How can I help you?

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How can I help you?

Sa tasse de café à la main, Lincoln prit la direction de la sortie la plus proche de son service. Elle n’était pas très empruntée par les patients, idéale pour faire une vraie pause dans son travail. Il était environ 16h, l’heure de prendre sa dose de nicotine. L’infirmier déposa sa tasse sur le banc et alluma sa cigarette. Une gorgée, une bouffée, une gorgée, une bouffée. Lincoln profitait de ce moment pour s’isoler, loin de l’agitation et surtout loin du sang. Ce sang qui le tentait à chaque instant. Et pourtant, il devait bien gagner sa vie. Ce n’était pas Klaus qui allait le payer… Et puis il n’était pas bon d’être vampire en ce moment, ce n’était vraiment pas le moment de se faire remarquer. Il n’y a pas si longtemps, il se contentait de boire une poche de sang de temps à autre avec Brooke mais l’hôpital avait accru la surveillance de la banque de sang au sein de l’hôpital depuis la révélation de l’existence des vampires. Et aller à la banque de sang pour vampires revenait à révéler sa nature et se faire tatouer au passage. Autant dire que l’hybride luttait fort pour ne pas céder. Il ne savait pas combien de temps il allait pouvoir tenir et cela l’effrayait plus que tout. Rien que de penser à tous ces battements de cœur autour de lui le rendait nerveux. Il se perdit dans ses pensées, le contour de ses yeux trahit sa soif de sang et ses dents s’acérèrent. Puis un bruit au loin lui fit reprendre ses esprits. Il passa son index sur une de ses canines.

« Hum. Piquant. »

C’était devenu un tic, comme pour vérifier qu’il était à moitié vampire et que les signes physiques étaient bien là. Son index saignait légèrement, il suça le sang puis retourna à l’intérieur de l’hôpital. Sa tasse vide dans l’autre main il entra en collision avec quelque chose, enfin plutôt, quelqu’un.

« Pardon, je ne vous avais pas vu. »

La jeune femme semblait chercher quelque chose.

« Est-ce que je peux vous aider ? » demanda t-il totalement détaché, une pointe de sang perlant sur le bout de son index.

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Déambulant avec détermination dans les rues de Mystic Falls, mouchoir en main, les yeux cernés par la fatigue, je traçais à présent ma route vers ma voiture afin de rejoindre l'hôpital du coin, le seul d'ailleurs. Cela faisait des jours que je traînais un virus, une bonne grosse crève qui ne passait pas, et voilà que mon médecin me délivrait un arrêt de travail et m'ordonnait de faire des examens de routine pour voir si tout allait bien. Quelle plaie. Franchement. Comme si je n'avais que ça à faire.

Montant dans le véhicule en bougonnant, je démarrai en trombe, manquant de percuter un autre automobiliste, puis jurai d'une voix cassé par les quintes de toux. La journée qui avait déjà mal commencé ne cessait d'empirer. Toutefois, je pensais sincèrement avoir touché le fond après avoir tourné un moment pour trouver une fichue place... Oui, pensais, car le pire m'attendait, gentiment à l'entrée du bâtiment que j'avais maudit au volant.

Totalement ailleurs, l'esprit embrumé par la fatigue intense, je n'avais pas vraiment pensé à glisser quelques petites armes utiles dans mon sac. Il fallait dire aussi que ce n'était pas vraiment le moment de s'amuser à tuer du vampire juste pour se calmer les nerfs, mais jamais je ne faisais preuve d'autant d'inconscience. La maladie du moment inhibait mon esprit aiguisé de chasseuse et me donnait envie rejoindre mon lit pour dormir de longues heures accompagnée par mes amis les mouchoirs, la tête plongée dans mes plans de vengeance pour anéantir celui qui hantait mes nuits. Ainsi, je marchais d'un pas léger, totalement déconnectée du monde lorsque mon corps percuta violemment un jeune homme qui se trouvait sur mon chemin.

« Oh.. pardon je.. »

Grimaçant légèrement, je me tournai vers lui, un œil à demi clos suite à la migraine violente que le choc avait relancée. Restant alors sur place, perdue, je me frottai les yeux emplis de fatigue et écoutai sans vraiment faire attention la question de l'inconnu..

« Non, ça va , je... »

Remise partiellement de la collision qui m'avait secouée, je détaillai alors le physique familier de cet homme d'un œil vide... A vrai dire, il me disait quelque chose, mais les souvenirs ne se remettaient pas convenablement dans mon esprit pour me permettre de faire une réflexion plus poussée... De ce fait, je restai plantée devant lui, en tanguant légèrement, jusqu'au moment où tout me revint en tête à la façon d'une bonne grosse gifle.

Mon regard se durcit, tout comme mes traits... Et ce fut un rire nerveux, empli de sarcasmes qui s'échappa alors de mes lèvres avant que je ne puisse traduire mes pensées pour expliquer mon étrange changement de comportement.

« J'me disais bien que votre tête me disait quelque chose... »

Sèche et d'une froideur extrême, j'avais lâché mes mots sans en dire plus. Retenant mon envie de parler de rayons de soleil ou de festins à volonté à proximité, je finis par soupirer. Cela ne servait à rien de le provoquer, d'une part car que j'étais bien en forme, et d'autre part, car il y avait trop de monde dans le coin pour un règlement de compte verbal. D'autant plus que lui ne me connaissait pas au final, c'était moi qui l'avais aperçu avec Klaus, une fois... Une seule fois et cela avait suffit à me faire un avis sur la chose.

Me ravisant très rapidement, toujours en gardant cette expression de dégoût sur le visage, je reculai finalement de quelques pas pour sortir une dernière réflexion.

« Laissez tomber, j'me suis plantée. Bonne journée. »

Le regard noir, je traçai ma route pour entrer à l'intérieur de l'hôpital... Toutefois, à peine arrivée dans le hall, je me figeai littéralement, incapable de me souvenir du chemin que je devais prendre pour rejoindre la branche radiologie et analyse. Décidément, le destin avait décidé de me torturer.

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Bizarre. Cette fille était vraiment une freak. Ok elle n’était peut-être pas du tout dans son assiette. Mais son comportement était assez inattendu et digne d’un bon cas que Brooke devrait étudier. Et c’était peur dire. Alors qu’elle tanguait légèrement, Lincoln leva les mains afin de l’attraper en cas de chute. Mais c’est alors que son regard changea du tout au tout. Ce changement fut tellement perceptible que Lincoln recula d’un pas par réflexe. Avait-elle des hallucinations ? Il ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam, pourquoi semblait-elle vouloir le tuer ? C’est alors qu’elle se mit à rire, pas un rire amical, non celui qui crie vengeance et victoire. On peut dire que sa présence avait l’air de lui faire de l’effet. Mais pas vraiment dans le sens où il l’aurait espérer.

« Vous êtes sûre que ça va… »

Ignorant ce qu’il venait de dire, elle lui annonça le connaître. Il aurait préféré avoir une groupie plutôt qu’une psychopathe sur le dos mais bon, apparemment, il allait falloir s’en contenter. En temps normal, il aurait blagué sur le fait qu’elle le connaissait mais là, le moment n’était pas très approprié à l’humour.

« Je ne crois pas vous avoir déjà vu, vous êtes ? » demanda t-il, sa curiosité piqué au vif.

L’expression de son visage lui rappela quelqu’un, Kelly. Savait-elle pour lui ? Ce qu’il était ? Avait-elle peur comme Kelly ? Non, c’était autre chose. La haine.

« Je n’en crois pas un mot. » dit-il en la regardant prendre la direction opposé, l’air contrarié. Puis elle s’arrêta, cherchant à nouveau son chemin. Sans attendre qu'elle ait déguerpi, il s'approcha d'elle, lui empoignant le bras.

« Répondez à ma question. » lui murmura t-il avec fermeté dans l'oreille. Sa politesse le laissa de marbre, si elle voulait jouer aux durs, dans ce cas là, elle avait trouvé le bon partenaire.

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Le souvenir remontait d'il y a peu... Et même si je n'étais pas en forme, les images restaient claires et précises. J'avais vu cet homme, près de celui dont je souhaitais la mort et la proximité qu'ils avaient eu n'avait pas été inhospitalière... Il était un ami de mon ennemi, donc, un ennemi.

Les tempes me lançant douloureusement suite à cette rage incontrôlable qui était venue m'agiter, je respirai calmement, par la bouche, faute de pouvoir faire mieux, afin de retrouver un minimum de paix intérieure pour pouvoir me souvenir du chemin malgré les odeurs de désinfectant nauséabondes. Toutefois, je n'eus pas le temps d'atteindre mon objectif car l'inconnu à crocs de l'entrée avait décidé de ne pas me laisser partir aussi facilement. Certes, j'avais ignoré ces paroles, et l'avais planté avec impolitesse en coupant court... Mais sa dernière remarque ne put passer inaperçue, pour la simple et bonne raison qu'il avait changé de ton et s'était glissé juste derrière moi pour me parler à l'oreille. Il ordonnait une réponse ? Il n'allait pas être déçu, même si je n'avais pas vraiment la tête à jouer au chat et à la souris.

« Sinon quoi, hein ? »

Après avoir lâché ma petite réflexion sur un ton blasé, je me retournai vers lui rapidement en lâchant un énième soupir. Plongeant alors mes yeux vitreux, je poursuivis d'un air lassé parsemé de sarcasmes.

« Vous allez m'hypnotiser pour avoir une réponse peut-être ? Ouais, ouais, j'suis au courant, j'ai déjà vu vot' tête aux côtés d'une autre qui me donne des envies peu conventionnelles. Les amis de mes ennemis sont mes ennemis comme on dit si bien. »

Je n'avais pas voulu marquer de temps de pause afin d'éviter d'être coupée après ma question cinglante. Cependant, je dus me stopper, pour subir une énième quinte de toux avant de reprendre en grimaçant.

« Bref, ça vous va comme réponse ? Parce que j'aimerais pas clamser comme une idiote dans ce foutu hall à cause de vos conneries. J'ai pas ma tête à blablater avec un gars comme vous. »

La colère reprenait le dessus, et voilà que j'agressai verbalement un pauvre type que j'avais classé dans la catégorie « à éliminer d'urgence une fois la santé de rigueur» en lui déballant des détails qui pourraient sûrement lui permettre de me retrouver. Tant pis, je n'étais pas d'humeur, ni en forme pour me lancer dans une lutte sans merci à coup de pics verbaux ou menaces en tout genre. Et puis, on était dans un lieu public, un détail que je semblais avoir oublier. Ainsi, je me contentai de passer une main sur mon front, en tanguant toujours comme une ivrogne qui aurait trop profité du bar du coin, tout en restant à ma place à attendre la réflexion qui me ferait filer une nouvelle fois.

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She is just a weirdo with no name

Si elle ne le voulait pas à ses basques, elle n’avait qu’à pas attiser sa curiosité. Une chose était sûre : ce n’était pas une vampire, il l’aurait senti. Par contre était-ce une sorcière ? Une chasseuse ? Il n’en avait pour l’instant aucune idée. Pour l’instant, aucun évènement surnaturel n’était survenu. Lincoln n’avait pas réellement réfléchi en la provoquant, il était téméraire, et venait de le prouver. Il était capable de foncer tête baissé, sans réfléchir.

Et la jeune femme ne semblait pas avoir un mauvais fond même si elle était quelque peu effrayante. Il avait vu pire alors ce n’était pas ce petit bout de femme qui allait l’impressionner. Enfin, c’était facile de dire ça face à une personne malade comme un chien. Son altruisme l’avait totalement abandonné, tout ce qu’il voulait c’est savoir.

« Sinon je serai très vilain avec vous, et vous seriez très vilaine avec moi. » dit-il en essuyant la goutte de sang sur son index avec un air suffisant et un regard plutôt moqueur. Puis elle se retourna, comme un animal pris au piège qui se défendait. Il l’écouta, son arcade sourcilière droite relevée. L’hypnotiser ? Il se mit à rire calmement, sans se faire remarquer. C’était donc une humaine qui avait connaissance des vampires. Ok. Elle ne semblait pas avoir de pouvoirs, sinon même faible, elle se serait défendue.

« Pourquoi vous hypnotiserais-je ? Toute chasseuse digne de ce nom porte un bijou à la verveine. Je n’aurai donc aucun intérêt à vous manipuler, pas vrai ? »

Son air plus qu’arrogant affiché, il attendit une réponse de la chasseuse qui resta interdite.

« Non ?! Vous n’avez pas votre bijou sur vous, quel dommage. » dit-il sur un ton surjoué.

Évidemment, il savait à présent qu’il avait l’avantage, mais il n’en ferait rien. Lincoln n’était pas lâche. Puis il écouta la suite de tirade haineuse. Alors elle l’avait déjà vu avec quelqu’un qui lui donnait des envies de meurtres. Bon sang, Lyyant aurait pu au moins le prévenir qu’il avait brisé le cœur d’une si jolie fille, quel coquin ! Mais son ton était si acide qu’il ne pensa pas à une simple histoire de cœur. Il y avait une profonde tristesse et colère dans sa voix. Et le seul vampire qui pouvait en être à l’origine était…

« La haine que vous lui portez doit être à la hauteur du personnage. »

Il la laissa tousser à son aise, ne levant pas le petit doigt pour l’aider. Si elle parlait de tuer Klaus, la chasseuse courrait à sa perte. La jeune femme reprit la parole, passablement excédée que le Harper la retienne ici. Elle se fit d’ailleurs bien remarquée puisque tous les patients présents avaient les yeux rivés sur eux. Il ne put se résoudre à continuer la conversation ici.

« Ce n’est rien. Elle fait juste une crise de démence ha ha ! » dit-il en prenant la jeune femme par l’épaule et l’emmenant de force vers un local de stockage de matériel médical.

Il ferma la porte derrière lui. Lincoln ne savait pas trop pourquoi il faisait ça, il savait juste qu’il se devait de le faire, de lui parler.

« Je ne vais pas vous hypnotiser, alors dites moi ce qui vous amène à Mystic Falls. »

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La verveine. Quelle idiote. Comment avais-je pu l'oublier ? Me retenant de soupirer en me frappant le front brûlant d'un revers de main, je me contentai de prendre un air de défi. Petit air de défi digne d'une gamine de six ans vu mon état de décrépitude avancé. En le provoquant ici, je m'étais mise dans la mouise, c'était le cas de le dire, d'autant plus qu'il ne semblait pas vouloir me lâcher la grappe. Voilà qui était bien ma veine, à croire que le monde s'était ligué contre moi afin de me pourrir ma journée avec une facilité déconcertante...

Cependant, je ne me laissai pas abattre et comptai bien atteindre le service qui m'attendait et non m'écrouler en public, face à un ennemi qui passerait sûrement pour un héros. Un vampire travaillant à l'hosto, c'était tellement débile comme plan mais si ingénieux à la fois... L'art de trouver une bonne cachette tout en ayant un festin sous la main. Admirable. Vraiment. Mais pas assez pour apaiser ma haine qui comme il venait de dire, devait sûrement être à la hauteur du personnage qu'était Klaus.

Malheureusement, cette rage qui était aussi forte que la fièvre finit par atteindre un point de non retour lorsque l'inconnu aux crocs venimeux me saisit par le bras afin de m'entraîner dans une salle close après avoir déclaré au public que je n'avais pas toute ma tête. L'acte en lui même m'arrangea, toutefois, la façon de faire ne me plut pas vraiment. D'autant plus qu'il s'empressa de fermer la remise qui contenait du matériel une fois à l'intérieur...

Soupirant à nouveau, je finis par prendre appui sur une étagère le regard vitreux et excédé par tant de mise en scène. Sérieusement, qu'est ce qu'il n'avait pas compris dans mes paroles ? Ou au contraire... qu'avait-il compris pour vouloir me parler alors que je n'avais quasiment rien dit ?

C'est alors que la fameuse question fusa dans les airs... de manière plutôt directe. Me demandant intérieurement ce que j'avais mérité pour passer à table aussi rapidement sur ma venue à Mystic Falls, je restai silencieuse, sans détacher mes yeux de l'inconnu...

Répondre franchement en déversant ma haine ne servirait à rien, je devais donc la jouer fine pour qu'il comprenne sans trop en dire trop au risque de passer pour une fille qui racontait sa vie au premier venu qui lui barrait la route. Ainsi, j'attendis un moment, respirant au rythme de la douleur lancinante, avant de me lancer d'une voix énigmatique.

« Vous n'avez qu'à lui demander, à Klaus. »

Voilà, le prénom était enfin sorti de ma bouche en m'écorchant vivement les lèvres. De ce fait, je marquai une pause ponctuée par un soupir avant de reprendre en affichant un air méprisable.

« Vous lui demanderez aussi si ça l'a amusé de tuer mon frère sous mes yeux, sans aucune raison valable.»

Pour le coup, je n'étais pas vraiment franche... Lors de notre rencontre qui avait tourné au drame, nous avions pour but de chasser... Cependant, ce Klaus s'était montré surpuissant et avait pris la vie de celui auquel je tenais aussi rapidement qu'un claquement de doigts... Pourquoi s'attarder alors qu'une fuite tout simple aurait été plus facile ? Et puis, pourquoi est-ce que j'avais réussi à filer face à... ce qu'il était ? J'avouais que la question commençait à me titiller depuis quelques jours... Mes cauchemars de cette fameuse nuit étant de retour, je m'étais mise à penser que je n'avais pas eu de la chance, mais que le vampire m'avait laissée partir après son acte meurtrier. La fièvre et mon état devaient jouer un rôle la dedans... Il fallait à tout pris que je reprenne mes esprits avant de divaguer plus longtemps... mais surtout, je devais absolument me débarrasser de ce curieux buveur de sang.

« Pas besoin d'en dire plus. Vous êtes assez intelligent pour voir une réponse là dedans. »

Lâchant un léger rire nerveux sous forme de grimace, j'arquai alors les sourcils en levant les yeux au ciel...

« Quoique... pas sûre. »

Avait-il compris autre chose ? Ou avait-il d'autres questions suite à mes petites révélations ? Bizarrement, j'en avais l'impression... mais je n'avais pas envie de converser une minute de plus avec lui. C'est pourquoi j'avais décidé de lancer une dernière petite provocation avant de marcher en titubant légèrement vers la porte.

De plus en plus mal, je commençai à avoir chaud, très chaud, trop chaud et cela me faisait tourner la tête. Ne souhaitant pas défaillir tel un petit casse -croûte dans la salle, ou vomir sur les belles chaussures de Monsieur de le curieux, même si l'idée n'est pas mal, je m'accrochai alors à la poignée en fermant les yeux pour inspirer calmement. Cette fois, il ne me barrerait pas la route. Il n'en était plus question.

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Show me the violence in your heart

La chasseuse avait beau être terrassée par la maladie, elle était combattive. Son regard de défi en devenait presque amusant. Il ne savait pas trop quoi penser d’elle, elle semblait avoir un bon fond mais était un peu trop froide à son goût. Lincoln, lui préférait se laisser aller, vivre sa vie comme il l’entendait tout en restant soumis à Klaus. D’ailleurs, cette jeune femme savait-elle le genre de relation qu’avait Klaus et Lincoln ? Les pensait-elle amis ? Il était difficile d’être proche de Klaus, Lincoln n’avait pas réellement d’affinité avec lui si ce n’est qu’il l’admirait beaucoup, pourquoi ? Il n’en avait aucune idée. Même si son créateur était un meurtrier, il ne pouvait s’empêcher ce détail de sa mémoire. Perdu dans ses pensées, la jeune femme finit par lui répondre.

« Ha. » se contenta t-il de répondre, comme s’il n’était pas vraiment étonné qu’une chasseuse voue une haine sans précédent pour Klaus. Sa tête devait valoir très chère…

Même s’il s’en doutait, il fut quelque peu déçu de la réponse. Déçu de l’opinion que portait cette jeune femme à l’encontre de celui qui l’avait libéré de sa malédiction et lui avait permis d’avoir une vie normale. Puis elle évoqua son frère, tué par les mains de Klaus. Sans trop réfléchir, Lincoln lui répondit.

« Toutes mes condoléances pour votre frère, même si je sais que vous ne croirez pas un seul mot sortant de ma bouche. Cependant, être le frère d’une chasseuse implique beaucoup de risque, non ? » déclara t-il comme si la fatalité avait frappé le frère de celle-ci. Puis il se mot à parcourir les étagères, jetant un coup d’œil à certains produits de temps à autre. Comme s’il découvrait cet endroit pourtant si familier. « D’ailleurs, je pourrais vous tuer ici, sans que personne ne vous entende. » dit-il en continuant son chemin, l’air de rien.

Puis il revint vers la jeune femme et s’arrêta devant elle, un air un peu plus sérieux affiché.

« Et, il y un point que je ne comprends pas. Pourquoi vous a-t-il laissé en vie ? »

Il le savait, Klaus devait avoir une idée en tête, jamais il n’aurait laissé une chasseuse inexpérimentée à l’époque partir en cavale. Si elle était en vie, c’est qu’il devait avoir un intérêt tout particulier pour celle-ci, mais lequel ? Lincoln ne trouvait pas de réponse rationnelle.

Lincoln n’avait pas réalisé que la jeune femme n’avait pas répondu à sa question. Il resta planté là alors qu’elle tentait de filer à l’anglaise. Elle lui laissa deviner la raison de sa venue à Mystic Falls. Pour lui le motif de son arrivée semblait évident : la vengeance.

« Vous êtes drôle quand vous voulez! Si vous n’étiez pas malade, je vous aurai bien invité à boire un verre. En toute amitié bien sûr. »

Il la laissa se lever, bon cette fois-ci l’infirmier pouvait la laisser partir. Il en avait déjà trop fait à son goût. Sa vie ne le regardait d’aucune manière et ne l’intéressait pas. Puis il la vit toute tremblante se raccrocher à la poignée de la porte. En bon infirmier, il posa sa main sur son front.

« Bon sang, vous transpirez à grosses gouttes. Je comprends que notre proximité vous donne chaud mais tout de même. Haha ! » dit-il fière de sa connerie.

Avant qu’elle ait pu tourner la poignée, il retint sa main dans la sienne.

« Avant que vous ne sortiez d’ici, je voudrais m’assurer que vous êtes sûre de ce que vous faites. Se mesurer à Klaus… est de la folie pure. Vous courrez à votre perte, je veux juste que vous en ayez conscience. » dit-il l’air inquiet. « Après tout, ça serait dommage d’abîmer un aussi beau visage ! » continua-il sur un sourire. Il ne pouvait absolument pas rester sérieux plus de cinq secondes.

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Il parlait trop. Beaucoup trop, ce qui rendait la situation encore plus insupportable. Une main fébrile toujours posée sur la poignée de la porte, je me concentrai sur un point fixe pour éviter de trop sentir le décor tourner. En effet, j'étais au bout, et à bout aussi, à tel point que j'aurais bien été capable de supplier le vampire de me laisser partir sous peine de montrer au grand jour le peu de petit déjeuner que j'avais avalé pour tenir sur pied. J'aurais pu me laisser aller, relâcher soudainement les efforts que je faisais pour éviter de sombrer, mais le fait de parler de mon frère vint me redonner un véritable coup de fouet. Ne comprenant toujours pas le haut débit de parole de mon super ami de la journée, je me tournai alors vers lui, livide, en fronçant les sourcils d'incompréhension.

« Mais...qu'est ce... non... Il... lui... »

Pas assez de force, ni d'envie de parler de ça... Ainsi, je tentai de nouveau d'ouvrir la porte en gémissant légèrement.... Jusqu'au moment où la fameuse question dépassa les lèvres, charmantes au passages, du goujat. Me figeant littéralement dans mon élan, j'avais senti mon souffle brûlant se couper à la mention de Klaus. Mais le pire ne fut pas seulement le prénom... Cet homme se demandait pourquoi il m'avait laissé filer... Non... C'était impossible... J'avais réussi à lui échapper... Et même si cette idée de « clémence » m'avait effleuré l'esprit un bon nombre de fois, je n'y avais jamais réellement cru...

Sans dire un mot, totalement paralysée, je l'écoutai alors blaguer, ou non sur notre rencontre et mon état, puis me parler plus en détails de mes projets en prenant un ton... assez inquiet. Sentant alors sa main se renfermer sur la mienne, je ne tentai même pas de fuir... Non... je finis par poser ma tête contre la porte pendant que l'homme lançait un nouveau rire après une nouvelle dose d'humour issue de son cru. Avais-je visé trop haut ? Certains m'avaient déjà prévenu concernant Klaus... j'avais décidé de ne pas les écouter, à trop être bornée... Mais face à un de ses alliés, voilà que je me sentais aussi faible qu'un insecte.

« Vous n'comprenez rien... Mon frère était un chasseur...Mais... non... non... je me suis enfuie... j'ai réussi... Il ne m'a pas laissée partir d'accord... »

Tapant légèrement ma tête contre la porte, le visage crispé en une expression de douleur et de tristesse, je m'entêtai à nier ce qu'on venait de me dire.

« J'peux pas, il m'a pris la dernière personne que j'aimais... j'peux pas... j'peux pas ! Mettez vous à ma place, merde.... j'peux pas... »

Laissant échapper mon dernier mot sous forme de petit gémissement, je sentis mes jambes me lâcher littéralement. Glissant alors le long de la porte avec lenteur, je soupirai bruyamment une fois les fesses par terre. Je craquais, littéralement, aux côtés d'un de mes pires ennemis...

« Désolée, mais, on ira... définitivement... pas... boire... un verre... »

J'avais décidé de faire de l'humour à mon tour sur un ton sarcastique, en reprenant ce qu'il avait bien pu dire précédemment. Je n'allais rien boire de mon côté... mais lui se ferait peut être plaisir... Sentant le décor tourner un peu trop, je fermai alors les yeux et me laissai tomber dans les bras de l'inconscience en espérant ne pas devenir un cocktail sanglant au goût prononcé de médicaments pour celui qui était à mes côtés.

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Just a desperate woman

Encore une idiote. Il ne comprenait pas son désir de vengeance. Certes, la perte de son frère avait dû la marquer plus que tout. Mais la vengeance la soulagerait-elle vraiment ? Serait-elle réellement satisfaite de voir Klaus mort ? Le plus triste dans cette histoire, c’est qu’elle ne semblait vivre que pour cette vengeance. N’y avait-il pas d’autres moyens de profiter de la vie ? Son frère voulait-il réellement la voir se détruire de cette manière ? Toutes ces interrogations ne trouvaient pas vraiment de réponses car, hormis barbouiller quelques mots par ci par là, la jeune femme n’arrivait plus à faire une phrase complète.

Il se rendit compte (enfin) que Gillian était vraiment dans un sale état et qu’il allait pouvoir attendre pour ses réponses. Elle ne tenta même pas de repousser sa main. Hors, il était pratiquement sûre qu’elle n’oserait jamais se retrouver en contact avec un monstre comme lui.

« Wow ok ok, vous n’avez pas l’air bien du tout, on pourra reprendre cette conversation un peu plus tard. » dit-il en lâchant sa main par réflexe.

Lincoln ne voulait pas la contrarier, enfin, pour le moment. Elle semblait ne pas vouloir le croire. Niklaus ne l’aurait jamais laissé filer aussi facilement. Il était catégorique. Cependant, il y avait tout de même quelque chose de touchant chez elle. Elle semblait si fragile et pourtant, elle se montrait comme une femme forte. Il se mit à ressentir de la pitié mais aussi de l’empathie pour ce petit bout de femme. Elle semblait cacher beaucoup de souffrance, de rancœur en elle. Si elle ne voulait pas renoncer à tuer l’assassin de son frère, tel était son choix, elle était prévenue.

« Très bien. Si tel est votre choix. » déclara t-il sur un ton solennel.

Il eut à peine le temps de terminer sa phrase que la chasseuse s’était écroulé contre la porte. Oups, se dit-il. L’infirmier avait quelque peu sous estimé l’état de la demoiselle. Il se mit à son niveau.

« Dommage. Une autre fois peut-… »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il retint la jeune femme de s’étaler le visage par terre. Hé merde. Quelle plaie… Il soupira puis répondit à l’appel du devoir. Lincoln vérifia que son pouls battait toujours et à un rythme normal. Il était un peu lent. Il plaça un bras dans son dos et un bras sous ses genoux. L’infirmier croisa les doigts pour qu’elle ne se réveille pas et se mettre à l’agresser violemment. Il ouvrit la porte d’un coup de pied, n’ayant aucune main libre. Lorsqu’il sortit tout le monde le regarda, la jeune femme dans les bras.

« Un problème mesdames et messieurs ? » dit-il l’air de rien, leur intimant indirectement de s’occuper de leurs affaires.

L’hybride se mit à déambuler dans les couloirs, jusqu’à rejoindre un service avec une chambre de libre.

« Où vais-je vous installer… J’espère que vous réalisez le statut de privilégié que vous avez en mobilisant un infirmier pour vous et en vous faisant porter comme une enfant. » dit-il en connaissant le double sens de ce qu’il insinuait. Même si elle ne l’entendait pas, tant pis.

Une fois la chambre trouvée, il y installa la jeune femme, sans trop de mouvements brusques. Il prit sa température et son pouls. Une bonne grippe. Voilà ce qu’avait la jeune femme. Il la couvrit et alla chercher quelques médicaments pour l’aider atténuer les symptômes mais il allait falloir être patient, très patient. Il passa un linge propre imbibé d’eau fraîche sur son visage pour faire baisser sa température et enlever la sueur qui suintait sur son visage. C’est alors qu’il remarqua que la jeune femme avait un sac sur elle. Il hésita un instant à regarder dans celui-ci mais se ravisa. Il se contenta de lui enlever et de lui poser sur la table de chevet. Il s’assit lourdement sur un des fauteuils à disposition, la regardant perdue dans son inconscience.

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La faim, la fièvre, la déshydratation, l'angoisse, l'énervement, la fatigue, le vampire... Toutes ces choses avaient finalement au raison de moi après une lutte acharnée pour rester debout. Ainsi, j'ai sombré, dans le monde agréable des rêves, là où les souvenirs paraissaient si réels que le réveil faisait toujours offic ede claque monumentale. Toutefois, ce ne fut pas un songe qui s'empara de mon âme... Mais plutôt un cauchemar assez étrange.

Je me voyais au Grill, en pleine santé, en train de servir les clients comme à mon habitude... Cependant, Griffin était parmi eux, accompagnée d'une femme qui ressemblait étrangement à une vampire que j'avais dans ma ligne de mire. Mais ce n'était pas tout... Le fameux Klaus se trouvait être mon collègue... Paniquée, je voulus alors sortir un pieu dans mon sac, qui finit par se transformer en carotte, ce qui suscita les rires de ceux qui m'entouraient. C'est alors que l'inconnu de l’hôpital fit son apparition pour m’enlacer tendrement, habillé en costume de poulet... pour me susurrer un joli « je vais te dévorer avec une sauce barbecue ». Une phrase de trop qui me poussa à me réveiller brutalement en poussant un gémissement de douleur.

Retour à la réalité violent. Très violent à vrai dire car je ne pensais me réveiller dans un lit hôpital tout bien conditionnée à une remise en état rapide. Le souffle haletant suite au rêve idiot qui ne m'avait pas fait rire un seul instant, je tournai difficilement la tête, les yeux plissés pour discerner la silhouette qui se trouvait à mes côtés. Lorsque je reconnus alors le vampire qui m'avait tenu la grappe... j'eus l'impression de sauter dans le vide... Ainsi donc... Je n'avais pas rêvé... Notre rencontre avait été bien réelle, tout comme les paroles que nous avions échangées.

Baignant dans une transe qui me donnait l'impression d'aller au ralenti, je me levai lentement tout en tenant le linge qui ornait mon front. Même si le décor continuait de tourner un peu, je me sentais légèrement mieux... A croire qu'il ne s'était pas écoulé que quelques minutes depuis mon... petit somme imposé. Vidée de toute énergie, courbaturée de partout, je me tournai alors vers mon 'sauveur ' agacée et gênée à la fois.

« Qu'est c'que ... vous faites toujours là ? »

Regardant tout autour de moi avec lenteur en déglutissant avec difficulté, je finis par reporter mes yeux vitreux sur le vampire... En dépit de cette animosité qui me rongeait, je ne pouvais rester silencieuse... si j'étais là, c'était grâce à lui, et même s'il m'avait poussé à bout, je ne comptais pas continuer à lui cracher mon venin à la figure.

«Pardon... j'crois que j'dois vous remercier plutôt... »

Me rallongeant légèrement en laissant une main collée à mon front, je repris lentement en faisant preuve d'une gentillesse que je n'aurais jamais soupçonnée....

« Merci. »

… juste pendant quelques secondes...

« Fallait pas m'énerver aussi, vous êtes borné c'pas possible... »

Le visage crispé, affichant une moue agacée, je soupirai, plusieurs fois de suite... Je me sentais mieux, certes, mais je doutais fortement pourvoir repartir tout de suite... Quelle plaie. Consciente que je ne pouvais pas rester enfermée dans ma colère alors que l'homme était toujours là, je décidai de reprendre la discussion que nous avions interrompue après m'en être souvenue suite à un effort migraineux. Le regard baignant soudainement de le vide, je lâchai une phrase... sur un ton vague...

« Vous feriez quoi à ma place... ? Si... des vampires vous avaient... tout pris... et si un en particulier... avait tué la personne qui vous était le plus chère... sous vos yeux... ? »

Je me serais bien endormie après mes questions vaguent, toutefois, exaspérée par ce que j'avais pu dire, je revins alors rapidement sur mes paroles, en regardant le plafond.

« Non... oubliez c'que j'viens d'dire... »

A nouveau, je m'enfermai dans la rancune. En cette fin de journée, j'en avais ma claque de Mystic Falls, des buveurs de sang, de l'hosto et des agissements de certains qui remettaient en question mes faits et gestes. D'autant plus que j'avais commencé à me confier à un homme qui connaissait de près celui que je haïssais depuis des années... Le monde à l'envers.

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