Collision mystique

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Collision mystique

Lundi 16 novembre 2015. Le jour de ma rentrée. J'avais emménagé depuis seulement une petite semaine et après avoir passé ce temps à déballer les cartons et ordonner un peu la maison avec ma famille, le temps fut venu d'intégrer mon année en cours de route. Le fameux premier jour dans un lycée que l'on ne connait pas. J'en avais pas fermé l’œil de la nuit. Le stress, probablement. La peur de voir les rideaux de la classe s'embraser, entre autre. Mais en même temps, une certaine excitation, une curiosité à toute épreuve subsistait. Quoi qu'il en soit, le "réveil" - parce que je ne dormis pas plus de quatre petites heures - fut pour le moins très difficile. Pour mon premier jour, j'avais opté pour une tenue fétiche : mon jean brut, mon t-shirt aux imprimés colorés, mes converses rouges et mon incontournable perfecto en cuir. Enfin, en simili-cuir, pour être précis. Plus résistant à l'eau. A l'intérieur, dans la poche près du cœur, se trouvait mes lunettes de soleil au combien précieuse pour moi. Traversant la cuisine à vive allure, enjambant les derniers cartons de vaisselle, j'attrapais une pomme dans la corbeille et franchis le seuil de mon nouveau chez-moi. L'air était frais et humide mais je n'eus pas le temps de frisonner. Quelques minutes plus tard, j'étais au volant de ma nouvelle Chevrolet retapée. Un autre des passe-temps de mon paternel. Néanmoins, j'aimais beaucoup cette voiture, surtout pour son côté "ancien", "rétro", "dépassé". La route ne fut pas longue. Un autre avantage d'habiter dans une petite ville, je suppose. Du haut de ses murs en briques, la Mystic Falls High School avait l'air particulièrement banale. La vue de sa façade me rappelait ma rencontre avec la directrice, Mélinda Jackson-Adams. Je préférais chasser ces souvenirs troublants de mon esprit. Devant l'établissement siégeait des essaims de lycéens à la fois bruyants et intriguants. D'ici quelques minutes, j'allais savoir avec qui je partagerais ma dernière année avant l'université. Tout cela sonnait étrangement bien. Trop bien même. Un plan à la main, je me risquais à avancer dans le dédale de couloirs qui m'étaient encore inconnus. Ce fichu plan n'était pas vraiment lisible. Et tandis que je le parcourais une énième fois avec une concentration extrême, j'entrais en collision avec quelqu'un. En levant la tête, je me risquais à lancer :
"Oh pardon. Je suis désolé. Je.. Ne vous ai pas fait de mal ? Que je suis maladroit.. Désolé.."
Sous mes yeux se trouvait une jeune fille, assise sur le carrelage blanchâtre et glacial du couloir 14. Moi qui avait eu l'audace d'espérer que tout se passerait sans accrocs, je fus à nouveau puni par l'univers. C'était bien ma veine.

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Irving and Lucinda

Ce lundi de Novembre aurait pu être un jour d'automne comme les autres. Sans aucunes distinctions. Hors, ce ne fût malheureusement pas le cas. Cette journée signifiait, pour moi, un nouveau départ, celui d'une nouvelle vie. De MA nouvelle vie. Bon, pour être tout à fait honnête, celle-ci avait commencée depuis un peu plus de deux semaines. A mon arrivée ici, à Mystic Falls. Mais j'avais eu besoin de temps, de beaucoup de temps pour m'adapter, et pour me faire à l'idée que je ne pourrais plus jamais retourner chez moi, à la Nouvelle-Orléans. A présent, je vivais dans un somptueux manoir appartenant à une puissante sorcière. Elizabeth Lafay, ma mentor, ma seconde mère, Màma comme je me plait à la nommer.

Il était six heures trente ce matin lorsque le réveil de mon téléphone sonnât. Si j'avais pris la mauvaise habitude de faire la grasse matinée depuis quinze jours, aujourd'hui cela prenait fin. J'allais faire ma rentrée dans un nouveau lycée, un établissement où je ne connaissais personne. J'étais sortie difficilement de mon lit avant d'aller dans la cuisine pour y attraper de quoi me préparer un petit déjeuner à base de céréales complètes. Installée sur un haut tabouret, une seule chose manquait pour un matin parfait ; le post-it quotidien de ma mère sur le frigo. Certes, cela faisait deux semaines que je m'en passait, mais aujourd'hui le manque était plus présent. Une fois terminée, je m'étais rendue dans ma salle de bain afin de me préparer pour cette journée puis m'était rendue jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche.

Arrivée au lycée, je m'étais de suite rendue au secrétariat afin de régler les dernières modalité pour l'inscription ainsi que pour récupérer l'emploi du temps ainsi qu'un pseudo plan du bahut jugé utile pour bien se repérer. Après avoir jeter un rapide coup d'oeil à ma montre je partais à la recherche de mon casier pour y ranger mes quelques affaires non utiles aux cours lorsque l'on me heurtait violemment.

Tombée au sol, je me retenais pour ne pas hurler de rage et sauter au coup du coupable. « Oh pardon. Je suis désolé. Je.. Ne vous ai pas fait de mal ? Que je suis maladroit.. Désolé... »

- Tu peux pas regarder où tu marche, crétin ? Fais gaffe bordel !

Rassemblant mes affaires éparpillées sur le sol, je me retenais de ne pas le faire brûler vif pour son imprudence. Me relevant enfin en essuyant l'arrière de mon pantalon, je levais les yeux pour voir le coupable de cette 'agression'. Facilement remarquable, la feuille qu'il tenait dans la main affichait une ressemblance avec celle que la secrétaire m'avait donné, en fait, elle était la copie conforme du plan du lycée. Cet élève était donc, lui aussi, nouveau à Mystic Falls. Peut-être que cela était une bonne occasion pour me faire des amis.

- T'es nouveau aussi à ce que je vois...

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“Foncer à vive allure sur quelqu’un et le renverser. Tout moi ça. Le premier jour en plus. Génial. Prodigieux. Formidable ! T’as fait du bon boulot mon Irving.”

me marmonais-je tandis que j’assistais, impuissant, à la furie que j’avais moi-même créée. Je regardais la fille sur le sol. Son regard était assassin, ses mots acerbes. Elle aurait pu me trancher en deux d’une seule oeillade. Pas forcément rassurant. J’aurais pu gonfler le torse, montrer que cela ne m’affectait pas mais après tout, j’étais en tord : lui montrer que je n’étais qu’un petit chien aux yeux doux serait probablement la meilleure technique pour éviter de me créer de nouveaux ennemis. Je n’en avais clairement pas besoin. Ma poisse s’en chargerait bien assez tôt. Je restais là, stupide, la regardant se lever. J’aurais pu l’aider à ramasser ses affaires étalées sur le carrelage. J’aurais pu lui tendre la main pour l’aider à la relever. J’aurais pu m’excuser derechef. Mais quelque chose m’intimait l’ordre de rester aussi loin d’elle que la convenance ne pouvait l’accepter. “Me touche pas, je mords” auraient été les mots inscrits sur sa casquette si elle en avait une. Cette idée aurait pu lui faire sourire, s’il n’était pas totalement paralysé par la peur d’avoir déclenché la chute d’une gigantesque structure en dominos. Le genre bien casse-pieds à faire. Parce que je le savais. Tout commençait ainsi. Une maladresse, une autre, et puis les bizarreries, encore des maladresses, … Et je me retrouvais fui comme un pestiféré ou un lépreux. Mais qu’est-ce que j’étais au juste ? Pourquoi avais-je autant de malchance ? Le sort désirait-il vraiment s’acharner sur la modeste personne d’Irving Pharrell, nouvel élève de dernière année au lycée Mystic Falls ? Sérieusement ? Si ça n’était pas le cas, ça en avait tout l’air. Encore une fois, je m’étais perdu dans mes pensées. Une énième fois. Toujours une fois de trop. Heureusement, je pus déceler la fin de la phrase, une question peut-être

“... nouveau ici…”

Sans vraiment réfléchir, activité que je devrais plus souvent pratiquer, je lui répondis : ”Ah euhm.. Oui, c’est ça. Je suis nouveau.” Je m’arrête quelques secondes, le regard fixé sur le bout de papier froissé qu’elle tient entre ses doigts fins. Le même dessin de labyrinthes en forme de noeud de serpents. Si j’avais pris la peine d’écouter sa phrase précédente, j’aurais su qu’elle était également nouvelle. Néanmoins, à la ramasse, je lui posais tout de même la question : ”Ah tu es nouvelle.. avant d’ajouter avec un peu trop d’empressement ”Ces plans, c’est une horreur. Ça devrait être proscrit de les distribuer.”Pour la première fois depuis un certain temps, je me mettais à rire. Un rire stupide, en soi mais un rire quand même. Tiré de ma torpeur, également liée à mon manque évident de sommeil, je me sentais nettement mieux. Et puis, j’avais désormais la certitude qu’elle ne me tuerait pas de suite. Finalement, elle était plutôt de bonne compagnie. Préférant en faire une alliée plutôt qu’une ennemie, je lui proposais que l’on se rejoignît. “Tu sais, quitte à se perdre… Autant le faire à deux.” Et qu’importe même que nous arrivions en retard.

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Irving and Lucinda

...Ou pas, finalement. Premièrement, je n'étais pas du genre à me faire des amis facilement, et de ce fait, à la Nouvelle-Orléans, j'en avais peu, pour ne pas dire aucun. Et deuxièmement, commencer une amitié de la sorte, par une collision violente, avec type, semblant être totalement perdu dans le lycée, autant que dans sa tête. Non. Impossible. Certes, qui disait nouvelle ville, était synonyme de nouvelle vie, mais là, tout de suite maintenant, c'était trop me demander. En fait non, je n'avais aucunement envie de me faire des amis et de jouer à l'adolescente parfaite, traînant en bande et parlant garçons et manucure. Ce n'étais pas moi du tout ça et cela ne le serait sans doute jamais.

Je reclassait tant bien que mal mes feuilles ramassées rapidement, déterminée à ne pas céder à la tentation d'être désagréable avec ce jeune homme. Jeune homme qui était, du surcroît, ma toute première VRAIE rencontre de ce lycée. Bien entendu, je priais pour ne pas tomber dans les mêmes cours que lui, mais, le faire brûler vif serait une solution envisageable pour ne plus risquer de lui rentrer dedans.
En face de moi, l'inconnu semblait avoir retrouver la parole... mais pas sa tête. « Ah euhm.. Oui, c’est ça. Je suis nouveau....[...]Ah tu es nouvelle.. » Non du tout, j'adore avoir un plan du lycée pour induire en erreur... Idiot ! Tout comme il devrait être proscrit de laisser traîner des dangers public de ton genre, me marmonnais-je. Et en plus il rit de ses bêtises. Oh mon Dieu, mais j'ai échouée chez les fous. Cependant, je gardais mes pensées pour moi, me contentant, simplement, de lui sourire et de lui répondre, ou plutôt tenté de lui répondre avec gentillesse.

- Tu sembles observateur... et pourtant, tu m'est quand même rentrer dedans. Je pense que tu ne sais pas te servir de tes deux pieds.

Et voilà, je ne pouvais pas être plus agréable, surtout pas après m'être retrouvé au sol à cause de lui. Mais, j'allais me contenter de lui pardonner. Après tout, on m'avait donné une seconde chance alors que j'avais commis un crime bien plus grave, pour ce fichu vampire qu'est Marcel, donc, pourquoi ne pas lui en donné une nouvelle à ce lycéen. Nous devions repartir sur un bon pied, j'étais prête pour cela. A ma façon du moins...

- T'as peut-être raison. Quitte à être ridicule à souhait, autant être deux... Je m’appelle Lucy, et toi ?

C'est ce que j'appellerais un bon début !

EKKINOX

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Non non. Ça n'allait pas. Rien n'allait. Etais-je devenu niais depuis le déménagement ? J'avais tendance à réellement me conduire comme un manche. Oui, c'était vrai. J'avais comme réflexe de toujours faire preuve d'introspection. Et après tout, si je voulais garder la tête sur les épaules, j'avais plutôt intérêt. Question de survie. J'aimerais pouvoir faire preuve de mon charisme d'antan pour parler avec la faune environnante que représentait l'amas d'élèves de ce lycée.

Je leur aurais sûrement fait peur, attisé la jalousie et rendu vulnérable comme des brebis tous ceux qui ont le cran de s'identifier comme étant un membre d'une quelconque supériorité. Les "populaires". Ceux que j'avais appris à haïr. Les plus vils. Pas forcément les plus fûtés mais en tout cas, c'était les plus redoutables. L'obscurantisme de ces personnes limitées était probablement l'origine de toute cette méchanceté gratuite dont les pseudo-tyrans font preuve. Au fond de moi, je savais que je pouvais les écraser. Les réduire en pièces voire même en bouillie.

Je sentais mon esprit tendu comme un fil de rasoir. Mon sang battait contre mes tympans avec une force redoutable. Le moindre de mes muscles étaient comme chauffé à blanc. Douloureux ? Peut-être. Cependant, s'en dégageait une sensation d'exaltation, comme un plaisir tout particulier à l'idée d'ouvrir les valves pour laisser tout ce que contenait mon sac se vider. Mais je ne pouvais pas. Bientôt, il se repasserait des choses étranges. Non... Je ne pouvais pas l'accepter. Je jettais un regard rapide sur la jeune fille, toujours au sol. Mon regard, lui, se posait une fraction de seconde plus tard sur le néon au dessus de nous. Grésillements. C'était la première étape avec l'éclairage. Je m'efforçais de prendre des grandes bouffées d'air tout en récitant inintelligiblement la première chose qui me vint à l'esprit : les premières phrases du discours de John Galt dans La Révolte d'Atlas d'Ayn Rand. Le feu intérieur se calmait mais restait présent. Des souvenirs de mon ancien lycée, à Norfolk, me vinrent. Si seulement je pouvais faire payer ses morveux d'une quelconque manière... Le néon grilla.

Je reportais mon attention sur la fille. J'entendais sa voix comme un écho lointain. Je crois qu'il était question de maladresse et de pieds. Elle devait sûrement parler de moi. Dans d'autres circonstances, autre que celle d'un premier jour dans ma dernière année de lycée dans une nouvelle ville avec un nouveau voisinage et de nouvelles rumeurs, j'avoue que j'aurais pu me vexer. Avant. Ce genre de remarques ne m'affectaient plus du tout aujourd'hui. Pas le moindre du monde. C'était l'image que je m'étais créée plus ou moins volontairement de toute façon, non ? Ouais. On va dire ça.

"... ridicules à souhait, autant être à deux... Lucy, et toi ?"

Ses mots avaient eu la chance d'attendre mes oreilles tandis que mes prunelles s'étaient à nouveau posées sur le néon grillé. Je n'avais qu'une envie : partir en courant. Ce que je fis plus ou moins, en avançant d'un pas rapide. Voyant qu'elle ne comprennait pas pourquoi je me mouvais si précipitement, je lui fis un signe de tête vers le couloir. Marchant d'un pas pressé à ses côtés, je lui répondis enfin.

"Irving. C'est mon nom. ... Enchanté Luce."

Déambulant un peu trop rapidement dans le dédale, j'essayais de faire la conversation sans pour autant être trop envahissant. Âge, ancien lieu de résidence, options choisies, matières préférées, la météo : des sujets passe-partout.Après tout, elle n'avait pas vraiment l'air enclin à livrer ses secrets au premier venu. Une qualité, en soi. Facilement évincée par ses réactions hautaines, soi disant passant... Mais elle n'avait pas l'air de demeurer une de ces filles tyranniques ou populaires, appellez "ça" comme vous voudrez, qui prennent un malin plaisir à se montrer condescendantes, sortir avec le quaterback, se moquer des autres filles et finir tragiquement engrossées quelques mois après la fin de leur lycée. Cette idée sarcastique le fit sourire. Un simple petit rictus tandis qu'ils marchaient plus pour marcher que pour aller à un endroit précis.

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Irving and Lucinda

Il était étrangement silencieux et semblait avoir l'esprit ailleurs. Je pouvais voir sans difficulté une goutte de sueur perler sur son front. Le néon au dessus de nous avait clignoté avant de griller complètement, laissant une petit part d'ombre dans le couloir pourtant éclairer par l lumière du jour passant au travers des vitres des portes derrière nous.

Non pas Luce ! Lucy ! Avec un i-grec à la fin. C'est pas compliqué pourtant, je dois l'écrire sur mon front ? Voilà ce que ma langue brûlait d'envie de prononcer, et pourtant, je restais muette quelques instant afin de ne pas lui lancer des méchancetés gratuites, une fois de plus. A la Nouvelle Orléans, je n'aurais pas hésité une seule seconde pour dire à quelqu'un ce que je pensais de lui. Ici, je ne sais pas, quelque chose en moi m’incitait à partir sur un pied nouveau et être un peu moins peste, surtout en ce premier jour de cours. A Mystic Falls, la magie était autorisé, et l'idée de l'utiliser n'importe quand et n'importe où était tentante. L'envie de le faire griller pour s'être trompé dans mon nom aussi. Seulement, depuis mon arrivée, je n'avais pas exercé, Mamà semblait avoir des choses plus importantes à faire que m'apprendre à utiliser ma petite magie. A part m’entraîner dans ma chambre à allumer et éteindre des bougies, je n'avais rien fait d'autre, donc faire brûler vif ce cher monsieur, m'était impossible. Et puis... en avais-je réellement envie ? Peut-être que non finalement.

Mon attention retournée sur lui, il n'était déjà plus en face de moi mais avait déjà avancé de quelques pas pressés et se trouvait à quelques centimètres derrière moi. Et c'est alors qu'il sortit enfin de son silence pour se présenté à son tour. Il s'appelait Irving. Drôle de nom, mais le miens était-il mieux ? Oui ! Mais tout de même, porter un prénom comme le sien au quotidien ne devait pas être évident. Malheureusement, ce type n'avait vraiment rien en sa faveur. Quelle triste sort.

Bref, après avoir tourné les talons, j'essayais de marché à sa vitesse, trop rapide, trop peu certaine, et certainement pas adapter pour trouver sa salle de classe.
En discutant de banalité sur notre ancienne vie, j'étais resté très évasive sur mon origine, j'avais volontairement mentit sur mon ancien lieu de vie. Miami lui avais-je répondu. Pas très malin car, qui, normalement constitué, quitterait une ville ensoleillée comme Miami pour venir s’encroûter à Mystic Falls ? Personne, à part des fugitifs. Ce que nous étions, avec Elizabeth, au fond. Des bannies.

- Alors, qu'est-ce qui t'amène dans cette... jolie ville ? Ne me dis pas que tu es un de ces 'chasseurs' venus traquer Dracula, sinon je t'enfonce la tête dans un casier, rigolais-je.

J’espérais vraiment qu'il n'en soit pas un, car cela serait bien compliqué si nous devenions amis, mais plus que tout, j'espérais qu'il ne soit pas non plus un vampire. Car mon instinct de vengeance ne se gênerait pas pour le massacrer en place publique pour l'humiliation que m'avait infligé Marcel. D'accord, j'avoue que cela ne me dérangerais pas le moins du monde, mais tout de même... Pour un peut-être, futur, ami, un simple et banal humain serait préférable.

- Et sinon, on va où là ? Non parce que à ce rythme là, tu sais, le tour du monde en 80 jours est à notre portée !

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[quote="Irving Pharrell"]

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Dévalant les couloirs à une vitesse pas forcément propice à l’orientation, j’étais mal à l’aise. Quelle image pouvais-je bien donner de moi-même ? J’enchaînais les bourdes et les maladresses. Ça changeait tellement de mon vrai caractère. Au moins celui-là avait-il le mérite d’être un masque crédible puisqu’il reflétait si bien ce que j’étais avant tout ça. Avant ces éclaires fous, ces éclatements de verre insensés, ces chutes pour le moins étranges. Et que dire des vents puissants ! Faire des efforts. Qu’avait dit la psy déjà ? Ah oui. Grandes respirations… Je bloque… Je relâche doucement… Je m’exécutais tandis qu’elle me parlait de sa vie. Pour une fois, je fis réellement attention à ce qu’elle me disait ce qui eut comme effet immédiat de me calmer un peu. Miami ? Pour moi, cette ville sonnait comme une promesse de sable fin et de températures chaudes. Pas vraiment ce que j’aimais le plus, je préférais de loin un climat tempéré voir humide, allez savoir pourquoi, mais cela devait être plutôt pas mal de piquer une tête avant d’aller en cours. Bizarrement, et presque sans aucun rapport, je me dis que j’aurais bien aimé vivre là-bas. Une maison face à la mer. En automne, évidemment. Revenant à la réalité, je faillis lui lancer un incisif : mais qu’est-ce que tu fous là, à Mystic Falls, alors que tu aurais pu continuer à te faire dorer la pilule ? Cependant, j’avais au moins un minimum d’éducation et j’en conclus que ce genre de familiarités n’était pas forcément adapté pour une première rencontre. J’opinais donc d’un mouvement de tête courtois, simple. Le strict minimum. Ce qui paraissait au combien étrange tant je marchais vite… Je courais presque. Intérieurement, je me frappais la tête de la paume de ma main une bonne cinquantaine de fois. Ralentissant un peu, et sous sa remarque juste mais pas nécessairement agréable à entendre, je ralentissais. C’est que cette Luce était très pincée et acerbe. Une partie de moi avait envie de lui clouer le bec mais l’autre, la dominatrice, en convient que j’étais nouveau, relativement faible et bien trop paniqué pour faire quoi que ce soit. Je me dis intérieurement que je détestais mon sens logique. Saleté de surmoi. Vint ensuite son tour de me demander la raison de ma présence dans ce trou à rats qui semblait de moins en moins miteux au fil des jours.
« Je suis originaire de Norfolk donc ce n’est pas très loin. Et puis… Mes parents voulaient s’éloigner un peu de la ville et de sa palette de bruits les plus incommodants les uns que les autres. » mentis-je.
Quant à la deuxième partie, celle sur les chasseurs, j’en avais pas une réelle idée. Dans ma tête, ces « chasseurs » étaient des sortes de redneck au chapeau en raton laveur véritable et armés d’un fusil à la crosse en bois. Cette image me fit sourire insidieusement.
« Non, non. Je ne suis pas là pour ça. Qu’ils chassent ce qu’ils veulent. Moi je finis ma terminale et je me casse de ce trou. »
Cette fois-ci, c’était totalement vrai. Rester chez papa et maman vida eternam ? Plutôt mourir. Réellement. Après tout ce stress, une envie de clope montait en moi. Mais il faut que je clarifie ce point. Je n’ai jamais été ce genre d’adolescent commençant à fumer seulement pour « faire comme tout le monde ». Non, non. La cigarette n’a toujours été qu’un passe-temps occasionnel remplaçant une fête quand et où il ne pouvait en avoir. La fumée en elle-même ne dégageait pas vraiment un plaisir particulier. Demeurait seulement ce même goût d’excès, d’interdit, de libre explosion. Cela ne faisait pas nécessairement de moi un fumeur régulier. Finalement, je n’avais pas envie de me rendre à ce premier cours, surtout qu’il s’agissait d’un cours d’espagnol. J’avais toujours haï cette matière. Je regardais Luce avec intensité tandis que j’interrompais brusquement ma marche.
« Bon écoute… As-tu vraiment envie d’aller à ce premier cours ? Je ne voudrais pas t’inciter à sécher mais, de mon côté, j’me sens vraiment pas. Et si on allait jeter un œil à toutes les salles de ce foutu lycée avant de se caler quelque part et de décompresser. On aura qu’à aller au cours d’après. Ce serait de leur faute après tout. Leurs plans c’est de la merde. »
Je savais que mon idée était loin d’être bonne mais je n’avais décidément pas le cœur à m’asseoir à un bureau et faire comme si j’en avais vraiment envie. De toute façon, le résultat serait forcément infructueux alors à quoi bon ? Je posais mes yeux marron ternes, contrastant avec ma peau blême, attendant sa réponse, là, immobile dans ce labyrinthe aux couloirs et portes tellement nombreux qu’il me semblait tout droit sorti d’une œuvre d’art surréaliste.

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Collision Mystique

Irving and Lucinda

- Norfolk, Virginie ? Tes parents sont militaires ? En tout cas, c'est gentil de donner une petite chance à cette ville... C'est pas si horrible que ça. Si on en oublie les vampires et autres créatures étranges du genre.

D'ailleurs, qu'était-il lui ? Un vampire ? Non il ne porte pas de bijoux bleu, peut-être un loup... Ou un simple humain, totalement paumé qui finira par traîner avec le groupe de camés. Ouais, c'est plutôt ça ! Un dépressif prochainement accroc aux drogues. J'attendais de voir ça. Moi, peste ? Oui mais je suis née ainsi, c'est dans ma nature depuis toujours.
J'observais discrètement sa façon de marcher rapidement, et, oui, quelque chose cloche chez lui. Je le sentais, j'en étais même persuadé. Mais quoi ? Et puis, cela vaudrait-il vraiment la peine que je m'intéresse à sa personne, sachant que la mienne occupe la plus grande partie de mon temps ? Non ! Je ne suis pas venue à Mystic Falls pour me faire des amis après tout. La première raison est connue de tous, et la seconde n'est que pour amélioré et développer de nouveaux pouvoirs, car une sorcière incapable de pratiquer n'a plus qu'à se suicider.
Quoi qu'il en soit, là n'était pas le sujet. Il m'avait proposé de 'visiter' de lycée avec lui, donc autant en profiter puisque j'ai eu la bonne idée d'accepter.
Nous marchions donc l'un à côté de l'autre, enfin presque puisque il était tellement rapide qu'avec mes petites jambes, il m'était difficile de rester à son niveau, lorsqu'il eu un incroyable idée. Sécher les cours ? Avais-je devant moi le badboy de son ancien lycée ? Nin, impossible. Il... avait l'air tellement stupide tout à l'heure en me rentrant dedans...

- L'idée est particulièrement tentante, mais, pour un premier jour, il vaudrait mieux éviter de s'attirer les foudres des profs. Même si cela ne m'enchante pas des masses, je dois quand même aller en cours. De plus, la directrice est une vieille pote de ma mère. Désolée. Mais on remet ça à un autre jour si tu veux. Ce sera avec joie.

Nous passions devant une classe dont la porte était resté entre ouverte et d'où la voix du prof résonnait dans le couloir. Un passionnant cours de biologie semblait se dérouler à l’intérieur. Enfin quand je dis passionnant, c'était ironique.

- Finalement, tu sais quoi ? Je n'ai plus envie d'aller en cours et j'ai même mieux comme idée. Tu connais le Mystic Grill ? Il paraît que le café y est bon. Ça te dit d'y aller ?

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