser ses sacs, entre ses jambes et son sac à main qui ressemble à une petite sacoche faussement à l’ancienne en vert électrique. De ses petites mains elle essai d’ouvrir la petite bouteille de jus de poire, pas une réussite, plusieurs essais, elle la tourne, lui donne un coup, retente mais rien. C’est à ce moment qu’il prend la parole et qu’elle voit son air étrange... ça lui fait froncer les sourcils, qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qu’il va dire ? Et une fois de plus il ne lui laisse pas le temps de répondre. Apparemment il cherche le courage de lui annoncer quelque chose, la grande question c’est quoi.

Et là, après quelques petites secondes d’hésitation et il se lance, d’un bloc, d’un monologue. L’angoisse monte, la peur de ce qui va suivre, la peur du je veux plus te voir, à nouveau. La peur tout court, entière, dérangeante, dévorante mais aussi une pointe de curiosité, savoir ce qu'il a tant de mal à dire. Et plus il avance dans ces propos plus la peur et la curiosité montent. Son regard incertain se pose sur son visage. Et c’est là que le serveur arrive pour lui donner le reste de sa commande : une part de crumble aux fruits rouge, un délice. Mais son regard ne quitte pas le visage du jeune vampire. Elle fait tourner la petite fourchette entre ses doigts, nerveuse. Et c’est là qu’il vient enfin au but. Ses yeux s’ouvre en grand, complètement prise par surprise, étonnée. Elle ne s’attendait vraiment pas à ça.

Et encore une fois il ne lui laisse pas le temps de répondre, il enchaîne. Elle a à peine eut le temps de laisser échapper un « euh ». Sa tentative de détendre l’atmosphère fonctionne, elle en rit. « t’as déjà fouillé dans mes sous-vêtement. D’ailleurs ça vaut bien une vengeance. » Et sa dernière remarque donnera juste comme réaction un petit sourire. Il est temps qu’elle réponde mais les secondes passent. « eum… je… je suis étonnée. C’est rapide. » ses doigts pianotent sur la table. « mais… ça me fais plaisir. Je… pourquoi pas…. » elle se mordille la lèvre inférieure comme si elle était incertaine. « mais je croyais que tu vivais déjà avec quelqu’un, une jeune femme ? » foncement de sourcil et regard étrange. Un moyen d’évitement ?

Pourquoi pas, pas encore un oui franc. Pas une explosion de joie et des youupiiis, trop top etc. Mais un pourquoi pas. A la suite duquel elle reprit sa bataille contre le bouchon de son jus à la poire. Lui rappelant au passage qu’il avait une coloc et pas n’importe quelle coloc. Mais rapidement il remit les choses dans l’ordre, cherchant à virer cette impression de coloc. Faisant de lui alors le seul habitant de sa maison. Et si effectivement il s’ennuyait l’arrivé de Rox dans la maison devrait donner un peu plus de piquant à sa vie. Non pas que dès six heures du mat elle se met à crier tout en faisant de l’air-guitare en sautant sur son lit (non ça, ça arrive rarement sauf les jours de grosses déprimes). Mais en tout cas il aura de la compagnie, une compagnie loufoque et particulière. Qui vivra verra de toute façon, ça à l’air bien parti.

Elle se contente de hocher la tête pour dire « oui oui j’ai compris pas de vraie coloc, une squatteuse ». toujours en pleine tentative d’ouverture elle relève la tête vers lui, une grimace très étrange sur le visage. Et c’est le moment qu’il choisi pour lui dire que c’est d’elle dont elle a besoin. Adieu la grimace étrange, le jus de poire retourne sur la table avec un air victorieux. Elle est surprise, surprise et ne sait plus où se mettre, les joues rougissant légèrement. Que répondre après ça ? rien, rien. Heureusement il reprend vite la parole. Cette fois il se calme sur l’évocation des sentiments pour elle, heureusement parce que elle et le déballage de sentiment ça fait quatre (d’autant plus quand ce sont vers elle, persuadée que ce n’est pas vrai, qu’elle ne le mérite pas).
« J’avoue que ça m’a surpris. Oui…. Mais en même temps ça peut être sympas. C’est juste que c’est rapide. On a passé des années sans réels contact, on s’est éloigné. Et là par hasard on se retrouve et deux semaines plus tard tu me proposes d’emménager avec toi. Ça me tentes, je me dis que ça peut être sympas et un moyen de botter le cul à la solitude. Mais ça me fais un peu peur aussi. Ça se trouve on se supportera pas, ça se trouve on s’égueulera. Et si je change de lieu de vie je vais pas pouvoir me trouver un autre endroit si t’en a marre de moi. Et puis le loyer ? combien tu veux que je paies ? je roule pas sur l’or. Je … je vais peut être trop vite. » paradoxe me voilà.

Son côté rationnel, pratique avait pris le dessus. Et quand elle est nerveuse elle a besoin de grignoter quelque chose. Le sucre d’orge posé à côté d’elle lui fait de l’œil, rapidement elle cède, enlève le plastique et commencer à suçoter le bout du sucre d’orge. C’est là qu’il repart pour quelques paroles, sur les sentiments. Sa nervosité s’exprime par l’accélération de son suçotage. Mais il est temps de répondre alors elle se décide à l’enlever de sa bouche pour répondre….
« je suis pas douée pour… pour tout ça. pour dire ce que je ressens ou pas, tu dois le savoir. » un petit sourire en coin grignote ses lèvres. « j’ai estimé que c’était ton choix, je ne le comprenais pas mais c’était ton choix et je m’étais donnée comme ligne de conduite de le respecter. Je l’ai parfois regretté mais mon esprit rationnel et logique revenait toujours me dire que c’était ton choix et que ne devais pas en faire entrave. Je suis contente de t’avoir retrouvé. Et ça me fais plaisir que t’ai pensé à moi pour emménager avec toi, mais ce qui me fais peur c’est que toute cette précipitation fasse qu’au final tu te lasses de moi et me vire. » à nouveau.

Dès le dernier prononcé elle s’est remise à suçoter son bonbon. Toujours avec ce mouvement de vas et viens, oubliant que ça lui avait déjà valu des regards en biais par le passé. Pour le moment elle ne pensait qu’au bon goût sucré que ça faisait dans sa bouche qui la distrayait.

Et en plus il ne demande pas de loyer. Ses yeux s’ouvrent comme des soucoupes. « et tu me feras à manger aussi ? » un petit sourire en coin apparait pour aller voir ailleurs quelques secondes plus tard, lorsqu’elle commence à parler de ses sentiments et… et de son incapacité à les exprimer. Au moins lui aussi est dans cette situation, puis ils n’ont pas besoin de se dire toutes les deux minutes ce qu’ils ressentent pour l’autre (du moins c’est ce qu’elle croit). En profitant au passage pour clarifier les choses. Heureusement elle n’entend pas le « t’aurais dû ».

Rox avait le droit à un bon point, à une méga récompense pour avoir ainsi su se livrer, parler de ses sentiments sans trop trembler. Et dès qu’elle eut fini elle se concentra sur ce petit bout de sucre acidulé aux goûts chimique que lui avait offert « un lutin ». C’était à son tour de livrer, je lui ai manqué ses tics nerveux se calment. Mais quand même pas de réponse. Elle se sépare enfin de son bonbon pour sourire.

Heureusement la conversation dévia sur l’emménagement possible. Quand je veux. « euh… en fait je suis à la recherche d’un nouveau lieu de vie parce que mon baye arrive à sa fin. Donc ma décision va être prise rapidement. » à nouveau un sourire en coin avant de poser son regard sur son crumble qu’elle se met à déguster. Une première bouchée. Une deuxième avant qu’elle relève la tête pour le regarder. Le regarder quelques secondes, comme ça « si ça tiens toujours » - petit sourire amusé – « je veux bien emménager chez toi. » Une réponse rapide, claire et nette, elle fait de vrais progrès.

Cependant elle ne peut pas s’empêcher de retourner à l’observation de sa tarte. peut-être que c’était un peu… trop rapide ? Trop tard, c’était fait, c’était sorti et c’était sans doute tant mieux. Dans son esprit, des images d’eux ensemble, lui l’aidant à monter ses cartons. Elle encore à moitié endormie allongée sur le canapé contre Ezekyel. L’idée aussi d’elle contre lui pendant la nuit, pour enfin dormir en paix, avoir quelqu’un contre qui se blottir. Tatttaattaaaa, on se calme, on se re-concentre sur la tarte. Et c’est tant mieux sinon l’envie de lui sauter dessus grandirait bien trop vite, ça la mordille déjà bien assez.