Doctor Who ? Doctor Alexander ◭ Alexander J. Rosenbach

J'étais quelqu'un de bien. J'étais populaire. Au lycée, j'étais le genre de mecs aimé par tout le monde, qui ne se mêlait pas des histoires de lycéens, mais qui essayaient toujours d'arranger les choses entre les gens. Le genre de mecs qu'on venait voir parce qu'on avait besoin d'un soutien, ou juste d'une personne cool avec qui boire un coup. J'étais toujours souriant, toujours déconneur. J'avais un humour fou en fait. Il était rare de ne pas me voir sourire, j'étais quelqu'un d'optimiste, qui ne voyait le mal nulle part. Bien entendu, j'étais plus que cela. Je cachais un caractère changeant, agressif. Mais il n'avait pas réellement de raisons de se montrer, alors je réussissais toujours à le contrôler. Puis j'étais quelqu'un de passionné. Réellement. La photographie, c'était toute ma vie. Je voulais en faire mon métier, devenir célèbre grâce à mon appareil.

Puis tout cela a disparu en même temps que ma mère.

Je suis devenu tout ce que j'aurais détesté devenir, à l'époque. La partie agressive de mon être, la partie violente, incontrôlable, irrémédiablement mauvaise de mon esprit a pris le dessus. Je suis comme cela pour la bonne cause. Je veux venger ma mère et offrir à mon frère un monde meilleur. Mais tous mes actes, je les fais d'abord pour les faire payer. Et la vengeance, c'est un sentiment mauvais.
Je n'ai plus confiance en personne. Auparavant, je tendais la main à tous ceux qui le demandaient. Maintenant, c'est presque comme si je ne menaçais pas d'une arme toutes les personnes qui m'approchent. Je n'ai plus d'attache, plus vraiment d'amis à qui me fier. Juste … Ma famille. Celle qu'il me reste. J'ai changé. Beaucoup trop. Mais pour survivre, certaines choses sont nécessaires.

Me décrire ? Je ne sais pas vraiment si je peux être totalement objective. Je peux toujours essayer. Je suis quelqu'un qui sait ce qu'elle vaut. Je ne me prends pas « trop » au sérieux, loin de là, mais je ne me considère pas comme la pire revenante du monde. J'aime la vie. Cela peut paraître étrange venant d'une fille morte plus de trois cent ans plus tôt, mais c'est véritablement le cas. Je connaissais les bons côtés de la condition de vampire et j'en ai profité. De la même façon, j'ai appris aux gens que j'aime à en profiter aussi. Je suis quelqu'un d'attaché à ses valeurs, même si elles sont différentes de celles des humains. Je n'aime pas les morts inutiles, même si, comme tout vampire, j'ai déjà tué. Je suis aussi quelqu'un de bon, du moins, j'aime à le penser. Je n'était pas ces vampires aimant faire souffrir les autres pour son bon plaisir, et je ne serais pas non plus ce genre de fantôme. J'aime vivre, et j'aime rire. Je suis carrément bordélique, mais je m'y retrouve très bien toute seule, alors il n'y a pas vraiment de problèmes. Je sais parfaitement bien quand il faut être sérieuse, et quand il est temps de lâcher la bride. Je peux être catégorisée comme une grosse fêtarde. Ce n'est pas de ma faute si les jeux, l'alcool et le sexe m'amusent. Je pense qu'il faut au moins cela pour espérer passer de bonnes années, et en tant qu'Immortelle, j'ai vite compris ce qu'il fallait que je fasse. Profiter. Mais ce n'est pas tout. Parce que le profit s'épuise. J'ai à cœur de voir le bonheur dans les vies de tous mes proches. On pourrait dire que je n'en ai pas beaucoup, mais elles sont aussi précieuses que mon humanité. Et croyez-moi, j'y tiens. Je pense que mes proches, autant mes amis que l'amour de ma vie, sont une de mes plus grandes faiblesses. Peut-être la seule, en réalité. Parce que c'est par eux que je prouve que j'ai toujours un coeur, et c'est avec eux, en leur présence, que je montre le plus ce que j'étais avant d'être un vampire, ces traits de mon caractère qui se sont accentués après ma transformation. J'aime aider les autres, je suis véritablement quelqu'un d'altruiste. Mais j'ai un caractère très difficile, quand je suis contre quelque chose, il faut batailler pour me faire changer d'avis, et c'est probablement le contraire qui se passera en finalité. Je peux être très violente et dure, mais les années passées en condition de vampire m'ont appris qu'il fallait faire montre de froideur si on voulait s'imposer. Et pour m'imposer, je m'impose.

Je suis une personne à double facette, comme un miroir, tu sais, les miroirs, j'aime les miroirs, d'un côté c'est plus ou moins proportionné, de l'autre c'est grossissant, c'est moche, c'est gras , c'est moi, c'est un miroir, je suis un vampire, j'aime le sang, les éclaboussures sur mes chaussures, les coeurs dans mes mains, les rires sortant de ma gorge, les sons gras et impressionnants des corps qui se meurent, je suis sensible, comme un petit garçon, quand on m'enlève mes jouets je pleure, mais jouer, mes jouets, tu veux jouer? Jouons ! Je veux être le chat, sois ma souris, alcoolique mélancolique j'aime boire, me souvenir du passé, mes années d'humanité, je ne connais plus j'étais aimant, je n'étais pas moi, ce n'était pas lui non plus mais qui était-il ce pauvre être perdu?; mais aussi irrationnel, je vis ailleurs, dans un autre univers, un autre monde, une autre planète, ou peut-être celle la, ailleurs t'as peur?, Les gens me craignent et moi je m'amuse, je m'amuse de leur peur comme l'on se repaît d'un repas agréable, je les hais, je les aime, je suis fou, mais qui ne l'est pas, Je suis très famille, j'avais un frère autre fois aha, drôle d'histoire, tu ne veux pas, tu n'aimerais pas, tu ne sais pas, J'étais humain aussi, perdu, ailleurs, dans le vide, dans les pleurs, dans le feu, dans l'eau, et j'ai vu rouge, j'ai vu lui, j'ai vu moi, des dents, du sang, je suis moi, je suis lui, nous sommes nous, nous sommes fous, mais qui ne l'est pas?

J'ai vingt ans. Tout à voir, tout à faire, et pourtant, ma to do list se vide de jour en jour. Je ne suis jamais tombé amoureux. L'amour, c'est pour ceux qui n'ont rien à faire d'autre. Pour ceux qui ont le temps et qui ne sont pas enfermés dans une existence surnaturelle. Ce n'est pas pour moi. Sans doute. Je suis un mauvais garçon. Les adolescentes n'ont jamais été autorisées par leurs parents à sortir avec moi. Trop de tatouages, trop de cigarettes, trop de bouteilles en vue sortaient en même temps que moi. Les adolescentes le faisait quand même. Je sais ce que je vaux, je ne me pense pas supérieur, je le suis. Je possède une intelligence exemplaire, qui contraste avec ma vie toute entière. J'aime la démesure, le sexe, l'alcool, mais en vérité, je ne suis qu'un gamin à qui on a donné les mauvaises clés pour réussir. Mais qui a réussit quand même, avec les bonnes serrures. J'ai de l'argent. Je suis recherché aussi dans la France entière pour la même raison. Et en Angleterre aussi. Sans doute également en Italie et en Russie. J'aime bien la Russie. J'y ai rencontré des gens sympas, puis je les ai volé. Ils me haïssent maintenant. Moi je m'en fous. Je suis pas le genre de mecs qui s'attachent. L'attachement, c'est la plus grande faiblesse des hommes, comme l'alcool. Donc j'ai choisi une faiblesse, pas les deux. Quoique … Je donnerais ma vie pour mon frère. Réellement. On est pareils, on se fout de tout, on a vécu les mêmes choses, fait les mêmes conneries. Pour un peu et on croirait qu'on s'est juste dédoublé. Lui. Ca a toujours été lui, du genre Les Orphelins Sauvages. Lui, moi, et c'est tout. Et Elle. Je m'y suis attaché. Trop, Voilà pourquoi je ne m'attache plus sans doute. J'ai réussi à prouver que ça ne servait qu'à blesser l'autre. Je ne suis qu'un loup. Un loup solitaire. Je n'ai pas de meute, ma meute, c'est mon frère.

Je suis un jeune insolent, je suis moqueur, beaucoup trop, je prends le monde comme acquis, car il me doit tout. J'ai droit à tout ce que l'on veut bien m'offrir et pourtant, j'ai tant fait pour qu'on ne m'offre rien. Je suis hautain, et surtout, le plus irrespectueux des hommes. Pourtant, beaucoup m'aiment comme cela. Il faut croire que la manière la plus facile de se faire des amis est de ne pas en vouloir. Je souris tout le temps, mais ce n'est jamais bon signe, les femmes pour moi sont des objets, il est rare qu'après les avoir utilisé, je ne me volatilise pas. Je ne suis pas infidèle, puisque je ne m'engage pas. A Paris, croyez le ou non, le genre de mecs que je suis n'est pas seul le moindre soir. Je suis un peu insouciant, sur les bords. Je ne prends pas garde aux conséquences de mes actes. En tant que loup, toutefois, je fais en sorte de blesser le moins de monde possible, c'est pourquoi Adriyel et moi nous arrangeons toujours pour être attachés les soirs de pleine lune. Solidement.

J'aime aussi beaucoup apprendre. Etonnant pour un mec qui a arrêté l'école après avoir raté son bac, hein ? Je trouve aussi. Mais je m'en fous, ça fait partie de ce que je préfère faire. Avec la photographie. J'ai volé un appareil un jour, alors au début j'ai voulu le revendre. Mais je l'ai essayé d'abord, et j'ai fini par le garder. Je suis plutôt doué apparemment, mais c'est pas ce qui me préoccupe. D'abord, je m'amuse, j'avise ensuite.

En bref, je suis le roi du monde, que ça te plaise ou non.