You got the medecine I need

En plus de 6 ans de conditions de chasseuse, je ne m'étais jamais vraiment remise en cause. Je me disais que mon combat était juste, qu'il en valait la peine. Je n'avais plus vraiment eu de remords à tirer une balle en bois dans le cœur d'un vampire, quel que soit son âge. Bien sûre au départ j'étais incapable de tuer, pour de bon, un adolescent ou une gamine de huit ans. Mais maintenant, je savais que si je voyais un vampire qui n'avait même pas atteint la puberté, je serais capable de l'achever. D'un côté j'avais une immense pitié pour ces vampires là, je me disais que c'était immonde de condamner une enfant pour l'éternité à ce statut là, donc dans un sens je me disais que la mort véritable était une sorte d'aide, de cadeau...
Mais depuis peut, en voyant jusqu'où allait la paranoïa des Hommes, je me demandais si tout cela était vraiment juste. Je veux dire, les vampires appartiennent à un autre monde que celui des Humains, les seuls humains acceptés dans ce monde serait les chasseurs selon moi, donc même si certains chasseurs se réjouissaient de voir que ces deux mondes se confondaient maintenant, je restais campée sur mes positions. Du moins c'est que je pensais. Si j'étais restée sur mes convictions, pourquoi est ce que je remettais en cause mes actes de chasseuse ? J'étais totalement perdue. D'un côté j'étais bien décidé à exterminer chaque vampires que je pouvais croiser jusqu'à tomber sur ceux qui avaient tué ma famille. De l'autre, je doutais... 6 ans que je menais ce combat, 6 ans après je continuais de me battre avec la même rage dans le ventre sans jamais la sentir diminuer. C'est pour cette raison que j'avais finis par attraper mon téléphone, et faire quelque chose que je trouvais ridicule. J'avais appelé un psy, ou un truc dans le genre. La première fois j'avais raccroché dès que j'avais entendu le fameux « Hôpital de Mystic Falls je vous écoute. » Puis quelque jours après j'avais rappelé, et le rendez vous avait était fixé.

En me dirigeant jusqu'à l'entrée de l'hôpital, j'hésitais. Il était encore temps de faire demi tour, mais pourtant j'avais poussé les portes en verre pour me diriger à l’accueil et demandait où se trouvait le département psychologique, que j'avais rendez vous avec l'un de leur médecin. J'avais alors pris l’ascenseur en appuyant sur le bouton du troisième étage. Je m'étais encore dis que je pourrais retourner au rez-de-chaussé et quitter l'hôpital, mais j'ai avancé dans ce couloir blanc maculé avant de pousser la porte indiquant Psychologie. J'avais l'impression d'être folle et d'entrer dans l'asile. La salle d'attente sentait, l'hôpital justement. Je n'avais pas voulu m'asseoir, je marchais, tournant en rond comme un lion en cage en faisant bousculer un tas de questions dans ma tête.
J'avais fais exprès de poser le rendez vous durant mon jour de repos, je me voyais mal prendre un jour en expliquant au maire, extrémiste, que je comptais revoir mes opinions sur nos ennemis auprès d'un psy. J'avais donc insisté auprès de l’accueil pour avoir rendez vous aujourd'hui. C'était maintenant ou jamais, clair et net. Je savais que si je quittais cette salle d'attente je ne reprendrais pas un autre rendez vous.
J'ai pris une profonde inspiration en m'arrêtant quelques secondes, avant de pousser un juron et me rediriger vers la porte de sortie.

Pile au moment où j'allais tourner la poignet de la porte qui menait au couloir, pour quitter l'hôpital, une voix féminine m'interpella, m'informant que c'était maintenant à mon tour de passer par la case confessions intimes. Super synchro de la part de la psychologue. Me retournant pour observer la jeune femme, qui esquissait un léger sourire qui était censé détendre l'ambiance , je m'avance vers elle afin de serrer également sa main. Inutile de me présenter à mon tour, elle savait très bien qui j'étais... Et en m'installant sur le fauteuil face à son bureau bien organisé, je me rend compte que je ne sais rien d'elle. Si ce n'est son nom, Blackwood, une famille plutôt bien friqué de la ville il me semblait mais qui avait subit une suite d’événements tragiques. En principe, je fais plusieurs recherches sur les personnes avec qui j'ai affaire, ayant accès aux dossiers de la ville cela était encore plus simple. Or, je ne m'étais renseigné sur cette femme aux cheveux blonds. Évidemment, la question qui revenait était : était-elle un vampire ? Non, bien sûre que non. Je ne pense pas que notre maire, extrémiste envers les créatures, aurait laissé un poste aussi important, un poste dont lequel l'employeur avait accès aux secrets des habitants, à un vampire. Mais cette théorie là ne suffisait pas à me détendre, je n'étais pas du genre à déballer ma vie privée, et encore moins mes angoisses.

J'écoute attentivement ses paroles, comme s'il s'agissait d'un langage particulier dans lequel je n'étais pas experte. Très peut d'informations. En effet depuis que j'étais une chasseuse je faisais en sorte de laisser autant de traces derrière moi qu'un fantôme. Mais maintenant j'avais l'impression d'avoir plus de présence qu'autrefois en marchant derrière le Maire ou en protégeant ma famille.
-Et bien, je suis née en Californie, je suis filles unique. J'ai quitté la Californie à mes 16 ans.
Parfois j'oublie que le monde a découvert la vérité sur l'univers qui entoure les Humains, c'est pour cette raison qu'à la fin de ma phrase j reste en suspend avant de reprendre.
-Mes parents pensaient que je devais m'éloigner du surnaturel et que je devais tourner la page, assister à un massacre comme guise de révélation sur les vampires n'est pas vraiment la meilleure méthode. Après ça j'ai entamé un entraînement de chasseuse.
Rien de bien surprenant, tout le monde en ville devait savoir que j'étais l'adjointe du maire et une chasseuse de la famille Carter.
-J'ai maintenant 22 ans et si je suis venue en ville c'est pour soutenir ma cousine, et d'autres membres de la famille qui ont à leur tour subit un massacre. Mon cousin et ma tante ce sont fait tuer par des vampires. J'ai finis par rejoindre le camp du maire afin d'avoir un accès plus vaste, pour mieux retrouver ces créatures. Mais depuis peut je commence à douter.
Je m'arrête quelque secondes. Si elle était humaine, cela voulait dire qu'elle ne connaissait pas l'existence des loups, tout comme le reste du monde. Mais ce qui m’amenait à réfléchir était justement un loup. J'allais devoir aviser.
-Ma cousine est en couple depuis pas mal de temps avec un vampire. Il semble différent de ces autres meurtriers. Pourtant à chaque fois que je croise un de ces êtres je n'arrive pas à percevoir une once d'humanité, quand j'ouvre un journal j'ai l'impression que toutes les pages font la une d'un massacre causé par les vampires. Et il ne se passe pas un jour sans que je pense à ces meurtriers qui ont tués ma famille sous les yeux de ma cousine en la laissant vivre pour hanter ces pensées de cet événement. Et je ne peux pas faire partie du malheur de June, tout comme je ne veux pas laisser les vampires s'en tirer comme ça.
C'est fou, rien, en 6 ans de chasse ne m'avait empêché de tirer des balles en argent dans la tête de loups, d'enfoncer un pieux dans le cœur du plus jeune des vampires, de torturer et de traquer. Et puis maintenant je découvrais qu'une bête était entré au sein de notre famille, que rien ne l'empêchait, dans les soirs de pleine lune, de nous massacrer. Non, je n'étais pas tranquille. Pourtant je n'arrivais à mettre le doigt sur ce que c'était mais il semblait différent, lui. Et il se trouvait que mon patron désirait révéler l'existence des loups, ce qui signifiait mettre mon beau-cousin en danger... Et par conséquent, mettre sur les épaules de ma cousine le poids d'une nouvelle mort chez ceux qu'elle aime. Je me retrouvais donc entre deux camps : continuer de travailler pour le maire et avoir une chance de mener un enfer aux vampires, mais ce qui revenait à mettre en danger Maxwell.