we must be killers (morgan)

We could be heroes...
Pourquoi est-ce que j'étais aussi fan des héros ? Je n'en sais rien. Quoiqu'il en soit, j'admirais ces personnages forts et bons. Cette idée de justice me parlait, me donnait envie. Mes parents me laissaient regarder et lire des comics, après tout les valeurs qui y étaient transmises n'étaient pas mauvaises. Oui, j'admirais la justice depuis tout petit, mais c'est aussi à ce moment que le monde a basculé et que mon sens de la justice s'est approfondit un peu plus encore. Je ne me souviens plus comment je l'ai appris, mais comme tout le monde, je l'ai entendu. Les vampires étaient parmi nous et ils n'avaient pas l'air très sympathiques. Il y avait eu beaucoup de bruit et pour ma part, ça ne m'avait pas paru si incroyable puisque j'étais petit et que ce genre de choses pouvait réellement exister à mes yeux. Les gens avaient peur, je pouvais le voir et mes parents étaient très peureux à ce niveau là. Je me souviendrais toujours de ce moment avec mon père, quelques jours après la découverte des vampires. « Écoute moi Morgan, la vie ne sera plus jamais la même tu sais. Les vampires sont parmi nous, des monstres assoiffés de sang et violent. Tu connais les règles, ne pas parler aux inconnus et tout ça ? Eh bien désormais, tu devrais les appliquer à la lettre. Il y a des gens encore plus dangereux que je le pensais, tu te dois de faire très attention, d'accord ? » Je me contentais de l'écouter, à moitié, ne comprenant pas vraiment la menace que ces suceurs de sang représentaient. « Mais... Papa, pourquoi on les arrête pas ? S'ils sont méchants, il faut les emmener en prison. » Il avait une expression inquiète, une expression qui ne l'a jamais quitté depuis ce jour. « Ils sont forts tu sais, ils possèdent une force surhumaine et puis... Ce n'est pas si simple... » En fait, j'aurais autant pu les admirer que les détester. Après tout, ils possédaient des pouvoirs, comme les super héros. Seulement, ils ressemblaient plus à des vilains et du coup, je ne les ai jamais envié. Au contraire. « Alors quand je serais grand, je deviendrais un super héros et je les arrêterais tous papa ! » Il rigola à mes mots, se détendant un peu et je me mis à bouder, pensant qu'il se moquait de moi. « Continue sur cette voie mon garçon, je suis sûr que tu pourras faire quelque chose pour nous aider nous, les humains. »

Mes parents n'aimaient pas les vampires, par crainte plus qu'autre chose. Quoiqu'il en soit, c'est à partir de ce moment que j'ai décidé de rejoindre les autorités, de suivre le chemin qui me permettrait d'aider et de sauver les gens, à la manière des super héros. J'ai ainsi grandis au milieu de ce monde changeant et finalement si étrange. Après les vampires, ce furent les sorcières et les loup garous qui déclarèrent leur existence. Les humains n'étaient pas seuls, mais ils étaient les plus vulnérables. Une paix a été instaurée entre temps ce qui semblait plutôt beau aux premiers abords, mais qui dans les faits n'était pas une si bonne chose. Pour le moment, ça allait, mais les monstres finiraient tôt ou tard par faire un écart qui serait fatal soit à l'humanité, soit à eux. Malgré tout, j'ai connu une vie plus ou moins banal, avec les bons côtés et les mauvais côtés de l'adolescence jusqu'à finalement quitter l'école pour rejoindre l'armée. J'ai servi quatre ans en tant que soldat avant d'intégrer finalement la police de ma ville natale. Tout allait bien dans ma vie tranquille, mais le destin sembla être pris d'une certaine ironie à mon égard au final.

I swear I lived...

C'est lors d'une mission que le pire événement de ma vie est arrivé. C'était une mission nocturne, quatre ans après avoir intégré la police. On nous avait appelé pour une agression cette nuit là. Mon collègue et moi nous sommes dépêchés de nous rendre sur les lieux. Une fois arrivé, nous vîmes un corps inerte au sol, il était trop tard. Presque trop tard. Non loin, j'entendis un bruit de pas et suivant mon instinct comme à mon habitude, je pris mon arme en main pour poursuivre ce bruit suspect. Ainsi débuta une course poursuite à travers des ruelles tandis que mon collègue était resté près du corps pour prévenir le poste. J'ai vite remarqué que le suspect courrait bien vite pour un humain, mais je ne pensais qu'à arrêter cette personne, c'est tout. Alors que je croyais l'avoir rattrapé, il n'y avait personne, pas une silhouette. Levant mon arme face à moi, je regardais dans les alentours pour trouver quelqu'un sans succès. Je baissais alors mon arme, déçu avant de me retourner et de faire face à un homme un peu plus mince que moi mais un peu plus grand. Surpris, je fis un bon en arrière avant de pointer mon arme vers lui. Il étirait un sourire qui ne me plaisait pas du tout. « Mettez vous à genoux, les mains derrière la tête, tout de suite ! » Il n'obéit pas et se contenta de faire un pas dans ma direction en gardant son sourire mauvais. Je ne voulais pas tirer, refusant de tuer un être humain, mais ce n'est que lorsqu'il commença à faire un second pas qu'un frisson me parcourut le dos et que j'appuyais sur la gâchette de mon arme. Il n'était pas humain, j'en étais sûr. L'homme se mit à rire, me prouvant que j'avais raison et réduisit la distance qui nous séparait. Il plongea ses yeux dans les miens et j'oubliais tout. Je ne savais pas ce qu'il se passait, mais c'est à ce moment là qu'est mort Morgan Hammonds, l'humain.

J'ai soudainement ouvert les yeux, comme si je sortais d'un mauvais rêve, expirant bruyamment de l'air. J'étais nu, sur une table en métal froide, dans un espace confiné. Je reconnaissais cet endroit, c'était la morgue. Alors, j'étais mort ? Je me remis petit à petit tandis que la mémoire me revenait. Le vampire s'était approché de moi et m'avait hypnotisé. « Tu vois ce trou que tu m'as fait à l'épaule à cause de ta balle ? Tu vas en lécher le sang. » J'ai obéis. Je me suis approché de son épaule pour lécher son sang, en ingurgitant une certaine dose. Il s'était amusé avec moi. « Tu es plutôt marrant, je m'ennuyais un peu ces derniers temps, mais je crois avoir trouvé un meilleur passe temps que tuer. Tu seras mon passe temps. » Il a ensuite planté ses crocs dans ma nuque tandis que je continuais de lécher son sang. Je me souviens que c'était douloureux, mais sur le coup, ça ne me faisait rien. Il avait continué à boire jusqu'à ce que j'en meure. J'étais un vampire... Je ne pouvais pas encore réaliser, il fallait que je vois mon collègue, que je lui explique. Je me suis débattu jusqu'à réussir à sortir du casier où je me trouvais. Nu, j'ai marché en suivant une voix que je reconnaissais, celle de mon collègue. Il avait l'air triste, mais au final, le vampire ne m'avait pas eu. Je n'étais pas mort. Je suis ainsi allé à sa rencontre et plutôt que de voir de la joie dans ses yeux, j'y ai vu un regard terrifié. Il a pointé son arme sur moi, inquiet. « Eh, Mike, c'est moi ! Morgan ! Ne t'en fais pas, le vampire n'a pas dû boire tout mon sang, je m'en suis sorti ! » Il essaya de sourire, mais il semblait frustré et en fait, j'avais l'impression qu'il réfléchissait. « Ah ! Morg...Morgan ! C'est super ! Tu sais le salop, je lui ai fait sa fête... Il était tellement occupé à s'occuper de toi, que je l'ai pris par surprise avec un pieu. Quand tu es parti en vitesse, je suis allé chercher celui de la voiture au cas où. Tu sais, celui que tu amènes toujours... » Alors qu'il terminait sa phrase, me rassurant sur le fait que l'autre enfoiré avait subit le sort qu'il méritait, il sortit ce même pieu de son tiroir et me fonça dessus pour me tuer. Seulement, il était trop lent. J'ai arrêté son poignet et lui ai fait lâché le dit pieu et alors que nous étions proches, une odeur agréable envahit mes narines. L'odeur du sang. C'était tellement exquis, j'avais envie d'y goûter. Ainsi, je m'approchais de sa nuque, dévoilant mes nouvelles dents avant de les enfoncer dans sa peau et sa veine pour en extraire son sang. C'était délicieux, meilleur que n'importe quel plat que j'avais mangé, meilleur même que le sexe ou le sport. C'était une sensation au-delà de tout, je ne pouvais pas m'arrêter d'en boire. Ce n'est que lorsque je sentis une vive douleur dans la hanche que je m'arrêtais pour me retourner. Un de mes collègues m'avait tiré dessus en me voyant et visiblement, d'autres pouvaient bientôt arriver aussi. Je me suis alors enfui en courant, brisant la fenêtre sur mon passage. J'ai couru encore et encore, jusqu'à être loin de toute vie avant de tomber genoux contre le sol et de m'effondrer en larmes.


Begin again...
J'étais anéanti par ce qui m'était arrivé. Anéanti par ma transformation, d'être devenu ce que je détestais. Moi qui petit rêvait d'être un super héros, j'étais devenu un monstre et j'avais même failli tuer mon meilleur ami. Je n'avais plus le goût à la vie et j'ai passé quelques temps à déprimer et à tenter de me tuer. Je me suis tiré une balle, mais ça ne m'a pas tué, ça m'a juste fait très mal. Je me suis mis au soleil et j'ai commencé à brûler, souffrant atrocement, mais finalement mon instinct m'a poussé à me remettre à l'ombre rapidement. J'allais vivre avec ce poids, avec ce malheur toute ma vie et je ne savais pas comment faire. Hors de question de me lier de nouvelles amitiés ou des amours, c'était trop dangereux. Je ne voulais mordre personne et je savais qu'il y avait les poches de sang que l'on pouvait utiliser légalement, mais ça ne me plaisait pas. C'était gâcher du sang qui pouvait servir pour sauver des vies. Au bout de quelques jours sans me nourrir, j'ai fini par attaquer un lapin qui passait par là et son sang, bien que dégueulasse, sembla me donner le minimum nécessaire à ma survie. Ainsi, je me suis mis en tête de ne me nourrir que d'animaux pour éviter de m'en prendre à des humains. Je ne suis plus allé revoir mes parents ou mes collègues, j'étais officiellement mort à leurs yeux. Malgré mon attaque au commissariat, ils avaient annoncé ma mort à mes parents et c'était mieux ainsi. J'aurais préféré être mort plutôt que d'être un vampire. De plus, je n'avais personne pour m'apprendre, pour m'aider. Mais en même temps, il était hors de question que je copine avec un vampire. Quoiqu'il en soit, puisque j'étais officiellement mort ici, j'ai décidé de partir, d'aller vivre ailleurs.

Mystic Falls. Pourquoi ici ? Allez savoir, sans doute à cause de sa réputation, parce qu'il y avait beaucoup de monstres comme je les appelle et que mon sens de la justice n'était toujours pas mort. J'ai emménagé dans cette ville récemment, intégrant le commissariat en tant qu'agent de police. J'avais décidé de n'utiliser que des armes pour me défendre et d'ailleurs, je ne préférais pas monter que j'étais un vampire. Tant qu'on me considérait comme un humain, je faisais tout pour être comme tel. Hors de question d'accepter ma nouvelle condition, d'accepter d'être un monstre. Cependant, toutes les journées sont difficiles. Quand je suis entouré d'humains, même s'ils sont moins nombreux au poste de nuit, j'ai cette envie de sang qui revient toujours plus forte et que je combats encore et encore. Je lutte contre cette envie, mais c'est dur et ça le devient de plus en plus à mesure que le temps passe. Au final, je ne suis peut-être qu'une bombe à retardement, mais je ferais tout pour repousser l'explosion le plus loin possible. Après tout, si j'explosais, qu'est-ce que ça donnerait ? Est-ce que je ferais des victimes ? Toutes ces questions qui hantent mes pensées sans arrêt, me rendant encore plus mal que je ne le suis déjà.

Parfait

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