« Le temps efface tout, et à la fin, il ne reste que les ténèbres. » - Lenny.

Mon objectif de vie ? Acquérir du pouvoir, encore et encore. Il m'en fallait toujours plus, je n'étais pas capable de m'arrêter. Maintenant que j'avais goûté à la puissance, j'en voulais encore. J'avais tué mes parents pour devenir plus forte, ça prouvait à quel point j'étais motivée par tout cela. Après tout, rares sont les enfants capables de commettre un tel acte. Ôter la vie de ceux qui nous l'ont donné, quelle ironie ! A mes yeux, ils n'avaient jamais été rien d'autre que mes géniteurs. Le seul lien que l'on avait été celui du sang, mais ça n'allait pas plus loin entre nous. J'étais la petite ratée de la famille, le bouc-émissaire mais à présent, j'étais la plus puissante de cette famille et cela, grâce à eux.

J'avais passé ma nuit entière à faire des recherches. Tantôt sur internet, tantôt dans des livres. Tout ceci m'avait donné plusieurs idées dont une que j'allai mettre en pratique tout de suite. L'aube se levait, c'était le moment. Habillée d'une robe noire moulante, décolletée et courte à souhait je me dirigeai vers le cimetière de Mystic Falls. L'endroit serait probablement désert à cette heure-ci et quand bien même ne le serait-il pas, je tuerai les personnes présentes.

Arrivée sur les lieux, je m'installai au milieu des pierres tombales, disposant cinq bougies tout autour de moi. Je fermai les yeux, les genoux au sol et les paumes ouvertes vers le ciel après mettre mis au centre de ce cercle de bougies. Le vent fit voler les feuilles présentent tout autour tandis que la hauteur des flammes s'accentua. Cela confirma que le sort avait marché. La pleine lune était dans quelques jours, le sort tiendrait donc jusque là. C'était de loin l'une des meilleures idées que j'avais eu dans ma vie. Tout vampire qui rentrerait dans cette zone serait prisonnier jusqu'à la pleine lune. Ainsi, une fois qu'ils seraient réunis ici, je pourrai les exterminer et ainsi me servir de leur mort pour devenir plus forte.

Une branche cassa et je me relevai immédiatement, regardant autour de moi. Un sorcier était présent, je le sentais. « Montres-toi, je sais que tu es là. » Dis-je d'un ton des plus arrogant, comme j'en avais si bien l'habitude depuis que tout ce pouvoir m'était monté à la tête.

Ok, pour le coup, j'avais vraiment l'air d'une conne, ce n'était qu'un chevreuil, mais malgré cela, je sentais quand même la présence d'un sorcier dans ce cimetière. Sorcier qui ne tarda d'ailleurs pas à montrer le bout de son nez. « Je me suis dis que ça valait le coup d'essayer. Je voulais voir si j'arrivai à parler le chevreuil, mais apparemment non ... » Lui lançai-je d'un air amusé bien que mon regard montrait clairement le contraire. J'avais horreur qu'on se foute de moi.

Comment connaissait-il mon nom ? Mon nom au complet qui plus est. Jamais personne ne m'avait appelé Calliope, je détestai ce prénom. C'est pourquoi depuis toute petite, les gens m'appelait Callie, c'était beaucoup plus joli. « Callie. » Lui dis-je froidement. « Et à qui ai-je l'honneur ? » De toutes évidences, il semblait me connaître et peut-être même qu'il m'avait suivis jusqu'ici, va savoir. Je n'avais jamais vu ce type de toute ma vie.

Ramassant les bougies, je rangeai ces dernières dans mon sac à main. J'espérai qu'il ne savait pas ce que j'étais venu faire ici, cela devait rester secret, aucun sorcier ne devait être au courant du sort que je venais de lancer. Je ne voulais pas que quelqu'un d'autre l'utilise à son avantage. J'étais celle qui avais lancée ce sort, celle qui massacrerai les vampires qui s'aventureraient ici et celle qui canaliserait leur énergie. « C'est un peu tôt pour venir dans un cimetière non ? Tu m'as suivi ? » Après tout, rien n'était à exclure et il est vrai qu'il était extrêmement tôt pour une visite au cimetière, voilà pourquoi je m'interrogeai sur ses véritables intentions.

« A quelqu'un qui en sait plus sur toi que tu ne peux l'imaginer... » Dit-il alors qu'il me tend l'une de mes bougies que je lui arrache des mains avant de lâcher un léger rire, la remettant dans mon sac, je pose ma main sur ma hanche en le regardant fixement. S'il me connaissait si bien, il devait être au courant qu'il ne fallait pas me chercher. Peut-être même qu'il était également au courant de mon côté folle furieuse. « Tu as l'air bien sûr de toi. Mais bon, soit. Si tu me connais si bien, tu dois savoir ce que je suis capable de faire. » Je lui fais un clin d’œil. C'était clairement une menace, chose que j'avais toujours eu l'habitude de faire. Menacer quelqu'un lui montrait que je n'avais peur de rien, et surtout pas de torturer et de tuer. J'avais déjà un bon nombre de morts à mon actif et ajouter cet homme à ma liste ne me gênerait pas du tout, au contraire même. Après tout, à mes yeux, un sorcier mort à plus à offrir qu'un sorcier vivant. « Serais-tu paranoïaque ? » Je lui souris tout en jouant avec l'une de mes mèches de cheveux. « Ce serait plus de la méfiance. » Bon d'accord, peut-être aussi un chouïa de paranoïa. « J'étais dans l'église lorsque je t'ai vu utiliser ta magie. Tu devrais être plus discrète la prochaine fois. » Je lâchai mon sac à terre avant de m'approcher de lui d'une démarche lente et aguicheuse. Je me trouvai à quelques centimètres de son visage quand je fis balader mes doigts sur son torse tout en me mordant la lèvre. « Je n'ai jamais aimé la discrétion, je préfère de loin me donner en spectacle. » Il comprendrait sûrement que je faisais allusion à tout autre chose. Je me mis dos à lui, me baissant pour aller chercher mon paquet de cigarette dans mon sac afin de le laisser profiter de la vue direct qu'il aurait sur mes formes que cette robe ne cachait pas du tout, au contraire. « Après la révélation des vampires, ce serait dommage que ce soient les sorcières qui se fassent avoir. Se retrouver soumises une telle société... ce serait l'horreur.» Mettant ma cigarette dans la bouche en me relevant, j'allumai cette dernière grâce à la magie, recrachant la fumée sur son visage. « Estimons-nous heureux que les chevreuils ne puissent pas parler alors ... » Même si notre existence venait à être révélée, je suis sûr que je ne risquerai rien. J'avais cette faculté à penser que rien ni personne ne pouvait m'atteindre. Cette façon de penser conduirait probablement à ma perte d'ailleurs mais peu importe, je savais que si un jour je devais y rester, je ne partirai pas seule, j'emporterai le maximum de monde dans ma chute. Écrasant ma cigarette après à peine quelques bouffées j'agrippai avec douceur ses bijoux de famille avant de venir lui murmurer à l'oreille après la lui avoir lécher. « Qu'est-ce que tu me veux ? »