Back from the dead † Kolana

Back from the dead

Se mettre devant miroir sans voir son reflet, ne plus avoir d’ombre, se souvenir de son visage seulement grâce aux photos d’avant la mort. Être fantôme c’est ça. J’ai défié la mort une seconde fois, je lui ai dit qu’elle ne m’aura pas. Je suis revenue. Je n’ai pas vraiment compris pourquoi je m’en étais sortie, encore moins en quoi ce rituel a pu me permettre de revenir sur Terre sous une troisième forme. Je ne comprends pas grand-chose à la magie, je sais simplement que je suis de nouveau en vie.

Enfin… plus ou moins.

J’ai gardé ses réflexes stupides de vouloir voir à quoi je ressemble, mais c’est vain, j’ai beau resté des heures devant ce foutu miroir ce ne sont que le reflet des vêtements qui apparaissent et moi je suis toujours invisible. C’est bête, complètement superficielle mais ça m’empêche de mettre un pied dehors. Ne pas me voir est un supplice. Je finis par me résigner, j’aurais aimé sortir, mais ça ne sera pas aujourd’hui. Je retire la paire de talon que j’avais enfilé si seulement j’avais eu le courage de sortir de la chambre, emprunter ces escaliers et voir la lumière du jour par moi-même. Au lieu de ça, je retourne dans le lit, m’enroulant dans la couette.

J’ai pourtant connu des fantômes, j’en ai même combattu et à aucun moment je ne les ai sentis mal vis-à-vis de leur condition d’ectoplasme, au contraire beaucoup se réjouissait d’avoir une seconde chance. Pour moi, si mourir est douloureux, revenir l’est tout autant et sous mes airs de gamine pourris gâté  malgré mes deux siècles et demi passés, je refuse de sortir. De ce que je me souviens de ma transformation en vampire, j’avais eu aussi beaucoup de mal m’accepter. Ca ne durera qu’un temps. Toujours blottie, enfouie, je parviens difficilement à sortir ma tête des couvertures quand j’entends du mouvement à l’extérieur de la pièce. M’asseyant sur le lit avant de me laisser glisser jusqu’à ce que mes pieds touchent le sol, je m’approche de la porte, couette sur les épaules, je finis par tourner la poigné dans un sens, laissant la porte s’ouvrir. « Kol ? »


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