La voiture est le troisième testicule de l'homme moderne - dean

Je sortais enfin de ce supermarché maudit. Je ne pensais pas que le retour aux coutumes américaines serait un si grand chamboulement que ça … Je m’étais totalement et radicalement trompé. J’avais pris des habitudes à Londres et ce sans vraiment m’en rendre compte, alors quand il s’agissait de revenir à une vie beaucoup plus américanisée et presque à l’opposé des mœurs américaines, je flottais un peu … Sortant du supermarché, poussant un cadis comme le parfait petit américain moyen que j’étais devenu, je regardais mon fils qui jouait avec les fanes d’une carotte. Décidément, un rien l’amusait et c’était génial, ça me faisait des économies de jouets, du moins, pour le moment … Avec le retour de Luke et Zack à la maison, mon salaire ne suffirait bientôt plus à couvrir toutes nos dépenses, sans compter les frais qui allaient arriver avec Alexandre, qui ne faisait que grandir, malgré le fait que je désirais le contraire. Parfois, je me demandais où est-ce qu’étaient passés mes années de jeunesse, où je n’avais à penser à rien d’autre qu’à la boîte de nuit où j’allais me rendre le soir, à quelle marque de champagne j’allais finalement acheter ou encore aux futurs produits de luxe que j’allais m’offrir. Tout ceci était maintenant révolu et je ne savais pas comment j’en étais arrivé à une vie simple et modeste comme celle que j’avais actuellement … Moi qui me destinais autrefois à briller dans la haute société et à vivre une vie sans famille, voilà aujourd’hui que j’étais un maître de maison et un homme en charge de trois enfants, ou presque. Une tournure à trois cents soixante degrés …

Chargeant mes courses dans le coffre de ma voiture, je jetais un coup d’œil à Alexandre qui finalement avait trouvé désintéressant les feuilles qu’il tenait quelques secondes auparavant. Non, maintenant, il préférait bien plus se faire les dents avec la clé chargée d’assembler les cadis entre eux … Une vraie tornade. Je prenais finalement Alexandre dans les bras avant de finalement ouvrir la porte arrière, que je retenais avec les fesses, pour l’attacher dans son siège bébé. Une voiture ? Une carcasse plutôt, une épave encore mieux ! Quel mot pourrait décrire cette voiture d’occasion . Une arnaque ! Pour sûr ! Je fermais la porte pour finalement rapporter le cadi, fermer le coffre et rentrer dans la bagnole. Un coup de clé, rien ne se passe. Deux coups, rien non plus. Troisième fois. Des petits ronronnements puis un bruit de sac qui explose. Qu’est-ce qui pouvait être encore arrivé ? Je sortais de la voiture en claquant la porte avant d’ouvrir le capot devant. Quelle superbe idée j’eus là … Vraiment ! Des volutes de fumée montèrent vers moi, je comprenais alors que ma voiture n’était pas prête de redémarrer. Une odeur d’huile monta, je reculais avant de finalement lever les yeux vers Alexandre, qui pleurait dans la voiture. C’était bien ma veine. Je quittais l’avent de ma voiture pour aller chercher mon fils que je prenais dans mes bras. « Oh mon bébé, ce n'est rien. » Je tapotais son dos avec douceur tout en faisant un mouvement de berceuse, stoppant les pleurs rapidement.